Ubuntu dans le New York Times

Classé dans : Logiciel libre | 25

Temps de lecture 16 min

image_pdfimage_print

Stopped - CC bySamedi dernier Ubuntu a eu l’honneur d’apparaître dans les colonnes du très prestigieux et (encore) très diffusé journal américain New York Times, repris ensuite par le non moins prestigieux mais plus européen International Herald Tribune.

Il s’agissait avant tout de dresser le portrait de son charismatique et atypique père fondateur Mark Shuttleworth. Il n’en demeure pas moins qu’à travers ce prisme c’est non seulement la plus célèbre des distributions GNU/Linux mais également, nous semble-t-il, la communauté du libre dans son ensemble qui se trouve ainsi mise en lumière auprès d’un large public[1].

Dans la mesure où, au-delà de cette reconnaissance de principe, l’article nous a semblé intrinsèquement intéressant, nous avons mis nos plus fins limiers traducteurs sur le coup pour vous le proposer moins d’une semaine après sa parution.

Un bon samaritain du logiciel qui ne fait pas du Windows

A Software Populist Who Doesn’t Do Windows

Ashlee Vance – 10 janvier 2009 – The New York Times
(Traduction Framalang  : Goofy et aKa)

On les considère soit comme de misérables casse-pieds soit comme ceux-là même qui pourraient causer la chute de Windows. À vous de choisir.

Au mois de décembre, des centaines de ces développeurs controversés de logiciels étaient rassemblés pour une semaine au quartier général de Google à Mountain View, en Californie. Ils venaient des quatre coins du globe, arborant beaucoup de signes de reconnaissance des mercenaires du code  : jeans, queues de cheval, visages hirsutes aux yeux injectés de sang.

Mais au lieu de se préparer à vendre leur code au plus offrant, les développeurs ont conjugué leurs efforts généralement bénévoles pour essayer d’ébranler le système d’exploitation Windows de Microsoft qui équipe les ordinateurs personnels, et dont les ventes ont rapporté près de 17 milliards de dollars l’an dernier.

Le clou de la réunion était une chose appelée Ubuntu et un certain Mark Shuttleworth, le charismatique milliardaire sud-africain, qui tient lieu de chef spirituel et financier de cette tribu des codeurs.

Créé il y a maintenant tout juste quatre ans, Ubuntu (prononcez ou-BOUN-tou) s’est imposé comme la version du système d’exploitation pour Linux dont le développement a été le plus rapide et la notoriété la plus grande, il concurrence Windows avant tout par son très, très bas prix  : 0 dollar.

On estime à plus de dix millions le nombre d’utilisateurs d’Ubuntu aujourd’hui, et ils représentent une sérieuse menace pour l’hégémonie de Microsoft dans les pays développés, peut-être même plus encore dans les contrées qui sont en train de rattraper la révolution technologique.

«  Si nous réussissons, nous changerons complètement le marché du système d’exploitation, » a déclaré M. Shuttleworth pendant une pause au cours de la rencontre, le sommet des développeurs d’Ubuntu. «  Microsoft devra s’adapter, et je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose.  »

Linux est gratuit, mais il y a toujours moyen de gagner de l’argent pour les entreprises qui gravitent autour du système d’exploitation. Des firmes comme IBM, Hewlett-Packard et Dell installent Linux sur plus de 10 % de leurs ordinateurs vendus comme serveurs, les entreprises paient les fabricants de matériel et de services informatiques comme les vendeurs de logiciels Red Hat et Oracle, pour régler tous les problèmes et tenir à jour leurs systèmes basés sur Linux.

Mais Canonical, l’entreprise de Mark Shuttleworth qui élabore Ubuntu, a décidé de se concentrer à court terme sur les PC utilisés au travail et par les gens chez eux.

Les partisans de l’Open Source caressent depuis longtemps le rêve de voir en Linux un puissant rival de Windows, et dans une moindre mesure de l’OS X pour Mac de Apple. Ils proclament haut et fort que les logiciels qui peuvent être librement modifiés par le plus grand nombre peuvent s’avérer moins chers et meilleurs que le code propriétaire produit par des entreprises boulimiques. Cependant, ils ont eu beau faire tout leur possible, les adeptes zélés de Linux n’ont pas réussi à provoquer un usage généralisé de Linux sur les ordinateurs de bureau et les portables. Cet excentrique objet qu’est le logiciel demeure la spécialité des geeks, pas celui des grands-mères.

Mais avec Ubuntu, croient les prosélytes, il se pourrait qu’il en aille autrement.

«  Je pense qu’Ubuntu a attiré l’attention des gens sur l’ordinateur de bureau Linux,  » a déclaré Chris DiBona, le patron du département des logiciels Open Source chez Google. «  S’il existe un espoir pour l’ordinateur de bureau Linux, c’est d’Ubuntu qu’il viendra  »

Près de la moitié des 20 000 employés de Google utilisent une version légèrement modifiée d’Ubuntu, plaisamment appelée Goobuntu.

