Et si le pair-à-pair devenait le modèle et le moteur d’une nouvelle organisation sociale ? – Troisième volet de la réflexion de Michel Bauwens (si vous avez raté le début, c’est par ici).
Si vous souhaitez lire l’ensemble en un seul fichier, cliquez sur le lien ci-dessous (pdf 312 Ko)
bauwens-P2P |
Source : Blueprint for P2P Society par Michel Bauwens
Traduction Framalang : Fabrice, goofy, jums, Delaforest, mo, avec l’aimable contribution de Maïa Dereva.
Pouvons-nous alors imaginer une nouvelle sorte d’état ? C’est là qu’entre en scène le concept d’État Partenaire ! L’État Partenaire, théorisé par le scientifique et politique italien Cosma Orsi1, est une forme d’état qui permet et renforce la création de valeur sociale par ses citoyens. Il protège l’infrastructure de coopération qui est le pilier de la société.
L’État Partenaire peut exister à n’importe quel niveau territorial comme un ensemble d’institutions qui protège le bien commun et permet aux citoyens de créer de la valeur. Il reproduit sur une échelle territoriale ce que les institutions à but lucratif font à l’échelle d’un projet. Pendant que les associations à but lucratif travaillent pour les commoners en tant que contributeurs et participants à des projets précis, l’État Partenaire travaille pour les citoyens.
Ceci est nécessaire car, tout comme la « main invisible » du marché est un mythe, la main invisible des communs l’est tout autant. Les commoners ont tendance à se sentir concernés par leurs communs, mais non pas par la société dans sa globalité. Cette considération spécifique de la totalité requiert son propre ensemble spécifique d’institutions !
La bonne nouvelle, c’est qu’un tel État Partenaire existe déjà, et nous avons pu le voir en action, au moins sous une forme embryonnaire et locale. Il y a quelques années, j’ai pu visiter la ville française de Brest. Brest n’est pas une belle ville, mais elle se situe dans une région naturelle magnifique. Elle a été bombardée lors de la Seconde guerre mondiale et de nombreux logements sociaux, peu attrayants, ont été construits conduisant à une anomie sociale. Michel Briand, adjoint au maire, ainsi que son équipe d’employés municipaux ont eu une idée brillante : pourquoi ne pas utiliser le virtuel pour améliorer la vie sociale réelle au sein de la ville ?
L’équipe a créé des versions locales de Facebook, YouTube et Flickr, a aidé les associations locales à développer leur présence en ligne, a investi énormément dans la formation et a même construit une vraie bibliothèque où les citoyens pouvaient emprunter du matériel de production. L’un de leur projet a été de redynamiser les vieux « sentiers des douaniers » dans le but d’attirer des foules de randonneurs. Ils ont alors décidé « d’enrichir virtuellement » les chemins de randonnée.
Et c’est ici que l’innovation sociale entre en jeu : le conseil municipal n’a pas effectué cela en se substituant lui-même à l’ensemble des citoyens (à la manière de l’état pourvoyeur), ni en demandant au secteur privé de mener ce projet à bien (privatisation ou partenariat public-privé). Ce qu’il a fait, c’est donner aux équipes locales de citoyens les moyens de créer de la valeur ajoutée.
Cela s’est fait sous différentes formes comme la création de galeries de photos de monuments remarquables, des collections d’histoires orales, et bien d’autres choses. Même « l’enregistrement des chants d’oiseaux » était au programme ! L’État Partenaire c’est cela, à savoir des autorités publiques qui créent le bon environnement et la bonne infrastructure de soutien pour que les citoyens puissent produire, entre pairs, de la valeur dont toute la société bénéficie.
L’État Partenaire stimule une économie locale prospère tout comme des entrepreneurs locaux créent une valeur ajoutée sur le marché et attirent plus de touristes. Michel Briand et son équipe ont travaillé sans relâche « pour le bénéfice des citoyens », améliorant leur capacité à créer de la valeur civique. Évidemment, la connaissance et la culture créées ont constitué des communs dynamiques. Si nous élargissons cela à une échelle nationale voire supra-nationale, nous obtenons un État qui pratique « les biens communs », c’est-à-dire qui promeut les communs et les commoners créateurs de valeur.
Il existe bien sûr d’autres exemples qui méritent d’être mentionnés. La région autrichienne de Linz s’est elle-même déclarée région de biens communs. La ville de Naples a créé la fonction d’« assistant du maire pour les biens communs », et San Francisco a créé un groupe de travail afin de promouvoir l’économie collaborative.
Cependant un danger guette ici, illustré par le programme Big Society au Royaume-Uni qui utilise un langage superficiel similaire d’autonomie et d’action civiques, mais cache une pratique complètement différente, c’est-à-dire qui repose sur une stratégie de continuation de l’affaiblissement de l’État-providence et de ce à quoi il pourvoit. Un État Partenaire ne peut pas se fonder sur la destruction de l’infrastructure publique de coopération.
Cela n’a sûrement pas été l’intention première de Philipp Blond et de sa société orientée vers la société civile dans son livre Red Tory, mais ce fut certainement ce que le gouvernement de David Cameron a mis en pratique avec la Big Society. La production entre pairs d’une valeur commune requiert une richesse civique ainsi que des institutions civiques puissantes ! Autrement dit, le concept d’État partenaire transcende et inclut le meilleur de l’État providence, c’est-à-dire des mécanismes de solidarité sociale, un niveau élevé d’éducation et une vie culturelle dynamique et soutenue par le public.
Ce que les conservateurs britanniques ont fait, c’est d’utiliser la rhétorique de la Big Society pour tenter d’affaiblir davantage les vestiges de la solidarité sociale et de renvoyer les gens à leur propre sort sans aucun soutien. Ce qui ne leur donnait ni pouvoir ni valorisation, mais plutôt l’inverse.
Alors que la production entre pairs apparaîtra aussi et sans aucun doute comme un moteur de résilience en période de crise, une société réellement prospère fondée sur le bien commun nécessite un État partenaire, c’est-à-dire un réseau d’institutions démocratiques d’utilité publique, qui protège le bien commun à l’échelle territoriale.
La production entre pairs existe en relation avec une coalition entrepreneuriale qui crée de la valeur marchande en plus des communs. Cependant, la croissance exponentielle dans la création de valeur utilisateur par des publics productifs, ou produsers comme Axel Bruns les appelle, n’est pas sans créer des problèmes et des contradictions pour l’économie politique actuelle.
En fait, cela crée un énorme problème pour le système capitaliste, mais aussi pour les travailleurs, au sens traditionnel du terme, parce que les marchés sont définis comme une manière d’allouer des ressources rares. De plus, le capitalisme n’est pas seulement un système d’allocation de la rareté mais en réalité un système de conception de cette rareté. Il ne peut accumuler du capital qu’en reproduisant et augmentant constamment les conditions de rareté. Là où il n’y a pas de tension entre l’offre et la demande, il ne peut y avoir de marché ni accumulation de capital.
Ce que les producteurs entre pairs font, pour le moment principalement dans la sphère immatérielle de production de connaissances, de logiciel et de conception, c’est créer une abondance d’informations facilement reproductibles et un savoir exploitable, qui ne peuvent pas être directement traduits en valeur marchande, car ils ne sont pas du tout rares, mais au contraire, surabondants. Et cette activité est créée par des professionnels de la connaissance, qui sont maintenant produits si massivement, que leur surnombre les transforme aussi en travailleurs précaires.
D’où un exode accru des capacités de production, sous la forme d’une production de valeur à usage direct, en dehors du système de monétisation existant, qui n’opère qu’en marge de celui-ci. Dans le passé, lorsque de tels exodes ont eu lieu – les esclaves lors de la décadence de l’Empire romain, ou les serfs lors du déclin du Moyen Âge – c’est précisément à ce moment que les conditions étaient réunies pour des transitions sociétales et économiques de grande ampleur mais aussi fondamentales.
En effet, sans une dépendance de base du capital, des marchandises et du travail, il est difficile d’imaginer une continuation du système capitaliste.
Le problème de la création de valeur d’usage que la collaboration sur Internet a permise, c’est qu’elle contourne complètement ce fonctionnement normal. Le fonctionnement normal de notre système économique voudrait qu’un accroissement de la productivité soit d’une manière ou d’une autre récompensé, et que ces récompenses permettent aux consommateurs d’en dégager un revenu et d’acheter des produits.
Mais ce n’est plus le cas. Les utilisateurs de Facebook et de Google créent une valeur commerciale pour leurs plateformes, mais uniquement sous une forme indirecte et ils ne sont pas du tout récompensés pour la création de leur propre valeur. Comme ce qu’ils créent n’est pas marchandisé sur le marché des biens rares, il n’y a pas retour sur investissement pour ces créateurs de valeur. Ce qui veut dire que les médias sociaux mettent en lumière une faille importante de notre système.
L’actuelle soi-disant économie de la connaissance est par conséquent une imposture et une chimère, car l’abondance de biens ne fonctionne pas correctement dans l’économie de marché. Pour éliminer la précarité croissante qui attend les travailleurs du monde, y a-t-il une solution à ce casse-tête ? Pouvons-nous restaurer la boucle de rétroaction qui a été rompue ?
Un exemple de recherche d’une autre gouvernance, par l’Assemblée des communs francophones, image extraite de ce diaporama.
]]>Cette semaine a été officiellement lancé un projet d’envergure : Data, une bibliothèque numérique de ressources éducatives francophones, forte de 14 000 références, libres et adaptées au quotidien des enseignants. Cette réalisation est le fruit d’un travail de longue haleine (la genèse du projet remonte à plus de 10 ans) de la société Ryxéo et de l’association Abulédu-fr, qui a entre autres lancé le site de micro-blogue Babytwit.
Tout enseignant peut aisément rechercher puis télécharger une ressource depuis le site dédié. Comme celles-ci sont toutes sous licence libre, il n’y a pas de contrainte légale pour leur utilisation en milieu scolaire (et même ailleurs). Pour ceux qui utilisent un tableau interactif, le plugin pour Open-Sankoré permettra une utilisation directe de cette bibliothèque dans votre logiciel de TBI favori.
Au premier abord on peut se demander pourquoi créer une nouvelle bibliothèque de ressources quand d’autres plates-formes de qualité existent, telles Wikimedia. Les plus-values de Data sont importantes :
Plusieurs moyens s’offrent à vous.
Data est une avancée importante pour tous les enseignants francophones qui créent leurs propres cours, car elle leur offre une bibliothèque de ressources riche, pertinente et référencée. N’hésitez donc pas à en parler autour de vous et à le faire découvrir aux enseignants que vous connaissez (donnez-leur un petit flyer )
Le projet Data est soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie, le Conseil Régional d’Aquitaine, les associations Framasoft, AFUL, CEMEA La Réunion, Aquinetic, April et ABUL et… peut-être vous.
]]>Châtons-nous de sauver internet ! En décembre, l’April, Framasoft et La Quadrature du Net lancent une nouvelle campagne commune de soutien : Pack Liberté 2.
Ce qui se joue actuellement est vraiment fondamental.
Internet et son esprit libre, ils ne l’ont pas vu venir. Ils n’y ont rien compris au début. Ça n’était pas sérieux, pas vraiment monétisable. Ça ne les intéressait pour ainsi dire pas, alors ils nous ont laissés tranquillement jouer avec.
Et les chatons ont pu s’épanouir, libres et heureux…
Or aujourd’hui la menace plane. Ils n’ont pas forcément mieux compris mais ont cependant compris que ça ne leur convient pas et sont en train de tout faire pour lui mettre une muselière.
Mettre une muselière à un chaton, quelle drôle d’idée ! Ça ne peut fonctionner ! Et pourtant ils s’entêtent et les chatons se retrouvent en grand danger.
C’est autour de cette symbolique que l’April, Framasoft et La Quadrature du Net vous proposent de les soutenir durant tout le mois de décembre. Il y a un message fort à travailler ainsi en synergie. Il y a surtout une urgence à poursuivre notre travail de promotion et de défense du logiciel libre ainsi que le respect des droits et libertés du citoyen sur internet.
Nous vous savons très sollicités, qui plus est dans un contexte économique difficile. Mais soit vous avez fixé votre calendrier sur celui des Mayas, et alors c’est le bon moment pour aborder la fin du monde les poches plus légères. Soit vous pensez qu’il y a une vie après le 21 décembre et ça vaut le coup de faire en sorte qu’ensemble elle soit la plus libre possible…
Et dans les deux cas mieux vaut être accompagné d’un adorable chaton qui ainsi sauvé vous en sera éternellement reconnaissant.
