Retournons le titre de mon billet du jour en mode interrogatif. Qu’est-ce que nous dit l’Éducation nationale de Windows Vista ?
Rien. Elle ne nous a strictement rien dit, et c’est bien là le problème.
Aujourd’hui, l’arrivée de Windows 7 vient refermer le chapitre du système d’exploitation précédent de Microsoft. On aurait cependant tort de ne pas tenter de tirer le bilan de cet épisode, en particulier au sein de l’Éducation nationale française. Parce qu’il se pourrait bien que cet (assourdissant) silence soit révélateur…
Petit retour en arrière. Windows Vista a vu officiellement le jour en janvier 2007. Et très vite, comme nous le rappelle Wikipédia, « de nombreuses critiques ont fusé concernant la faible compatibilité matérielle, le matériel minimum nécessaire, les mauvaises performances et le peu d’innovations depuis Windows XP ».
Un an plus tard paraissait en Angleterre un rapport, riche et détaillé, de la très sérieuse et officielle agence Becta, sur l’opportunité ou non d’utiliser Windows Vista et MS Office 2007 dans les écoles du pays[1].
Les arguments et conclusions de ce rapport étaient sans équivoque.
Pour rappel en voici quelques extraits (dont je vous laisse juge de leur actualité un an et demi plus tard) :
« Les nouvelles fonctionnalités de Microsoft Vista présentent certes un intérêt, mais ne justifient pas une implantation immédiate dans le domaine de l’éducation : les coûts seraient élevés et les avantages loin d’être évidents. »
« Alors qu’on estime à 66 % le nombre de machines du parc informatique scolaire pouvant fonctionner avec Vista (d’après la définition de Microsoft), nous estimons quant à nous à 22 % le nombre de machines répondant aux critères pour faire fonctionner Vista de manière correcte. »
« Le coût total du déploiement de Vista dans les écoles anglaises et galloises se situe autour de 175 millions de livres sterling (environ 230 millions d’euros). Si cette estimation n’inclut pas les cartes graphiques supplémentaires nécessaires au fonctionnement de l’interface Aero (ce qui augmenterait nettement le montant minimum) elle tient compte des mises à niveau matérielles nécessaires, du coût des licences, des tests ainsi que du coût de la configuration et du déploiement. Environ un tiers de cette somme est imputable au prix des licences Microsoft. »
« Les machines sous Vista pourraient ne fonctionner qu’avec une autre version d’une application voir même seulement avec des produits différents. Cela peut être source de confusion si le personnel ou les élèves doivent travailler avec les deux systèmes d’exploitation. Il pourrait aussi être nécessaire de dupliquer le travail pour certaines leçons ou pour certains projets pour les adapter à Windows Vista et Windows XP. »
« Nous suggérons que les nouvelles machines achetées avec Windows Vista pré-installé soient remises sous Windows XP en attendant que tout le réseau puisse être mis à jour. »
« une standardisation de fait (par l’utilisation généralisée de produits d’un même fournisseur) peut être néfaste pour la concurrence et le choix, ce qui revient à augmenter les coûts. De plus en plus, les gouvernements, les entreprises et le système d’éducation refusent de voir leurs informations contrôlées par un fournisseur unique. Il en résulte un mouvement qui tend à délaisser les formats de fichiers propriétaires pour s’intéresser aux nouveaux formats de fichiers, plus ouverts, sous le contrôle d’un organisme de normalisation efficace. »
« Si l’on n’intervient pas, ces évolutions vont créer, pour les utilisateurs béotiens, une vision de l’intéropérabilité des documents qui sera complexe et partisane, ce qui serait un échec de l’objectif initial d’aller vers des standards ouverts. Microsoft a une position dominante sur le segment des systèmes d’exploitation pour PC et cette position risque d’être renforcée par son approche actuelle des standards de documents ouverts. »
« Contrairement à d’autres secteurs ou la demande pour des solutions en logiciels libres est visible et croissante, les estimations dans le secteur éducatif montrent une demande faible, Becta est vu comme un facteur clé dans l’instauration de cette demande. »
« Au cours des douze prochains mois Becta prendra un certain nombre de mesures pour encourager un choix plus efficace dans le cadre d’un usage éducatif. Ce travail inclura la publication d’un programme de travail dont le but sera de :
– fournir plus d’informations sur le site de Becta sur ce qu’est un logiciel libre et quels sont ses avantages pour l’éducation en Grande-Bretagne
– compléter la base de recherche actuelle qui recense les usages des logiciels libres dans le secteur éducatif et identifier des déploiements modèles de logiciels libres. Cela engloberait également l’esquisse d’un tableau national des usages des logiciels libres dans les écoles et les universités
– travailler avec la communauté du logiciel libre pour établir un catalogue en ligne des logiciels libres appropriés pour l’usage dans les écoles de Grande-Bretagne. Parmi les informations disponibles on retrouvera les moyens d’obtenir une assistance dédiée à ces logiciels et comment contribuer à leur développement futur. Ce catalogue sera publié sous une licence Creative Commons afin que les fournisseurs puissent le modifier pour leur propre usage
– donner des indications aux sociétés de services en logiciels libres pour qu’elles puissent efficacement participer dans de nouvelles structures compétitives et pour qu’elles puissent proposer des logiciels libres via la structure de fournisseurs existante de Becta »
Si nous pouvons vous proposer ces citations directement en français c’est parce que nous avions décidé de traduire ce rapport dans son intégralité, annoncé en juin 2008 sur le Framablog sous la forme d’une question (dont on a malheureusement aujourd’hui la réponse) : Le débat sur Windows Vista et MS Office 2007 à l’école aura-t-il lieu ?
Et pourquoi avions-nous fait cet effort ? Parce que, Anne, ma sœur Anne, nous ne voyions justement rien de similaire venir en France.
Il y a peut-être eu des mémos internes, quelques craintes exprimées ça et là localement sur des sites académiques, et bien sûr de la perplexité chez certains profs d’en bas. Mais, à ma connaissance, aucune étude digne de ce nom, aucune recommandation ou mise en garde publiée publiquement sur les sites nationaux de l’Education nationale, à commencer par Educnet, le site portail des TICE.
Le ministère de la Défense peut qualifier, avec la diplomatie qui le caractérise (mais tout le monde aura compris), Windows Vista de système qui « manque de maturité » et préconiser l’usage des distributions GNU/Linux Mandriva et Ubuntu, la contagion interministérielle n’aura pas lieu du côté de la rue de Grenelle.
Qu’un Café Pédagogique, soutenu par Microsoft, demeure muet si ce n’est pour annoncer benoîtement la sortie de Vista et de ses mises à jour, c’est dommageable mais compréhensible (et c’est même certainement compris dans le prix du soutien), mais il en va tout autrement pour le ministère.
N’en allait-il pas de sa responsabilité de prévenir tous ses établissements scolaires et toutes les collectivités territoriales pourvoyeuses de nouveaux matériels (susceptibles de subir le phénomène de la vente liée), qu’il était au moins urgent d’attendre ? Attente qu’il aurait pu mettre à profit pour évaluer les alternatives libres et prendre enfin les décisions qui s’imposent (comme par exemple ce qui se fait dans le Canton de Genève).
Au lieu de cela un silence radio pour le moins étonnant. Et trois années de perdues pour le déploiement massif, assumé et coordonné du logiciel libre à l’école ! Avec en prime prolifération de Vista et passage à la caisse.
Étudiants, enseignants, parents d’élèves, contribuables, et plus généralement tous ceux désormais nombreux que le sujet intéresse, sont légitimement en droit de se demander pourquoi, afin que cette politique de l’autruche ne se reproduise plus.
]]>L’article du jour, ou plutôt la traduction du jour, évoque un phénomène que nous sommes nombreux à avoir constaté : la perte initiale de « l’avantage » qu’avait GNU/Linux chez les netbooks au bénéfice non pas de Vista (il est bien incapable de tourner sur ces petites machines) mais de Windows XP.
Il suffit en effet de s’en aller faire un tour chez un grand revendeur d’informatique pour se rendre compte que, dans la grande majorité des cas, les netbooks sous Linux ne sont pas mis en valeur (aussi bien côté présentation que côté personnel de l’échoppe qui aura vite fait de vous conseiller le netbook Windows si tant est que vous lui posiez la question).
Et c’est d’autant plus dommage que nous avions là une belle opportunité de montrer au « grand public » que Linux était désormais une alternative réelle et crédible[1]. Raison de plus pour « pousser Linux côté marketing » sachant que l’arrivée prochaine du nouveau système d’exploitation Windows 7 (justement là pour faire oublier l’accident industriel Vista) risque de compliquer encore un peu plus la donne…
How Vista’s total failure hurt Linux
Steven J. Vaughan-Nichols – 28 janvier 2009 – ComputerWorld.com
(Traduction Framalang : Yonell et Don Rico)
Après avoir bien examiné Vista, j’ai compris que le desktop Linux avait de beaux jours devant lui. Vista était, et demeure, l’incarnation du désastre pour un système d’exploitation. Là aussi, j’avais raison. Et quand les netbooks ont fait leur apparition, c’était Linux, et pas Vista, qui a d’abord triomphé.
Mais ce que je n’avais pas prévu, c’était que les ventes de Vista seraient si faibles que Microsoft ferait carrément marche arrière, en ranimant d’abord XP Familial, puis, en décembre 2008, XP Pro.
Certes, Microsoft n’a pas fait de déclaration fracassante du genre « Vista est une bouse, on a pigé, prenez plutôt XP », mais dans les faits, c’est exactement ce qu’ils ont fait. Et c’est une des raisons pour lesquelles ils veulent sortir leur nouveau système d’exploitation Windows 7, alias Vista light, au plus vite.
Windows 7, à la différence de Vista, pourra tourner sur les netbooks. Et une fois que Windows 7 sera en service, Microsoft reprendra son entreprise de mise au placard de XP.
Entre-temps, Linux est passé de propriétaire de la niche des netbooks à actionnaire même pas majoritaire. Que s’est-il passé ?
Selon Gary Marshall de Tech Radar, c’est parce qu’on demande aux utilisateurs de choisir entre « Windows XP et tout un tas de distributions différentes ».
Je n’adhère pas à cette idée. Seul un linuxien connaît les différences, ou même le nom, des différentes distributions Linux proposées sur les netbooks. Ce qu’un client ou un commercial sait d’un netbook, c’est à quoi il ressemble, la quantité de RAM et la taille du disque dur, plus son prix. Et c’est à peu près tout.
Alors, pourquoi XP fait-il un tel retour en force ? Eh bien, je crois que Microsoft offre de sacrées ristournes aux fabricants, pour s’assurer que XP ait une présence suffisante. Les fabricants, qui ont l’impression que Microsoft leur doit quelque chose après leur avoir balancé la boule puante Vista, sont contents d’avoir un XP à prix d’ami.
Même dans ce cas de figure, les netbooks sous Linux restent moins chers que ceux pourvus de XP, mais les fabricants, à l’exception de Dell avec son matériel sous Ubuntu, ne font pas grand chose pour les mettre en avant. Oui, tous ceux qui comptent dans le marché des PC proposent maintenant Linux, mais ils n’en font aucune publicité.
Je les soupçonne tous d’être contents d’avoir adopté Linux. Mais je soupçonne aussi qu’en grande partie, il en est ainsi pour qu’ils puissent dire à Microsoft de leur faire un bon prix pour les licences XP et Windows 7, parce que si Microsoft ne se positionne pas, ils peuvent toujours leur préférer Linux.
Alors, que faire pour Linux ? D’une part, nous devons propager l’idée que le desktop Linux est disponible, largement à la hauteur de Windows, et souvent meilleur.
La Linux Foundation fait tout son possible pour y parvenir, en avançant avec son concours de vidéos « We’re Linux ». Le desktop Linux est allé à peu près au bout de ce qu’il pouvait faire sans le soutien du marché plus large des non-techniciens. Avec les pubs issues du travail de la Linux Foundation, avec les distributions accessibles, et avec les ordinateurs et portables pré-installés Linux, c’est aux fans et aux distributeurs de faire reprendre l’avancée de Linux pour le grand public.
]]>La campagne BadVista de la Free Software Foundation est close. Initiée au même moment que la sortie de Windows Vista, il s’agissait d’informer et de mettre en garde contre les dangers du nouveau système d’exploitation de Microsoft. Les arguments éthiques ont fait mouche mais reconnaissons que les piètres qualités intrinsèques de Vista ont bien aidé (surtout après une si longue attente). Toujours est-il que les objectifs ayant été atteints, félicitons-nous et passons à autre chose, tel est le résumé de cette nouvelle traduction[1].
Il faut dire que l’échec est retentissant surtout si on le mesure à l’aune des moyens marketings sans précédents mis en œuvre à l’échelle mondiale par Microsoft pour le faire adopter par les utilisateurs (avec la complicité des constructeurs qui voyaient là une manière de vendre de nouvelles machines puisque Vista, à performances égales que XP, nécessitait bien plus de puissance). Je n’ai pas de chiffres exacts mais j’ai comme l’impression qu’en deux ans, le Mac et GNU/Linux ont pour ainsi dire doublé leurs parts de marché (à la louche, les uns passant de 5 % à 10 % et les autres de 0,5 % à 1 %). Cela aura également mis en avant le caractère nuisible de la venté liée sans lequel Microsoft n’aurait pu éviter le naufrage. Et ne parlons pas du phénomène des netbooks totalement incapables d’accueillir le mammouth Vista et qui aura rallongé d’autant l’existence de XP à la mort maintes fois programmée et maintes fois repoussée. Soit dit en passant, quelle dommage que l’école française ait fait comme si de rien n’était et n’en ait pas profité pour l’étudier de plus près et en tirer quelques salutaires enseignements comme le rapport Becta le suggérait en Angleterre.
Aujourd’hui sortent à la hâte les premières versions bêtas publiques du prochain système d’exploitation de Microsoft, Windows 7, qui donne un peu le coup de grâce à Vista puisque nombreux vont être les utilisateurs restés sous XP à l’attendre sans passer par la case Vista. Nous verrons bien ce que cela donnera mais nul doute que Vista aura grandement contribué à ce que le colosse Microsoft se découvre encore plus vite que prévu des pieds d’argile.
John Sullivan – 9 janvier 2009 – BadVista.org
(Traduction Framalang : Don Rico et Goofy)
Le 15 décembre 2006, la FSF lançait sa campagne BadVista.org pour défendre la liberté des utilisateurs, se dresser contre l’adoption du nouveau système d’exploitation Windows Vista de Microsoft, et promouvoir les alternatives libres. Deux ans plus tard, notre campagne a mobilisé près de 7000 partisans enregistrés, aux yeux du public le nom de Vista est synonyme de fiasco, et aujourd’hui nous déclarons victoire.
À l’instar de Joan Benoit Samuelson, championne olympique de marathon, nous considérons les victoires comme des « jalons le long d’une très longue route ». Nous n’avons pas encore convaincu tous les utilisateurs de Windows, ni même les utilisateurs de Vista, de passer à un système d’exploitation totalement libre tel que gNewSense. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche et de nombreuses bornes à franchir. Néanmoins, la campagne BadVista a été initiée avec des objectifs précis, et tandis que nous y mettons un terme, nous tenons à faire connaître et à célébrer ce que cette campagne et ceux qui l’ont soutenue ont permis d’accomplir.
En premier lieu, nous avons réussi à créer un point d’entrée où les personnes intéressées par Vista pouvaient apprendre l’existence de solutions alternatives libres. Les utilisateurs potentiels de Vista qui tapaient « windows vista » dans un moteur de recherche populaire obtenaient et obtiennent toujours BadVista.org sur la première page de résultats. Par sa tentative de forcer les utilisateurs à abandonner les versions antérieures de Windows pour Vista, Microsoft nous a fourni l’occasion de suggérer aux utilisateurs que s’ils étaient prêts à prendre la peine de changer de système d’exploitation, décision contre laquelle la crainte du changement œuvre souvent, alors ils feraient bien mieux d’opter pour GNU/Linux.
Nous avons ainsi réussi à transformer le pilonnage marketing sans précédent de Microsoft en occasion de faire découvrir le logiciel libre à des milliers de personnes. La preuve en est, sur notre page Free Software Free Society, un appel publié dans le cadre de notre campagne contre Vista qui a été signé par plus de 1600 particuliers, mais aussi par des organisations extérieures au monde du logiciel, tels le Green Party, Friends of the Earth International, People & Planet, New Internationalist et Legambiente.