Les gens qui feront connaissance avec Ubuntu pour la première fois le trouveront très proche de Windows. Le système d’exploitation propose une interface graphique agréable, avec des menus familiers et toute la gamme des applications habituelles d’un ordinateur  : un navigateur Web, un client courriel, un logiciel de messagerie instantanée et une suite bureautique libre pour créer des documents, des feuilles de calcul et des présentations.

Bien que relativement facile à utiliser pour les familiers de la technologie numérique, Ubuntu – et toutes les autres versions de Linux – peut poser quelques problèmes à l’utilisateur moyen. Beaucoup d’applications créées pour Windows ne fonctionnent pas sous Linux, y compris les jeux les plus populaires et les logiciels de gestion financière, par exemple. Et les mises à jour de Linux peuvent provoquer quelques problèmes dans le système, affectant des fonctions de base comme l’affichage ou la gestion de la carte son.

Canonical a essayé de régler en douceur un grand nombre de problèmes qui empêchaient Linux d’atteindre le grand public. Cette attention portée aux détails dans une version de Linux pour ordinateur de bureau contraste vivement avec les préoccupations des grands distributeurs de systèmes d’exploitation comme Red Hat et Novell. Bien que ces entreprises produisent des versions pour ordinateur de bureau, elles passent le plus clair de leur temps à rechercher de juteux profits sur les serveurs et les centres de traitement des données. Résultat  : Ubuntu est apparu comme une sorte de communauté rêvée pour tous ces développeurs de logiciel idéalistes qui se voient comme des acteurs d’une contre-culture.

«  C’est tout à fait comparable à ce qu’ont réussi des firmes comme Apple et Google, c’est-à-dire constituer une communauté mais surtout une communauté de passionnés  », a dit Ian Murdock, le créateur d’une version précédente de Linux appelée Debian, sur laquelle est bâti Ubuntu.

Les entreprises de technologie grand public ont pris bonne note de la vague d’enthousiasme autour d’Ubuntu. Dell a commencé à vendre des PC et des ordinateurs de bureau avec ce logiciel dès 2007, et IBM a commencé plus récemment à proposer Ubuntu en tête d’un lot d’applications qui rivalisent avec Windows.

Canonical, implanté à Londres, a plus de 200 employés à temps plein, mais sa force de travail entière s’étend bien au-delà, grâce à une armée de bénévoles. L’entreprise a invité à ses frais près de 60 d’entre eux à assister à une réunion de développeurs, en considérant qu’ils étaient des contributeurs importants du système d’exploitation. 1000 personnes travaillent sur le projet Debian et mettent leur logiciel à la disposition de Canonical, tandis que 5000 diffusent sur Internet les informations sur Ubuntu, et 38000 se sont enregistrés pour traduire le logiciel en diverses langues.

Lorsqu’une nouvelle version du système d’exploitation est disponible, les fans d’Ubuntu se ruent sur Internet, sur les sites Web souvent dépassés par les événements qui distribuent le logiciel. Et des centaines d’autres organisations, surtout des universités, aident également à la distribution.

La société de recherche en hautes technologies IDC estime que 11 % des entreprises américaines utilisent des systèmes basés sur Ubuntu. Ceci dit, la majeure partie des adeptes d’Ubuntu est apparue en Europe, où l’hégémonie de Microsoft a dû subir un sévère contrôle politique et juridique.

Le ministère de l’éducation de Macédoine fait confiance à Ubuntu, et fournit 180000 copies du système d’exploitation aux écoliers, tandis que le système scolaire espagnol procure 195000 portables Ubuntu. En France, l’Assemblée Nationale et la Gendarmerie Nationale (un corps militaire chargé de missions de police) sont équipés ensemble de 80000 ordinateurs sous Ubuntu. «  Le mot libre était très important  », précise Rudy Salles (NdT  : Difficile ici de savoir si il s’agit de «  free  » dans le sens de «  libre  » ou de «  gratuit  », sûrement un peu des deux), le vice-président de l’Assemblée, en observant que cet équipement a permis au corps législatif d’abandonner Microsoft.

Il ne fait aucun doute que la croissance rapide d’Ubuntu ait été aidée par l’enthousiasme qui a entouré Linux. Mais c’est M. Shuttleworth et son mode de vie décoiffant qui ont surtout suscité un intérêt dont bénéficie Ubuntu. Alors qu’il préfère se vêtir sans façons à la manière des développeurs, certaines de ses activités, notamment un voyage dans l’espace, sortent de l’ordinaire.

«  Bon, j’ai une vie très privilégiée, d’accord…  » dit M. Shuttleworth. «  Je suis milliardaire, célibataire, ex-cosmonaute. La vie pourrait difficilement être plus belle pour moi. Être un fondu de Linux rétablit une sorte d’équilibre. »

M. Shuttleworth a commencé à fonder sa fortune juste après avoir obtenu un diplôme de commerce de l’Université du Cap en 1995. Il payait ses factures en gérant une petite entreprise de conseil en technologie, en installant des serveurs Linux pour que des compagnies puissent faire tourner leur site Web, et autres services de base. Son goût pour le commerce et ses connaissances acquises dans les technologies numériques l’ont incité à miser sur l’intérêt croissant de l’Internet. «  Je suis plus un universitaire qu’un marchand de tapis prêt à tout pour faire des coups  », dit-il. J’étais très intéressé par la façon dont Internet modifiait le commerce et j’étais résolu à aller plus loin encore. »

M. Shuttleworth décida de lancer en 1995 une entreprise appelée Thawte Consulting (NdT  : à prononcer comme «  thought  » la pensée), qui proposait des certificats numériques, un système de sécurité utilisé par les navigateurs pour vérifier l’identité des entreprises de commerce en ligne. À l’âge de 23 ans, il rendit visite à Netscape pour promouvoir un standard généralisé de ces certificats. Netscape, qui était alors le navigateur Web dominant, prit une participation, et Microsoft, avec son navigateur Internet Explorer, en fit autant.