Merci de votre confiance et de votre soutien,
Alexis Kauffmann (pour Framasoft)
]]>Aujourd’hui c’est le top départ de la désormais traditionnelle levée de fonds annuelle et internationale visant à financer et soutenir tous les projets de la fondation Wikimedia, l’encyclopédie Wikipédia en tête.
Vous ne le savez peut-être pas mais les dons collectés en France se partagent pour moitié entre la fondation et l’association Wikimédia France.
Il y a deux ans nous avions relayé un excellent reportage de la télévision suisse qui précisait la destination et illustrait l’usage des dons helvètes. Cette année nous vous proposons de mettre modestement en avant une action parmi tant d’autres de Wikimédia France : le partenariat avec le Musée de Cluny.
Je cite ce dernier (Elisabeth Taburet-Delahaye Conservateur général du Patrimoine, directrice du musée de Cluny et Claire Séguret Responsable adjointe Communication et Mécénat, musée de Cluny sur le blog du Ministère de la Culture) :
L’encyclopédie Wikipedia est aujourd’hui au cœur des pratiques quotidiennes de nos visiteurs, mais également des universitaires et des conservateurs. En mars 2012, Wikimedia Foundation se classe 5e groupe français en terme d’audience sur Internet.
En étant présent sur cette formidable plateforme, le musée répond à sa mission première de diffusion du savoir et va à la rencontre d’un large public. L’amélioration d’articles existants ou la création de nouvelles entrées sont également une possibilité pour l’établissement, au moment même de la refonte de son site, de sensibiliser ses équipes aux spécificités de l’écriture pour le web, mais aussi aux notions d’outil collaboratif ou à la question des licences libres. C’est également l’occasion d’un travail collectif au sein du musée, transcendant les habituels cloisonnements.
Et c’est ainsi que deux ateliers ont été organisés en juin dernier. Pour en savoir davantage nous vous invitons à écouter le très intéressant entretien ci-dessous (vidéo réalisée par Buzzeum).
Mais ce qui est également intéressant c’est l’originalité de la toute première prise de contact dont il est rapidement fait mention dans l’entretien : un simple tweet d’Adrienne Charmet-Alix, directrice des programmes de l’association, s’étonnant du peu d’informations concernant un objet du musée, le peigne liturgique. Et rien non plus sur Wikipédia, pas d’article !
Qu’à cela ne tienne, une fois à la maison elle s’attelle à la tâche pour réparer cette incongruité. Mais nouveau problème : l’absence d’image pour illustrer le propos, tant il est vrai qu’il y a des articles qui se bonifient grandement avec des photos ad hoc
Alors elle interpelle gentiment le compte Twitter du musée via son propre compte :
@museecluny j’ai créé sur #wikipedia l’article Peigne liturgique suite à ma visite dimanche http://bit.ly/kq8sGQ , vs auriez des photos 1/2
— Adrienne CharmetAlix (@AdrienneAlix) Mai 17, 2011
Et :
@museecluny à fournir à partir de vos collections (ou prises par vous) pr illustrer mieux l’article ? Et pourquoi pas du contenu ? 2/2
— Adrienne CharmetAlix (@AdrienneAlix) Mai 17, 2011
Ceci fit prendre conscience à l’animatrice du compte (en l’occurrence Claire Séguret) qu’il y avait une demande et un besoin. Et c’est ainsi que l’aventure commença…
Fin de l’histoire, Je peux désormais vous donner le lien vers l’article (illustré) Peigne liturgique de Wikipédia et vous inviter à suivre ce lien ;)
]]>Avec le concours du groupe de travail accessibilité et logiciels libres de l’April, une nouvelle rubrique vient de voir le jour dans l’annuaire des logiciels libres Framasoft : la rubrique « Accessibilité, technologies d’assistance », classée dans la rubrique utilitaires.
Il s’agit ainsi de donner plus de visibilité à des logiciels libres d’accessibilité. En effet, certaines personnes nécessitent l’utilisation de technologies spécifiques pour utiliser leur ordinateur. Par exemple, une personne qui ne pourra pas voir son écran pourra utiliser un logiciel qui décrira oralement ce qui s’y passe et lui permettra de naviguer à l’aide de raccourcis clavier, en remplacement de la souris.
Le groupe de travail accessibilité de l’April a commencé à recenser les logiciels libres existant, certaines notices et tutoriels sont déjà rédigés. Mais il reste encore beaucoup de travail pour alimenter cette nouvelle rubrique accessibilité sur le site de Framasoft. En joignant leurs efforts, c’est le pari de la promotion et de la progression de la liberté et de l’accessibilité que l’April et Framasoft souhaitent relever ensemble.
Toutes les bonnes volontés sont invitées à contribuer ! Pour savoir comment participer, rendez-vous sur :
Vous pouvez aussi nous contacter à l’adresse accessibilite@april.org.
PS : Et puisqu’on parle de l’April et Framasoft, je signale également cette présentation vidéo de notre permanent Pierre-Yves Gosset.
]]>L’un des intérêts majeurs du logiciel libre, c’est la possibilité de pouvoir l’adapter à ses besoins. Cependant si on nous avait dit, il y a cinq ans, que le projet Framakey inspirerait des projets de diffusion de clés USB bourrées de logiciels libres dans les écoles, collèges et lycées, je ne suis pas certain que nous l’aurions cru.
Et pourtant ! Après avoir compté plus d’une dizaine de projets « inspirés par la Framakey », nous ne pouvons que nous réjouir de voir que le mouvement se poursuit.
Ainsi, lorsque nous avons appris que le CRDP de l’Académie de Montpellier avait réalisé une « Trousse Numérique » à destination des élèves entrant en 6ème, nous avons naturellement eu envie d’en savoir plus en interviewant son chef de projet
Si vous avez connaissance de projets utilisant la Framakey (ou des équivalents) dans un cadre pédagogique, n’hésitez pas à vous manifester dans les commentaires !
<teasing>D’ailleurs, Framasoft a dans sa besace plusieurs projets libres en rapport avec l’éducation. Notamment un Framadvd « École » et des clés USB dédiées à ce public, pleines de ressources libres, et mon petit doigt me susurre qu’on pourrait même y retrouver une encyclopédie libre bien connue. Plus de nouvelles d’ici la rentrée</teasing>
Bonjour Stephen, pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Bonjour, je me nomme Stephen Lede-Khali et je suis Chargé de Mission TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement) au Centre Départemental de Documentation Pédagogique du Gard. Professeur des écoles, je suis devenu Animateur TICE de circonscription avant d’être détaché au CRDP de l’Académie de Montpellier. Je m’occupe du développement des TICE au Centre Départemental de Documentation Pédagogique du Gard en direction des usagers ce qui m’amène à des missions de formation, d’expertise et de conseil à destination des enseignants (premier et second degré) mais aussi des collectivités locales concernées par l’éducation. Dans le cadre de mes missions, je suis chef du projet « Trousse Numérique » au CRDP de l’Académie de Montpellier : j’ai animé une équipe pour concevoir cette clé USB et en ai pensé les principales adaptations.
Le CRDP de l’Académie de Montpellier est un établissement au service de l’accompagnement des priorités des politiques éducatives nationale, académique et départementale. Il est opérateur académique de ressources pour l’Éducation, en liaison et collaboration avec l’ensemble des institutions et acteurs de ces politiques. Parmi les missions du CRDP figurent :
Le CRDP favorise tous ces usages par des activités de veille, d’expertise, de conseil, d’accompagnement de projet et d’animation.
Votre CRDP a conçu une clé dérivée de la « Trousse Numérique », elle même adaptée de la Framakey. Pouvez vous nous en dire plus sur ce projet ?
Le projet est né d’une discussion entre un élu de la ville d’Alès, la directrice du CDDP et moi-même. La municipalité souhaitait doter les élèves de CM2 entrant en 6ème d’une clé USB à la place du dictionnaire qui était distribué jusque là. Ces clés USB devaient pouvoir être utilisées en classe mais aussi au domicile de l’élève avec ses parents. La Ville d’Alès en a confié la conception et la réalisation au CDDP du Gard.
En septembre 2009 une convention a été signée entre le CRDP de l’académie de Montpellier et la Ville d’Alès. Étant donné que nous n’avions jamais développé de clé USB, nous avons pris contact avec un autre CRDP (celui de Versailles) qui avait développé une première version de la Trousse Numérique pour la ville d’Élancourt. Après quelques échanges avec Johan Pustoch et Julien Delmas, concepteurs de la Trousse Numérique au CRDP de Versailles, nous avons décidé de développer une nouvelle Trousse Numérique car la Framakey avait été mise à jour entre temps.
Quelles sont les adaptations spécifiques que vous avez réalisées ?
la dernière version de la Framakey dispose d’une nouvelle interface sur laquelle nous nous sommes basés pour développer notre Trousse Numérique. Celle-ci a le même visuel et les mêmes couleurs que celle développée par la CRDP de Versailles mais nous avons travaillé sur le contenu de cette clé et avons réalisé des adaptations à destination d’élèves de CM2.
La Trousse Numérique élaborée par la CRDP de l’Académie de Montpellier comporte tout d’abord une toute nouvelle arborescence adaptée au niveau de langue des élèves de CM2 pour leur permettre de mieux se repérer lorsqu’ils l’utilisent. Par exemple, nous avons remplacé la catégorie « Internet et multimédia » par la catégorie « Internet, musique et vidéos » car elle nous semblait plus signifiante pour des enfants de CM2. Les autres catégories sont organisées par type d’actions tels « Je lis, j’écris », « Je joue » afin de faciliter la navigation pour un élève de CM2.
Une autre adaptation a été également réalisée au niveau de la sélection de logiciels afin qu’elle soit en adéquation avec les besoins d’un élève de CM2 (nous avons par exemple supprimé le raccourci vers OpenOffice.org Base bien que le logiciel soit toujours présent sur la clé).
A la demande de la municipalité nous avons ajouté des dictionnaires car cette clé vient remplacer ceux donnés au préalable aux élèves. Le Littré entier est stocké sur la clé USB et nous proposons également un lien vers le Larousse en ligne après avoir obtenu l’autorisation de la société Larousse. Par ce fait, le principe de liens sur l’interface de la clé a été introduit.
Ces liens sont également utilisés par la sitographie proposée sur la clé. L’interface de celle-ci pointe vers les sites des collèges du secteur car certains d’entre-eux proposent des conseils pour permettre à l’élève de préparer sa rentrée en 6ème. Nous avons ajouté dans cette rubrique le lien vers le site de l’académie en ligne qui permet de réviser et préparer sa rentrée en 6ème.
Enfin, il s’agit d’une clé hautement personnalisée et destinée avant tout aux élèves de la ville d’Alès : le logo de la ville figure sur la clé, le député-maire d’Alès a écrit un mot à destination des élèves (chose que l’on retrouve également sur la version d’Élancourt développée par le CRDP de Versailles) et chaque clé est identifiée : à la première connexion, l’élève est invité à entrer son nom et son prénom qu’il peut retrouver en cliquant sur « A qui appartient cette trousse ? »
Nous avons enfin ajouté une partie « Mes livres » dans laquelle figure des livres numériques à disposition des élèves. L’album Lily writes, album en anglais édité par le CRDP de l’Académie de Montpellier, y figure en version pdf avec la transcription sonore ainsi que deux extraits des Petites Histoires de l’Art, éditées par le CRDP de l’académie de Montpellier.
Comment vous y êtes vous pris pour réaliser ces adaptations, et quelles difficultés avez-vous rencontré ?
Ces adaptations ont d’abord nécessité de repenser totalement l’interface de la clé afin qu’elle soit facile à utiliser pour un élève de CM2. Nous avons cherché une cohérence dans la navigation tout en évitant la complexité et la redondance des menus.
Après modification des thèmes, nous avons travaillé avec le développeur web du CRDP autour des aspects techniques en concertation avec le CRDP de Versailles qui avait déjà réalisé des adaptations et nous a guidé dans notre travail. En tant que débutants, l’expérience de nos collègues a été primordiale et nous a permis de faire évoluer le produit selon nos désirs.
La clé comporte également des produits éditoriaux du CRDP de l’Académie de Montpellier. Il a fallu travailler sur ce point avec le service Édition pour régler les questions juridiques et les droits à payer à nos auteurs qui ont accepté que leur travail figure sur la clé USB sous une forme numérique, ce qui était une première pour nous. Notre infographiste a travaillé sur ce point afin que la forme numérique soit optimisée pour une lecture à l’écran.
Enfin, de nombreux collègues du CRDP ont apporté leur aide tant par leurs conseils que pour les devis réalisés ou la relecture et les test finaux de la clé.