Nous avons également contribué à dénoncer les restrictions que Vista impose à ses utilisateurs. Dans notre section Vista Watch, nous avons regroupé plus de 250 articles de presse évoquant le nouveau système de Gestion des Restrictions Numériques Digital Restrictions Management de Vista, ses failles de sécurité, ainsi que les multiples problèmes inhérents à son statut de logiciel propriétaire. Outre rassembler ces articles, nous avons joué un rôle de source d’informations aux journalistes qui écrivaient sur Vista, leur fournissant des réponses franches concernant ses restrictions qu’ils n’auraient jamais obtenues de Microsoft.
Les actions menées lors de cette campagne, parmi lesquelles des manifestations dans Times Square à New York et près du Fenway Park à Boston, on contribué a maintenir ces inquiétudes au cœur de l’actualité et à contrer la propagande servie à ceux qui assistaient aux évènements organisés par Microsoft. Grâce aux opérations organisées d’étiquetage que nous avons menées sur Amazon, ceux qui envisageaient d’acquérir une copie de Vista sur ce site ne pouvaient passer à côté des renseignements concernant les restrictions qu’il impose.
Deux ans plus tard, il est évident que Vista a manqué le coche pour bénéficier d’une adoption massive. Particuliers, gouvernements, grandes entreprises, universités et organisations, tous ont massivement fait l’impasse sur Vista, voire carrément abandonné Microsoft. Une étude récente, par exemple, indique un taux d’adoption de 6 % seulement par les entreprises. Le fait que Microsoft ait à maintes reprises repoussé la fin de la commercialisation de XP et publie déjà une bêta publique de Windows 7 constitue la preuve irréfutable de l’échec de Vista. Pour les entreprises qui ont adopté Vista, elles l’ont souvent fait contraintes par des contrats de support coercitifs imposés par Microsoft. Il va falloir du temps aux utilisateurs pour se libérer de ces accords, et c’est un aspect de notre mission à long terme que de les y aider.
Merci à tous pour avoir fait de cette campagne un succès. Nous retirons à présent le site du Web et mettons un terme à cette campagne pour consacrer nos efforts et nos ressources à de nouvelles campagnes qui nous permettront d’atteindre les prochains jalons sur la route menant à un monde où tout un chacun pourra choisir sans risque le logiciel libre. Galvanisés par cette réussite, nous aurons besoin que vous continuiez à nous prêter votre énergie et votre créativité afin que nous puissions ensemble empêcher les logiciels propriétaires d’empiéter sur nos libertés. BadVista.org aura non seulement permis de faire avancer cette cause mais également permis de mesurer nos forces pour les actions à venir.
]]>Certains critiquent leur radicalité, d’autres les admirent pour cela. Quoi qu’il en soit, nous sommes de ceux qui pensent que la situation actuelle du logiciel libre doit beaucoup au travail de la Free Software Foundation et de son président Richard Stallman.
C’est pourquoi nous avons choisi de traduire et relayer leur récent appel à soutien dans un article qui en profite pour faire le point sur de nombreuses actions passées et à venir (DRM, Vista, formats OGG et ODF, brevets, matériels…) qui sont autant de témoignages du dynamisme et du volontarisme de la fondation[1].
The Big Push 2009 – Free Software Foundation Appeal
Peter T. Brown – 14 décembre 2008 – FSF.org
(Traduction Framalang : Don Rico et Olivier)
Chers partisans du Logiciel Libre,
Notre communauté a accompli d’immenses avancées en créant des outils qui favorisent la communication et la liberté, et qui influent en profondeur sur la vie de tout un chacun. Le logiciel libre est devenu un modèle démontrant que notre société peut avancer de façon collaborative et, parmi ceux qui défendent ces idéaux, les membres de notre communauté sont à la pointe de la lutte.
La revendication, la diplomatie et l’éducation représentent une composante essentielle du travail qu’effectue la Free Software Foundation pour la communauté, mais afin d’ouvrir la voie à une adoption plus large du logiciel libre, notre œuvre doit aussi dépasser les frontières de cette seule communauté. Nous parvenons à toucher un public plus large grâce à des campagnes d’envergure touchant aux questions éthiques associées à nos préoccupations, telles que Defective by Design, campagne visant à faire disparaître les DRM, qui a eu une grande portée sur la perception qu’a le public des verrous numériques appliqués à la musique, aux jeux, aux livres électroniques et aux vidéos. Par ailleurs, tandis qu’applications Internet et autres services en ligne gagnent en popularité et en commodité, nous œuvrons pour qu’on n’impose pas aux utilisateurs de l’outil informatique d’abandonner leur liberté afin d’en bénéficier. La publication de notre licence GNU Affero General Public Licence (AGPL) et les pourparlers que nous menons actuellement avec le groupe autonomo.us constituent des fondations solides pour aborder cette question et aider la communauté à développer davantage d’alternatives libres pour le bien de la société.
La communauté du logiciel libre doit aujourd’hui se pencher sur de nombreuses problématiques : votre employeur ou votre établissement scolaire exige-t-il de vous que vous utilisiez des logiciels Microsoft ? Exige-t-on de vous l’utilisation de formats propriétaires lors de vos échanges avec votre banque ou certaines administrations ? Forme-t-on vos enfants à l’utilisation de produits Microsoft ou Apple au lieu de leur apprendre à avoir le contrôle de leur ordinateur ?
En tant que défenseurs du logiciel libre, nous pouvons bousculer ce statu quo et contester l’argument fallacieux voulant qu’il soit plus commode d’utiliser les outils intrusifs des entreprises de logiciel propriétaire, car nos chances d’obtenir de grands changements n’ont jamais été meilleures :
La Free Software Foundation, dans le cadre de sa campagne End Software Patents (ESP) (NdT : Non aux brevets logiciels) a remis un dossier d’amicus curiae à la cour d’appel du Tribunal Fédéral des États-Unis (CAFC) lors de son audience en banc dans l’affaire Bilski, au terme de laquelle le jugement Bilski a battu en brèche, voire rendu techniquement nul, le jugement State Street qui en 1998 avait ouvert les vannes de la brevetabilité des logiciels et des idées commerciales. Les légions de brevets logiciels utilisés pour menacer les développeurs qui écrivent des logiciels destinés aux distributions GNU/Linux fonctionnant sur les ordinateurs personnels ont, en théorie, été balayées. Le jugement Bilski représente sans nul doute une percée capitale pour le logiciel libre et une victoire pour notre campagne, et grâce à ce jugement nous sommes en mesure de réduire les menaces auxquelles sont confrontées les institutions qui envisagent de passer au logiciel libre.
Des distributions 100 % libres, telle la distribution gNewSense, soutenue par la FSF, sont désormais opérationnelles, ce qui semblait hors d’atteinte il y a quelques années à peine. Grâce au travail que nous avons accompli en 2008 auprès de SGI, on peut enfin bénéficier de l’accélération graphique 3D avec des logiciels libres et gNewSense.
Après la mise à jour de notre liste de projets prioritaires, il ressort que le nombre de logiciels propriétaires pour lesquels il n’existe pour l’instant pas de solution de remplacement libre et pour lesquels les utilisateurs estiment qu’on leur force la main se réduit. Une nouvelle preuve si elle était nécessaire que nous attaquons ce problème sur tous les fronts.
Des fabricants de matériel favorables au logiciel libre nous ont offert le premier smartphone sous logiciel libre, le Neo FreeRunner. Le projet OLPC, quant à lui, a débouché sur la création du premier ordinateur portable tournant sous logiciel libre, le XO, lequel a rapidement crée un marché pour les ultraportables à bas prix, marché sur lequel les contraintes économiques ont fait de GNU/Linux une solution incontournable. Depuis quelques mois, les administrateurs système de la FSF travaillent sur le prochain portable Lemote, machine adaptée aux logiciels libres qu’utilise Richard Stallman et qui, nous l’espérons, sera bientôt largement disponible dans le commerce. La possibilité d’acheter du matériel adapté au logiciel libre n’a jamais été aussi grande.
La FSF ne cesse de mener des campagnes pour promouvoir les formats et les standards libres et ouverts. Notre campagne en faveur des codecs audio et vidéo libres porte ses fruits, et le navigateur de Mozilla, Firefox, prendra bientôt nativement en charge le format Ogg, nous offrant ainsi une possibilité sans précédent de promouvoir les codecs libres. Notre action en association avec de nombreux partenaires en faveur du format OpenDocument (ODF) et contre l’OOXML de Microsoft a été couronnée de succès, de nombreux pays ayant adopté des politiques pro-ODF.
Nous avons fêté en 2008 le 25ème anniversaire du projet GNU, avec une vidéo du comédien britannique Stephen Fry qui a fait un tabac. Stephen Fry y fournit un rappel salutaire de notre conception alternative de la technologie, selon laquelle on ne troque pas sa liberté contre une certaine commodité mais on soutient au contraire le développement d’outils qui rendent la société meilleure. Plus d’un million de personnes ont visionné ce film, traduit en 32 langues.
Mises bout à bout, ces percées sont importantes car elles nous donnent l’occasion d’écarter les arguments de ceux qui avancent un soi-disant côté pratique pour promouvoir les outils intrusifs des sociétés à visées monopolistiques, et de soulever des questions vitales auprès de nos employeurs. Pourquoi utilisons-nous ce logiciel propriétaire qui nous rend dépendants de cette entreprise alors que nous pourrions utiliser des logiciels libres qui nous rendraient la maîtrise de nos outils ? Ces avancées nous permettent d’exiger des administrations qu’elles fonctionnent avec des outils ouverts. Pourquoi les administrations de mon pays me forcent-elles à acquérir le logiciel d’une entreprise commerciale alors qu’il existe des formats ouverts fonctionnant avec des logiciels libres ? Et pourquoi tel ou tel établissement scolaire accepte-t-il qu’une entreprise commerciale lui offre des logiciels propriétaires qui mettent des chaînes à l’éducation de mes enfants au lieu d’utiliser des logiciels libres qui leur donneraient la possibilité d’avoir la maîtrise de la technologie dont ils se servent pour apprendre ?
Soutenez dès à présent notre grande offensive pour porter ces questions au premier plan en 2009.
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Cordialement,
Peter T. Brown
Directeur exécutif de la Free Software Foundation
C’est un titre qui claque ça non ? (et qui se dégage facilement du flot des flux RSS) Il est spécialement dédié à celui qui aura entré texto cette expression dans un moteur de recherche et qui sera arrivé jusqu’ici. Courage, vous avez toute ma compassion.
Bon, il faut quand même que je vous dise lâchement, avant que Thierry de Vulpillières de Microsoft France ne me poursuive en diffamation, que ce morceau de prose flamboyante n’est pas de moi. Mais cela reste dans la maison car cela provient d’un autre prof, Jérôme (une vraie poucave le aKa), et devant les élèves qui plus est, et même que c’est sur le site de Libération !
Son petit témoignage « j’vide mon sac car ça fait du bien » sur l’arrivée d’un tout nouveau tableau numérique interactif (TNI) dans la classe serait savoureux si l’expérience n’avait pas viré au cauchemar[1] pour son auteur !
Eh oui, ça marche sous XP mais ça marche plus sous Vista. Encore un bahut qui n’a pas pris la peine de lire le rapport Becta dont voici un petit extrait pour rappel : « Les machines sous Vista pourraient ne fonctionner qu’avec une autre version d’une application voir même seulement avec des produits différents. Cela peut être source de confusion si le personnel ou les élèves doivent travailler avec les deux systèmes d’exploitation. Il pourrait aussi être nécessaire de dupliquer le travail pour certaines leçons ou pour certains projets pour les adapter à Windows Vista et Windows XP. » (p.19 – § 4.31)
Ou encore : « Le mélange des systèmes d’exploitation peut très bien se faire dans les écoles ou le réseau informatique fonctionne déjà avec plusieurs systèmes d’exploitation comme Windows, Mac et Linux quand cette mixité est adaptée. Nous recommandons cependant que les écoles et universités ayant un parc informatique cohérent sous Windows XP faisant l’acquisition de systèmes avec Vista préinstallé exercent, lorsque c’est possible, leur droit du choix du système d’exploitation et maintiennent la cohésion de leur installation avec Windows XP. » (p.19 – § 4.31)
Et je ne vous parle même pas de logiciels libre pour une fois. Non, juste du fait que strictement personne en haut lieu n’a cru bon de mettre en garde les établissements scolaires comme l’a fait le Becta en Angleterre. Du coup les collectivités territoriales arrosent aujourd’hui les lycées avec Vista pour justement aboutir à des magnifiques parcs informatiques hétérogènes, avec tous les problèmes qui vont avec (dont cette magnifique illustration n’est certainement pas un cas isolé).
Comme quoi ça sert le lobbying !
Quand le prof devient grossier…
19 décembre 2008 – Blog de Libération
Les enseignants doivent se sentir flattés d’un tel intérêt. En effet, en moins de six mois voici la troisième lettre qui leur est adressée par la société américaine Microsoft, et comme les précédentes missives nominativement dans leurs casiers de la salle des professeurs (vous en trouverez une image scannée en fin d’article).
Quel que soit son enrobage pédagogique cautionné par des associations d’enseignants complices de la manœuvre, le fond du sujet est toujours le même : la suite bureautique Microsoft Office 2007. On ne s’en cache pas du reste puisque l’objet de la lettre est texto : « Téléchargez Office 2007 chez vous sans frais ! ».
À croire que malgré la véritable machine de guerre déployée elle peine à être adoptée. Il faut dire qu’il n’y a pas que cette suite en jeu. Tapis derrière elle, c’est le nouveau système d’exploitation Windows Vista que Microsoft voudrait voir massivement installé dans les établissements scolaires (jackpot financier à la clé), alors que, répétons-le, absolument rien ne le justifie. Et encore plus loin c’est d’un véritable choix « culturel » qu’il s’agit. Souhaitez-vous que vos logiciels, formats, ressources, pratiques, échanges… soient majoritairement libres ou propriétaires ?
Vous connaissez notre réponse. Voici celle de Microsoft et ses acolytes avec cette nouvelle lettre aux enseignants qui a le mérite de synthétiser et d’exposer au grand jour toute la stratégie Microsoft en la matière. Nous vous proposons ci-dessous une petite lecture décryptée commentée. Pour finir pour nous demander en guise de conclusion si nous devons ou pouvons y faire quelque chose.
En route vers le B2i !
Dans la famille « Microsoft à l’Éducation Nationale », j’ai nommé la justification pédagogique…
C’est par ce slogan lancé par une charmante jeune femme que s’ouvre la lettre. Il est à noter que le Brevet Informatique et Internet (B2i) existe depuis plus de sept ans déjà mais qu’à cela ne tienne, allons vers… et allons-y gaiement et en confiance puisque Microsoft est justement là pour nous accompagner et nous faciliter la vie numérique.
Il y aurait beaucoup à dire d’ailleurs sur ce B2i, véritable fausse bonne idée de l’Éducation Nationale. Moins on a d’élèves et plus il est vanté, jusqu’à se montrer dithyrambique lorsque l’on a n’a plus d’élèves du tout ! Quitte au passage à donner mauvaise conscience aux collègues qui se permettraient de montrer quelques signes de perplexité quant à sa mise en application effective, accusés alors un peu vite de faire de la « résistance au changement ».
Il n’empêche que le B2i est là, qu’il y a désormais obligation de le valider, par exemple pour obtenir son Brevet en fin de collège, et qu’on doit donc faire avec et en l’état pour le moment. Et c’est plutôt bien vu de la part de Microsoft que de choisir cet angle d’attaque.
Depuis le mois de juin, vous avez le droit de télécharger sans frais Microsoft Office 2007 sur www.officepourlesenseignants.fr, comme tous les membres du corps enseignant des écoles, des collèges et des lycées, conformément à l’Accord cadre signé entre Microsoft et le Ministère de l’Éducation Nationale.
Dans la famille « Microsoft à l’Éducation Nationale », j’ai nommé la justification contractuelle…
Tout ce passage est rédigé en gros et gras. On notera qu’on prend bien soin de ne pas prononcer le mot gratuit, le droit conféré est un « droit pour une installation sur votre PC à domicile pour votre usage professionnel ». Drôle de licence que voilà, quid d’un ordinateur portable qui sortirait du domicile et quid d’un enseignant qui souhaiterait ponctuellement en faire un usage non professionnel ?
En tout cas après le B2i, et c’est toujours aussi bien vu de la part de Microsoft, on va s’appuyer sur ce fameux Accord cadre contracté en décembre 2003 et reconduit depuis. Je vous invite à le parcourir dans son ensemble mais si l’on devait n’en retenir qu’une phrase ce pourrait être la suivante, qui apparait à même le très officiel site Educnet : « L’Accord cadre a pour objectif de rendre plus homogènes et d’actualiser les systèmes d’exploitation du parc de PC des écoles, collèges et lycées, en favorisant l’accès à la dernière version de la suite bureautique Microsoft Office. » On ne peut être plus clair, la mise à jour vers Vista trouvant ici un magnifique alibi. Et tant pis pour le logiciel libre.