Quand la folie du point.com (NdT  : La bulle internet) se déclencha, des entreprises se montrèrent intéressées par cette boîte implantée en Afrique du Sud qui faisait du profit. En 1999, VeriSign, qui gérait un grand nombre de services structurels pour Internet, acheta Thawte pour 575 millions de dollars. (M. Shuttleworth avait décliné une offre à 100 millions de dollars quelques mois plus tôt.) Comme il était le seul détenteur de la société Thawte, M. Shuttleworth, fils d’un chirurgien et d’une institutrice de jardin d’enfant, s’est retrouvé très riche à 26 ans à peine.

Alors que peut bien faire un millionaire fraîchement éclos  ? M. Shuttleworth a regardé vers les étoiles. En versant une somme évaluée à 20 millions de dollars aux autorités russes, il s’est offert un voyage de 10 jours dans l’espace à bord de la station spatiale internationale Soyouz TM-34, en 2002, devenant ainsi le premier «  afronaute  », comme l’a appelé la presse. «  Après la vente de la société, il ne s’agissait pas de se vautrer sur des yachts avec des bimbos  » a-t-il dit. «  Il était très clair que j’étais dans une situation exceptionnelle qui me permettait de choisir de faire des choses qui auraient été impossibles sans cette fortune.  »

Dans les années qui ont suivi, M. Shuttleworth a soutenu des startups et des organisations humanitaires. Grâce à ses investissements aux États-Unis, en Afrique et en Europe, il dit avoir amassé une fortune de plus d’un milliard de dollars. Il passe 90 % de son temps, cependant, à travailler pour Canonical, qu’il considère comme un autre projet destiné à reculer les limites du possible.

«  Je me suis bien débrouillé dans mes investissements, dit-il, mais cela n’a jamais été pleinement satisfaisant. J’ai peur d’arriver à la fin de ma vie en ayant l’impression de n’avoir rien bâti de sérieux. Et réaliser quelque chose que les gens pensaient impossible est un défi excitant  ».

Le modèle choisi par Canonical permet cependant difficilement d’en tirer économiquement profit.

Beaucoup de compagnies Open Source offrent gracieusement une version gratuite de leur logiciel avec quelques limitations, tout en vendant la version intégrale accompagnée des services additionnels qui assurent au produit sa mise à jour. Canonical offre tout, y compris son produit phare, et espère que quelques entreprises vont alors se tourner vers lui pour acheter des services comme la gestion de grands parcs de serveurs et d’ordinateurs, au lieu de gérer ça elles-mêmes avec des experts maison.

Canonical dispose d’une autre source de revenus avec des compagnies comme Dell qui vendent des ordinateurs avec Ubuntu installé, et qui contribuent au logiciel avec des projets technologiques tels que l’implantation de fonctions propres à Linux sur les portables. L’un dans l’autre, le chiffre d’affaires de Canonical doit s’approcher des 30 millions de dollars par an, selon M. Shuttleworth. Un chiffre qui n’a pas de quoi inquiéter Microsoft.

Mais M. Shuttleworth défend l’idée que 30 millions de dollars par an est un revenu qui se suffit à lui-même, juste ce dont il a besoin pour financer les mises à jour régulières d’Ubuntu. Et un système d’exploitation qui s’auto-finance, dit-il, pourrait bien changer la manière dont les gens perçoivent et utilisent le logiciel qu’il ont chaque jour sous les yeux.

«  Sommes-nous en train de répandre la paix sur le monde ou de le changer radicalement  ? Non  », dit-il. «  Mais nous pouvons faire évoluer les attentes des gens et le degré d’innovation qu’ils peuvent espérer pour chaque dollar dépensé.  »

On estime que Microsoft emploie depuis 5 ans 10000 personnes sur Vista, son nouveau système d’exploitation pour ordinateur de bureau. Le résultat de cet investissement qui se chiffre en milliards de dollars est un produit arrivé trop tard sur le marché, et que les critiques ont descendu en flammes.

Dans le même temps, Canonical publie une nouvelle version d’Ubuntu tous les six mois, en ajoutant des fonctionnalités qui tirent parti des dernières avancées fournies par les développeurs et les fabricants de composants comme Intel. Le modèle de développement de la société c’est avoir une longueur d’avance sur Microsoft, à la fois sur les prix et sur des fonctions qui lui ouvrent de nouveaux marchés.