En tout, la conception de la clé s’est échelonnée sur environ 3 semaines avec une semaine de travail intensif exclusivement consacré à la Trousse Numérique. Le master a ensuite été envoyé à un fabriquant qui a réalisé l’ajout des données et la tampographie avec le logo de la ville et l’adresse du site web en 3 semaines.
Ces adaptations sont-elles sous licences libres ?
Tous les logiciels présents sur la Trousse Numérique sont libres et ont été portabilisés par Framasoft.
En revanche, les livres numériques de la clé USB ne sont pas libres de droits. En effet, ils sont couverts par des droits d’auteur afin de garantir la rémunération de leurs auteurs et des éditeurs qui nous ont exceptionnellement autorisés à utiliser leur travail dans ce cadre.
De même, le logo de la Ville d’Alès n’est pas libre de droit.
Notre Trousse Numérique est libre à 95 % : toute l’interface est libre ainsi que la majorité des logiciels car notre objectif est de fournir une interface adaptée aux élèves de cycle 3 entrant en 6ème. Libre à chacun d’y ajouter ses ressources propres par la suite (c’est ce que nous avons fait en incluant la version numérique de productions éditées par le CRDP de l’Académie de Montpellier).
Pourriez vous nous donner votre avis sur la situation du libre dans l’éducation ?
Actuellement, de nombreux enseignants utilisent des logiciels libres dans leurs pratiques pédagogiques et à destination des apprentissages de leurs élèves. Ainsi, la suite bureautique OpenOffice.org est présente dans de nombreux établissements scolaires tout comme le navigateur Firefox. Dans l’académie de Montpellier, le Rectorat met en œuvre le plan ENT 4-5-6 (Environnement Numérique de Travail 4-5-6) basé sur des logiciels libres et qui concernera à terme tous les établissements scolaires de la région.
Ces solutions cohabitent parfaitement avec d’autres environnement de travail et d’autres solutions logicielles au service des apprentissages des élèves mais aussi de la créativité des enseignants et de leur investissement.
Parlons plus spécifiquement de pédagogie. Une clé USB à l’école : pour quoi faire ?
Cette clé USB est comme son nom l’indique une véritable « trousse ». A l’image de la trousse réelle, elle permet à l’élève d’emporter ses outils partout avec lui et de les avoir à portée de main quel que soit l’endroit où il se trouve (école, domicile, espace public numérique, cyber-base, médiathèque, cyber-café), c’est aussi un espace de stockage de près d’1 Go, ce qui permet de nombreuses applications.
Outre les traditionnelles activités de traitement de texte ou de navigation, on peut très bien imaginer de monter des séances pédagogiques entièrement avec cette clé. Par exemple, l’album en anglais Lilly writes comporte une version lue et peut être étudié en classe avec les élèves qui pourront chez eux le réécouter. Le logiciel Audacity présent sur la clé et l’espace de stockage peut permettre à chaque enfant de s’enregistrer et de conserver son travail pour le présenter à son enseignant.
C’est aussi un outil de liaison entre les différents membres d’une équipe éducative : enseignants, intervenants linguistiques, animateurs d’espaces publics numériques ou de cyber-base mais aussi les parents d’élèves. En effet, cette clé peut permettre de découvrir ensemble des ressources à utiliser après l’école telles l’Académie en ligne mais aussi de se documenter sur la rentrée en 6ème.
Comment envisagez-vous l’avenir de ce projet ?
Cette clé a intéressé d’autres collectivités (une version a été conçue pour les municipalités de Lasalle, Sainte Croix de Caderle et Colognac) pour laquelle nous avons conçu une Trousse Numérique personnalisée « Bien Vivre en Cévennes ». A court terme, nous songeons donc à une première mise à jour de la clé et à un nouveau cycle de développement basé sur la nouvelle Framakey mais nous réfléchissons à d’autres perspectives à moyen terme. Ainsi, nous envisageons de travailler de manière encore plus conjointe avec le CRDP de Versailles avec la refonte du site www.trousse-numerique.fr et l’ajout de nouveaux contenus tout en gardant la spécificité de chaque clé (et notamment l’aspect personnalisation de celle-ci). De même, un groupe de travail étudie l’évolution de cette clé. Nous réfléchissons à ses déclinaisons dans les différents cycles mais aussi aux ressources que l’on pourrait y insérer car c’est l’une des plus-values majeures de cette clé éducative.
Merci Stephen, et bonne diffusion !
]]>Le 5 février 2010 était inauguré à l’Université Paris Diderot le premier Centre de Formation Logiciels Libres (ou CF2L) dans le cadre de l’Université numérique Paris Île-de-France (UNPIdF).
Nous en avions annoncé ici-même la création et participé à diffuser le programme.
Cet évènement témoigne de l’intérêt croissant de l’université en général et de celles d’Île-de-France en particulier pour le logiciel libre. J’en veux pour preuve supplémentaire la présence de deux présidents et un vice-président d’université lors de cette inauguration.
Partie prenante de la formation, Framasoft était représenté par Pierre-Yves Gosset et moi-même. D’ordinaire les traditionnels discours officiels ont quelque chose de lisse et de convenu. Or nous avons été très agréablement surpris par l’acuité et la justesse des propos tenus ce soir-là. C’est aussi à cela que l’on mesure le chemin parcouru.
Mention spéciale à Vincent Berger, président de l’Université Paris Diderot et hôte de la manifestation, dont l’intervention m’a tant et si bien marquée que je n’ai pu m’empêcher de l’aborder pour lui demander l’aimable autorisation de la reproduire sur le Framablog.
Qu’il en soit ici chaleureusement remercié. Pour son accord, mais aussi et surtout pour être à la tête d’une université qui fait la part belle à un logiciel libre malicieusement associé ici à un oxymore.
De gauche à droite sur le photographie ci-dessus[1] :
Inauguration du Centre de Formation aux Logiciels Libres
Vendredi 5 février 2010
Salle des thèses, Université Paris Diderot
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
Nous le savons tous et vous le savez mieux que quiconque, la société de l’information qui est la nôtre est une société de la circulation : circulation des savoirs, circulation des données, circulation des signes. Qui a accès aux moyens de cette communication peut espérer prendre part à cette société de l’information et en être un acteur.
On sait combien l’économie du partage des savoirs est aujourd’hui un enjeu complexe. On sait aussi combien le large accès aux moyens de l’information est un enjeu politique au sens le plus large et le plus noble du terme. L’accès à ces moyens d’information conditionne la réalité de l’exercice démocratique dans un monde aux cultures et aux pratiques toujours plus intégrées et globalisées.
Dans ce contexte, on sait quel est le rôle charnière de l’université. Sa mission hier comme aujourd’hui est de garantir l’accès du plus grand nombre à des savoirs et à des compétences complexes. Son rôle dans l’économie de la connaissance et de l’information lui enjoint de jouer un rôle ambitieux et volontaire dans la promotion et la diffusion d’une culture du partage.
En cela, la pratique universitaire — qu’elle soit pédagogique ou scientifique, qu’elle se déploie dans une salle de TD ou un laboratoire — participe du même esprit que celle du logiciel libre. La dynamique collégiale, l’énergie collective qui ont rendu le développement du logiciel libre possible relève de la même éthique du partage que celle de la recherche et de l’enseignement.
Les outils numériques ouverts ont connu un essor tel qu’aujourd’hui ils répondent à la quasi intégralité de nos besoins en technologie informatique. Accompagner leur développement, former les utilisateurs et les développeurs à leur utilisation et à leur développement, est désormais aussi la tâche de l’université. Le Centre de Formation aux Logiciels Libres (CF2L) répond à cet impératif.
Dans sa conception et sa gestation, ce Centre est aussi exemplaire d’une autre forme de dynamique collaborative que nous défendons aussi : celle qui doit permettre à des universités de dépasser leur logique propre pour faire advenir des synergies porteuse d’avenir, porteuse de nouveau. C’est le cas de l’Université Numérique Paris Ile de France, pilotée par l’université Paris 1 – Panthéon Sorbonne, dont l’une des actions est d’offrir en mutualisation des formations à destination des personnels, quels qu’ils soient, appartenant aux universités franciliennes. C’est aussi le cas du RTC (Regional Training Center), aujourd’hui hébergé par l’Université Paris Descartes, une initiative de l’Université numérique et d’Apple pour former les personnels des universités de la région parisienne aux usages du numérique. En 2011 devrait ouvrir aussi un centre de formation aux outils Microsoft.
Le Centre de Formation que nous inaugurons aujourd’hui s’inscrit dans ce même esprit. Il témoigne de l’investissement ancien de notre établissement dans l’usage et la défense du logiciel libre. L’UFR d’informatique a eu, dès le début des années 80, une action très volontariste dans l’usage et la promotion du numérique ouvert, avec la pratique d’Unix par exemple. L’Université a, dès les années 90 promu l’usage systématique de systèmes d’exploitation libres au sein du Service Commun de Ressources Informatiques Pédagogiques et Technologiques (le SCRIPT), dirigé aujourd’hui par Olivier Cardoso. De nombreux enseignements s’appuient sur des logiciels libres.
J’ouvre ici une parenthèse, j’aime beaucoup l’expression « logiciel libre » qui a le charme des oxymores, comme « la force tranquille . Je me rappelle que lorsque j’étais étudiant en Maths spé, on employait une technique d’intégration qui répondait au nom épatant de « méthode de la variation de la constante ». Le programme d’une révolution, en somme.
Le « logiciel libre » ressemble à la variation de la constante, parce que justement, le logiciel est une succession d’actions élémentaires qui sont censées s’enchaîner « logiquement », c’est-à-dire tout le contraire de la liberté. Je me rappelle aussi de mon sujet de philosophie au baccalauréat, qui s’intitulait « l’acte libre existe-il ? ». Je ne soupçonnais pas un instant que cette courte question deviendrait, bien au delà du petit tracas d’une dissertation de trois heures, le questionnement de toute une vie. Récemment, dans le cadre des discussions sur l’attribution des primes à l’université, nous avons été amenés à discuter de l’excellence, du mérite. Nous nous sommes vite rendu compte que la complexité de la discussion résidait dans le fait que nous touchions ici foncièrement à la question de la liberté. Si quelqu’un réussit davantage dans ses recherches simplement parce qu’il est plus intelligent, parce que le logiciel de ses gènes l’a programmé à être doué de capacités hors normes, peut-on parler de mérite ? Si c’est au contraire son éducation qui l’a programmé à faire preuve des qualités nécessaires pour atteindre l’excellence, où est le mérite ? Le mérite n’est-il pas lié intimement à la possibilité d’un acte libre ? La vie dans son ensemble est-elle un enchaînement logiciel d’actions complexes mais logiques, où laisse-t-elle place à la libre construction de son destin ? Cette expression, le « logiciel libre », m’évoque donc cet éternel sujet de philosophie.
Mais revenons à notre inauguration. Le Centre de Formation implanté à Paris Diderot constitue la suite logique de cet investissement de longue date dans l’économie du logiciel libre. Développé en partenariat avec Paris Descartes, il est aussi un exemple concret des partenariats lancés entre nos deux établissements afin de renforcer notre action commune dans le paysage universitaire francilien et national.
On le sait la liberté a de nombreux visages. L’économie ouverte du logiciel libre est de celle qui permettront demain, comme aujourd’hui, un plus libre partage des compétences informatiques. Nous ne pouvons que nous féliciter de la création de ce centre et remercier tous les collègues qui ont travaillé à sa mise en place, dont Jean-Baptiste Yunès et Thierry Stoehr qui ont été la cheville ouvrière du projet et qui défendent avec une énergie inlassable le développement des TICE et du logiciel libre dans notre établissement.
L’action citoyenne de notre établissement passe aussi par le soutien à cette action et je souhaite réaffirmer que, parmi les nombreux chantiers qui sont les nôtres, le développement de ces technologies engage notre avenir pédagogique. Il engage aussi notre mission de diffusion des savoirs. De cette diffusion nous sommes aussi comptables avec vous.
Je vous remercie.
Je suis de ceux qui pensent que le futur Chrome OS de Google est susceptible de bousculer les hiérarchies établies.
Pour rappel Chrome OS sera un système d’exploitation reposant uniquement sur le navigateur Chrome. Tout se fera en ligne, dans les nuages, et si vous n’allumez plus votre machine que pour aller sur Gmail, Reader, Twitter ou Facebook, alors vous êtes une cible toute indiquée.
Imaginons en effet que les premiers ordinateurs Chrome OS, prévus pour la fin de l’année 2010, soient un succès. Hypothèse plausible parce qu’un netbook sexy, peu cher, rapide au boot (on parle de 5 secondes) et rapide à la navigation (et encore plus rapide sur les services Google : Gmail, Docs, YouTube, Maps,etc), ça peut tenter même les plus rétifs.