Rapport Becta en main, il pourrait être facile de critiquer cette prise de position discutable et arbitraire du Ministère de l’Éducation Nationale. Sauf qu’on ne peut l’accuser frontalement de favoritisme puisqu’il existe d’autres Accord cadres (Apple, IBM, Intel, Sun…) dont un très particulier que l’AFUL présentait ainsi dans un récent communiqué : « Le 28 octobre 1998, le Ministère de l’Éducation nationale signait un accord avec l’Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres (AFUL), accord cadre permettant le développement de l’usage des technologies de l’information et de la communication auprès de l’ensemble des établissements d’enseignement français et des enseignants en ce qui concerne l’emploi des ressources informatiques libres et la disponibilité de ressources commerciales liées à l’informatique libre. Depuis dix ans, conséquences directes de l’accord cadre ou souvent simplement facilitées par son existence, de très nombreuses réalisations ont vu le jour dans ce secteur capital qu’est l’éducation, et les logiciels et les ressources libres y sont désormais bien présents, à tous les niveaux. »
Soit. L’AFUL met en valeur et c’est bien normal ce qui à l’époque constituait symboliquement une magnifique reconnaissance pour le logiciel libre à l’école. Il n’empêche qu’on se retrouve selon moi dix ans plus tard quelque peu piégé par la co-présence de ces deux Accord cadres que Microsoft fait bien plus fructifier que l’AFUL. Si ce constat est partagé, il conviendrait de voir ce que l’on peut faire ensemble pour remédier à cela.
Mais poursuivons la lecture de la lettre…
L’association d’enseignants Projetice vous propose plus de 120 formations réparties dans les Académies pour échanger et prendre en main des applications pratiques d’usages pédagogiques des TICE autour notamment des nouvelles fonctionnalités offertes par Microsoft Office 2007.
http://www.projetice.fr/formations/formations_office.aspx
Dans la famille « Microsoft à l’Éducation Nationale », j’ai nommé l’association d’enseignants qui prêchent la bonne parole sur le terrain…
Et revoici l’association d’enseignants Projetice. J’en avais parlé l’année dernière sans que personne ne vienne m’apporter la contradiction sauf… Thierry de Vulpillières, directeur des partenariats éducation chez Microsoft France ! Mes hypothèses non encore infirmées étaient les suivantes : Projetice a été créée sous l’impulsion de Microsoft, Projetice est quasi exclusivement financée par Microsoft, et les prestations de ses membres ne sont pas bénévoles et donnent lieu à rémunération et couvertures de frais par l’association et donc indirectement par Microsoft.
Et parmi les prestations il y a donc désormais ces « plus de 120 formations ». Quelle force de frappe ! Un véritable réseau parallèle au très officielle plan de formation continue de l’Education Nationale. Une aubaine pour le Ministère qui cherche à faire des économies à tous les étages (dont celui de la formation continue justement). Et comme ce n’est pas Microsoft qui entre dans les établissements scolaires mais de vrais collègues, les portes se trouvent être bien entendu grandes ouvertes.
J’aimerais beaucoup recueillir ici-même quelques témoignages d’enseignants qui ont eu l’honneur d’assister à l’une des ces formations. Parce que là encore on mélange allègrement dans le libellé les « pratiques d’usages pédagogiques des TICE » avec les « nouvelles fonctionnalités offertes par Microsoft Office 2007 ». On va finir par croire que l’un ne va pas sans l’autre ! La confusion venant de fait que les formateurs endossent simultanément leurs habits d’enseignants et de « VRP Microsoft ». Alors réelle formation pédagogique ou « publi-information » qui ne veut pas dire son nom ?
Les éditions Nathan vous propose l’ouvrage « Maîtriser les fonctions indispensables d’Office 2007 » qui permet une prise en main rapide et simplifiée de la nouvelle suite bureautique Office 2007. Nathan s’associe également à une offre très attractive d’équipement des établissements disponible sur le site www.nathan.fr/Office2007
Dans la famille « Microsoft à l’Éducation Nationale », j’ai nommé le partenaire éditeur scolaire…
Il fallait bien aussi un grand éditeur. Je note au passage qu’avec le titre proposé, « Maîtriser les fonctions indispensables d’Office 2007 », le rôle de Nathan ici est bien moins celui d’un éditeur scolaire que celui d’un éditeur informatique. Sachant que pour l’un comme pour l’autre, nous avons d’autres modèles à proposer comme par exemple Génération 5 pour le scolaire et… Framabook pour l’informatique ;-)
Nathan nous offre lui aussi son petit service autour du B2i. Pas très conforme à son esprit du reste puisqu’il nous est proposé en ligne « d’évaluer et valider les connaissances de vos élèves » pour au final « délivrer l’attestation de réussite à chaque élève ». On se retrouve en fait avec une sorte de QCM que le Café Pédagogique devrait tout particulièrement apprécier. On remarquera par ailleurs que le site n’est pas non plus très conforme avec les standards du Web puisque « Attention, le site B2i est consultable uniquement sur PC et utlisant le navigateur Explorer ».
Curiosphere.tv (la web educative de France 5) vous propose désormais plus d’une centaine de vidéos à usage pédagogique et notamment à travers le site thématique consacré au B2i « tutoriels vidéos, se former au B2i »
http://www.curiosphere.tv/ressource/19636-tutoriels-video-se-former-au-b2i
Dans la famille « Microsoft à l’Éducation Nationale », j’ai nommé le partenaire institutionnel…
J’ai eu également déjà l’occasion de consacrer un billet (puis un deuxième) à Curiosphere.tv. La principale critique venant du fait qu’à parcourir les vidéos proposées, on hésitait entre formation B2i et formation aux logiciels Microsoft, l’un servant un peu de couverture à l’autre.
Comprenez-vous pourquoi par exemple la vidéo titrée « Tutoriel Word : modifier un schéma » se trouve être placée dans la catégorie « B2i > Adopter une attitude responsable » ? Et tout est à l’avenant. On participe à la réalisation de vidéos de promotion des produits Microsoft et après on les place aux forceps, un peu n’importe comment, dans les « cases B2i ». À trop vouloir tirer sur la corde de la justification pédagogique, elle finit par casser…
Mais arrêtons-nous quelques instants plus en détail sur ces vidéos. Si vous avez huit minutes, prenez le temps de regarder « Tutoriel Word : créer une frise chronologique » où un virtuose de Word vient nous montrer effectivement comment réaliser de but en blanc un tel objet. C’est franchement spectaculaire (et je ne crois pas qu’OpenOffice.org 3.0 dispose d’une telle fonctionnalité).
Le problème est double. D’abord on peut légitimement se demander si le jeu en vaut la chandelle pour un enseignant qui, si il se met à la tâche, passera certainement plus de temps que notre virtuose. Sans oublier que peut-être, après tout, notre enseignant était satisfait des frises qu’il proposait à ses élèves « du temps d’avant Microsoft Office 2007 ». Il s’agit donc déjà de faire la part des choses entre le gadget aussi clinquant soit-il et ses réels besoins.
Mais admettons qu’il estime que cette « frise qui fait jolie » mérite d’être insérée dans ses cours. On se retrouve alors face à un nouveau problème et non des moindres. En effet, il n’a pas, me semble-t-il, été prévu de mutualiser, échanger, éditer, modifier… collaborativement les ressources « pédagogiques » ainsi produites. Et ce n’est malheureusement guère étonnant car Microsoft n’a ni expérience ni culture en la matière. Ses formats de fichiers sont fermés et non interopérables, ses produits et ses ressources ne sont pas sous licences libres, et surtout la société ne s’est jamais appuyée sur des communautés d’utilisateurs pour « créer ensemble ». Elle n’a que des clients, et c’est aussi pour cela qu’elle se trouve parfois mal à l’aise voire parfois carrément en porte-à-faux lorsqu’elle aborde les rives du secteur éducatif.
Il n’y qu’à visiter les sites de Projetice et du Café Pédagogique, tous deux réalisés avec le concours de Microsoft, pour s’en convaincre. Les possibilités d’interactions avec le visiteur y sont minimales. Le plus emblématique étant le site du fameux Forum des enseignants innovants de Rennes qui « visait à faire connaître et à valoriser les nombreux projets pédagogiques innovants ». Que reste-t-il aujourd’hui sur le site de la centaine de projets sélectionnés ? Rien. Personne n’a pensé qu’il pouvait être a posteriori opportun de les mettre à disposition des collègues internautes qui n’ont pu se rendre à la manifestation.
Parce que c’est bien gentil mais pourquoi devrais-je réinventer la roue et créer de A à Z ma propre « frise qui fait jolie » ? Pourquoi ne me propose-t-on pas le document qui a permis de réaliser cette frise ? Cela me permettrait de ne pas démarrer à vide, de mieux comprendre comment le virtuose s’y est pris et surtout de pouvoir la modifier pour l’adapter à mes besoins. En lien et place on trouve sous la vidéo le texte suivant : « Extrait de : Office pour les enseignants – Word 2007 © 2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. » qui n’invite pas forcément à la collaboration.
On remarquera que le site de Microsoft dédiée à l’opération propose lui aussi la même vidéo. La seule différence c’est la possibilité de télécharger la vidéo (au format fermé .wmv) mais aussi de… « l’envoyer à un ami » ! Que la dimension collective se résume à prévenir un ami en dit long sur l’état d’esprit du projet.
J’ajoute que la mise à disposition du document source ayant permis de créer la « frise qui fait jolie » est une condition nécessaire mais non suffisante à une collaboration optimale. Il conviendrait en effet d’en proposer un format ouvert et pérenne (ce qui n’est malheureusement pas encore le cas du .docx) et de placer le tout sous une licence qui favorise le partage. Et puis, si l’on veut vraiment bien faire les choses, pourquoi ne pas regrouper toutes ces ressources sur un site dédié permettant aux enseignants de réellement communiquer avec leurs pairs ? Vous verrez qu’alors des synergies apparaîtront spontanément entre les collègues et des projets insoupçonnés se mettront en place.
C’est toute la différence entre la culture du logiciel libre et celle du logiciel propriétaire. Et c’est ici je crois que le logiciel libre a beaucoup à apporter à l’école. Ce que la société Microsoft, malgré sa pléthore de moyens et ses alliés de circonstance, est bien incapable d’imaginer, enfermée qu’elle est par son modèle économique traditionnel. Aujourd’hui, en l’absence de toutes ces considérations, la « frise qui fait jolie » demeure au niveau de la pure poudre aux yeux. Ce n’est plus de la pédagogie, c’est du simple marketing.
Réalisé par un collectif d’enseignants, le Café Pédagogique publie chaque jour « l’Expresso », un flash d’information sur l’éducation. Le « Café Mensuel » partage entre profs les « bonnes pratiques » et les ressources pédagogiques nouvelles dans votre discipline. Vous êtes déjà plus de 180.000 abonnés à ces éditions. Le « Guide de Web pédagogique » vous donne les clés pour faire entrer les TICE dans la classe. Le « Guide du BAC et du Brevet » aidera vos élèves dans leurs révisions.
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Entrezlestice.aspx
Dans la famille « Microsoft à l’Éducation Nationale », j’ai nommé l’association d’enseignants qui prêchent massivement la bonne parole sur internet…
Je me demande si parmi « les clés pour faire entre les TICE dans la classe », on ne trouve pas aussi celles de Microsoft.
Toujours est-il que le Café Pédagogique a lui aussi fait l’objet d’un billet dédié tout récemment. Je n’y reviens pas si ce n’est pour dire que la seule réponse obtenue fut un mail privé. La porte est fermée, le débat public refusé et je le regrette.
En vous souhaitant une bonne prise en main de ces offres, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos respectueuses salutations. Eric le Marois, Directeur Éducation et Recherche, Microsoft France.
Avec en bas de page, les logos de tous les partenaires (dont celui de Microsoft qui joue ici les modestes en se fondant avec les autres).
Voilà. Qu’ai-je voulu dire ici quitte à radoter pour la énième fois et irriter le lecteur avec mes idées fixes ?
Tout d’abord montrer la solidité et l’intelligence de la toile tissée par Microsoft au sein de l’Éducation Nationale. Je félicite sincèrement Thierry de Vulpillières pour cette politique d’entrisme menée de main de maître en fort peu de temps. L’école ayant de nombreux chats à fouetter, des difficultés budgétaires et peu d’expérience en matière « d’intelligence économique », elle ne pouvait clairement et momentanément pas lutter, surtout si l’on se permet de montrer patte blanche via un réseau de partenaires et d’associations d’enseignants financièrement dépendants du bailleur de fonds. Franchement, et n’en déplaisent à mes détracteurs, il est difficile, quand on regarde l’envergure et l’ambition de l’opération, de considérer Microsoft comme une société commerciale comme les autres. Et puis d’abord quelle est sa réelle légitimité pour venir nous parler de pédagogie ?
Mais je tenais également à témoigner, et ceci n’engage que moi, de la faiblesse actuelle de ceux qui souhaitent faire une plus juste place aux logiciels libres à l’école (« culture du libre » incluse !). Oui, comme le dit l’AFUL, et ce n’est pas le réseau Framasoft qui va la contredire, « de très nombreuses réalisations ont vu le jour dans ce secteur capital qu’est l’éducation, et les logiciels et les ressources libres y sont désormais bien présents, à tous les niveaux ». Mais oui aussi ces réalisations, aussi nombreuses soient-elles, sont éparses, pas encore assez structurées et organisées, et faiblement soutenues par l’Institution. Oui encore cette trop forte présence et prégnance de Microsoft à l’école freine non seulement le logiciel libre mais une certaine idée que l’on se fait des TICE. Et oui surtout nous ne sommes pas capable aujourd’hui de proposer des actions similaires d’une telle cohérence et d’une telle dimension. Non pas, comme certains aimeraient le croire, pour « bouter Microsoft hors de l’école », mais simplement pour faire entendre notre voix et, parce que l’indifférence amène l’ignorance, offrir ainsi à une majorité d’enseignants les conditions du choix. Un choix qui, nous le savons, va bien au delà de la praticité d’usage de tel ou tel logiciel.
Pouvons-nous adresser un courrier personnalisé dans le casier de chaque enseignant ? Pouvons nous proposer plus de cent formations non pas aux nouvelles fonctionnalités de la dernière version d’OpenOffice.org mais plutôt à l’utilisation pédagogique d’une suite bureautique illustrée par exemple avec OpenOffice.org ? (formations que l’Accord cadre avec l’AFUL autorisent pleinement du reste) Pouvons-nous, comme on nous y invite, réaliser plus d’une centaine de vidéos didactiques ? Pouvons-nous enfin communiquer d’un coup avec des centaines de milliers d’enseignants comme peut le faire le Café Pédagogique avec les produits de son partenaire ? (ce qui serait pratique par exemple pour diffuser le rapport Becta).
Malheureusement non. Rien nous oblige bien entendu à vouloir reproduire à l’identique cette manière de faire. Mais force est de constater qu’aujourd’hui nous ne pouvons rivaliser. On peut bien sûr décider de ne rien faire de plus que ce l’on fait actuellement (ne serait-ce que parce qu’on ne peut en faire plus) et s’en remettre à la sagesse et à la clairvoyance de nos collègues en se disant que jour après jour, dans l’ombre du terrain, le logiciel libre et son état d’esprit avancent et finiront par atteindre une telle masse critique qu’on ne pourra plus feindre de les ignorer.
Certes, mais on peut aussi être plus volontariste, surtout si l’on accepte le fait que ce qui est exposé dans cet article est potentiellement à même de nous faire reculer de dix bonnes nouvelles années ! Ce recul étant bien moins celui des logiciels que celui des mentalités. Si cela ne tenait qu’à moi, et si j’avais la moindre légitimité pour le faire, j’irai même jusqu’à convoquer d’urgence un… « Grenelle du Logiciel Libre dans l’Éducation » !
C’est une boutade, mais je crois sincèrement que, la balle étant dans notre camp, il y a là prétexte à se mettre en mouvement et unir nos quelques forces. Partout ailleurs dans l’administration publique, le logiciel libre est évalué et bien souvent adopté. Pourquoi en irait-il autrement à l’Éducation Nationale ? Parce qu’avec la complicité passive du Ministère, Microsoft aura fait acte héroïque de résistance en compagnie de quelques enseignants que le court terme aveugle ?
Je ne puis m’y résoudre et vous pose pour conclure la question suivante : Ce billet n’est-il qu’une nouvelle déclinaison de l’obsession paranoïaque d’un adepte de la théorie du complot ou bien au contraire sommes-nous face à un réel problème qui nécessite de réelles réponses ?