«  Il est pour moi tout à fait clair que la démarche Open Source aboutit à de meilleurs résultats, » dit M. Shuttleworth. De tels propos venant d’un homme désireux de financer un logiciel pour les masses – et par les masses – confortent ceux qui voient dans l’Open Source plus une cause à défendre qu’un modèle économique.

Sur son temps libre, Agostino Russo par exemple, qui travaille à Londres pour un fonds d’investissement chez Moore Europe Capital Management, a conçu une application appelée Wubi qui permet d’installer Ubuntu sur des ordinateurs tournant sous Windows.

«  J’ai toujours pensé que l’Open Source était un mouvement socio-économique très important  » dit M. Russo.

Mais en fin de compte, plusieurs aspects de l’entreprise de M. Shuttleworth paraissent encore chimériques. Linux demeure mal dégrossi, et le modèle économique de Canonical le rapproche plus d’une organisation humanitaire que d’une entreprise en passe de devenir un poids lourd de l’édition logicielle. Et même si Ubuntu, produit Open Source, s’avère un succès phénoménal, le système d’exploitation sera largement utilisé pour tirer parti de services en ligne propriétaires proposés par Microsoft, Yahoo, Google et les autres.

«  Mark est tout à fait sincère et il croit véritablement à l’Open Source  » dit Matt Asay, un chroniqueur des technologies Open Source qui dirige la société de logiciels Alfresco. «  Mais je pense qu’à un moment donné il va passer par une remise en question de son credo.  » M. Asay se demande si Canonical pourra faire vivre durablement sa philosophie du «  tout est offert  » et «  tout est ouvert  ».

Canonical ne montre pourtant pas de signe avant-coureur de ralentissement ni d’inflexion de sa trajectoire. «  Nous avons déjà une idée claire du terrain sur lequel il nous faut concurrencer Windows  », dit M. Shuttleworth. «  Maintenant la question est de pouvoir créer un produit élégant et épatant.  »

Dans sa vie privée, il continue de tester tout ce qui est possible, demandant par exemple qu’une connexion par fibre optique soit installée chez lui, à la frontière des quartiers chics de Londres que sont Chelsea et Kensington. «  Je veux savoir ce que ça fait d’avoir une connexion à un gigaoctet chez soi  », dit-il. «  Ce n’est pas que j’aie besoin de regarder du porno en haute définition mais parce que je veux voir en quoi ça modifie notre comportement.  »

Il affirme que Canonical n’est pas simplement une entreprise de bienfaisance menée par un individu qui a du temps, de l’argent et la volonté de s’attaquer à Microsoft bille en tête. Son idéal est de faire d’Ubuntu le standard pour un ou deux milliards d’êtres humains qui vont bientôt s’acheter un ordinateur personnel.

Notes

[1] Crédit photo  : Stopped (Creative Commons By)

25 Responses

  1. Thibauld

    Honnêtement, je pense que Canonical (et donc Mark Shuttleworth) a tout juste! Aujourd’hui, ils sont les seuls à défendre et assumer publiquement l’idée que Linux peut être sur le desktop de monsieur tout le monde… et à mettre les ressources pour que cette vision se réalise ! Je pense que cette volonté est ce qu’il a manqué dans les dernières années pour que Linux se démocratise sur le desktop: Novell ne regarde que le marché entreprise, Red Hat a abandonné littéralement ce marché, Mandriva est en convalescence…

    Personnellement, je crois en Ubuntu sur le desktop et fait confiance à Canonical et son fondateur pour l’y amener! D’ailleurs, pour ceux que cela intéresse, j’ai sorti avec un ami un nouveau site ( http://www.allmyapps.com ) que nous pensons être le premier app store pour Linux et dont le but est clairement d’aider les utilisateurs qui n’y connaissent absolument rien à Linux de pouvoir rechercher et installer facilement les applications dont ils besoin. On vient de lancer le site, il n’y a pas encore énormément de fonctions mais on est preneur de tout retour! Linux sur le desktop, il faut y croire pour le voir 🙂

  2. myckeul

    Superbe article du New York Times.

    Honnêtement, je pense que c’est l’un des articles les plus intéressant et les plus longs que j’ai lu depuis très très longtemps sur Ubuntu & Canonical.

    Merci aux traducteurs, qui ont fait un boulot épatant !

    A très bientôt !

  3. Jean-Pierre

    Magnifique ! Article réjouissant, mais…
    Je sais que c’est beaucoup demander, mais si on pouvait se passer complètement de Windows, ce serait MERVEILLEUX. Je pense à tous ces logiciels dits propriétaires – mais propriétaires du genre "qui ne lâche rien" – qui vous rendent dépendants.
    Personnellement, j’enrage quand je dois délaisser Ubuntu pou Windows – j’ai les deux OS – parce qu’il y a encore des choses que je ne sais pas faire sous Ubuntu.
    Tout, tout, tout, on fera tout sous Ubuntu… (et je plagie Pierre perret sans vergogne)

  4. deadalnix

    Pour moi, c’est encore un article qui passe a côté du libre, sans le comprendre.

    C’est un truc fermé, pour programmeur irsutes. Le conclusion laisse la parole à quelqu’un qui met en doute la viabilité du libre.