Si le succès est donc au rendez-vous alors vous pourrez toujours arriver avec vos beaux (mais anciens) discours de migration vers des alternatives libres (change ton Internet Explorer pour Firefox, change ton Windows pour GNU/Linux), les gens s’en foutront complètement. Cela n’aura aucune prise sur eux, s’ils ont déjà entre les mains ce nouveau terminal véloce et sécurisé, qui se met à jour tout seul, et qui ne demande aucune installation classique du moindre logiciel (du reste la notion même de logiciel disparait, quant à nos bons vieux fichiers ils ne se portent guère mieux).
D’ailleurs si on se regarde un peu le nombril, c’en est également fini du service global que rend le réseau Framasoft, mais j’y reviendrai dans un futur billet[1].
La menace est réelle (d’autant que Google met le paquet comme jamais niveau marketing pour le faire connaître). Il eut été rassurant qu’elle vienne du Grand Méchant Microsoft, mais c’est ici bien plus complexe que ça, puisque c’est du plus grand contributeur mondial open source qu’il s’agit. Et pour couronner le tout il existe une version libre du navigateur Chrome et de Chrome OS avec la sous-couche Chromium.
Certes, en terme de parts de marché, le navigateur Chrome tient toujours une place modeste. Mais comparons les statistiques du Framablog il y a un an : Firefox 68 %, Internet Explorer 21 % et Chrome 1 % à celles d’aujourd’hui : Firefox 66 %, Internet Explorer 14 % et Chrome 7 %. La croissance est significative. Bien sûr c’est avant tout Internet Explorer qui en a pâti, mais Firefox a stagné et même, pour la première fois, un peu baissé.
Or le public de ce blog est un public disons… « averti ». Il est sensibilisé au Libre et compte aujourd’hui, parmi ses visiteurs, 32 % de GNU/Linux. Comment expliquer cette forte avancée de Chrome au détriment de Firefox ? J’ai un peu peur d’en connaître la raison : bien que fort jeune Chrome est déjà un excellent navigateur qui dépasse techniquement et ergonomiquement Firefox dans bien des domaines (surtout ne l’essayez pas sous Linux avec la rapidité de Firefox en tête !). D’accord, le panda roux vient de sortir en version 3.6 mais Chrome n’est pas en reste puisque son nouveau millésime 4.0 vient faire tomber l’un des dernières barrières que constituait l’absence d’extensions.
Donc la qualité est là. Et puisque nos usages informatiques se concentrent désormais presque exclusivement sur Internet, la situation est mûre pour que Chrome OS vienne se faire rapidement une place au soleil, en court-circuitant complètement le parcours balisé qui souhaitait inciter les utilisateurs à substituer leur Windows pour du GNU/Linux. Comme dans le même temps Mac OS X continue sa progression (10 % sur le Framablog), on pourrait bien se retrouver à terme avec une situation où les trois géants que sont Microsoft, Apple et Google se partagent le marché des OS grand public en laissant totalement à la marge GNU/Linux.
GNU/Linux abandonnerait alors son ambition grand public pour revenir à la case départ des serveurs et n’être plus qu’un OS pour « experts bidouilleurs », ce qu’il avait un peu cessé d’être pourtant avec l’avènement de la populaire distribution Ubuntu.
C’est pourquoi non seulement Firefox est en danger mais également Ubuntu. Du coup, l’article ci-dessous tire le bilan de la nouvelle donne et suggère fortement une association Mozilla Ubuntu pour tenter de contrarier la marche triomphante de Google (on aurait pu s’attendre à une association Mozilla Canonical plutôt, soit dit en passant).
Ce n’est pas idiot. Pour Mozilla et Ubuntu d’abord, mais aussi pour le logiciel libre dans son ensemble qui a beaucoup à perdre dans l’histoire. Parce qu’au final quelle est la plus grande différence entre Mozilla et Google ? Comparer Le Manifeste de l’un et Les conditions d’utilisation de l’autre vous donnera peut-être un début de réponse…
Ubuntu and Mozilla : The inevitable alliance
Ronnie Whisler – décembre 2009 – Buntufu.com
(Traduction Framalang : Olivier et Goofy)
Les spéculations sont au journalisme technique ce que sont les prophéties à la religion. Elles n’ont d’importance, de crédibilité ou de génie que si elles se révèlent exactes. Il ne nous viendrait toutefois pas à l’idée de publier un article technique sans y risquer quelques spéculations. Spéculez sur quelques idées folles, c’est l’étincelle qui enflammera la créativité de certains individus ou de certaines entreprises. Vous voyez où je veux en venir ? Tant mieux, parce que cet article est entièrement conçu à partir de cela. En d’autres termes, tout ce que vous trouverez dans cet article n’est que pure spéculation, je n’ai aucune preuve pour étayer mes dires.
Commençons par une revue des forces en présence. À ma droite, vous avez Mozilla qui nous a prouvé que la guerre des navigateurs n’est pas terminée et que Microsoft n’est pas intouchable. À ma gauche, vous avez Ubuntu qui nous a prouvé que Linux sur l’ordinateur personnel n’est pas une utopie, qu’il peut être simple et populaire. Et finalement, il y a Google qui s’est inspiré des succès des deux autres protagonistes et qui travaille sur son propre système d’exploitation basé sur Linux, dont la pièce maîtresse est le navigateur Chrome.
Certains vous diront que c’est l’évolution. J’appelle plutôt ça tacler ses concurrents en s’appuyant sur leurs points forts et en insistant bien sur le fait que c’est un système d’exploitation tourné vers le Web dédié aux netbooks. Ça n’est, pour moi, rien d’autre qu’un stratagème pour éviter que la concurrence ne réagisse en formant des alliances avant que Chrome OS ne dévoile tout son potentiel.
Est-ce à dire que je pense que Google c’est le mal ? Non. Cependant, un grand pouvoir implique de lourdes responsabilités, mais leur puissance est telle que céder à la tentation serait facile. La tentation étant ici de tuer toute compétition pour faire rentrer plus d’argent plus facilement et faire gonfler les bénéfices. Dieu seul sait le retard qu’a pris l’Ère du Numérique parce que les hommes et les femmes à la tête de certaines grosses entreprises ont cédé à la tentation. Honte à vous tous.
Ceci étant dit, considérons les points de friction qui pourraient naître entre Google d’un côté et Mozilla et Ubuntu de l’autre si le système d’exploitation Chrome OS devenait populaire. On pense évidemment en premier lieu aux revenus de Mozilla, dont Google est la principale source. Google pourrait commencer à réduire sa rétribution au clic ou à la recherche. Google pourrait étoffer les fonctionnalités de Google search et réserver ses innovations à son navigateur pour vous pousser à utiliser Chrome, etc. On pourrait encore spéculer longtemps comme ça. Mais on a mieux à faire, non ?
La situation entre Google et Ubuntu me rappelle celle de Microsoft et Sega. Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé quand Microsoft a aidé Sega à créer la Dreamcast ? Moi je m’en souviens ! Sega n’a pas tenu longtemps et Microsoft a lancé la Dreamcast 2… pardon, la Xbox. Quelque chose me dit que ce scénario pourrait bien se reproduire ici. Canonical devrait rester sur ses gardes. Rien n’empêcherait Google de racheter Ubuntu/Canonical évidemment. Ça ne serait pas si surprenant, après tout, si Mark Shuttleworth sait faire quelque chose, c’est bien créer une société avec le vent en poupe et la revendre avec un joli profit.
Maintenant, si Mozilla et Ubuntu/Canonical venaient à s’allier, ils devraient avoir le poids pour rivaliser avec Google ou n’importe qui d’autre. De toutes façons face aux autres grosses entreprises, ils ne peuvent pas se contenter d’être passifs au risque de se faire écarter du marché qu’ils ont aidé à créer. Fini le temps des « On verra ». L’heure est venue de se préparer pour le futur et de choisir des alliés solides.
]]>Migration et complémentarité obligent, la collaboration entre Ubuntu-fr et Framasoft ne date pas d’hier. Elle a débuté par des ponts constants entre nos deux forums et des stands communs sur le terrain, s’est poursuivie avec le projet du framabook Simple comme Ubuntu, pour atteindre un premier point d’orgue l’été dernier avec la sortie de la Framakey Ubuntu-fr Remix (ou FUR).
La sortie de cette clé précédant de quelques jours les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre de Nantes, nous avons alors décidé de prendre le risque de quitter l’immatériel pour proposer sur nos stands une vraie, et ma foi fort jolie, Framakey à nos deux couleurs. Opération réussie, le défi ludique étant de savoir qui du stand Framasoft ou Ubuntu-fr en vendrait le plus (il me semble que c’est Framasoft qui a gagné, mais d’une courte tête !).
Nous avons réitéré l’expérience aux récentes Ubuntu Party de Paris et de Toulouse, avec le même succès (là c’est Ubuntu-fr qui a largement gagné, mais c’est normal « on jouait à l’extérieur » !).
Tout ça pour dire que nous avions mis un pied dans le processus de vente d’objets physiques. Et comme les deux associations proposaient également, depuis un certain temps déjà, des tee-shirts et autres goodies (mais là encore uniquement lors des évènements), nous nous sommes dits : et pourquoi pas ouvrir une petite boutique commune sur Internet ?
Question d’autant plus opportune que tout le monde ne peut pas forcément se rendre à ces manifestations et que nous recevions de nombreux mails nous demandant justement si il était possible d’acheter en ligne une clé ou un tee-shirt.
Ce souhait se concrétise aujourd’hui avec l’ouverture du site EnVenteLibre.org (ou EVL pour les intimes).
Graphiquergonomiquement parlant, on peut certainement améliorer la chose (on dira que c’est la version 0.1 ou 1.0 du site), mais c’est déjà bien en place, fonctionnel, et testé confidentiellement avec succès par une première vague d’acheteurs que l’on remercie au passage.
Vous remarquerez que ne l’avons pas appelé « FramaTruc » comme nous en avons pris la mauvaise habitude (ici ça aurait pu être « FramaShop » par exemple), mais un nom indépendant de nos deux associations. Vous remarquerez également que chaque association à son onglet sur le site, il est donc potentiellement possible d’accueillir d’autres structures, mais nous n’en sommes pas là…
Cette boutique existe donc d’abord pour répondre à la demande de ceux qui n’ont pas l’occasion de nous rencontrer in the real life. Ceux qui souhaitent se lever le matin un tee-shirt Ubuntu ou Framasoft sur le dos et se réveiller en douceur avec un bon café (ou thé) fumant dans un magnifique mug Ubuntu. Si c’est trop chaud vous pourrez alors poser votre tasse sur la non moins magnifique soucoupe constituée par le CD d’Ubuntu ou le FramaDVD (mais on me souffle dans l’oreillette que ces soucoupes peuvent également servir à autre chose). Et de partir alors au turbin, le sourire aux lèvres et la clé en bandoulière…
Mais redevenons plus sérieux. Cette boutique nous permet aussi et surtout de continuer à diffuser le logiciel libre au plus large public. En effet, avant la boutique, il fallait être capable de télécharger patiemment l’image d’un CD ou DVD et de le graver. Pour la FUR c’était encore plus compliqué : acheter une clé vierge de bonne qualité (nous insistons sur ce point), télécharger le pack, l’installer et rendre la clé bootable sous Ubuntu. Avec la boutique, on peut donc recevoir ces objets optimisés et directement prêts à l’emploi, et nul doute que cela élargira le spectre des personnes souhaitant découvrir et utiliser des logiciels libres (d’autant que nous sommes capables de livrer partout dans le monde).
Enfin il s’agit également de voir si à terme cela peut constituer une éventuelle source de financement pour nos deux associations. Fidèles à une certaine approche des choses, nous avons choisi de ne pas marger outre mesure sur des prix volontairement tirés vers le bas pour les rendre les plus attractifs possibles (sachant que comme nous produisons en petite quantité nous ne pouvons pas obtenir des tarifs de gros préférentiels). Mais, originalité, nous invitons à compléter les achats par un don de votre choix à l’une et/ou l’autre[1] association si vous souhaitez soutenir et encourager leur action.
Sans vouloir être grandiloquents, proposer de « soutenir librement » en même temps que l’on « consomme » nous semble être un modèle intéressant à explorer participant, qui sait, à dessiner les contours d’une future et salutaire société de la contribution. Et lorsque nous ferons les premiers bilans, nous aimerions beaucoup pouvoir témoigner du fait que l’un est souvent allé avec l’autre (pour la bonne santé des caisses de nos associations, mais aussi pour l’exemple à valeur de symbole).