]]>Elle vient de tomber sur mon téléscripteur et a pour titre « Les logiciels libres à la conquête du grand public » que l’on peut consulter par exemple sur Google Actualités.
Ubuntu, install-party, Linux comme alternative à Windows, vente liée… pas mal de problématiques sont évoquées. Bref un joli coup de projecteur national qui permet là encore de mesurer le chemin parcouru[1].
]]>Le site du Café Pédagogique compte plus de 150 000 abonnés à ses différentes éditions et avoisine le million de visiteurs par mois. Il est sans conteste la principale source d’information d’un monde enseignant hautement reconnaissant du service rendu. Là où le bât blesse c’est que faute d’aides institutionnelles il a contracté depuis un certain temps déjà un solide partenariat avec Microsoft qui s’apparente un peu au mariage de la carpe et du lapin.
Les conséquences sont malheureusement assez lourdes pour ceux qui souhaitent faire avancer le logiciel libre à l’école car avec la caution du Café Pédagogique les enseignants se sentent en confiance et en sécurité. Si le Café organise un forum d’enseignants innovants, il n’y a qu’à se réjouir et profiter d’une telle opportunité sans trop se poser de questions. Si le Café héberge en son sein le forum de l’opération Microsoft Office 2007 gratuite pour les enseignants c’est que l’offre est sans entourloupe. Si le Café ne fait pas mention de documents critiques vis-à-vis de son partenaire alors il n’y a pas matière à débat. Si le Café parle peu ou pas du logiciel libre, c’est que sa présence et son utilité doivent être scolairement négligeables[1].
Et si, comme aujourd’hui, le Café se décide néanmoins à l’évoquer ne serait-ce qu’à la marge et implicitement, c’est pour en donner une image où j’ai eu tant et si bien du mal à le reconnaître que je n’ai pu m’empêcher de mordre à l’hameçon et réagir, quitte à fournir de nouvelles armes à ceux qui aiment à me faire passer pour un agité, quitte aussi à donner un énième coup d’épée dans l’eau.
Il y a une semaine avait lieu à Hong-Kong le quatrième Forum mondial des enseignants innovants organisé et donc financé de A à Z par Microsoft. Ce forum était ainsi présenté sur le communiqué de presse : « 250 enseignants, administrateurs d’école et responsables d’éducation en provenance de 64 pays à travers le monde se rassemblent pour récompenser l’excellence en matière d’éducation (…) L’Innovative Teachers Forum s’inscrit dans le programme Partenaires en apprentissage de Microsoft (Partners in Learning), une initiative internationale dans le cadre du projet Unlimited Potential conçue pour rendre la technologie plus accessible aux écoles, à stimuler des conceptions innovatrices de l’éducation et à fournir aux éducateurs les outils pour gérer et mettre en oeuvre des changements. Depuis sa création en 2003, le programme Partenaires en apprentissage a bénéficié à plus de 123 millions de professeurs et d’étudiants dans 103 pays. Microsoft apporte un soutien financier continu à cette initiative depuis déjà cinq ans, et l’investissement d’une durée de dix ans atteint presque 500 millions USD, ce qui témoigne de l’engagement de la société à rendre la technologie plus adaptée et plus accessible à chacun grâce à des programmes, des formations et des partenariats de licence abordables. »
Le Café Pédagogique était bien entendu présent et y avait envoyé, c’est l’expression employée, l’une de ses « journalistes » Monique Royer. Le 3 novembre dernier elle rédigeait sur le blog dédié à l’évènement un billet titré Honni soit qui mal y pense que je me suis permis de commenter ci-dessous.
(…) Dans ce décor sans limites, la délégation française se pose sur une terrasse. Et tandis que les yeux sont baignés dans la magnifique vue, les débats s’engagent, plus prosaïques. Puisque nous sommes en terre de Chine, résumons-le ainsi : Microsoft est il un dragon dévoreur de système éducatif qui cherche à prospérer encore et sans partage ?
Je dois manquer d’humour parce que, Chine ou pas, j’ai beaucoup de mal à croire que le débat ait pu se résumer à cette question qui n’appelle qu’une seule réponse possible pour le clore aussitôt. Forçons le trait jusqu’à la caricature pour déplacer la conversation et éviter de toucher aux réels enjeux. C’est la même posture adoptée par le Directeur des partenariats éducation chez Microsoft France en réponse à mon billet sur l’association d’enseignants Projetice.
Pour les non initiés à ce type de querelle, il faut mentionner que cette question est vive dans les milieux associatifs d’enseignants.
Navré de vous contredire mais non, je ne crois pas que la question ainsi posée intéresse le moins du monde « les milieux associatifs d’enseignants », tout simplement parce qu’à ma connaissance personne ne voit Microsoft comme « un dragon dévoreur de système éducatif qui cherche à prospérer encore et sans partage ».
Quant au début de votre phrase, il eut été peut-être plus judicieux encore d’écrire « Pour les non initiés à ce type de querelle stérile », l’effet souhaité n’en aurait été alors que plus accentué…
Mais redevenons un peu sérieux. Il y a bien quelques questions à se poser mais elles sont d’une toute autre envergure. Par exemple, en référence à un récent billet : l’école doit-elle poursuivre un objectif de démocratisation du savoir et des compétences, de partage des connaissances et de coopération dans leur mise en œuvre, d’autonomie et de responsabilité face aux technologies, du développement du sens critique et de l’indépendance envers les pouvoirs de l’information et de la communication ?
Nous voici d’un coup assez loin des « querelles d’initiés »…
Toujours est-il que si vous jugez cette question d’importance alors, et telle sera mon hypothèse, il est difficile de ne pas rencontrer un jour ou l’autre le logiciel libre et sa culture. C’est ce que pensent nos amis du Département de l’instruction publique du Canton de Genève et bien d’autres acteurs éducatifs derrière eux pour qui cette rencontre fut si ce n’est comme une évidence tout du moins allant dans le sens d’un certain bon sens.
Entendons-nous bien, le logiciel libre n’est bien entendu pas LA solution mais il participe assurément à poursuivre les objectifs décrits ci-dessus. C’est pourquoi, contre vent et marée mais avec un certain enthousiasme, nous travaillons au quotidien à créer des conditions favorisant cette rencontre entre le logiciel libre et l’école, qui par delà leurs spécificités sont selon nous faits pour avancer ensemble.
Et c’est à mon avis ici qu’intervient Microsoft. Non seulement la société Microsoft ne répond que trop imparfaitement aux objectifs mentionnés mais elle a fortement tendance à consciemment ou non retarder cette fructueuse, pour ne pas dire « naturelle », rencontre. Un retard qui s’accompagne d’un frein si d’aventure cette rencontre avait malgré tout bien lieu. Ce ne serait pas bien grave si il ne s’agissait que de la praticité et du confort de tel ou tel logiciel, ça l’est peut-être plus si l’on se place dans le vaste cadre de ma question exposée plus haut.
Ce dernier paragraphe mériterait bien sûr précisions, développements et arguments. Gageons que vous ne serez pas d’accord. Très bien, ouvrons le débat mais de grâce oublions les dragons dévoreurs d’enfants !
Deux points sont dénoncés par les défenseurs du libre. Le premier touche au mode de commercialisation des ordinateurs qui sont quasi systématiquement équipés du système Windows et contraignent les acheteurs à l’acquérir et l’utiliser.
Tout à fait, et merci d’évoquer le problème. Cela s’appelle de la vente liée. Il est vrai que les « défenseurs du libre » ont été parmi les premiers à souligner la situation et à agir en conséquence (tout comme la question des brevets logiciels en Europe, des DRM, des lois DADVSI et aujourd’hui Hadopi, sauriez-vous nous expliquer pourquoi ?)
Mais cela nous concerne tous et il n’est pas étonnant de retrouver également des associations de consommateurs dans la bataille.
La réponse pour ce type d’argument est plutôt une nuance : la plupart des acheteurs ne sont pas des utilisateurs avertis de l’informatique, ils ont le choix entre deux systèmes Microsoft et Mac qui leur permet de se servir de leur ordinateur sans se préoccuper de programmation complexe.
Nos initiés (ou utilisateurs avertis) sont vraiment d’étranges personnages. Quand il ne s’engagent pas dans de vaines querelles, c’est pour mieux s’adonner à leur passe-temps favori : la programmation, si possible complexe.
Je sais bien que le Café Pédagogique n’est malheureusement pas le meilleur média pour se tenir au courant des avancées du logiciel libre mais quitte à jouer les journalistes TICE autant se mettre un peu à jour.
« Les logiciels dits libres ont atteint aujourd’hui un niveau de maturité technique qui en fait une alternative fiable, stable, adaptable et pérenne aux logiciels dits propriétaires ». Telle est l’introduction de la récente directive du Département de l’instruction publique du Canton de Genève. Sachant que les « systèmes Microsoft et Mac » sont bien propriétaires, j’ai le plaisir de vous annoncer qu’on se retrouve avec un troisième choix.
Ce troisième choix c’est donc celui du logiciel libre. Son niveau de maturité est tel qu’il postule aujourd’hui sans attendre à se retrouver lui aussi sur les postes de travail de nos élèves et ce jusqu’au système d’exploitation où GNU/Linux fera d’autant mieux l’affaire que certaines autorités compétentes déconseillent sagement de passer à Windows Vista.
Il est vrai que le changement passe souvent par une période de perturbation liée à ses habitudes antérieures mais il sera d’autant mieux accepté qu’il aura été explicité et justifié. La directive citée plus haut dit encore : « Lors des choix de solutions informatiques pédagogiques, les produits sous licence libre et les standards ouverts sont choisis par défaut. Tout choix de solutions propriétaires devra être dûment justifié par les demandeurs, en expliquant de façon détaillée les usages qui rendent indispensable l’acquisition d’un produit ou l’utilisation d’un standard non libre. » Et d’ajouter lucidement : « Les migrations importantes qui sont prévues seront annoncées suffisamment à l’avance pour permettre l’accompagnement nécessaire au changement. »
Une fois de plus il ne s’agit pas ici de faire table rase de l’existant pour s’en aller vers le « tout libre ». Mais, au nom d’une certaine pluralité, puissions-nous faire en sorte que de telles propositions soient elles aussi évaluées chez nous ?
Le deuxième point porte sur la politique de Microsoft en éducation, en particulier sur son programme « partners in learning » qui soutient des projets et des associations ou encore sur la mise à disposition gratuite de suites Office pour les enseignants, et se focalise donc sur une supposée recherche d’hégémonie, voire de captation de la firme.
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ce programme « partners in learning » qui en France ne voulait pas dire son nom.
Pour ce qui concerne la mise à disposition gratuite de la suite MS Office, l’explication n’est pas philanthropique mais toute entière contenue dans le rapport Becta Microsoft Office 2007 et Windows Vista que le Café Pédagogique n’a d’ailleurs pas cru bon de retenir dans son fil d’informations, privant ainsi de nombreux enseignants de la possibilité de s’interroger sur le pourquoi du comment d’un tel « cadeau ». C’est d’autant plus dommage que le Café n’ignore pas le Becta (voir l’Expresso de lundi dernier). De là à penser que le Café Pédagogique, soutenu par Microsoft, ne s’intéresse plus au Becta dès lors que ce dernier se montre critique vis-à-vis de son partenaire « premium », il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.
Quant à votre fin de phrase, je me focalise bien moins sur la « supposée hégémonie captive de la firme » que sur le fait qu’une rédactrice du si réputé Café Pédagogique évite de se poser les bonnes questions en feignant de croire que certains se focalisent sur un Microsoft tellement décrié qu’on a presqu’envie de lui venir en aide, surtout quand il permet gracieusement à des enseignants du monde entier de se rencontrer.
Les associations, les animateurs des projets soutenus pointent comme réponse le faible soutien des pouvoirs publics, du ministère de l’éducation notamment. Pour vivre, même en reposant sur le bénévolat, les associations ont besoin d’argent pour financer leur structure, leur site, bref, tout ce qui concrétise, solidifie le projet. Leur survie repose souvent sur une quête perpétuelle de financement auprès des collectivités locales, d’entreprises, de fondations. Idem pour les projets, les innovations pédagogiques ; pour se développer elles ont besoin d’une reconnaissance, de matériels, de logiciels, parfois cruellement absents dans l’institution. Microsoft se positionne comme un financeur potentiel pour des partenaires qui bien souvent ont d’autres financements.
Quelle est la part de Microsoft dans le financement du Café Pédagogique ? J’ai souvent posé la question mais n’ai jamais eu de réponse…
Pour qu’on en arrive là l’Institution doit effectivement procéder à son autocritique. Toujours est-il que si l’on vous suit c’est exclusivement pour son argent que Microsoft intéresse les associations. Il n’y aurait donc pas d’adhésion à un projet commun, à des valeurs communes… ou plus modestement à la qualité de leurs logiciels. Cela leur aurait fait plaisir pourtant, histoire de se sentir moins « vaches à lait ».
« Survie », « quête perpetuelle », besoins cruciaux »… Il y a visiblement extrême urgence ! Et pour nous tirer de là, reposons-nous sur les épaules d’un Microsoft, véritable sauveur d’associations d’enseignants en péril abandonnées lâchement par leurs institutions ! Merci donc à Microsoft de nous offrir cette manne financière providentielle que d’autres ne peuvent ou ne veulent nous proposer.
Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur la provenance de cette manne financière. Quand on soutire des sommes considérables aux pouvoirs publics du monde entier, on a beau jeu par la suite d’en redistribuer une infime partie à ceux qui nous ont enrichis.
L’équation est certes un peu plus complexe que cela mais pourquoi ne pas procéder autrement ? Par exemple en s’appuyant massivement sur le logiciel libre et avec l’argent ainsi économisé soutenir non seulement les associations d’enseignants mais également un véritable développement logiciel local, ouvert et adapté aux besoins du terrain. Ce ne sont pas les AbulEdu, Adullact, EducOO, Ofset, Scideralle et autres qui me contrediront.
Ceci dit, et pour tout vous avouer, Framasoft se trouve aujourd’hui également dans la difficulté financière. Il n’empêche qu’on aura tenu bon pendant pas mal d’années et que l’on ne désespère pas de trouver des soutiens moins, comment dire, « problématiques ».
Le partenariat tournera d’autant moins à la main mise que les données du marché sont claires et le financement multiple.
Cette dernière phrase que l’on dirait extraite d’un conseil d’administration d’une grande entreprise, vient fort à propos nous rappeler la nature même de Microsoft. Si l’école n’était qu’un marché comme un autre nous n’en ferions pas grand cas.
(…) Une rencontre entre enseignants innovants du monde entier, d’Israël, de Thaïlande, d’Australie, d’Autriche, du Sénégal, du Brésil, des Seychelles et de tant de pays différents, n’est elle pas à même de changer les idées, les opinions les plus tranchées. En regardant ce que font les autres, en écoutant leur expérience, leurs doutes, leurs solutions, dans ce voyage dans les mondes de l’éducation, le débat perd de son acuité.
Je ne vous le fais pas dire. Et Microsoft de s’en frotter les mains. Bingo, c’est à n’en pas douter le type de témoignages que la société souhaitait susciter.
Et puis, « ce qui est important pour les enseignants c’est la pédagogie. Pour innover, on a besoin d’outils qui nous conviennent. Les querelles risquent plus de freiner l’innovation pédagogique, qu’autre chose », ainsi Annie clôt le débat (…).
Il se trouve que c’est à peu près le même discours que nous sert Microsoft depuis des années. Cette symbiose finale entre l’enseignant et son partenaire fournit effectivement une excellente conclusion.
Quant à « l’innovation » que Microsoft et le Café citent ad nauseam, il tend à devenir un mantra vidé de toute substance et qui se suffit à lui-même. Je n’arrive plus vraiment à comprendre ce que vous y mettez dedans, si ce n’est que les enjeux dépassent de très loin la question des « outils qui nous conviennent ».
Soit, allons-y, restons sur ce mot et répétons nous aussi notre propos. L’innovation peut-elle venir d’une école résolument décidée à poursuivre un objectif de démocratisation du savoir et des compétences, de partage des connaissances et de coopération dans leur mise en œuvre, d’autonomie et de responsabilité face aux technologies, du développement du sens critique et de l’indépendance envers les pouvoirs de l’information et de la communication ?
J’en suis intimement persuadé. Et vous ?
]]>Quand on se donne les moyens d’avoir une politique publique sérieuse, cohérente et indépendante en matière de technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) alors on obtient des résultats.