    Bref, je ne suis pas sur que ça puisse donner envie à quelqu’un qui ne connais aps linux d’en savoir plus . . .

  5. j-c

    Même chose que deadalnix, malheureusement.
    On ne parle pas vraiment du libre, alors que c’est là la véritable (r)évolution.
    Après tout, Windows aussi coutait 0 dollars à ses débuts. Et j’ai l’impression de lire la chronique d’un simple concurrent, qui finalement applique des méthodes similaires à MS.
    On en arriverait même à se dire que Ubuntu, finalement, pourrait se passer du fait d’être libre ! Dans ce cas, je ne vois vraiment pas l’interêt de créer un nouvel OS.
    J’imagine aussi qu’un lecteur qui ne connait pas Linux réagira bizarrement aux mots "organisation humanitaire" ou "communautée bénévole", parce que ne connaissant pas le libre, on peut s’étonner de la chose ("Pourquoi des bénévoles aideraient une entreprise ? Pour renverser MS ? Mais pourquoi sont-ils si méchants ?").
    Et que finalement, cela peut même contribuer à fausser l’image du libre (gentils humanistes un tantinet hippie, geeks, anti-MS, …)
    Il y a énormement de chose à dire sur Linux, mais je pense que pour un article touchant les masses (dont bcp de gens ne connaissant rien au libre), il vaut mieux commencer par expliquer les fondements. Ici, je ne pense pas que bcp de lecteurs vont se dire: "Tiens, je vais changer d’OS pour faire plaisir à un cosmonaute."
    Mais bon, c’est p-e mieux que rien.

  6. Zef

    Comme deadalnix. L’auteur de cet article n’a pas compris grand chose au libre. Un de plus qui a surtout bloqué sur la gratuité et non sur la liberté. A la lecture de cet article on conclue surtout : l’open source c’est gratuit donc le gentil petit sud africain va se planter.

    Cette traduction permet de confirmer ce qu’on sait, "éduquer" les journalistes "généralistes" sur le libre est très important pour éviter ce genre de relais boiteux vers le grand public. Mais c’est aussi propre au journalisme, celui-ci est encore un bon journaliste, on a vu pire et on verra encore bien pire dans la manière de traiter le libre (comme n’importe quel sujet d’ailleurs). Peut-être même que la rédaction d’un memo (libre évidemment) sur le libre à l’attention des journalistes serait un document bien utile. Des volontaires pour monter le pressbook de Tux !? 🙂

  7. gadjou

    "Ubuntu […] s’est imposé comme le système d’exploitation pour Linux"
    Faute de traduction ou c’est vraiment écrit comme ça dans l’original?

  8. Regala

    @Thibauld:
    > Aujourd’hui, ils sont les seuls à défendre et assumer publiquement l’idée que Linux
    > peut être sur le desktop de monsieur tout le monde…

    Faut arrêter de fumer et sortir de son monde orange-marron: je trouve Ubuntu bien (à part pour sa manière de forcer les dates de sortie, honteux quand on se dit LA meilleure distribution GNU/Linux) mais il y a d’autres choses et heureusement, sinon Ubuntu, Linux, le libre ne serait pas là où il en est. Je te demande de retirer ce commentaire ou de le formuler autrement parce que tu insultes tous les devs dans d’autres distribs qui pensent que Linux peut devenir le "desktop de monsieur tout-le-monde".

    sinon: @toutlemondeoupersonne
    Comme dealdanix, je trouve cette article bourrés d’erreurs (de traduction, mais pas que), insultant(*) par moment ("mercenaires du libre"), et complètement à côté de la plaque. J’imagine que beaucoup de gens le trouvent bien parce qu’il parle d’Ubuntu. Cependant, j’émets un doute pour ce qui est de la compréhension du libre(**) chez ceux qui ont pu croire que c’était un "bon article" ou un "article bien écrit".
    d’ailleurs, c’est par ça que j’ai été amené à lire ledit article:
    http://www.linux-mag.com/id/7223

    (*) D’autant plus insultant que l’article présente Mark Shuttleworth comme un messie, ce qui est dangereux pour l’image extérieur, faux au vu de ses apports autre que pécuniers, rabaissant pour tous les autres projets.
    (**) Faire du libre une affaire de "personnes" est une erreur grossière: nous ne sommes pas une secte, et nous n’avons pas à vénérer un mec riche et sympa.

  9. Ginko

    J’ignore si c’est à cause de mon point de vue de libriste averti, mais ce que je retiens surtout de cet article c’est qu’une espèce de milliardaire-philanthrope-gourou espère renverser l’un des plus gros succès de l’informatique de tous les temps grâce à une armée de nerdz barbus et un modèle économique boiteux – pour ne pas dire inexistant -.

    MAIS (puisqu’il y a un mais), que c’est un succès phénoménal parce que ça coute 0 dollars! (Pensez-vous, c’est gratuit, ça doit cacher quelque chose!).

    Alors si c’était le cas, dans ma tête de je-n’-y-connais-rien-en-informatique, je me dirais que ça doit pas être de bonne qualité (c’est gratuit, ça peut pas être de bonne qualité!) et que de toute façon ce n’est pas de mon niveau, moi qui ait encore du mal avec office windows – ah non, ça c’est mon ordinateur, je voulais parler de word.