Ces premiers bilans seront l’occasion d’envisager l’avenir (ou non) de ce projet. Et en attendant c’est avec modestie mais enthousiasme que nous vous proposons déjà une petite sélection de produits qui s’étofferont avec le temps si le succès est au rendez-vous.
Quant à la Framakey Ubuntu-fr Remix, si vous en voulez une sous votre sapin (ou celui de vos proches), dépêchez-vous de vous rendre chez EnVenteLibre.org ! Sur les 280 proposées, il n’en reste en effet déjà plus que 160…
PS : Tout le monde a mis la main à la pâte, mais ce projet n’aurait jamais pu voir le jour sans le travail acharné de notre salarié Pierre-Yves Gosset (si vous le croisez, parlez-lui un peu des obstacles légaux, fiscaux, techniques et logistiques qu’il aura fallu surmonter, réaction assurée !). Qu’il en soit ici chaleureusement remercié, et avec lui tous les donateurs qui nous permettent de maintenir ce salarié.
La Framakey souffle aujourd’hui sa quatrième bougie ;-)
Depuis cette date originelle, elle poursuit tranquillement son petit bonhomme de chemin, toujours 100 % libre, toujours animée par une communauté de passionnés.
Nous le savons, l’un des avantages du logiciel libre, c’est qu’il permet à tout le monde, sans discrimination, de pouvoir améliorer le logiciel pour ses propres besoins (personnels ou professionnels). Et c’était bien là l’une des principales motivations de ce projet, proposer, si vous me passez l’expression, une « arme de diffusion massive du logiciel libre ».
Ainsi durant ces quatre années[1], la Framakey a donné naissance à pas mal de « forks », c’est-à-dire des versions adaptées par des particuliers, institutionnels ou entreprises.
Je me propose de vous en présenter quelques uns, qui me paraissent assez représentatifs de la diversité d’un projet générique dont la licence libre autorise et même encourage l’appropriation (dans le sens « rendre propre à », et non dans le sens de « s’approprier »).
Commençons par les projets liés à l’éducation :
Il existe aussi des dérivés associatifs ou communautaires :
Tout ceci fait plaisir à voir et à lire, et nous conforte dans l’idée que ça valait le coup de développer ce projet.
Cette liste étant non exhaustive, auriez-vous de nouveaux éléments à y apporter ? Avez-vous connaissance d’autres dérivés de la Framakey et de son utilisation en classe, entreprise ou administration ?
Telles les deux faces d’une même médaille, l’article se poursuit dans une seconde partie, La Framakey : 4 ans et quelques enfants ingrats ?, où l’on tentera d’illustrer le fait que le libre peut aussi malheureusement parfois faire l’objet d’une certaine récupération…
]]>Sur le site dédié à notre campagne de soutien, les visiteurs peuvent, si ils le souhaitent, déposer un témoignage, qu’il s’accompagne ou non d’un don. Nous vous en proposons ci-dessous une petite sélection.
Que ceux qui ont laissé une trace en soit chaleureusement remercié. Au delà de la question (et de l’urgence) matérielle, ces messages, qui font plaisir à lire, permettent de mesurer le chemin parcouru et gonflent le moral de tous ceux qui travaillent ou ont un jour travaillé avec nous[1].
On remarquera que l’on retrouve bien ce qu’est devenu Framasoft avec le temps, c’est-à-dire un vaste réseau de sites collaboratifs unis par le fil des logiciels et des licences libres. On rend bien sûr hommage à Framasoft dans son ensemble. Mais annuaire, clés, livres, blog, forum… aucun des projets n’est oublié. Enfin certains vont même jusqu’à remercier non plus Framasoft mais directement le logiciel libre, en qui ils placent beaucoup d’espoir. Cette position de médiation nous honore et nous ravit.
En supposant bien entendu que ce soit bien le cas, n’hésitez pas à manifester votre reconnaissance et votre attachement à Framasoft en rédigeant vous aussi votre petit mot. Cela participe à la dynamique en renforçant l’hypothèse que… ce serait dommage de nous voir disparaître !
Témoignage de Grégoire C.
Framasoft fait parti de ces mouvements trop peu nombreux qui sont – j’en suis certain – la réponse et la clé d’un avenir meilleur pour tous. Et pas seulement en matière de logiciels libres.
Témoignage d’un anonyme
Fédérer les communautés, c’est contribuer à la démocratie.
Bien à vous.
Témoignage de S. T.
Le logiciel libre c’est beaucoup plus que du logiciel, c’est une autre façon de penser le monde. Chaque fois que quelqu’un l’adopte je suis heureux de savoir que celui-ci pourra un jour peut-être s’émanciper du monde de la domination pour aller vers un monde de coopération.
Le logiciel libre c’est l’arbre qui cache la forêt, celui du partage des connaissances, du partage des ressources terrestres où le chef n’a pas vocation à dominer et à s’accaparer les ressources mais à redistribuer les richesses qu’elles soient matérielles ou immatérielles.
Témoignage de Robert Dupras
Depuis plusieurs années que je me réfère à Framasoft, que je réfère aussi à mes clients. Le travail de Framasoft est inspirant et stimulant pour tous ceux et celles qui croient ou oeuvrent dans le monde du libre.
Impossible de mesurer l’apport de Framasoft à la communauté, nul doute qu’elle est importante. Aujourd’hui ce sont nos clients qui bien souvent utilisent le banque d’informations disponibles sur Framasoft. Notre modeste contribution est un simple message pour encourager nos amis et clients à faire de même.
Le partage, la meilleure façon par laquelle l’humanité pourra continuer de grandir.
Merci à Framasoft.
Témoignage de Guillaume D.
Un grand merci à toute la Framateam au sens large ! Le réseau Frama* est une source d’information magnifique et sa contribution à la cause des logiciels libres est très importante.
Merci à tous pour ce formidable travail.
Témoignage de Frédéric L.
Voilà, dans un monde ou tout devient cher, ou tout devient régenté, standardisé et de moins en moins libre… Je vous félicite pour votre philosophie à propos de l’informatique.
Je vous remercie de mettre à la portée des plus humbles des produits tout aussi qualitatifs que ceux commercialisés par les Majors de l’informatique.
Témoignage de Bousquet M.
1. Framasoft m’a permis de devenir 100 % libre sous windows grâce à ses logiciels OpenSource et donc de ne plus être hors la loi comme je l’ai si longtemps été.
2. Framasoft m’a fait découvrir le plaisir de partager ses connaissances par toutes ces ces réponses obtenues sur des questions compliquées pour moi mais si simples pour d’autres.
3. Framasoft ne s’est pas contenté de lister des logiciels tels une logithèque mais s’est développée autour du libre montrant une politique claire d’information, de formation et de promotion du logiciel libre.En résumé, quand je vois la qualité du travail réalisé sur l’ensemble des Frama* alors je ne doute pas qu’ils sauront changer ma participation en Or et je sais déjà que mon don n’est pas à la hauteur de ce que j’ai gagné.
Un regret : je suis maintenant sous Ubuntu et n’ai plus autant besoin de Framasoft.
Un espoir : Framasoft deviendra peut-être un jour inutile… !
Témoignage de Ahmed G.
À l’instar de Wikipedia ou de Sourceforge, votre site apporte de manière non négligeable son soutien au développement de ce qu’on pourrait appeler l’information libre. Personnellement, je pense que la nature propriétaire du savoir est un frein au progrès, et la libre création/diffusion de l’information constitue pour moi le futur de la connaissance.
Et pour parler concrètement de votre apport, votre clef usb LaTeX est très efficace. J’ai pu rédiger mon mémoire de Master de Mathématiques avec, et ce aussi bien à la faculté que chez moi. Merci à tous.
Témoignage de Ludka T.
Grâce à Framasoft, nous nous sentions assez libre pour faire avancer (doucettement) l’informatique dans une administration peu ouverte (pourtant !). Nous installions en douce le Firefox et l’Open Office sur les postes publics, nous parlions autour de nous des logiciels libres et de la philosophie de partage. Nous faisions cadeau de Framakey d’une façon pédagogique, et c’est un outil qui suscite toujours la curiosité et pourquoi ne pas le dire, l’envie.
Pour moi, Framasoft est là comme une base forte, qui n’a pas succombé au libre-payant et qui est toujours up-to-date. Si j’hésite à propos d’une idée, d’une procédure, des habitudes prises, c’est le premier site que je consulte. Et je ne regrette jamais.
Témoignage de Bernard D.
Framasoft est ma page d’accueil
Ce site œuvre pour une entraide en dehors de tout esprit mercantile… Cette démarche est la seule acceptable pour espérer un avenir…
Témoignage de Bertrand Leopoldie
Un site indispensable pour booster l’efficacité de mon travail grace à une information pointue sur les logiciels libres et la culture associée…
Témoignage de Jérôme M.
Je trouve ce site de très bonne qualité. Articles bien écrits, plutôt longs, c’est vrai ça, prend plus de temps à lire qu’un billet de blog mais la qualité de l’information est souvent meilleure. De nombreuses traductions, de nombreuses vidéos… Bravo pour votre travail.
Témoignage d’André Cotte
Je m’intéresse aux logiciels libres depuis plus de 6 ans. Framasoft m’a accompagné pendant toutes ces années. Depuis 3 ans, je suis « Conseiller en logiciels libres pour l’éducation ». Oui, oui, c’est le titre que la société sans but lucratif où je travaille m’a donné. Sans Framasoft, j’aurais beaucoup de difficultés à assumer ce titre.
Merci et longue vie à Framasoft. Tous ensemble nous y arriverons.
Témoignage de Sébastien Jouffre
Framasoft fait partie des sites/outils dont je me sert régulièrement. Fiable, sérieux et indispensable dans un monde ou le libre à encore du mal à s’implanter dans les machines de série des grand groupe informatique. Il reste le meilleur alternatif pour les néophytes et grand utilisateur pour avoir un choix clair et documenté sur une quantitée importante de logiciels, pour un utilisation privé comme professionnelle.
J’en profite pour rappeler la qualité et la pertinence des ouvrage proposé par Framabook (j’en est commandé 4 sur 5) et attend avec impatience chaque nouvelle parution. Leurs prix est très correct et l’idée de créer une nouvelle forme de distribution d’ouvrage est tous simplement génial. Je tient a en remercier personnellement les auteurs et toutes les personnes qui on contribué de près ou de loin a cette aventure.
Témoignage de Yannick G.
Si Framasoft n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Mais comme Alexis Kauffmann et ses Framapotes l’ont fait, autant les aider à ce que cela continue.
Mieux, il faudrait déclarer la Framagalaxie d’utilité publique tant les ressources qu’elle propose sont cohérentes et à propos donc tellement utiles à ceux – nombreux ! – qui les fouillent.
Mais surtout, c’est l’état d’esprit qui anime les membres de cette galaxie qui m’a séduit dès le début, et c’est d’abord pour cela que je soutiens Framasoft aujourd’hui. Continuez les gars, c’est du beau boulot !
Témoignage de Jérôme T.
Pour un utilisateur de logiciels libres au quotidien comme moi, Framasoft est une bible de connaissances. Son annuaire de logiciels est devenue ma première référence et les articles publiés sur le Framablog sont d’une qualité rarement égalée.
Témoignage de Francis W.
De par ma profession je suis concerné par tout ce qui touche à la connaissance et à son partage. Et quelle plus belle réussite dans le domaine de la connaissance et du partage que celle du logiciel libre ?
Comme beaucoup, sûrement, j’ai commencé à utiliser au début le logiciel libre (c’était probablement Openoffice.org 0.xx) un peu comme un si c’était un freeware. Et puis petit à petit j’ai découvert, en particulier grâce à Framasoft, toutes les valeurs et les particularités du logiciel libre.
Il y aura bientôt quatre ans j’ai fait le grand saut et suis passé à un système d’exploitation libre et il est sûr que la consultation quasi quotidienne de Framasoft, et de ses forums en particulier, a été pour beaucoup dans ce choix.
Dans mon établissement j’essaie également de promouvoir le plus possible le logiciel libre (et il y a encore du boulot…) mais surtout je suis vraiment épaté et ravi lorsque je rencontre des professionnels de mon domaine (le génie climatique) qui utilisent et font la promotion du logiciel libre !
Et je dirai à tous ceux qui croient au logiciel libre : d’accord c’est gratuit, mais n’hésitez pas à apporter votre soutien financier et votre aide à tous ceux qui œuvrent pour la réalisation et la diffusion du logiciel libre.
Longue vie à Framasoft !
Témoignage de Jacques-Louis K.
Merci pour tout ce que vous faites, que j’apprécie énormément.
Pour moi, c’est pratique de pouvoir dire à des amis : « Si vous avez besoin d’un logiciel, allez d’abord sur Framasoft voir s’il n’existe pas quelque chose en libre qui satisfasse vos besoins ! ».