La preuve par l’exemple en Angleterre avec le très crédible interlocuteur Becta (organe principal de conseil et stratégie TICE du gouvernement britannique) qui vient d’obtenir quelques avancées significatives de la part de Microsoft en particulier du côté de l’interopérabilité et des licences spécifiques à l’éducation.
Ces problèmes d’interopérabilité et de licences des logiciels Microsoft sont une évidence en milieu scolaire. Encore fallait-il le dire. Ce qui fut fait et bien fait l’année dernière par le Becta d’abord en déposant plainte auprès de conseil de la concurrence locale et ensuite en publiant son fameux rapport Microsoft Vista and Office 2007, actions qui ont justement poussé Microsoft à venir s’assoir aujourd’hui autour de la table.
Précisons que ce fameux rapport a été récemment traduit par nos soins mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas eu l’écho qu’il méritait chez nous. D’abord parce que Framasoft n’a clairement pas les épaules assez larges pour monter seul au créneau. Mais ensuite parce qu’en l’absence d’un Becta, ce n’est malheureusement pas l’école qui pousse Microsoft à s’adapter à ses besoins mais bien Microsoft qui continue à contraindre l’école française à s’adapter à ses produits et ses logiques économiques.
Précisons également que nous n’en sommes qu’au stade des déclarations d’intention et qu’en attendant les changements effectivement promis par Microsoft, le Becta préconise d’en rester aux édifiantes conclusions de son rapport, à savoir tout simplement de ne pas passer à Windows Vista et Microsoft Office 2007 en l’état actuel des choses.
Précisons enfin qu’il sera être d’autant plus facile de ne pas passer à MS Office 2007 que la suite bureautique libre OpenOffice.org est sur le point de sortir sa fort attendue version 3.
Vous trouverez ci-dessous une traduction du communiqué que le Becta a mis en ligne pour l’occasion[1].
Becta welcomes substantial progress in discussions with Microsoft
Communiqué du Becta – 16 septembre 2008 – becta.org
(Traduction Framalang : Yostral et Don Rico)
Becta s’est aujourd’hui réjoui de l’avancée importante des discussions avec Microsoft au sujet de la plainte de Becta auprès de Office of Fair Trading (OFT) (NdT : équivalent du Conseil de la concurrence) concernant l’interopérabilité et les accords d’exploitation de ses licences en milieu scolaire.
Becta travaille de concert avec Microsoft pour trouver des solutions aux différents problèmes concernant l’interopérabilité au sein de son produit Office 2007. Becta estime qu’une interopérabilité efficace est une composante importante de l’infrastructure technologique nécessaire à l’amélioration de l’éducation, qu’elle facilite les liens entre l’école et la maison, et répond au problème de la fracture numérique.
Microsoft a annoncé récemment son intention de fournir un support natif au format OpenDocument (ODF) dans Office 2007. Écoles et universités seront ainsi plus libres d’utiliser une gamme élargie de logiciels. Becta travaillera en collaboration avec Microsoft afin d’évaluer les améliorations apportées, et, en tant qu’acteur de ces recherches, fournira au secteur de l’éducation des conseils toujours d’actualité quant à leur développement.
Microsoft revoit également ses accords d’exploitation scolaire à la lumière de la nouvelle Stratégie d’Exploitation Technologique que Becta a publié récemment. Microsoft introduira un nouveau programme de licence pour les écoles, initialement comme pilote pour tous les établissements scolaires, dans à peu près six mois, parallèlement aux accords d’exploitation actuels. Becta continuera sa collaboration avec Microsoft pour garantir les bénéfices du nouveau programme et assurer sa mise en application effective.
Becta estime que l’engagement clair de Microsoft pour une réelle interopérabilité et l’introduction d’un programme pilote de licence est une excellente nouvelle pour les établissements scolaires.
Michel Van der Bel, vice président du département Secteur Public International de Microsoft, a déclaré :
« Nous comprenons que le problème de l’interopérabilité était un des facteurs clés à la base de la plainte déposée par Becta en octobre 2007 auprès de l’OFT. Il me tarde de poursuivre notre collaboration avec Becta pour garantir qu’avec la mise en place du support natif d’ODF dans Microsoft Office 2007 nous répondons aux exigences du secteur de l’éducation.
Nous revoyons nos accords d’exploitation scolaire à la lumière des développements dans la politique de l’éducation et des problèmes qu’a soulevé Becta. Nous présenterons de nouveaux accords d’exploitation conçus pour apporter la flexibilité exigée par la nouvelle Stratégie d’Exploitation Technologique. »
Stephen Crowne, Directeur Général de Becta, a commenté :
« Je salue l’annonce récente de Microsoft concernant le support natif de l’ODF dans Office 2007, et me réjouis des échanges très positifs que nous avons eu avec eux au sujet de leur engagement quant à sa mise en œuvre effective. Écoles et universités seront ainsi plus libres d’utiliser une gamme élargie de logiciels. Nous continuerons à travailler de concert avec Microsoft et le reste de l’industrie afin de maximiser les bénéfices de l’ICT (NdT : TIC) pour nos institutions scolaires.
Je me réjouis également de l’intention qu’a Microsoft d’introduire de nouveaux accords d’exploitation conçus pour donner plus de choix et de flexibilité aux établissements scolaires afin de répondre aux besoins de leurs élèves.
Ce sont des avancées très positives, qui répondent à nos préoccupations concernant les accords actuels.
La politique que Microsoft est en train d’adopter va dans le sens des grands objectifs que nous nous sommes fixés au travers de la nouvelle Stratégie d’Exploitation Technologique. »
La nouvelle direction prise par Microsoft concernant les licences : pourquoi est-ce important ?
Le Royaume-Uni va introduire un nouveau système de licences mis en place par Microsoft, qui abroge l’obligation pour les établissements scolaires ayant signé des accords de souscription de payer Microsoft afin d’acquérir des licences pour des systèmes utilisant des technologies concurrentes. Pour la première fois, les établissements ayant souscrit des accords de souscription de licence Microsoft pourront donc décider pour quelle part de leur parc informatique ils veulent acquérir des licences.
Quels bénéfices les établissements vont-ils en tirer ?
Les écoles ayant choisi le programme de licences pilote pourront décider de ne plus payer de frais de licences Microsoft pour leurs Macs ou leurs ordinateurs sous Linux sur lesquels ne tourne aucun logiciel Microsoft. Les ordinateurs fonctionnant avec des produits Open Source, tel que OpenOffice.org, ne seront également plus soumis aux frais de licences Microsoft. Point important, ces écoles pourront aussi refuser de payer une licence pour des produits tels que Vista sur des machines incapables de les faire fonctionner. Les établissements auront également désormais la possibilité d’acquérir des licences en fonction du nombre d’utilisateurs plutôt que sur le nombre de PC, ou bien une combinaison des deux.
Pourquoi un programme pilote ?
Le but de ce programme pilote est de mettre en place des dispositions qui donneront davantage de choix et de souplesse aux établissements scolaires pour répondre aux besoins de leurs étudiants. Le programme pilote donnera à Becta la possibilité de voir dans quelle mesure ces nouvelles dispositions apportent des solutions concrètes aux préoccupations que nous avons préalablement identifiées.
Quelles sont les répercussions pour les établissements, et que doivent-ils faire à présent ?
Dans l’immédiat, en attendant les modifications des accords d’exploitation de licences de Microsoft et la sortie de la nouvelle version d’Office 2007, nous conseillons aux établissements scolaires de s’assurer qu’ils possèdent les licences requises et renouvèlent leurs accords lorsque nécessaire. Ils devraient ensuite attendre les recommandations détaillées que leur fournira Becta lorsque le programme pilote de convention de Microsoft sera mis en place et que la sortie du Service Pack 2 d’Office 2007 sera imminente. Ces recommandations devraient être disponibles à la fin 2008.
Suite à ces changements d’accords de licence, les établissements paieront-ils moins cher leurs logiciels ?
Si Becta a pointé du doigt des problèmes liés aux licences, ce n’était pas dans le but d’obtenir une réduction des coûts, mais pour que les établissements ayant signé un accord de souscription puissent choisir pour quelle part de leur parc informatique ils souhaitent acquérir des licences. Cette démarche gagnant en souplesse grâce au programme pilote, les établissements devraient pouvoir optimiser le rapport entre services obtenus et budget investi. Les remises sur les achats en gros que Microsoft applique aux produits destinés au marché des établissements du Royaume-Uni sont régies par un Memorandum of Understanding (MoU) (NdT : Protocole d’accord) que Becta négocie à part.
Comment les établissements ayant signé des accords de souscription peuvent-ils réduire leurs frais ?
L’accord de souscription de Microsoft en vigueur à l’heure actuelle (Convention pour l’Education) n’est ni plus ni moins qu’une convention « tout ou rien », aussi les établissements se retrouvent-ils souvent à payer des produits Microsoft dont ils n’ont pas l’utilité. Grâce à la nouvelle convention, les établissements seront libres de choisir les systèmes sur lesquels tourneront des produits Microsoft, les produits pour lesquels ils souhaiteront acquérir une licence, et pourront ainsi éventuellement réduire leurs coûts.
Pourquoi « éventuellement » réduire leurs coûts – en toute logique, si j’achète moins, cela me coûte moins ?
Pas forcément. Dans sa convention pilote, Microsoft stipule que les tarifs pour une acquisition de licences à l’unité destinées à une partie du parc informatique d’un établissement seraient plus élevés d’environ 10 % que ceux appliqués en cas d’acquisition de licences pour la totalité du parc. Si vous parvenez à moduler vos besoins en licences Microsoft de façon à les réduire de plus de 10 %, vous économiserez de l’argent. Au-delà de ce pourcentage, plus vous les réduirez, plus vous économiserez chaque année.
Cette nouvelle licence de souscription « flexible » est-elle approuvée par Becta ?
Non. Becta n’approuve aucun produit vendu sous licence logicielle par un fournisseur. De notre point de vue cependant, ces nouveaux accords constituent une avancée positive en comparaison des modalités d’acquisition de licences ayant motivé la plainte que nous avons déposée en octobre 2007 auprès de l’Office of Fair Trading (OFT). L’OFT, en tant qu’autorité chargée de la réglementation de la concurrence, a été averti des modifications proposées, et livrera ses propres conclusions concernant ces questions. Pour l’heure, l’OFT n’a pris aucune décision concernant la plainte déposée par Becta.
Becta fournit-elle assistance et conseil aux établissements ne souhaitant pas utiliser de logiciels Microsoft ou refusant de « faire un mix des deux » ?
Oui, Becta indique la marche à suivre aux établissements, qui peuvent obtenir une large gamme de logiciels grâce à notre Software Licensing Framework (NdT. : Accord-cadre pour les licences logicielles). Un nouvel accord-cadre prévu spécialement pour l’éducation, établi en collaboration avec OGCbuying.solutions, remplacera notre accord-cadre actuel en octobre 2008. Nous fournissons aussi des conseils basés sur des recherches publiées au sujet des logiciels Open Source à l’école. Il est prévu que nous développions ce rôle de conseil, dans le cadre de notre participation au Schools Open Source Project (NdT : Projet pour les logiciels Open Source à l’école), qui vise à soutenir la communauté d’établissements utilisant ou envisageant d’utiliser des logiciels Open Source.
Au regard de ces changements, Becta déconseille-t-elle toujours aux établissements de passer à Vista et Office 2007 ?
Dans un rapport publié en janvier 2008, nous déconseillions le passage à Vista et Office 2007. Une des raison majeures à cela était l’absence de support natif du format de fichiers ODF dans Office 2007. Lorsque que le support natif de l’ODF sera disponible dans la suite bureautique de Microsoft, nous mettrons à jour nos recommandations concernant l’interopérabilité. En attendant, nos recommandations à ce sujet demeurent inchangées.
Avez-vous retiré votre plainte déposée auprès de l’OFT concernant les termes et les conditions d’acquisition de licences de la Convention pour l’éducation ?
Ces nouveaux accords sont à nos yeux une avancée très positive, et nous en avons fait part à l’OFT. Nous n’avons néanmoins pas retiré notre plainte. Nous estimons que sur le long terme, les intérêts des établissements scolaires et du marché des technologies de l’information et de la communication au sens large seront mieux servis par une régulation de l’OFT concernant les problèmes de licences importants que nous lui avons soumis. L’OFT nous a confirmé que l’étude de la plainte déposée par Becta en octobre 2007 était toujours en cours.
Qu’en est-il du traitement de la plainte par la Commission européenne ?
Suite à la plainte déposée par Becta auprès de l’OFT au sujet de l’interopérabilité, la Commission européenne (CE) a annoncé son intention de se pencher davantage sue les problèmes d’interopérabilité des produits Microsoft. Pour l’heure, l’OFT a reporté son examen des éléments de notre plainte relatifs à l’interopérabilité, et Becta a fourni ses éléments à charge à la CE, afin que celle-ci intègre au dosseir les problèmes d’interopérabilité que nous avons dénoncé. Nous avons informé la CE des récentes annonces de Microsoft concernant leur intention de remédier à ces problèmes d’interopérabilité avec les documents ODF dans MS Office 2007, mais c’est à la CE de décider de la marche à suivre.
Dans quelle mesure cette annonce affecte la Convention d’accord signée avec Microsoft en avril et qui doit courir jusqu’en décembre 2010 ?
Le Protocole d’accord concerne les remises sur les prix en gros pour les établissements scolaires et ne sera soumis à aucune modification.
La nouvelle convention porte exclusivement sur les établissements scolaires. Certains de ces changements auront-ils des répercussions sur les universités et d’autres institutions de l’enseignement supérieur ?
Les universités et les autres institutions d’enseignement supérieur bénéficient d’un accord de souscription de licences de Microsoft à part (portant le nom de « Convention Campus »), basé sur le nombre d’enseignants travaillant à temps plein dans l’institution. Microsoft continuera à proposer cette convention à cette catégorie d’utilisateurs. Concernant l’interopérabilité, universités et institutions d’enseignement supérieur devraient elles aussi bénéficier de l’amélioration de l’interopérabilité pour les documents que Microsoft s’est engagé à fournir dans Office 2007.
]]>Nous avons tout récemment mis en ligne notre traduction du Rapport Becta dont nous espérons beaucoup comme cela a été dit dans le billet de présentation.
Il ne s’agit nullement de faire une sorte de guerre à Microsoft aussi puérile que contre-productive. Il s’agit de faire en sorte que, comme en Grande-Bretagne, l’école française se pose de bonnes questions.
Voici, entre autres, quelques question d’importance qu’aborde ce rapport.