  10. Alexandre

    Il y a ici des réactions typiques de ce que Nitot appelle "la batterie de connards amers".
    http://standblog.org/blog/post/2008

    Je ne sais pas si vous réalisez la portée et la crédibilité qu’apporte un article dédié d’un tel journal. La précision à 100% est difficile pour un journaliste qui ne baigne pas dedans. Je rappelle d’ailleurs que ceux du libre ne sont pas eux-mêmes d’accord sur les définitions du libre (pour certains Ubuntu n’est pas libre), les définitions de l’Open Source, les Creative Commons, on dit Linux ou GNU/Linux, etc.

    Ici, on retient bien qu’Ubunu postule à être une alternative crédible à Windows et qu’il y a derrière un modèle économique qui se cherche. Ce n’est pas la réalité ?

    Après le phénomène de personnification et de "starisation" est difficilement évitable dans nos sociétés individualistes qui fonctionnent au marketing.

  11. Cantor

    @Alexandre
    La définition du logiciel libre est claire et acceptée par tous: ce sont les quatre libertés énoncées pas Richard Stallman en 1984.
    La définition de l’open source aussi: cf http://www.opensource.org/docs/osd .

    Pour information, non Ubuntu n’est pas à 100% libre… (drivers proprio)
    Cependant très peu de distribution le sont vraiment…

    Expliquer clairement ce qu’est le libre n’est pas difficile (seulement 4 libertés), et le journaliste peut se renseigner, c’est son métier.

    Aprés pour ce que l’article apporte au monde du libre, permet moi de rester critique. Le journaliste présente le problème en affirmant que Ubuntu est un concurrent de Windows (au même titre que Mas Os X ), basé sur un modèle économique bancal,dirigé par un gourou. Alors que le libre est légèrement plus subtil que cela et les motivations de ses développeurs ne sont pas seulement "Born to destroy $Windaub$"… Passer à coté de cela, c’est passé à coté de l’essentiel.

  12. Ginko

    Réponse d’un "connard amers", citations à l’appui.

    J’ai prélevé un certain nombre de passages de l’article qui appuient mon propos notamment de part le champs lexical employé, celui de la croyance et de la tribalité ou de part le ton employé, notamment au début de l’article (les deux premiers paragraphes donnent tout de suite le ton de l’article: "Ubuntu VS Windows"):

    "On les considère soit comme de misérables casse-pieds soit comme ceux-là même qui pourraient causer la chute de Windows. À vous de choisir."

    "Arborant beaucoup de signes de reconnaissance des mercenaires du code : jeans, queues de cheval, visages hirsutes aux yeux injectés de sang."

    "pour essayer d’ébranler le système d’exploitation Windows de Microsoft"

    "un certain Mark Shuttleworth, le charismatique milliardaire sud-africain, qui tient lieu de chef spirituel et financier de cette tribu des codeurs."

    "il concurrence Windows avant tout par son très, très bas prix : 0 dollar."

    "ils représentent une sérieuse menace pour l’hégémonie de Microsoft"

    "Les partisans de l’Open Source caressent depuis longtemps le rêve de voir en Linux un puissant rival de Windows"

    "Mais avec Ubuntu, croient les prosélytes, il se pourrait qu’il en aille autrement."

    "Résultat : Ubuntu est apparu comme une sorte de communauté rêvée pour tous ces développeurs de logiciel idéalistes qui se voient comme des acteurs d’une contre-culture."

    "Mais c’est M. Shuttleworth et son mode de vie décoiffant qui ont surtout suscité un intérêt dont bénéficie Ubuntu."

    "De tels propos venant d’un homme désireux de financer un logiciel pour les masses – et par les masses – confortent ceux qui voient dans l’Open Source plus une cause à défendre qu’un modèle économique."

    Alors que tout libriste mature sait que "les connards amers" ne sont que la partie émergée de l’iceberg, que la pseudo-guerre Linux VS Windows n’est supportée que par les jeunes révolutionnaires qui viennent de découvrir le libre et courent le crier sur tous les forums, que Stallman joue à St Ignucius par auto-dérision, que les développeurs de logiciels libres sont peut-être idéalistes mais sans doute pas les acteurs d’une contre-culture mais plutôt d’une culture complémentaire…

    Bref, il y a du bon dans cet article (moi-même utilisateur d’Ubuntu depuis 1 an environ, je ne connaissais pas Shuttleworth). Et comme certains disent dans le marketing: "Qu’on en parle en positif ou en négatif, ça a peu d’importance tant qu’on en parle". Mais on regrette toujours que les journalistes nous pondent des articles bancales que n’importe quel libriste affirmé pourrait redresser…

  13. Ginko

    Une dernière remarque – auto-critique – :

    "Alors si c’était le cas, dans ma tête de je-n’-y-connais-rien-en-informatique, je me dirais que ça doit pas être de bonne qualité (c’est gratuit, ça peut pas être de bonne qualité!) et que de toute façon ce n’est pas de mon niveau, moi qui ait encore du mal avec office windows – ah non, ça c’est mon ordinateur, je voulais parler de word."