Si les dons peuvent aider à se débarrasser de la pub Google en page d’accueil, je serais doublement heureux…
Témoignage de Delphine S.
Framasoft me permet de travailler tous les jours et me permet d’initier mes élèves à l’utilisation de nombreux logiciels libres. Grâce à Framasoft j’ai découvert le logiciel qui nous a permis de construire un système d’aide pour les élèves de mon lycée. Je consulte le site très régulièrement et y trouve pratiquement toujours la solution à mes problèmes et surtout j’y trouve une communauté enrichissante. Merci !
Témoignage de N.
Je suis né avec le réseau ARPANET.
J’ai été un élève qui a profité du plan informatique pour tous en 81.
En 86 j’ai eu la chance qu’un oncle m’offre un ORIC 1.
En 88 pendant ma terminale, j’explique le BASIC a mon prof d’automatisme (Pendant les cours !)
En 89 j’intègre le plus vieux département d’informatique d’IUT de France a Lannion. On y apprend le COBOLD sur un serveur IBM 38xx. Dans la salle en libre service, ce sont des bons vieux MAC première génération.Je change de voie et l’informatique quitte ma vie professionnelle.
Devenu infirmier et travaillant dans un lycée, on s’aperçoit de mes compétence informatique je devient administrateur réseau/infirmier a mi-temps. Je m’occupe du passage d’un réseau local de 10 poste au passage à un réseau avec serveur de fichiers, vlans et proxy. Linux, Apache rentrent dans ma vie.
C’est le temps de la maturité et de la réflexion. Je commence a fréquenter Framasoft et à découvrir le libre. Hé oui, tout ceux qui bossent à cette époque là dans l’informatique et dans l’éducation nationale savent qu’il faut faire sans moyens.
En 2004 je deviens militant, le libre n’est plus qu’une question de moyens mais d’état d’esprit.
Le Lun 06 Sep, 2004 à 13:28 je m’inscris sur les forums de Framasoft.Le 13 septembre 2004 ma première notice est publiée et j’en ressens une grosse fierté ! J’ai enfin commencé à rendre au monde du libre tout ce qu’il m’a apporté !
Pour moi l’informatique n’est qu’un outil et n’est là que pour rendre les citoyens plus libres, et non pour les enfermer. Et c’est aussi l’outil le plus générateur d’inégalités. (De par son coût et sa complexité.) Le libre doit être là pour réduire cette fracture numérique.
Framasoft est là pour nous le rappeler, pour enseigner et pour diffuser. Merci a tous ceux qui le font vivre.
Témoignage d’un anonyme.
Merci.
Pour votre enthousiasme et votre initiative.
Pour vos travaux et des réflexions.
Pour votre partage et votre créativité.
Merci.
Témoignage d’un anonyme.
Par hasard, je suis tombé sur un site web avec plein de logiciel gratuit (j’ai découvert après qu’ils étaient libres… ;-), et après c’est le drame : Firefox, OOO, GIMP, SPIP… Je suis tombé dans le libre.
La dépendance est venu très vite, je regardais de temps en temps le Framablog, puis j’ai totalement basculé : j’ai installé GNU / Linux… Je suis maintenant un de ces odieux personnages, qui prêchent et convertissent au libre tous ses amis et sa famille. J’écoute de la musique libre, je fais mes propres clip sous format CC que je mets sur Blip.tv… Je contribue à des communautés, j’échange et je m’intéresse… Je vais sur le Framablog tout les jours, je suis devenu un Fan de Aka… Mon médecin m’a prescrit une cure à Redmond pour endiguer le mal.
Merci FramaSoft !
Témoignage d’un Rudy W.
Framasoft ou le meilleur moyen de switcher à jamais du côté obscur de la force Linux ! ;)
Bonne continuation et bon courage !
Témoignage d’un anonyme
Les logiciels, c’est comme l’amour, c’est meilleur quand c’est libre. Framasoft contribue à cette liberté en étant un point de ralliement pour tous les libristes.
Merci donc à Framasoft qui a permis mon avancée au fur et à mesure dans le domaine du libre et a contribué à ma connaissance actuelle de ce monde si passionnant, un peu trop parfois pour mon temps libre. ;-)
Témoignage de P. Soret
On ne peut qu’adhérer à la philosophie Framasoft quand on voit l’offre logicielle proposée, la Framakey… La plupart des logiciels que j’utilise tant personnellement que professionnellement sont issus des pages de Framasoft.
Je suis médecin généraliste et, à mon installation il y a quelques années, sur mon ordinateur je n’ai installé que des logiciels libres (les seuls non-libres : mon logiciel de gestion patient et Wind… car le premier n’est pas compatible Linux). Que ce soit Open Office pour la bureautique, Firefox pour internet, Thunderbird la messagerie, Cobian pour les sauvegardes…. en passant par the Gimp et Inkscape et j’en oublie. Des que j’ai besoin d’un logiciel, direction Framasoft …. et vous savez le pire ? c’est que je trouve celui dont j’ai besoin…. ! ! ! c’est tout ! Il faut continuer de lutter pour le libre et l’open source en France et le faire savoir autour de nous !
Longue vie à Framasoft
Témoignage de Laurent B.
Le logiciel libre, plus largement ce qu’on peut appeler la culture libre est la graine d’un modèle de société qui pourrait succéder à l’actuel quand il rendra son dernier souffle (ce qui finira bien par arriver). Promouvoir cet état d’esprit du don désintéressé, de la collaboration autour d’un projet, que ce soit grâce au logiciel libre ou à d’autres choses, est essentiel pour notre avenir : il faut dès maintenant apprendre à ne pas vivre constamment sous le principe du prêté pour un rendu.
Installez GNU/Linux chez vos amis/contribuez à Wikipédia/offrez des Framakeys, construisez le monde de demain.
Témoignage de Pablo R.
Framasoft est le site web sur lequel j’ai découvert et trouvé les premiers logiciels libre que j’ai utilisé, il y a quelques années (au début du collège, je suis maintenant en 2ème année de licence). Depuis quand on me demande un logiciel pour faire ci ou ça, la première chose que je dit c’est t’as regardé sur Framasoft ?.
Aujourd’hui, je suis un ardent utilisateur, défenseur et propagateur (j’aime pas évangélisateur) des logiciels et de la culture libres, membre de la FSF, de l’April et de l’AFUL. J’en suis fièr et heureux, et je le dois en partie à Framasoft, qui m’a permis de découvrir le logiciel libre en faisant sauter la barrière de l’anglais que je ne parlais pas à l’époque.
Témoignage de P.
Framasoft est ma bible !
Vos articles de qualité, je les consulte tous les jours. Il m’ont éduqué aux logiciels libres, ils m’ont permis de mieux comprendre la philosophie du libre et ses enjeux. Framasoft m’a sensibilisé de sorte que j’essaie de ne plus rester un acteur passif de la communauté. Lorsque je parle de logiciel libre à des gens, qu’ils soient débutant ou non, je n’oublie jamais de vous mentionner. Parce que vos articles sont accessible au commun des mortels sans perdre en pertinence. Bien au contraire.
Merci mille fois pour votre travail.
Nous vous retournons tous vos remerciements ;-)
Si l’envie vous prend de témoigner vous aussi, c’est par ici…
]]>« On souhaite que les élèves soient initiés à Internet le plus tôt possible pour apprendre la maîtrise de ses risques et de ses dérives (…) Ce travail de sensibilisation est absolument indispensable. »
C’est, d’après l’AFP, ce qu’a déclaré le ministre Xavier Darcos, le 24 mars dernier, en visite au collège Françoise-Giroud de Vincennes lors du lancement officiel du jeu « ChercheNet », destiné aux collégiens français.
Et si les « risques » et les « dérives » se cachaient jusqu’à l’intérieur même de cette initiative censée « apprendre à les maitriser » ?
C’est la question que pose ce billet d’un blog qui critique assez souvent la forte influence de Microsoft à l’Éducation Nationale pour ne pas s’émouvoir ce qui vient de se produire ici avec l’un de ses principaux concurrents, à savoir Google.
Voici comment le jeu « ChercheNet » est présenté sur le site du ministère :
Afin d’aider les élèves à maîtriser Internet et les outils de communication numérique en toute sécurité, le ministère de l’Éducation nationale soutient le jeu « ChercheNet » initié par Google et mis en œuvre par Calysto, spécialiste de la pédagogie Internet en milieu scolaire. « ChercheNet » est un concours pédagogique proposé aux collégiens de sixième et de cinquième dont le terrain de jeu est l’internet. Tout en résolvant des énigmes autour du thème de l’écologie et du développement durable, les collégiens apprendront les bons usages des outils du web 2.0.
Retenons déjà, la nuance a son importance, que c’est le ministère qui « soutient ce jeu initié par Google » et non l’inverse.
Toujours est-il que l’intention est louable, surtout si l’on s’en réfère au communiqué de presse commun à Google et Calysto :
La recherche d’information et la communication avec les réseaux sociaux sont les deux usages les plus répandus sur Internet. Le développement du « web 2.0 » a permis aux internautes, y compris les plus jeunes, de devenir eux-mêmes des créateurs de contenu. L’usage d’Internet est aujourd’hui généralisé à tous les publics, ce qui implique que nous soyons mieux formés à ses usages.
C’est dans ce but précis que le jeu pédagogique ChercheNet a été conçu : développer par le jeu une vigilance collective (professeurs, parents, élèves) sur tous les usages d’internet pour un développement durable d’Internet.Le jeu fonctionne sur le principe d’un jeu-concours. Les élèves devront répondre à une série d’énigmes sur le développement durable (biodiversité, eau, énergie, déchets, etc.)
Les différentes étapes du jeu amènent les élèves à développer un comportement « web-citoyen » pour rédiger un blog collectif :
— Préparer un travail, une recherche sur Internet, en respectant les droits de propriété intellectuelle
— Rechercher efficacement en vérifiant les sources d’information
— Apprendre à protéger sa vie privée et celle des autres sur les réseaux sociaux ou les blogs
— Apprendre à s’appliquer, à rédiger, « même sur Internet » et mettre de côté le « langage SMS »
Difficile de ne pas agréer à la démarche. On notera que l’on entrechoque le développement durable en tant que tel avec un « développement durable d’Internet » qui reste à définir.
Sur le jeu proprement dit, je n’ai aucune information à vous apporter puisqu’il faut s’inscrire et que les premières énigmes arriveront courant avril. Il en va autrement pour le « Kit pédagogique » accompagnant ce jeu, mis initialement à disposition sur le site de l’opération par Calysto et… retiré aussitôt après dans la foulée !
Pas plus tard qu’il y a deux jours, lorsque vous vous rendiez sur le page « Pour vous aider » du site « Cherchenet », vous aviez la possibilité de télécharger un « Kit pédagogique » ainsi défini (voir la copie d’écran que nous avons conservé en cliquant sur l’image ci-contre) : « Véritable mode d’emploi des outils du numérique, vos élèves en auront besoin pour résoudre les énigmes en respectant les règles et usages liés à l’Internet. »
Aujourd’hui sur la même page, il n’y a plus rien à télécharger directement. Le « Kit pédagogique » a fait place à un « Kit pratique d’outils numériques » et sa formulation est elle aussi sensiblement différente : « Véritable mode d’emploi d’outils du numérique (recherche, géolocalisation,…), vous pourrez l’utiliser afin que vos élèves apprennent quelques astuces pour mieux se servir d’outils du web et pour mieux respecter les règles et usages liés à l’Internet. Le kit pratique est disponible et vous sera envoyé par courriel par simple demande adressée à… »
Il n’est plus question de mise à disposition d’un Kit qui a perdu son qualificatif « pédagogique ». Les élèves n’en ont d’ailleurs plus « besoin », tout au plus son remplaçant pourra leur faire apprendre « quelques astuces »… Une posture plus modeste est soudainement adoptée.
Mais que contenait donc ce « Kit pédagogique » pour mériter une si courte apparition publique ?
Nous avons juste eu le temps de conserver une copie du fameux document. Et nous vous invitons à en parcourir sa dizaine de pages pour… tout de suite comprendre où le bât blesse !
Le sommaire nous avait prévenu (image ci-contre cliquable), mais moteur de recherche (simple ou avancé), moteur d’images, Google Maps, Google Earth, Picasa, Google Traduction, Google Document, Google Agenda, Blogger… n’en jetez plus. C’est pas compliqué, il n’y en a que pour Google dont quasiment toute la panoplie est passée en revue !