Et pour vous en faire tout de suite une meilleure idée, et donner envie d’en savoir en plus en parcourant l’intégralité du rapport, nous vous proposons ci-dessous quelques extraits.
p.18 – § 4.29 « Les nouvelles fonctions de Vista apportent une certaine valeur ajoutée mais, si l’on prend en compte les coûts de déploiement et les bénéfices potentiels, une mise à jour généralisée du parc informatique des écoles et des universités n’est pas recommandée. »
p.19 – § 4.31 « Le mélange des systèmes d’exploitation peut très bien se faire dans les écoles ou le réseau informatique fonctionne déjà avec plusieurs systèmes d’exploitation comme Windows, Mac et Linux quand cette mixité est adaptée. Nous recommandons cependant que les écoles et universités ayant un parc informatique cohérent sous Windows XP faisant l’acquisition de systèmes avec Vista préinstallé exercent, lorsque c’est possible, leur droit du choix du système d’exploitation et maintiennent la cohésion de leur installation avec Windows XP. »
p.20 – § 4.32 « Les écoles et les universités ne devraient envisager le passage à Vista seulement s’il est question d’installer un nouveau parc informatique complet et ne devraient pas envisager la mise à jour des systèmes existants ou faire cohabiter les deux environnements. »
p.21 – § 4.36 « Aucun déploiement de grande ampleur de Office 2007 ne devrait avoir lieu tant que les écoles et les universités ne sont pas certaines d’avoir mis en place tous les mécanismes permettant l’interopérabilité et permettant d’éviter toute fracture numérique possible comme celles citées plus tôt dans ce rapport. »
p.21 – § 4.37 « Les écoles et les universités qui envisagent le passage à Microsoft Office 2007 ne devrait le faire que dans un contexte de renouvellement complet pour n’utiliser qu’une seule version de la suite bureautique dans un établissement/environnement donné. »
p.35 – § 6.15 « Quand cela est possible, les écoles et les universités devraient s’assurer que les étudiants, les professeurs et les parents connaissent l’existence de l’ensemble des suites bureautiques "libres d’utilisation" disponibles, qu’ils savent comment se les procurer et comment les utiliser. Les écoles et les universités devraient configurer les outils de bureautique de manière à ne pas créer d’obstacles pour les élèves, les enseignants et les parents qui utilisent ces produits alternatifs (y compris les produits "libres d’utilisation") à domicile. »
p.36 – § 6.17 « Les entreprises des TIC devraient prendre les devants et configurer les produits qu’ils envoient aux écoles et aux universités pour faciliter l’accès à une suite bureautique « libres d’utilisation », idéalement une suite sous licence libre. Lors de l’achat de nouveaux systèmes, les écoles et les universités devraient normalement exiger qu’une suite bureautique capable d’ouvrir, d’éditer et de sauvegarder les documents au format standard international ODF soit installée et que ce format soit configuré par défaut. De tels produits devraient être choisis avec comme critère la possibilité pour les étudiants, les professeurs et les parents de s’en procurer une version sans avoir à payer de frais de licence supplémentaire. Les écoles et les universités devraient être prudentes lorsqu’elles utilisent une version d’essai d’un logiciel commercial, particulièrement lorsque les étudiants, les professeurs et les parents peuvent avoir l’impression que la seule manière pour eux d’accéder aux fichiers créés est d’acheter une copie du logiciel. »
p.3 – § 1.2 « Les nouvelles fonctionnalités de Microsoft Vista présentent certes un intérêt, mais ne justifient pas une implantation immédiate dans le domaine de l’éducation : les coûts seraient élevés et les avantages loin d’être évidents. »
p.3 – § 1.2 « Office 2007 n’apporte aucune fonctionnalité indispensable et il faudrait que Microsoft présente une étude d’impact bien étayée pour justifier son implémentation dans le secteur de l’éducation. »
p.3 – § 1.2 « Il existe des problèmes d’incompatibilité concernant Office 2007 ; de plus, Microsoft devrait assurer au plus vite la compatibilité de sa suite bureautique avec le format OpenDocument (ODF). »
p.4 – § 1.4 « Dans notre rapport intermédiaire nous exprimions le souhait que Microsoft facilite la conduite de quelques activités pilotes permettant de mettre plus en évidence les avantages du déploiement de Vista dans un établissement scolaire et de mieux appréhender le coût qu’aurait ce déploiement. Becta n’a pas eu connaissance d’une telle analyse de rentabilité effectuée par Microsoft.. »
p.4 – § 1.8 « Alors qu’on estime à 66 % le nombre de machines du parc informatique scolaire pouvant fonctionner avec Vista (d’après la définition de Microsoft), nous estimons quant à nous à 22 % le nombre de machines répondant aux critères pour faire fonctionner Vista de manière correcte. »
p.5 – § 1.10 « Notre rapport intermédiaire recommandait que Microsoft présente une étude d’impact bien étayée pour justifier l’implantation d’Office 2007 dans l’éducation nationale en Grande-Bretagne. Aucun document de ce type n’a été porté à notre connaissance. Le rapport final confirme que son déploiement n’est pas absolument nécessaire. Il confirme également que l’utilisation d’Office 2007 pourrait avoir un effet pervers sur l’interopérabilité entre l’école ou l’université et le domicile. »
p.5 – § 1.11 « Nous conseillons de ne pas effectuer de déploiement massif d’Office 2007 avant que les écoles et les universités ne soient certaines d’avoir mis en place tous les mécanismes nécessaires pour assurer l’interopérabilité et éviter un potentiel « fossé numérique » mis en évidence lors des tests. Agir à l’encontre de ce conseil entraînerait des difficultés inutiles et restreindrait le choix offert aux étudiants, aux professeurs et aux familles qui doivent échanger des documents entre le domicile et l’école. De plus, cela imposerait également aux parents une contrainte financière. »
p.5 – § 1.13 « une standardisation de fait (par l’utilisation généralisée de produits d’un même fournisseur) peut être néfaste pour la concurrence et le choix, ce qui revient à augmenter les coûts. De plus en plus, les gouvernements, les entreprises et le système d’éducation refusent de voir leurs informations contrôlées par un fournisseur unique. Il en résulte un mouvement qui tend à délaisser les formats de fichiers propriétaires pour s’intéresser aux nouveaux formats de fichiers, plus ouverts, sous le contrôle d’un organisme de normalisation efficace. »
p.5 – § 1.14 « Nous avons identifié un certain nombre de points critiques concernant les capacités d’interopératibilité d’Office 2007. Ces points sont les suivants : l’adoption par Office 2007 d’un nouveau format de fichier qui n’est compatible avec aucun autre produit, et le manque de prise en charge du format de document standard international (ODF) qui est de plus en plus utilisé par les produits concurrents. »
p.6 – § 1.16 « Microsoft n’a rien fait pour répondre aux demandes concernant l’interopérabilité exprimées dans notre rapport intermédiaire. Office 2007 ne gère toujours pas efficacement le format de document standard international ODF. Microsoft a continué à chercher à obtenir la normalisation de son format de fichier Office 2007, ce qui ferait cohabiter deux formats standards. Cette opération a soulevé une importante controverse. »
p.6 – § 1.18 « Nous ressentons une certaine incompréhension vis-à-vis de l’approche adoptée pour le support de l’ODF dans Office 2007. Alors que le produit permet de lire quasiment tous les autres formats attendus nativement, les manipulations à effectuer pour utiliser les fichiers ODF sont vraiment fastidieuses. Nous avons dénombré 10 étapes qu’un utilisateur devrait suivre pour trouver et installer le convertisseur permettant à Office 2007 d’accéder aux fichiers ODF et nous avons également noté que les procédures pour ouvrir ou enregistrer des fichiers ODF dans Microsoft Office 2007 ne sont pas intuitives car elles diffèrent des procédures familières aux utilisateurs. D’après nous, ces procédures présentent suffisamment de difficultés techniques pour la plupart des utilisateurs pour qu’ils soient découragés d’utiliser des produits concurrents, ce qui pourrait affaiblir la compétition. »
p.6 – § 1.20 « Nous pensons que les obstacles que Microsoft a placés sur le chemin des utilisateurs qui voudraient utiliser le format de fichier qui devient de plus en plus commun dans les produits de la concurrence auront pour effet de limiter l’utilisation de ces produits. La compatibilité que Microsoft propose dans Office 2007 avec les produits concurrents est moindre que celle qu’il offre pour sa propre famille de produits. Nous nous sommes plaints à l’Office of Fair Trading (OFT) du risque que cela fait courir à la concurrence et que cela constitue un abus de position dominante par Microsoft. Notre plainte est considérée par l’OFT. »
p.7 – § 1.21 « Si les établissements scolaires devaient faire la mise à jour vers Office 2007 maintenant, nous ne pensons pas que cela apporterait un plus au niveau de l’interopérabilité (indépendamment des standards) mais, au contraire, cela se ferait au détriment de l’interopérabilité et que cela introduirait des difficultés supplémentaires dans le travail quotidien. La mise en œuvre de l’interopérabilité dans un usage à domicile et à l’école ne peut pas être considéré comme facile, que ce soit pour une utilisation directe ou après configuration des éléments nécessaires (packs de compatibilité, modifications des formats de fichiers par défaut ou extensions ODF). »
p.7 – § 1.24 « Sans faire de jugement sur les avantages techniques du format de document standard international (ODF) ou du deuxième format de document proposé pour devenir un standard international (OOXML), nous pensons toujours que la cohabitation de plusieurs normes internationales incompatibles offrant globalement les mêmes fonctionnalités n’est pas dans l’intérêt des utilisateurs. Cela ne fera qu’apporter confusion et complexité et introduira un surcoût inutile. Cela constituera une formidable occasion manquée qui sera préjudiciable au marché, au monde de l’enseignement et au concept lui-même de norme internationale. »
p.9 – § 1.33 « Nous recommandions que les fournisseurs facilitent le choix aux écoles en s’assurant que les ordinateurs pour ce marché soient proposés avec un choix de suites bureautiques et que ces offres devraient idéalement comprendre une solution en logiciels libres. Nos entretiens avec l’industrie ont confirmé qu’il n’y a pas de raison concrète pour que la mise à en œuvre de cette proposition pose problème. »
p.9 – § 1.34 « Nous proposons que les écoles et les universités, lorsqu’elles établissent le cahier des charges, devraient insister pour que leurs fournisseurs leur proposent une suite bureautique capable d’ouvrir, d’éditer et de sauvegarder des documents au format ODF et permettant de définir l’ODF comme format de fichier par défaut. »
p.14 – § 4.4 « Les essais ont confirmé qu’Office 2007 fonctionne toujours bien sous Windows XP, ce qui veut dire qu’il n’est pas absolument nécessaire de migrer vers Vista avant une mise à jour vers Office 2007. »
p.15 – § 4.9 « Office 2007 introduit un nouveau format de fichier par défaut et, comme le souligne notre rapport intermédiaire, cette évolution pose quelques problèmes de compatibilité. L’interopérabilité entre Office 2007 et les versions précédentes de Microsoft Office ainsi qu’avec les suites bureautiques d’autres fournisseurs n’est pas satisfaisante. »
p.17 – § 4.22 « Le coût total du déploiement de Vista dans les écoles anglaises et galloises se situe autour de 175 millions de livres sterling (environ 230 millions d’euros). Si cette estimation n’inclut pas les cartes graphiques supplémentaires nécessaires au fonctionnement de l’interface Aero (ce qui augmenterait nettement le montant minimum) elle tient compte des mises à niveau matérielles nécessaires, du coût des licences, des tests ainsi que du coût de la configuration et du déploiement. Environ un tiers de cette somme est imputable au prix des licences Microsoft. »
p.17 – § 4.23 « Le coût d’une mise à jour de Vista sur tout le parc informatique d’une école primaire typique serait de l’ordre de £5000 (environ 6500€) (environ £125 (160€) par machine). Pour un lycée, le coût d’une mise à jour semblable serait de l’ordre de £24000 (31200€), ce qui revient à un coût par machine d’environ £75 (98€). »
p.19 – § 4.30 « Nous suggérons que les nouvelles machines achetées avec Windows Vista pré-installé soient remises sous Windows XP en attendant que tout le réseau puisse être mis à jour. »
p.19 – § 4.31 « L’interface utilisateur différente de Vista par rapport à Windows XP peut impliquer que le personnel et les élèves aient besoin d’un entraînement ou d’une familiarisation avec le nouveau système d’exploitation. Cela pourrait être source de confusion si un cours ou un enseignement clé utilise les deux systèmes. »
p.19 – § 4.31 « Les machines sous Vista pourraient ne fonctionner qu’avec une autre version d’une application voir même seulement avec des produits différents. Cela peut être source de confusion si le personnel ou les élèves doivent travailler avec les deux systèmes d’exploitation. Il pourrait aussi être nécessaire de dupliquer le travail pour certaines leçons ou pour certains projets pour les adapter à Windows Vista et Windows XP. »
p.21 – § 4.36 « Il est important de ne pas placer d’obstacles inutiles sur le chemin des élèves, des professeurs et des familles lorsque des documents doivent faire le va-et-vient entre le domicile et l’école ou l’université. De tels obstacles pourraient restreindre l’utilisation de systèmes utilisant des formats de documents différents ou aboutir à des contraintes financières inutiles. »
p.22 – § 5.2 « Une véritable interopérabilité entre documents réduit les coûts, améliore la productivité des utilisateurs et permet d’éviter de se retrouver piégé par une technologie. »
p.23 – § 5.6 « Microsoft n’a pas cherché à remédier aux préoccupations relatives à l’interopérabilité que nous avions identifiées quant au support de la norme internationale existante. Au contraire, Microsoft a continué à rechercher l’approbation pour la création d’une seconde norme internationale de documents (Office Open XML) basée sur ses propres formats de fichiers Office 2007. »
p.23 – § 5.10 « L’approche actuelle de Microsoft pour assurer l’interopérabilité avec le standard ODF est de faciliter le développement par de tierces parties de modules ou de convertisseurs pour Office 2007 plutôt que réaliser le développement elle-même et de l’intégrer complètement dans son produit. Cette approche soulève des questions en ce qui concerne les utilisateurs béotiens, comment vont-ils accéder à la fonctionnalité nécessaire et quel va être son niveau d’ergonomie. »
p.23 – § 5.11 « Sous certaines conditions, inhérentes à la date de l’étude, les utilisateurs devaient aller sur un site web tiers et effectuer une série de tâches techniques avant de pouvoir de manière satisfaisante ouvrir, modifier et enregistrer des documents au format de fichier ODF. »
p.25 – § 5.14 « Nous pensons que ces bricolages pour accéder et utiliser la possibilité d’interopérer avec les produits concurrents de Microsoft Office 2007 présentent des difficultés techniques. Ces difficultés sont susceptibles de rendre les utilisateurs moins enclins à se servir des produits concurrents et donc de fausser la compétition. »
p.26 – § 5.19 « L’interoperabilité entre Microsoft Office 2007 et des versions antérieures de Microsoft Office n’est pas supporté de façon native. Malgré tout, Microsoft a publié une mise à jour de l’ensemble de ses modules de compatibilité qui devrait permettre aux versions antérieures de Microsoft Office d’ouvrir les formats de fichiers Office 2007. Cette solution est la plupart du temps suffisante mais, en fonction de l’application bureautique utilisée et dans certaines circonstances, elle va provoquer divers degrés de dégradation ou de perte de fidélité. »
p.28 – § 5.28 « Si l’on n’intervient pas, ces évolutions vont créer, pour les utilisateurs béotiens, une vision de l’intéropérabilité des documents qui sera complexe et partisane, ce qui serait un échec de l’objectif initial d’aller vers des standards ouverts. Microsoft a une position dominante sur le segment des systèmes d’exploitation pour PC et cette position risque d’être renforcée par son approche actuelle des standards de documents ouverts. »
p.30 – § 5.33 « Les utilisateurs d’Office 2003 ou antérieur devraient installer le pack de compatibilité afin de pouvoir ouvrir n’importe quel document OOXML Office 2007. Ils ne devraient pas enregistrer leurs documents dans le format OOXML. Comme les utilisateurs d’Office 2007, ils devraient les enregistrer dans les anciens formats Microsoft (.doc pour les documents texte, .xls pour les tableurs et .ppt pour les présentations). »
p.30 – § 5.34 « Les utilisateurs d’OpenOffice.org ou de Star Office (ou d’ailleurs de n’importe quelle suite bureautique basée sur les standards libres) auront plus besoin d’être conscients de la technologie utilisée par la personne à qui ils destinent leur document pour pouvoir tenir compte des limitations d’Office 2007. Pour permettre la compatibilité, ces utilisateurs devraient toujours enregistrer leurs documents dans les anciens formats Microsoft car c’est le plus petit dénominateur commun, entre ces produits disparates, qui peut permettre l’interopérabilité . »
p.30 – § 5.36 « Les fournisseurs doivent développer des applications qui sont capables de traiter toutes les normes internationales pertinentes, en laissant aux utilisateurs le choix de savoir quel sera leur format "par défaut". »
p.31 – § 5.38 « Nous ne sommes pas convaincus que le développement de plusieurs standards internationaux traitant essentiellement du même champ d’activité soit de l’intérêt du milieu éducatif. Comme nous l’avons précédemment exprimé, nous estimons qu’une telle approche va introduire confusion, complexité et coûts inutiles. Elle constitue une formidable occasion manquée qui risque de perturber le marché, la communauté éducative et le concept même de standards internationaux. »
p.32 – § 6.4 « Ces évolutions mettent en avant le nombre grandissant de concurrents dans le domaine des suites bureautiques et montrent que des systèmes innovants basés sur des alternatives à Windows commencent à voir le jour. »
p.32 – § 6.5 « Cependant, afin que ces innovations se développent sur le marché de l’éducation il ne faut pas que des barrières réduisent la concurrence, que ce soit par des restrictions liées aux licences ou par des obstacles liés à l’interopérabilité. Ainsi, par exemple, Becta considère qu’un arrangement par lequel un appareil fonctionnant sous Linux est sujet à un paiement annuel à Microsoft selon les termes d’un programme de licence Accord School, même si cet appareil n’utilise aucun logiciel de Microsoft, n’est pas acceptable. De tels arrangements font partis des pratiques qui font l’objet de notre plainte à l’OFT. »
p.33 – § 6.9 « Contrairement à d’autres secteurs ou la demande pour des solutions en logiciels libres est visible et croissante, les estimations dans le secteur éducatif montrent une demande faible, Becta est vu comme un facteur clé dans l’instauration de cette demande. »
p.34 – § 6.11 « Au cours des douze prochains mois Becta prendra un certain nombre de mesures pour encourager un choix plus efficace dans le cadre d’un usage éducatif. Ce travail inclura la publication d’un programme de travail dont le but sera de :
– fournir plus d’informations sur le site de Becta sur ce qu’est un logiciel libre et quels sont ses avantages pour l’éducation en Grande-Bretagne
– compléter la base de recherche actuelle qui recense les usages des logiciels libres dans le secteur éducatif et identifier des déploiements modèles de logiciels libres. Cela engloberait également l’esquisse d’un tableau national des usages des logiciels libres dans les écoles et les universités
– travailler avec la communauté du logiciel libre pour établir un catalogue en ligne des logiciels libres appropriés pour l’usage dans les écoles de Grande-Bretagne. Parmi les informations disponibles on retrouvera les moyens d’obtenir une assistance dédiée à ces logiciels et comment contribuer à leur développement futur. Ce catalogue sera publié sous une licence Creative Commons afin que les fournisseurs puissent le modifier pour leur propre usage
– donner des indications aux sociétés de services en logiciels libres pour qu’elles puissent efficacement participer dans de nouvelles structures compétitives et pour qu’elles puissent proposer des logiciels libres via la structure de fournisseurs existante de Becta »
p.34 – § 6.12 « Le point de vue de certaines écoles et universités est qu’elles doivent utiliser des logiciels propriétaires particuliers car ces produits sont les plus utilisés dans l’industrie et le commerce et que, d’après cet argument, les élèves doivent se familiariser avec ce qu’ils rencontreront dans la "vraie vie". »
p.34 – § 6.13 « Les étudiants aujourd’hui sont cependant en général à l’aise avec les TIC et ils sont capables d’utiliser une large gamme de logiciels à l’école ou à l’université et certainement plus encore à leur domicile. Ils peuvent également passer sans problème de l’ordinateur de l’école à celui à la maison ou celui de la bibliothèque de quartier ou encore à celui du cybercafé. Il est très peu probable qu’ils se retrouvent démunis devant une suite bureautique particulière après leurs études parce qu’ils auront été habitués à utiliser, par exemple, OpenOffice.org à l’école. »
p.35 – § 6.14 « En résumé, l’argument de la "familiarité" est recevable pour les élèves des années 80 et 90 mais moins pour ceux du 21ème siècle. Ce serait en effet un triste constat pour l’éducation aujourd’hui en matière de TIC si, dès qu’ils s’éloignaient de leur apprentissage, les élèves n’étaient pas capables d’utiliser des programmes basiques (comme les suites bureautiques ou les navigateurs) simplement à cause de différences de fonctionnement ou entre les interfaces utilisateurs. Posséder des compétences multiples devrait faciliter la recherche d’emploi au 21ème siècle, pas la compliquer. »
]]>Le Becta (British Educational Communications and Technology Agency) est une agence du Department for Children, Schools and Families du Royaume-Uni qui n’a pas d’équivalent en France[1]. Il fait office d’organe principal du gouvernement britannique pour la stratégie et le développement des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) auprès duquel il joue un rôle de conseil et de prescripteur.