    J’avoue que ça sortait du cadre de la critique de l’article. Cependant, c’est une situation que nous rencontrons sans doute tous: la majorité du grand public assimile son pc à windows et vice-versa. Et quand on lui parle d’alternative, le refus (presque gêné tant tous les arguments que vous avez avancés semblent pertinents) est justifié par un: "mais je ne pense pas avoir le niveau" ou un "je ne sais pas trop" qui cache souvent un "c’est gratuit, ça cache quelque chose" que les "gratuitciels" et autres "partagiciels" ont souvent imprimés dans la tête des gens. Pour l’immense majorité des gens de plus de 30 ans, qualité rime encore avec prix (et marque, souvent).

    D’autre part, merci à l’équipe de traduction!

  14. Manolo

    @cantor
    Comment ça "le journaliste peut se renseigner"?
    Est-ce de l’humour, ou croyez-vous encore qu’un journaliste "peut se renseigner"?

    Ayant lu l’article avant qu’il ne soit traduit ici (et il m’avait, moi aussi, laissé assez perplexe), je dois avouer que la traduction ne m’a pas aidé à en comprendre mieux la volonté précise, la pédagogie (ne nous trompons pas, il s’agit avant tout d’un effort de pédagogie, ou andragogie, pour les puristes!) réelle.
    Même s’il est difficile de ne pas parler du fondateur de la distro, il y a la façon de le faire…
    Le salarié (reste à déterminer par qui cette personne l’est, en définitive) qui pond l’article a su "remonter" l’histoire -d’autant plus édifiante, en ces temps de crise!- de Mark S.
    Fort bien, comment, à votre avis, a-t’il procédé? Culture personnelle (là c’est moi qui rigole!), "enquête" sur un people ayant défrayé la chronique orbitale, dossier de presse (ou assimilé, mais fournit par qui?)…
    Car ses compétences (je parle toujours du pisse-à-la-ligne) se sont, sur tout autre sujet connexe, avérées nulles.
    Ne pas avoir tout bêtement définit les principes du libre n’est pas un oubli, c’est une volonté, surtout qu’il n’était nul besoin d’un grand paragraphe pour recopier 4 principes!
    Quel est l’intérêt de la rafale de chiffres qui "comparent" M$ à Canonical ?
    Quand aux imbéciles convoqués pour donner un avis, la palme revient à Matt Asay, qui ne soumet aux lecteurs que la moitié de la question qui lui pose problème quand il "se demande si Canonical pourra faire vivre durablement sa philosophie du « tout est offert » et « tout est ouvert »"… La partie qui fait picoter son postérieur étant bien évidemment de savoir si sa propre boite "pourra vivre durablement sa philosophie du "on n’ouvre pas grand chose" & uniquement à ceux qui casquent (un transfert de techno, pour se la péter jargon)".
    Comme s’il ne savait pas que ce n’est ni la gratuité, ni l’ouverture qui feront que Linux va, c’est une certitude, s’imposer.
    Ce qui garantie la victoire de Linux c’est sa durée de vie, laquelle n’est pas bornée par des "impératifs" commerciaux.
    L’ouverture du système n’est pas un but, mais un moyen qui favorise cette durée de vie.
    Sa gratuité n’est même pas un impératif… En outre, cette notion même de gratuité est vague & trompeuse.
    Linux n’est pas gratuit, il ne se vend pas… aux particuliers, tout du moins.
    La différence n’est pas aussi mince qu’il n’y parait.
    D’ailleurs, en quoi est-il plus "normal" de faire payer des particuliers pour leur concéder un droit restreint (incluant de s’auto-former) d’usage sur des systèmeq que le manque de clairvoyance des dirigeants leur impose dans l’immense majorité des cas sur leur lieu de travail?
    Qui travaille dans une entreprise prête à payer des heures de formations à ses salariés pour qu’ils soient plus productifs sous prétexte que la boite passe de XP à Vista?
    En fait, pour être plus prêt de la réalité, il ne s’agit même pas dans ce cas là de rendre ses employés "plus productifs" mais simplement "pas moins productifs", puisque dans leur travail habituel, RIEN de ce qu’apporte Vista ne leur sert, alors que nombreuses sont les "mauvaises habitudes" (celles qui font que l’on se sent à l’aise sur son poste de travail) qui se trouvent chamboulées par la volonté infantile de M$ de prouver qu’ils ont vraiment changé des trucs, puisque on ne peut plus faire comme avant!

    J’ai lu un autre article, toujours en anglais (sorry dudes, maybe you should improve your english!) très intéressant sur le véritable ennemi de Windows 7.
    Tout comme moi, l’auteur pense que ce n’est pas Linux, ni le MacOS… C’est encore et toujours XP.
    C’est XP (ou 2000, grosso-modo kif-kif) qui sera, encore, l’OS à battre pour 7.

    Et là, M$ est mal barré:
    -Avec XP, pour la première fois, M$ a pondu un OS assez valable (comme le pinard, il a assez bien vieillit), incroyablement répandu, pas trop gourmand en ressource, et surtout d’une durée de vie exceptionnelle pour un produit de Redmont.