À la trappe les réseaux sociaux web 2.0 de type Facebook, les blogs a la sauce Skyblog, les outils de travail en ligne comme tels ceux de Windows Live, sans oublier ce drôle de site souvent utile en situation de recherche qu’est Wikipédia. Et pour l’anecdote, toutes les copies d’écran ont été réalisées sous Mac OS X.
Il y a bien sûr de pertinents et bienvenus conseils qui parsèment le Kit (avec mention, page 7, des licences Creative Commons et Art Libre) mais impossible de se décoller de l’impression générale tenace d’avoir à faire à une sorte de publi-information de Google.
Et mis à part le moteur de recherche, que faut-il faire pour bénéficier de tous ces merveilleux services ? Je vous le donne en mille, il faut posséder un compte Google, ce qui est bien spécifié en page 8 du kit :
Google ce n’est pas seulement un moteur de recherche, tu peux accéder aussi à pleins de services gratuits : tu peux localiser un lieu sur une carte, retoucher des photos, envoyer des mails, gérer ton emploi du temps… Si tu veux utiliser ces outils, c’est gratuit, simple et rapide ! Un seul compte te permettra d’accéder à tous les outils Google. Tu dois remplir le formulaire en suivant les instructions et cliquer sur le bouton « j’accepte créer un compte ».
Un mail te sera envoyé à l’adresse spécifiée lors de la création de ton compte. Pour valider ton inscription, tu devras cliquer sur le lien présent dans ce mail.
Rappelons-nous le libellé initial du Kit sur le site ChercheNet : « Véritable mode d’emploi des outils du numérique, vos élèves en auront besoin pour résoudre les énigmes en respectant les règles et usages liés à l’Internet. » Je me demande si il n’aurait pas été plus sincère de dire « Véritable mode d’emploi des outils Google, vos élèves auront besoin d’un compte Google pour résoudre les énigmes en respectant les règles et usages liés à l’Internet. ». C’eut été plus sincère mais plus problématique et surtout moins… pédagogique !
Et le problème c’est que l’emprise de Google sur le réseau est telle que l’entreprise est parfois surnommée le « Big Brother d’Internet », en référence au fait qu’elle possède de très nombreuses informations personnelles sur nos comportements numériques, informations décuplées à partir du moment où vous prenez un compte chez eux justement.
Du coup il y a un léger paradoxe à vouloir sensibiliser nos jeunes à « développer une vigilance collective » et « apprendre à protéger sa vie privée » (via un jeu « web-citoyen » soutenu par le ministère), tout en incitant plus que fortement à se créer un compte chez Google !
Google s’en défend ainsi dans les colonnes du Monde : « C’est le constat d’une réalité : nos outils sont les plus utilisés. Nous prenons nos responsabilités pour que leur usage soit sans risque et responsable. Si nous ne faisions rien à ce propos, on nous critiquerait. » Ce n’est pas autrement que s’exprimerait un Thierry de Vulpillières pour justifier de l‘activisme de Microsoft à l’école.
Et pour ce qui concerne Calysto, dans les mêmes colonnes : « Les outils sont libres, Google n’est qu’un simple sponsor. » Ben dites-moi… curieux de savoir ce que cela aurait bien pu donner si Google avait été plus qu’un « simple sponsor » ! On dirait le Café Pédagogique nous expliquant d’aplomb que Microsoft n’est qu’un simple sponsor de leur Forum des enseignants innovants.
Quant aux outils qui seraient « libres », c’est justement l’objet du prochain paragraphe.
Je ne sais pas très bien ce que Calysto entend par « outils libres » mais je n’ai pas été tout à fait honnête lorsque j’ai pu dire plus haut qu’il n’y en avait que pour Google.
En effet, on trouve trace du logiciel libre dans le « Kit pédagogique ». Mais réelle volonté de le promouvoir au sein de l’Éducation Nationale ou alibi pratique pour faire passer la pilule ? Les deux mon Capitaine. Un peu comme, chose curieuse, la politique globale et générale de Google vis-à-vis de « l’Open Source »…
Les premières (et sibyllines) références arrivent page 12/13 et 18/19. La page 12/13 est complètement dédiée au logiciel de retouche d’image Picasa. Mais tout en bas, on peut lire (avec la loupe qui nous accompagne dans tout le Kit) la chose suivante : « Logiciels libres : Gimb, Artweaver ». Et… c’est tout ! Aucune explication, aucun lien cliquable, bref cela arrive comme un cheveu sur la soupe. Et puis, pour votre gouverne, on ne dit pas « Gimb » mais GIMP, tandis que Artweaver est sûrement un bon logiciel mais il n’est tout simplement pas libre.
Rebelote en page 18/19 entièrement consacrée au moteur de blog Blogger, avec un « Logiciels libres : Dot clear, WordPress… ». C’est mieux cette fois-ci mais on n’arrive toujours pas à atteindre la perfection puisqu’on écrit Dotclear et non « Dot clear » ;-)
Dans le même style minimaliste, on aurait pu s’attendre à ce que la suite bureautique libre OpenOffice.org soit évoquée en bas de l’article sur Google Document (page 15/16). Une autre fois sans doute.
Mais il y a surtout la totalité de la page 20 titrée « Qu’est-ce qu’un logiciel libre ? ». Il s’agit certes de la dernière page du Kit mais il y a de quoi se réjouir a priori. Sauf que la teneur de l’exposé m’a laissé parfois un peu perplexe, quand bien même nous connaissons tous la difficulté à vulgariser la notion de logiciel libre.
Pour comprendre ce qu’est un logiciel libre, il te faut avant tout connaître la signification du terme logiciel ; il s’agit d’un ensemble de programmes qui permet d’effectuer une tache particulière (par exemple le traitement de texte, la retouche de photo, …). Les logiciels sont soumis à des licences d’utilisation, qu’il faut très souvent acheter.
L’expression « logiciel libre », traduite de l’anglais free software, fait référence à la « liberté d’expression » et non pas au prix. C’est pourquoi ils sont souvent téléchargeables gratuitement sur l’Internet et peuvent être copiés légalement par tous.
Le logiciel libre s’oppose au logiciel dit propriétaire, qui ne fournit pas les éléments pour le modiier et ne permet pas de le partager. En revanche, le logiciel libre garantit un certain nombre de libertés à ses utilisateurs : la liberté de l’utiliser pour quelque usage que ce soit, celle d’en redistribuer des copies et enfin la liberté de le modifier et de rendre publiques les modifications.
Soit. C’est un peu emberlificoté tout ça (et c’est plutôt dommage de passer sous silence l’aspect mouvement social du logiciel libre, cher à Richard Stallman) mais ça se termine plutôt bien. Quant à la suite, attention, c’est un beau nid de trolls :
Quels sont les autres avantages d’un logiciel libre ?
Il est plus fiable car moins vulnérable aux virus et aux failles de sécurité. En effet, comme beaucoup de monde a accès à ce type de logiciel, les erreurs sont corrigées plus vite ! De plus ils produisent des fichiers dans des formats dits ouverts, utilisables plus longtemps qu’avec des formats fermés, et sont moins gourmands en énergie et en ressources pour ton ordinateur que leurs équivalents propriétaires.
Je suis bien entendu plutôt d’accord mais comme dirait Wikipédia : « référence demandées ». C’est un peu brutal et péremptoire de présenter les choses ainsi. Les défenseurs du logiciel propriétaire apprécieront !
Et puis, si ces logiciels libres ont tant de vertus, pourquoi Google ne s’est-il pas donné la peine de « libérer » Picasa et Blogger au moment de leur rachat ?
On notera que ce texte porte en quelque sorte la « caution » de Frédéric Couchet de l’April puisqu’on le remercie personnellement en bas de page (je l’attends dans les commentaires !). On notera enfin que Framasoft est également cité, avec là encore une URL explicite mais non cliquable.
Où les trouver ?
Tu peux télécharger de nombreux logiciels libres sur www.framasoft.net, un des annuaires les plus complets de logiciels compatibles avec les PC. Mais tu peux aussi les acheter dans certains grands magasins !
Vous nous voyez fiers et honorés, mais j’ai un peu de mal à m’imaginer un élève de sixième cinquième se rendre sur Framasoft à la suite de la lecture de ce Kit. Tout comme j’ai du mal à m’imaginer ce que l’élève et son professeur pourront bien retenir du logiciel libre au sortir du Kit.
Et plus généralement j’ai un peu de mal à faire la corrélation directe entre le contenu du Kit et sa présentation (que je rappelle une dernière fois) : « Véritable mode d’emploi des outils du numérique, vos élèves en auront besoin pour résoudre les énigmes en respectant les règles et usages liés à l’Internet. »
Quelles que soient les qualités des services de la société américaine (j’en consomme abondamment), c’est bien plus d’un « Kit Google » que d’un « Kit pédagogique » dont il s’agit ici.
Voilà une étonnante maladresse de la part d’un Calysto (qui se targue d’être un « spécialiste de la pédagogie Internet en milieu scolaire ») mais surtout d’un Google qui nous avait habitué à un marketing moins trivial. Ont-ils vraiment pensé que ce Kit allait tranquillement passer comme une lettre à la poste ? Bien que ce ne fut heureusement pas le cas ici, cela en dit long sur l’état actuel de notre passivité vis-à-vis de la marchandisation de l’école.
On comprendra alors fort bien que lorsque le ministère s’est penché sur ce Kit (aidé en cela par les premiers articles parus dans la presse comme celui du Monde) il ait vraisemblablement un peu « tiqué », quand bien même au départ il affirmait serein que « s’il était obligatoire d’utiliser Google, il n’aurait pas autorisé l’opération » (même source). Soutien à un projet pour « apprendre à maîtriser Internet et les outils du numérique », oui. Soutien aux services Google aboutissant à la création de comptes Google en masse chez les 11/12 ans, non. D’autant plus que Xavier Darcos en personne s’est déplacé pour inaugurer le projet !
Premier petit aparté.
Il faut dire aussi que si le ministère avait été réellement capable de nous offrir des ENT cohérents et mutualisés dignes de ce nom, les élèves auraient certainement moins « besoin » d’utiliser les services Google (à commencer par le très riche Google Apps Education).
Fin du premier petit aparté.
Second petit aparté.
Et si le ministère faisait confiance aux enseignants pour produire ce genre de supports plutôt que confier cela à une société commerciale « spécialiste de la pédagogie Internet en milieu scolaire » ? On mesure ici le haut degré de confiance accordé à son personnel dont c’est pourtant le métier !
Fin du second petit aparté.
Toujours est-il que Calysto et Google France ont dû se faire gentiment tirer les oreilles, avec pour conséquence la réactualisation de notre article du Monde :
Le mardi 23 mars, le ministère de l’Éducation a demandé à son partenaire de retirer le kit pédagogique du jeu ChercheNet. Le ministère a expliqué "ne pas souhaiter que Google soit aussi fortement mis en avant sur ce document destiné aux professeurs et aux élèves". Un nouveau livret sera mis en ligne prochainement.
Prière de revoir sa copie donc, ce qui apparaît être une sage décision.
Nous attendons avec impatience la deuxième version revue et corrigée, et Framasoft se tient à l’entière disposition de Calysto et Google France si jamais ils souhaitent nous impliquer dans cette nouvelle mouture (pourquoi pas, après tout, puisque nous y sommes nous aussi dans ce premier Kit).
Sage décision donc, mais qui ne doit pas occulter le rôle et la responsabilité du ministère dans toute cette petite affaire (source ReadWriteWeb) :
Éduquer au plus vite au « réflexe » Google, c’est pouvoir être sûr de garder 70 % de part de marché mondiales et donc continuer à faire tourner à fond la machine AdWords et AdSense. Tout cela parait de bonne guerre, mais pose question quand à la présente aussi forte d’une marque dans un programme pédagogique soutenu par l’Éducation Nationale.
Et surtout, interroge quant à la capacité de cette dernière à fournir des programmes sensibilisant aux nouvelles technologies en adéquation avec les besoins et savoirs des élèves. La vénérable institution serait-elle aussi dépassée sur ce point, quitte à devoir se raccrocher officiellement à une initiative extérieure ?
Un ministère qu’on aimerait voir faire preuve de la même promptitude vis-à-vis de l’entrisme de Microsoft à l’école (abondamment développé sur ce blog). Parce que c’est exactement la même logique qui opère lorsque sous couvert « d’accompagner l’initiation de vos élèves ou de vos enfants au B2i », on propose, sur un site du service public, des vidéos qui sont à la limite de la publicité déguisée pour la suite bureautique MS Office de Microsoft.
Hier Microsoft, aujourd’hui Google avec ce vrai faux « Kit pédagogique »… nous n’avons décidément pas fini de relater les relations complexes entre l’école et ces multinationales qui ne souhaitent que le bien de nos enfants (quand bien même il y ait étrangement à chaque fois des effets collatéraux bénéficiant au généreux sponsor).