En janvier 2008 le Becta publiait une étude détaillée sur Windows Vista et MS Office 2007. Avec son aimable autorisation, Framasoft vous en propose aujourd’hui sa traduction intégrale dont vous trouverez de larges extraits dans ce billet.
Pourquoi avons-nous pris le temps et le soin d’effectuer (bénévolement et collectivement) un tel travail[2] ?
C’est pourquoi nous vous invitons à parcourir ce document[3], à l’évaluer pour éventuellement le partager, le diffuser (sites, blogs, listes, mails…), le rendre disponible en salle des professeurs, l’évoquer avec les enseignants de vos enfants, en parler autour de vous, etc.[4]
La période, proche des vacances, est peu propice, mais on se retrouvera à la rentrée. Et en attendant nous proposons à tous ceux qui voudraient porter ce débat avec nous de s’inscrire à une liste de diffusion spécialement créée pour l’occasion[5].
Quand bien même nous serions en phase avec les recommandations du rapport Becta, nous ne souhaitons pas vous convaincre de la pertinence de son contenu. Nous souhaitons simplement que les arguments avancés ici soient enfin discutés sérieusement sur la place publique, sachant que l’éducation nous concerne tous.
Merci de votre attention et bonne lecture…
Télécharger la traduction du rapport Becta (PDF, 370 Ko, 38 pages)
PS : Il sera beaucoup question de cette traduction lors de mon intervention intitulée « Windows Vista, accélérateur du Libre à l’école ? » qui aura lieu aux prochaines Rencontres Mondiales du Logiciel Libre de Mont de Marsan, le jeudi 3 juillet à 16h.
Un peu de mathématiques. Enfin, c’est un bien grand mot. Il s’agit d’un petit schéma trouvé sur un blog qui explique pourquoi d’un côté (temps court) ce n’est pas évident de se mettre à Linux mais d’un autre côté (temps long) pourquoi c’est un investissement plus que rentable sur la durée.
En fin d’article, l’auteur nous invite à donner notre avis sur sa petite théorie. Idem avec sa traduction[1]. D’accord, pas d’accord ? Est-ce trop simplifié ? Et le poids des habitudes Windows ? Et si l’utilisateur découvre Linux sans connaître préalablement Windows ? Et quid des nuances apportées par les différentes distributions Linux ? Et le Mac dans tout ça ? etc.
Windows vs. Linux : Understanding the Difficulty Divide
Q Hartman – 26 Mai 2008 – WorksWithU.com
Avec le temps j’ai développé une théorie généralisée des coûts que cela représente d’effectuer une tâche sous Windows et sous Linux, un corollaire de cette théorie est que beaucoup de gens pensent que Linux est trop compliqué ou "pas encore prêt pour le grand public".
L’essence de cette théorie peut être illustrée par ce graphique :
Evidemment, aucune donnée ne vient étayer ce graphique. C’est simplement un support visuel pour aider à expliquer un concept que j’ai déjà souvent vu illustré. L’axe des x représente la complexité de la tâche à réaliser. Ca peut être la création d’un réseau, l’ouverture d’une image, la conception d’un film, la construction et la maintenance d’un site Web, l’automatisation de la migration d’une base de données complexe ; vraiment n’importe quelle tâche qui peut être réalisée par un ordinateur, grand ou petit. Sur l’axe des y on retrouve le coût relatif pour mener cette tâche à bien. Je prends ici "coût" dans un sens très général. Ce coût peut représenter votre temps, le coût d’une licence pour un logiciel, le coût de la formation ou le coût de l’embauche d’un développeur pour écrire le programme dont vous avez besoin.
Logiquement, le coût pour mener à bien une tâche augmente, que ce soit sous Windows ou sous Linux, avec la complexité de la tâche. Je vous invite par contre à regarder l’ampleur de la différence. La courbe pour Linux est quasiment linéaire et tend même vers une asymptote à mesure que la complexité augmente. En d’autres termes, l’augmentation du coût est proportionnelle à l’augmentation de la complexité de la tâche et l’apprentissage de nouvelles compétences est immédiatement mis à profit pour des tâches plus ardues. Le coût est proportionnel à la difficulté et l’apprentissage est progressif, ce qui rend les tâches les plus dures plus accessibles. J’aime appeler cela "le juste prix de l’accès à la technologie".
Pour Windows la courbe est très plate au début. La réalisation de tâches modérément complexes ne coûte pas beaucoup plus que la réalisation de tâches triviales. Voilà qui nous amène au fossé de la complexité. C’est l’espace borné par les courbes où Windows l’emporte. Il est plus simple de compléter des tâches de ce niveau de complexité sous Windows que sous Linux. Je suis de l’avis que les gens qui abandonnent Linux sont ceux qui ne parviennent pas à franchir le fossé de la complexité. Que ce soit parce qu’ils n’ont pas le temps ou l’intérêt nécessaire pour atteindre ce niveau supérieur importe peu, le fait est qu’ils n’y parviennent pas.
Je vous invite également à observer cependant que la courbe pour Windows devient presque verticale très rapidement. Plus les besoins et les compétences de quelqu’un augmentent, plus le coût pour atteindre un nouveau pallier sous Windows augmente et ce de plus en plus vite. Vous vous retrouvez rapidement à chercher partout des logiciels parce que les outils qui vous permettent de mener à bien votre tâche ne sont pas facilement accessibles. Le plus souvent ces outils n’existent pas ou sont très coûteux. Même si vous avez le savoir-faire pour créer une solution, les outils nécessaires pour la mettre en œuvre sont souvent très chers. L’opacité relative et la nature monolithique de Windows joue également un rôle ici. Les maigres rapports, les erreurs mystérieuses et les interactions complexes cachées peuvent faire perdre beaucoup de temps pour deviner la source d’un problème, même pour un administrateur système expérimenté comme moi. Souvent, même une fois que la cause du problème est détectée il est fort probable qu’absolument aucun outil ne fera ce que vous désirez et réussir à faire fonctionner tous les outils ensemble présente encore un autre défi en lui-même. Tous ces facteurs alourdissent le coût de la réalisation d’une tâche.
C’est à ce niveau de complexité que Linux l’emporte. Grâce à la libre disponibilité de puissants outils et grâce au partage sans entraves d’informations au sein de la communauté d’utilisateurs de Linux le coût de la réalisation des tâches augmente bien plus lentement. Il est surprenant de voir à quelle vitesse les besoins et les compétences de quelqu’un peuvent atteindre ce niveau où les problèmes sont plus simples à résoudre sous Linux. Pour ceux que je classerais dans la catégorie "Technologiste Typique" il ne faut pas plus de quelques mois pour y parvenir sans connaissance préalable de Linux. J’en ai été témoin. Pour les gens qui ne sont pas aussi mordus de technologie ça peut prendre plus de temps, mais selon toute probabilité ils y parviendront. Pour ceux qui sont vraiment à fond dedans ça peut ne prendre que quelques jours ou semaines.
J’ai récemment eu à modifier ma théorie sur le fossé de la complexité, je vous ferai part de son évolution la semaine prochaine. En attendant j’aimerais savoir ce que vous en pensez. Est-ce que le fossé de la complexité existe vraiment ? Est-ce que mon explication le décrit avec précision ?
Voici une vraie fausse vidéo interne tournée récemment par Microsoft et qui fait le tour de net actuellement.
La blogosphère anglophone semble d’accord pour la trouver globalement ridicule mais je pense qu’elle correspond bien à la culture et à l’humour des employés de la société. Elle correspond bien aussi à la situation difficile de Windows Vista qui tarde à s’imposer en entreprise. Elle correspond bien enfin aux moyens que peut mettre Microsoft dans une simple parodie.
Auteur : Bruce ServicePack and the Vista Street Band
Titre : Our Ecosystem Rocks !
Quel est aujourd’hui le principal concurrent de Microsoft dans le domaine des systèmes d’exploitation ?
Non, non, vous n’y êtes pas. Bien sûr le Mac séduit de plus en plus de monde et GNU/Linux avance lentement mais sûrement confiant mais conscient de ce que la route est longue mais la voie est libre. Il n’empêche qu’à l’heure actuelle le principal concurrent de Microsoft c’est avant tout… Microsoft lui-même !
En effet, à moins d’acheter un ordinateur neuf en grandes surfaces sans trop se poser de questions (de toutes les façons il n’y pas le choix, c’est Vista), il est clair que les utilisateurs de Windows XP ne souhaitent pas pour le moment changer pour Vista (surtout avec la toute prochaine mise à jour de XP, le Service Pack 3, qui devrait encore le renforcer). Ceux-là en effet se renseignent, lisent la presse et les sites spécialisés, écoutent les témoignages de proches qui ont franchi le pas, et en tirent la conclusion qui s’impose. Comme le dit si bien l’adage populaire : le mieux est l’ennemi du bien.
Ils ne souhaitent pas la fin programmée de Windows XP par Microsoft et le disent un peu partout à commencer par cette pétition en ligne Save XP d’un site américain au dessus de tout soupçon : Infoworld, dont nous vous proposons l’appel en traduction ci-dessous (merci Guillaume).
Initiée en janvier dernier nous en sommes à ce jour à rien moins que 142.226 signataires ! D’accord les pétitions en ligne valent ce qu’elles valent mais c’est tout de même un ordre de grandeur (hautement) significatif.
Notons au passage que cela ne serait jamais arrivé dans le monde du logiciel libre. Si vous avez une communauté assez forte pour souhaiter qu’un projet ne disparaisse pas alors tel sera bien le cas quand bien même les développeurs d’origine souhaitent donner au projet une autre direction (ou tombent dans le côté obscur de la force, ce qui revient au même). Cela s’appelle un fork, c’est permis par la licence libre et c’est rendu techniquement possible par la mise à disposition du code source du programme.
À rendre les utilisateurs captifs de son système d’exploitation Microsoft est pris à son propre piège. Tant pis pour eux et tant mieux pour nous, car jamais la situation n’a été aussi favorable à une mutation écologique majeure qui verrait soudainement de nombreuses chenilles Windows se métamorphoser en papillons Linux ;-)
Save Windows XP ! The clock is ticking
Galen Gruman – 13 avril 2008 – InfoWorld.com
Microsoft va arrêter la vente de Microsoft XP préinstallé et en boite le 30 Juin 2008, forçant les utilisateurs à passer à Windows Vista. (Les assembleurs pourront toujours vendre Windows XP jusqu’au 31 Décembre.) Ne laissez pas cela se passer comme ça !
Des millions d’entre nous se sentent à l’aise en utilisant Windows XP et ne ressentent pas le besoin de passer à Vista. C’est comme avoir un appartement confortable dans lequel vous avez apprécié revenir du travail pendant des années, tout cela pour vous retrouver avec avec un préavis d’expulsion dans votre boite aux lettres. L’idée de devoir partir dans une nouvelle demeure, même avec des huisseries en acier inoxydable, des surfaces en marbre, des meubles en bois d’érable (ou peut etre est-ce cerisier ces temps-ci), n’est pas agréable. Peut-être que le nouvel appartement sera plus moderne, mais il va aussi vous coûter beaucoup plus cher et ne vous conviendra pas si bien. Et vous n’avez pas d’autre raison de changer.
C’est exactement la sentiment qu’engendre Vista. Pour la plupart d’entre nous, il n’y a vraiment aucune raison d’y passer, mais nous n’avons pas le choix. Quand ce sentiment de continuer à utiliser Windows XP est devenu manifeste en 2007, d’importants constructeurs comme Dell et Hewlett-Packard on réintroduit furtivement XP sur leur nouveaux produits (uniquement pour les professionnels, pour ne pas s’attirer les foudres de Microsoft). Ce 30 Juin par contre, même cette option n’existera plus.
Que faire alors ? Laisser Microsoft choisir où vos logiciels personnels et professionnels doivent vivre ? Ou bien dire haut et fort que vous ne voulez pas changer ?
Nous avons choisi la méthode haute et forte. Rejoignez-nous, et dites à Microsoft que vous voulez que XP soit disponible indéfiniment. Pas pour six mois ou un an de plus mais indéfiniment.
Et demandez à vos amis et collègues de nous rejoindre aussi. Orientez-les vers SaveXP.com pour un accès rapide a cette page. Et si vous souhaitez mettre notre compte à rebours sur votre site web pour promouvoir cette pétition, envoyez un e-mail à l’éditeur en chef Galen Gruman pour avoir le code.
Vous pensez que Microsoft n’écoutera pas ? Considérez cela : Bien que Microsoft refuse d’admettre qu’il y ait le moindre problème avec Vista ou que la majorité des gens n’en veulent pas, l’entreprise a déjà reporté la retraite de XP de six mois. C’est un début, mais ce n’est pas suffisant.
Microsoft n’a pas à accepter son échec. Ils n’ont qu’à dire qu’ils vont laisser Windows XP disponible indéfiniment pour satisfaire la demande des clients. Ils peuvent prendre cette opportunité pour améliorer Vista, ou développer le prochain Windows qui nous donnera peut-être envie de changer.
Il y a un précédent à cela aussi : Vista est en de nombreux points similaire à Windows Millenium qui devait remplacer Windows 98 en 2000 mais qui a fait plus de mal que de bien. À l’époque, Windows 2000 était prometteur mais ne supportait pas beaucoup de matériel, donc les utilisateurs étaient coincés avec deux mauvais choix. Sans admettre l’échec de Millenium, Microsoft réintroduisit furtivement Windows 98 sur le marché jusqu’à la sortie de la version améliorée de Windows 2000 (SP1). Microsoft doit refaire quelque chose comme ça aujourd’hui.
Faites entendre votre voix à Microsoft. Signez dès maintenant la pétition pour sauver XP. Nous la présenterons à Microsoft.
Quand le New York Times se met à évoquer Windows Vista et ses déboires, on ne peut le soupçonner de partialité…
Big thanx à Mallorie pour la traduction.
They Criticized Vista. And They Should Know.
Randall Stross – 9 mars 2008 – New York Times
Un an après l’arrivée de Windows Vista, pourquoi tant d’utilisateurs de Windows XP refusent encore de passer à cette nouvelle version ?
D’après Microsoft, les prix élevés joueraient un rôle dissuasif. Le mois dernier, la compagnie a baissé les prix des packs Vista, en espérant voir les clients passer outre leurs réticences. Aux Etats-Unis, un utilisateur XP peut maintenant acquérir une version Vista Home Premium pour 129.95$ au lieu de 159.95$.
Mais une autre théorie circule sur l’échec de Vista : sa réputation le précèderait. Les utilisateurs XP seraient peu enthousiastes en entendant leurs amis ou connaissances leur narrer leurs expériences ratées de passages à Vista. La carte graphique qui ne supporte pas les effets spéciaux de Vista. Le temps de chargement trop long. La lenteur d’exécution des applications. Les imprimantes, scanners ou autres périphériques qui cessent de fonctionner correctement sous Vista, faute de pilotes adéquats, alors qu’ils tournaient sans problème sous XP.
En quoi Vista pourrait-elle être qualifiée de « version supérieure » ?
Voici l’histoire d’un passage à Vista plutôt malheureux qui s’est déroulé au début de l’année dernière. Jon (appelons-le Jon, je vous révélerai d’ici peu son identité) décide de passer deux machines sous XP à Vista. Il se rend alors compte qu’il manque des pilotes pour faire fonctionner son imprimante et son scanner sous Vista et qu’il doit réinstaller XP sur un des PC pour pouvoir encore utiliser ses périphériques.
Jon a-t-il simplement joué de malchance ? Apparemment pas. Lorsque Steve apprend les déboires de Jon, il confirme qu’il manque les pilotes de périphériques de toutes sortes – « c’est pareil dans tout l’écosystème ».
Vient alors le tour de Mike, dont le nouveau portable arbore le rassurant logo Windows Vista Capable. Il pense pouvoir profiter de toute la magnificience de Vista, ainsi que de ses programmes Microsoft préférés comme Movie Maker. Conclusion : « Je me suis fait avoir ». Logo ou pas, son nouveau portable ne comporte pas la puce graphique nécessaire pour utiliser son éditeur vidéo préféré et ne peut faire tourner qu’une version bridée de Vista. Comme il dit lui-même : « je possède désormais une machine à mails de 2100$ ».
Or, il s’avère que Mike n’est pas précisément un novice. Il s’agit de Mike Nash, vice-président de Microsoft, chargé de la gestion des produits. Et Jon, dépité d’apprendre que les pilotes dont il a besoin n’existent pas ? C’est Jon A. Shirley, membre du conseil d’administration et ancien président directeur géneral de Microsoft. Et Steven, que le manque de pilotes n’étonne plus, est bien placé pour le savoir : il s’agit de Steven Sinofsky, vice-président en charge de Windows.
Leurs remarques sont tirées d’e-mails internes à Microsoft, échangés en février 2007, donc après le lancement de Vista – alors considéré comme un produit achevé que les consommateurs achèteraient au prix fort. Entre les pilotes manquants et les étiquettes Prêt pour Vista apposées sur des portables qui ne l’étaient visiblement pas, Vista a tout de suite eu mauvaise réputation : Attention : Pas Prêt à l’Emploi.
Il est surprenant d’entendre les pontes de Microsoft se plaindre de leurs frustrations personnelles dues à Windows. Mais une action intentée contre Microsoft en mars 2007 devant la Cour de Justice de Seattle a révélé de nombreux documents internes. D’après les plaignants, Dianne Kelley et Kenneth Hansen, qui ont acheté leurs PC fin 2006, peu avant la sortie de Vista, les autocollants de Microsoft Windows Vista Capable induisent en erreur lorqu’ils ont apposés sur des machines qui s’avèrent incapables de faire tourner les versions de Vista pourvues des fonctionnalités les plus emblématiques que Microsoft mettait en avant pour promouvoir cet OS.
Le mois dernier, le juge Marsha A. Pechman a accordé à l’action intentée le statut d’« action groupés » (class action) et le procès est prévu pour octobre prochain. (Microsoft a fait appel de la décision de ce statut la semaine passée.)
Les personnes ayant acheté un PC labelisé Windows Vista Capable sans être également mentionné Premium Capable peuvent maintenant se joindre à la partie civile. Le juge a aussi rendu public quelque 200 e-mails et rapports internes, couvrant des débats internes à Windows au sujet de la meilleure façon de présenter Vista, entre 2005 et janvier 2007, au moment de sa sortie officielle.
Microsoft se vante aujourd’hui d’avoir deux fois plus de pilotes disponibles pour Vista que lors de son lancement, mais les problèmes graphiques et de performance perdurent. (En tentant de contacter la semaine dernière M. Shirley et ses collègues à propos de leurs expériences actuelles avec Vista, le porte-parole de Microsoft, David Bowerman, a déclaré qu’aucune des personnes citées dans les e-mails ne pourrait faire de commentaire tant que le procès serait en cours).
Les e-mails ont été publiés dans le désordre, mais en les remettant dans l’ordre chronologique, on peut y lire une tragédie en trois actes :
Acte I : En 2005, Microsoft a l’intention d’annoncer que seuls les PC suffisamment équipés pour supporter les exigences graphiques de Vista seront Vista Ready.
Acte II : Début 2006, Microsoft décide de revoir à la baisse les exigences graphiques théoriques afin de ne pas nuire aux ventes de Windows XP sur des machines bas de gamme alors que Vista est disponible. (Un client pourrait raisonnablement tirer la conclusion que Microsoft lui souffle : achetez maintenant, passez à Vista plus tard). Un ajustement sémantique est fait : au lieu de dire d’un PC qu’il est Vista Ready, ce qui peut amener à croire comme son nom l’indique qu’il est prêt à tourner sous Vista, on dira qu’il est Vista Capable, ce qui sous-entend que les résultats attendus pourraient ne pas être atteints.
Cette décision de revoir à la baisse les exigences graphiques de départ est accompagnée de protestations internes considérables. La configuration matérielle minimale est si basse que « même un vieux PC pourri ferait l’affaire », selon les propres termes de Anantha Kancherla, manager des programmes Microsoft, dans un des e-mails internes récemment rendus publics, tout en ajoutant « Ce serait une tragédie complète si on laissait faire ça. »
Acte III : 2007 voit la sortie des différentes versions de Vista, dont l‘Edition Familiale Basique, dépourvoue des fonctionnalités graphiques emblématiques de l’OS. Ce qui a placé les partenaires de Microsoft dans une situation embarrassante. Dell, dans un rapport également étudié lors du procès, enterrait d’ores et déjà Microsoft et faisait sèchement remarquer : « Les clients n’ont pas compris ce que signifiait Capable et s’attendaient à davantage que simplement pourrait être disponible. »
Tout était écrit. En février 2006, quand Microsoft a abandonné l’idée de réserver l’étiquette Vista Capable aux PC les plus puissants, son propre personnel a essayé de prévenir le déluge de plaintes de consommateurs à propos des PC plus limités. « Il serait beaucoup moins coûteux de faire les choses correctement pour les clients dès maintenant », déclara Robin Leonard, directeur commercial chez Microsoft, dans un e-mail à ses supérieurs, « plutôt que de devoir débourser par la suite pour essayer de résoudre les problèmes. »
Maintenant que Microsoft doit faire face à une action groupée, c’est un juge qui devra gérer la réparation de ces problèmes. Entretemps, Microsoft pourra-t-il racheter sa crédibilité perdue ?
]]>150 milions d’euros, autrement dit 1 milliard de francs, c’est l’ordre de grandeur de ce qu’il en couterait à l’école française (ou au contribuable, c’est comme vous voulez) si tous les ordinateurs du parc informatique des établissements scolaires devaient adopter le nouveau système d’exploitation Windows Vista et la suite bureautique qui va avec, MS Office 2007.
C’est entre autres choses très intéressantes, ce que j’ai retenu de l’étude Rôle des états et positions dominantes dans le secteur informatique qui vient d’être publié et dont je ne saurais trop vous recommander la lecture (voir extrait du communiqué ci-dessous).
Ce document est certes orienté puisqu’il souhaite par là-même faire prendre conscience aux pouvoirs publics de leurs responsabilités dans ce domaine. Mais il est on ne peut plus sérieusement documenté avec de nombreuses références citées et chiffrées.
J’ajoute que :
Combien de projets éducatifs libres francophones pourrions nous soutenir avec cette somme-là ? Combien de personnes pourrions-nous former à l’usage des logiciels libres avec cette somme-là ? Combien d’emplois dans le libre francophone éducatif (développement, maintenance, services…) pourrions-nous créer avec cette somme-là ? etc.
Au risque de me répéter voici mon crédo : Les écoles ne devraient pas passer à Windows Vista et MS Office 2007 alors que le système d’exploitation GNU/Linux et la suite bureautique libre OpenOffice.org sont prêts à prendre le relai.
Extrait du communiqué de presse
Bruxelles, le 19 mars 2008
Dans une étude envoyée à plusieurs membres du Parlement européen, la FFII France et l’AsSoLi, Associazione per il Software Libero, mettent en lumière les responsabilités des différents pouvoirs publics dans la perpétuation des positions dominantes dans le marché des technologies de l’information.
L’existence de monopoles dans le secteur informatique et l’abus des positions acquises par les grands éditeurs de logiciel ne datent pas d’hier. Néanmoins, souvent par ignorance ou incompétence, les décideurs politiques continuent à agir contre les intérêts de la collectivité.
Il est important de documenter ces comportements de façon approfondie. C’est le pari que s’est lancé Antonio J. Russo, auteur de l’étude "Le rôle de l’Etat dans la constitution des positions dominantes dans le secteur informatique", dont l’AsSoLi et la FFII France souhaitent aujourd’hui diffuser le travail.
Paolo Didoné, Président de l’Associazione per il Software Libero déclare : « Nous espérons pouvoir sensibiliser les autorités nationales et européennes quant aux dangers des choix politiques effectués jusqu’à présent dans le secteur des TIC. Il est nécessaire aujourd’hui de procéder à un changement radical afin de respecter le principe de liberté d’initiative économique, en favorisant l’économie du logiciel libre et en mettant fin aux aides publiques destinées à renforcer les positions dominantes des principaux éditeurs de logiciel propriétaire. »
Le document expose divers arguments, parmi lesquels on peut souligner :
Mon info ou plutôt mon anecdote manque de précision ou, si vous voulez, de… sources (un comble quand on s’intéresse au logiciel libre !) mais elle a surtout valeur de symbole médiatique.
Bill Gates était en Chine dernièrement pour, entre autres choses et d’après le Quotidien du peuple en ligne, y être fait docteur honoris causa d’une prestigieuse université, créer un centre de recherche et développement avec Lenovo, et aussi j’imagine pour y faire la promotion de Windows Vista.
On le retrouve donc le 20 avril dernier à l’Université de Technologie de Pékin pour une remise de prix Microsoft à des étudiants. Seulement voilà c’était sans compter sur un chinois non discipliné[1] qui vient perturber la traditionnelle photo finale cloturant la cérémonie.
Le courageux effronté sort du public, monte sur scène, et se pointe devant Bill Gates entouré des ses heureux lauréats en brandissant pas même une pancarte mais une vulgaire feuille de papier où l’on peut lire (très) furtivement ces simples mots "free software – open source"[2].
L’histoire ne dit pas ce qu’il est ensuite advenu de notre élément subversif[3]. Gageons que cela a dû être plus compliqué pour lui que le traitement réservé à un intermitent du spectacle en pleine cérémonie des Cesars.
Les temps changent parce que sous Mao nul doute que le logiciel libre aurait eu les faveurs de l’état chinois et c’est Bill Gates qui aurait alors joué le rôle de l’élément subversif[4]…
My name is Flavie et je vends du temps de cerveau disponible… [1]
My name is Sandy and I switched to Linux… [2]
Alors un clic alternatif ou un clic très commercial de Microsoft, à vous de choisir finalement…
C’est ainsi que se termine ce double reportage de la RTBF qui évoque bien entendu la sortie de Windows Vista mais qui enchaîne illico sur une présentation de Linux.
Comme souvent c’est l’argument financier qui est mis en avant mais on ne va pas trop faire la fine bouche parce que rarissimes ont été les grands médias qui ont fait le choix de présenter des alternatives au moment de l’inauguration en grandes pompes du nouveau système d’exploitation de Microsoft.
Petite séance de rattrapage pour ceux qui n’auraient pas vu ce journal télévisé de la télévision publique belge du 30 janvier dernier.
—> La vidéo au format webm
Alors comment expliquer que nonante % des PC sont encore équipés de produits Microsoft ?
Je vous le demande…
]]>Quelle attitude adopter face à l’arrivée de Vista OS et de MS Office 2007 de Microsoft ?[1]
Le mouvement du libre est, on s’en doutait (et, oserais-je ajouter, à juste titre), plus que critique. Mais d’autres organismes bien moins suspects de partialité manifestent ouvertement leur perplexité.
Ainsi, comme le rapporte le magazine Computer Business dans deux récents articles (11 janvier 2006), ce n’est rien moins que le gouvernement anglais qui, après étude, évalue jusqu’à la critique l’intérêt des licences Microsoft pour ses écoles quitte à envisager les alternatives libres, et surtout leur déconseille fermement pour l’heure les grosses mises à jour que constituent Vista et MS Office 2007[2].
Le premier UK schools at risk of Microsoft lock-in, says government report évoque un rapport de la très officielle et institutionnelle British Educational Communications and Technology Agency (Becta) qui s’inquiète des risques de dépendance des écoles à la société Microsoft.
L’agence suggère fortement aux établissement scolaires d’évaluer avec attention la question des licences Microsoft qui semblent, tiens, tiens, poser quelques problèmes (surtout si au bout de quelques années l’on doit nécessairement en changer).
Du coup les alternatives libres sont évoquées.
The review also considered the potential barriers to Microsoft alternatives following a May 2005 Becta report that had indicated that the use of Linux and OpenOffice.org could produce total cost savings of 44 % per PC for primary schools and 24 % for secondary schools, compared to standard commercial software PC configurations.
On the subject of promoting alternatives, Becta noted that the UK’s Open Source Consortium would like to see Becta proactively promoting choice by adopting open source standards" and stated that it will "discuss with key stakeholders the practical steps it could take to facilitate wider competition in choice in relation to software licensing in schools."
Migrer vers l’open source ? Le premier argument est financier mais le deuxième concerne les standards dont on commence enfin à se préoccuper en haut lieu.
Le second article, au titre explicite, UK government agency tells schools to ignore Vista, évoque le fait que que Vista et MS Office n’apportent rien de très significatif en terme de fonctionnalités si ce n’est qu’ils sont tellement gourmands en ressource qu’il n’est pas possible actuellement pour la très grande majorité du parc informatique scolaire de les faire tourner (avec ou sans le très poudre aux yeux Aero).
Oakleigh[3] also found that a number of Office alternatives, including Corel Wordperfect Office X3, Openoffice.org, StarOffice, Easy Office, One SE and Lotus SmartSuite, offered "about 50 % of the functionality of the Office 2007 suite" but that "this 50 % included functionality that met or exceeded basic requirements in relation to word processing, spreadsheets, and presentation development."
Even if schools or colleges are tempted by the new software, their hardware will be unlikely to run it, according to the report. It found that at the very most, only 6 % of current educational computers could run Vista with the Aero graphics engine turned on, while 55 % of current computers could not even run Vista with Aero tuned off.
Sans oublier un petit mot sur les formats de fichiers Office 2007 : Les écoles ne devraient déployer Office 2007 que si l’interopérabilité avec d’autres logiciels est satisfaisante. Une manière à peine voilée d’emettre quelques doutes sur les qualités du nouveau format Open XML.
As if that was not enough criticism, the report also suggested that Microsoft’s choice of the Open Office XML file formats in Office 2007 "has the potential to exacerbate ‘digital divide’ issues" as a result of the format not being in use on other products.
While Becta noted Microsoft’s recent decision to support the OpenDocument Format, which is also used in OpenOffice, StarOffice and others, it warned that schools and colleges should only deploy Office 2007 when its interoperability with alternative products is "satisfactory".
Et de conclure :
"Early deployment is considered extremely high risk and strongly recommended against," Becta stated. "On the basis of current understanding, the total cost of deployment is significant, the risks are high, and the benefits are far from clear."
On ne saurait être plus clair. The risks are high, and the benefits are far from clear. Les risques sont élevés et les avantages peu évidents…
À quand de telles sages et pertinentes recommandations chez nos propres supérieurs du Ministère de l’Éducation Nationale ?[4]