Quant au logiciel libre, il n’est que trop rarement convié à la fête. Il faut dire que tant que l’époque privilégiera les fêtes privées et payantes, et ce jusqu’à l’intérieur même du sanctuaire scolaire, la situation n’aura guère de chance d’évoluer…
]]>Nous le savons, le logiciel libre tient souvent du bon sens. Et nombreux sont ceux qui, lorsqu’ils le découvrent, ne peuvent s’empêcher de laisser échapper un « bon sang mais c’est bien sûr ! » qui résume assez bien le choc de la rencontre ;-)
Le problème c’est qu’il y avait une vie avant le logiciel libre (si, si, je vous assure). Une vie avec ses us et coutumes qui ne s’accommode pas toujours forcément très bien de ce nouvel objet mutant, fut-il virtuel. Une vie qui d’ailleurs n’avait pas toujours fait du bon sens sa première vertu.
Du coup on se retrouve dans une situation quelque part paradoxale où ce qui semble « naturel » doit être au mieux maintes fois explicité et au pire âprement défendu pour d’abord se donner le droit d’exister puis ensuite se donner les moyens de se développer et s’épanouir.
C’est dans ce processus que s’inscrit l’April, l’association qui vient murmurer « logiciel libre » à l’oreille des décisionnaires.
Or ces oreilles sont parfois capricieuses. Selon l’étage dans la hiérarchie, elles peuvent être en effet distraites, sélectives voire même carrément bouchées. En adhérant à l’April c’est le logiciel libre dans son ensemble que vous soutiendrez et aiderez à devenir toujours plus audible sur la place publique[1].
Ils partirent peu nombreux mais par tous vos renforts, je, tu, nous nous vîmes cinq mille en arrivant au port. Voilà l’objectif visé. Il est ambitieux mais il est nécessaire quel que soit le port accosté. Qu’il s’agisse d’un sous-secrétariat de circonscription, une chambre de commerce, un couloir d’assemblée nationale ou européenne, un établissement scolaire, ou encore une manifestation festive qui vient à la rencontre des concitoyens, il est important de nous rassembler pour que l’April soit présente et continue de porter haut et fort la voix du logiciel libre.
Plus nous serons nombreux derrière l’April et plus celle-ci rencontrera d’oreilles attentives qui n’auront plus besoin d’être tirées. Ce n’est pas pour cela que nous pourrons ensuite tranquillement dormir sur nos deux oreilles, d’autant qu’il ne tient qu’à nous d’y participer, mais c’est l’assurance que le logiciel libre sera de plus en plus écouté.
À bon entendeur, salut !
]]>Framasoft a pour principal objectif de « faire connaître et diffuser le logiciel libre au plus large public ». C’est pourquoi lorsque le fournisseur d’accès à Internet Free nous a contacté en juin dernier pour nous inviter à nous occuper gracieusement de la partie logicielle de leur nouveau portail en train d’être mis en place, nous avons étudié la proposition avec beaucoup d’attention.
On s’est d’abord demandé si un tel partenariat était effectivement susceptible d’élargir l’audience potentielle du logiciel libre francophone. Quand bien même ses trois millions d’abonnés et des brouettes (autrement appelés « freenautes », les abonnés pas les brouettes) ne visitent pas forcément le portail, la réponse était évidente. On s’est ensuite posé la question de « l’image » de Free, cette fameuse image qui peut faire ou défaire la réputation des sociétés (partenaires inclus !). Là réponse était toujours affirmative mais moins unanime. FDN mis à part, nous savons que certains abonnés entretiennent parfois des relations conflictuelles avec leur FAI et Free n’échappe pas à la règle, de plus l’épisode de la freebox a joué en sa défaveur au sein de ladite « communauté du libre ». Il n’en demeure pas moins qu’il nous a semblé que Free, indissociable de l’avènement d’internet en France et qui a maintes fois affirmé son attachement aux logiciels libres, conservait globalement l’estime des internautes, à commencer par la nôtre.
Mais ce qui nous a surtout convaincu de nous engager avec Free, ce sont les conditions mêmes de ce partenariat (non, non, aucune espèce sonnante et trébuchante dans la transaction, voir ci-après). Ils nous ont dit qu’ils souhaitaient, via leur nouveau portail en construction, offrir un réel « service logiciel » aux « freenautes » et qu’ils avaient pensé à nous pour ce faire. Flattés nous fûmes mais pragmatiques et, espérons-le, cohérents nous sommes. C’est ainsi que contrairement à la proposition initiale, nous avons insisté pour que ce service porte le doux et évocateur titre de « logiciels libres » avec toutes les conséquences que cela implique (parti-pris assumé conjointement par Free, absence d’informations sur les logiciels propriétaires, etc.). D’accord, nous ont-ils rétorqué, et c’est même pour cela que l’on a fait appel à vous. A partir de là, banco, le partenariat s’annonçait sous les meilleures auspices parce que je ne sais pas vous mais nous ça nous fait quelque chose de voir apparaitre par deux fois « logiciels libres » dès la page d’accueil du nouveau portail de Free fraichement mis en ligne il y a deux jours de cela.
Plus concrètement, il est donc proposé aux « freenautes » une entrée « logiciels libres » qui pointe sur une rubrique dédiée déjà bien étoffée dont nous avons la responsabilité éditoriale (et que nous gérons techniquement avec Free à l’aide de flux XML issus de notre propre réseau ou bien spécialement créés pour l’occasion). Nous vous demandons patience et indulgence pour ce premier jet car cela s’est fait un peu à l’aveugle en plein été et nous sommes conscients qu’il reste un bon paquet de petites choses à améliorer dans tous les coins (comme par exemple la mention explicite des licences libres des contenus, là encore avalisée par Free).
Nous en profitons d’ailleurs pour lancer un fébrile mais vibrant appel à venir nous rejoindre sur ce projet car nous manquons de ressources humaines. Le but sera justement de commencer par améliorer l’existant dans son ensemble et nous organiser pour assurer régulièrement une mise à jour pertinente du portail. Ajoutons que ce faisant c’est le contenu même du réseau Framasoft que nous serons amené à bonifier puisque l’un est souvent lié à l’autre. Ajoutons enfin que c’est potentiellement un véritable et passionnant petit travail de veille francophone sur le libre qui est ici proposé. Si vous adhérez à ce projet et souhaitez en être, merci d’écrire à projet-free AT framasoft.net et… merci tout court !
Quant à la question financière évoquée plus haut, elle est vite réglée puisqu’il n’y en a pas. C’est ainsi que la chose nous a été présentée et c’est ainsi que nous l’avons acceptée en toute connaissance de cause. Doit-on néanmoins crier « haro sur le baudet » puisque nous offrons ainsi à Free l’occasion de (re)dorer son blason avec du contenu obtenu à moindre frais (qui plus est souvent encadré par des bannières publicitaires) ? Nous avons conscience de cette éventuelle interprétation. Tout partenariat est une convergence mais aussi un compromis. Mais dans la balance il y a le fait que derrière Free il y a tout plein de « freenautes ». Il y a la certitude de sensibiliser aux logiciels libres une audience différente et d’une autre amplitude que celle de notre propre réseau, tout en contribuant au passage, et ce qui ne gâte rien, à nous faire mieux connaître. Il y a enfin la très concrète prise de position de Free en faveur de la promotion des logiciels libres (qui nous fait dire en interne et « en potache » que Free porte ainsi mieux encore son nom). Parce qu’accepter d’accoler en toutes lettres l’adjectif « libre » aux logiciels, ça n’est pas rien. Parce que nous faire confiance et nous laisser a priori entière latitude éditoriale au sein même de leur propre site ça n’est pas rien non plus. Vous en connaissez beaucoup vous des gros portails qui hébergent des articles comme Lorsque vous démarrez votre ordinateur vous vous engagez politiquement ?
Doit-on cependant en conclure, ouvrons rapidement la parenthèse pour mieux la refermer, que Framasoft n’a pas besoin de sous ? Malheureusement non (et nous aurons l’occasion d’y revenir très prochainement). Mais ce n’est tout simplement pas avec ce partenariat que nous comptons remplir les caisses d’un projet dont la présence de permanents est désormais devenue indispensable de part la dimension prise par notre réseau.
Toujours est-il que nous remercions déjà sincèrement Free pour leur confiance, leur écoute et leur flexibilité. Et nous souhaitons longue vie à ce portail Free des « logiciels libres » qui, espérons-le, apportera une réelle et originale valeur ajoutée aux visiteurs en général et à la communauté des « freenautes » en particulier. Communauté que nous saluons par la présente et avec qui nous sommes ravis de collaborer.
]]>– Dis papa, pourquoi il ne se diffuse pas plus rapidement le logiciel libre ?
– Euh… tu m’en poses de ces questions toi, tu ne vois pas que je suis occupé ! Va écouter Frédéric Couchet sur le Framablog et on en reparle d’accord ? !
– Pfff… d’accord.
Cette vidéo est un extrait du Temps du Libre n°1 réalisé par Lionel Allorge.
Elle est sous licence Verbatim, elle peut-être reproduite par n’importe quel moyen que ce soit, pourvu qu’aucune modification ne soit effectuée et que cette notice soit préservée.
Frédérice Couchet est Délégué Général de l’APRIL, Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre.
– Dis papa, doit-on dire Linux ou GNU/Linux ?
– Euh… tu m’en poses de ces questions toi, tu ne vois pas que je suis occupé ! Va écouter Frédéric Couchet sur le Framablog et on en reparle d’accord ? !
– Pfff… d’accord.
Cette vidéo est un extrait du Temps du Libre n°1 réalisé par Lionel Allorge.
Elle est sous licence Verbatim, elle peut-être reproduite par n’importe quel moyen que ce soit, pourvu qu’aucune modification ne soit effectuée et que cette notice soit préservée.
Frédérice Couchet est Délégué Général de l’APRIL, Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre.
– Dis papa, est-ce que le logiciel libre c’est politique ?
– Euh… tu m’en poses de ces questions toi, tu ne vois pas que je suis occupé ! Va écouter Frédéric Couchet sur le Framablog et on en reparle d’accord ? !
– Pfff… d’accord.
Cette vidéo est un extrait du Temps du Libre n°1 réalisé par Lionel Allorge.
Elle est sous licence Verbatim, elle peut-être reproduite par n’importe quel moyen que ce soit, pourvu qu’aucune modification ne soit effectuée et que cette notice soit préservée.
Frédérice Couchet est Délégué Général de l’APRIL, Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre.
– Dis papa, comment qu’ils font pour vivre les développeurs de logiciels libres ?
– Euh… tu m’en poses de ces questions toi, tu ne vois pas que je suis occupé ! Va écouter Frédéric Couchet sur le Framablog et on en reparle d’accord ? !
– Pfff… d’accord.
Cette vidéo est un extrait du Temps du Libre n°1 réalisé par Lionel Allorge.
Elle est sous licence Verbatim, elle peut-être reproduite par n’importe quel moyen que ce soit, pourvu qu’aucune modification ne soit effectuée et que cette notice soit préservée.
Frédérice Couchet est Délégué Général de l’APRIL, Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre.
– Dis papa, c’est quoi un logiciel libre exactement ?
– Euh… tu m’en poses de ces questions toi, tu ne vois pas que je suis occupé ! Va écouter Frédéric Couchet sur le Framablog et on en reparle d’accord ? !
– Pfff… d’accord.
Cette vidéo est un extrait du Temps du Libre n°1 réalisé par Lionel Allorge.
Elle est sous licence Verbatim, elle peut-être reproduite par n’importe quel moyen que ce soit, pourvu qu’aucune modification ne soit effectuée et que cette notice soit préservée.
Frédérice Couchet est Délégué Général de l’APRIL, Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre.
Gandi.net c’est notre registrar (en français ?) à nous et ce depuis un bon bout de temps. Ils gèrent ainsi nos noms de domaine suivants : framasoft.net, framasoft.org, framasoft.com, framasoft.info et framasoft.eu (ouf !).
Sachant que :
Je me suis fendu d’un petit mail leur suggérant que… enfin vous m’avez compris quoi.
Réponse en moins de 24h : Les 5 noms de domaine renouvelés pour 1 an !
C’est certes peut-être un petit pas pour eux mais il n’empêche que c’est un grand pas pour nous et je tenais à les en remercier publiquement ici.
PS1 : ça me fait penser que le 9 novembre prochain, framasoft.net fêtera ses 5 ans (déjà !)
PS2 : le framasoft.fr c’est pas nous qui l’avons (mais ce n’est pas du "cybersquatting" car il a été déposé antérieurement à framasoft.net quand bien même jamais activé)
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