    -Comme il fonctionne pas mal (sans se soucier de sécurité, mais, même en entreprises j’ai rarement vu des règles de sécu bien pensées et du coup bien appliquées), sur du matos qui tourne malgré son âge…
    Bref, pourquoi changer (surtout quand on considère les tarifs de configs Vista-able à sa sortie!) pour faire finalement des tâches extrêmement proches de celles qu’on fait avec ce qu’on a sous la main?

    -Même hors période de récession, cette question se pose; la tronche du comptable en ce moment si tu lui annonces
    que le parc informatique (et les licences…) est à renouveler!
    Qu’est ce qui détermine la durée d’usage d’un poste de travail?
    La sortie d’un OS présentant des améliorations surtout cosmétiques / destinées aux joueurs, ou la durée de vie effective du couple machine/OS?

    -Win7 est trop "comme Vista", son GUI est aussi chiant au départ; aussi déroutant pour les habitués de XP (c’est quoi cette manie de changer les procédures pour nous nous faire faire la même chose?!?)
    Vu l’accueil reçu par Vista, et malgré la base installée de force qu’il aura tant bien que mal réalisé, je doute que 7 soit perçu avec un enthousiasme délirant: il n’apporte rien par rapport à XP (sauf pour les joueurs, DX) à machine équivalente.

    -Mon tout petit Vostro 1500 (C2Duo 1.4Ghz) est encore et toujours un motif de suicide pour les Vistaers qui le croise… Sans parler de l’Acer One du frangin, sous Mandriva cooker (mon Vostro est sous la One2009) avec Compiz qui roule là aussi nickel…
    Nos deux machines, aussi low-cost que faire se peut dans leur catégorie (260 Euros l’Acer en juillet 2008, j’ai touché mon Dell à 480 en mars 2008), sont le cauchemar du pauvre petit djeun intoxiqué par MSN messenger & son "ATI/GeForce qui tue la mort" pour Aero!
    D’ici à ce que 7 arrive, je n’ose imaginer ce que les dérivations & plugins de Beryl/Compiz nous proposerons!

    J’ai bossé l’an passé dans une PMI utilisant encore des machines outils tournant sous W3.11 (découpe laser, pliage…), comme une bestiole vaut 300.000Euros, vous imaginez bien que la direction n’a rien à battre de Vista!
    Mieux, même: à cause de la politique de licence de l’antivirus réseau, les dernières machines achetées ont été renvoyé pour rétrogradage de Vista vers XP ! Il s’agissait de portables "grand public" signé HP… quand je parlais de manque de lucidité des responsables 😉
    Pourquoi? Parce que la "couverture" anti-virale est vendue soit pour du 3.11 jusqu’à XP; soit du on perd le 3.11 et on va jusqu’à Vista! Entre quelques portables de merde et les machines outils, le choix a été vite fait.

    Pour en revenir à l’article traduit ci-dessus, ce n’est pas tant ce qu’il dit que ce qu’il évite de dire qui me laisse perplexe. La caisse de résonance offerte par un journal tel que le NYTimes est considérable, comment (ou pourquoi) ne pas avoir peaufiné un minimum le contenu?
    L’impression d’ensemble ramène presque la présentation d’un phénomène (le libre) à un affrontement entre un homme (bonjour la mythologie hollywoodienne à deux balles) Mark (David) contre une mégacorp M$ (Goliath); qui luttent pour être le truc que les deux prochains milliards de pauvres verront lorsqu’ils allumeront leur indispensable ordinateur!
    Indispensable surtout aux marchands des machines en question! N’oublions pas que la ruée vers l’or a fait des fortunes… pas chez les chercheurs, bien sur, chez les marchands & fabricants de pelles & tamis.

    C’est consternant. A se demander si le véritable but du papier n’est pas d’affrioler des investisseurs, chez qui le fantasme de fourguer un (des) produit (même "gratuit") à deux milliards de clients doit faire tirer la langue comme le loup de Tex devant une Pin-Up!

    Share & Enjoy,
    Manolo

    NB: j’allais oublier! L’adresse du billet auquel je fais référence (win7 vs xxx): http://blogs.zdnet.com/BTL/?p=11505

  15. Blues de ville

    Super la traduction! Je viens juste de la découvrir et j’ai ajouté le lien à mon petit article à ce sujet.

    Il y a un "proverbe" qui dit: «parlez-en en bien, parlez-en en mal, pourvu qu’on en parle». Je crois que ça s’applique bien à cet article du NYT.

    Il y a certainement des failles dans l’article, mais tout un lot de gens ont probablement pu découvrir qu’un système d’exploitation appelé Ubuntu (ou même Linux) existe et que c’est assez sérieux pour prétendre un jour prendre la place de Windows -même si ce n’est pas le but ultime du libre, plutôt le contraire.

  16. chdorb

    Ubuntu est certes une bonne distribution GNU/Linux qui met tout en œuvre pour fournir au plus grand nombre une distribution grand public. Dans cet article, le journaliste ne parle pas de GNU et à peine de Debian.
    Avec des articles comme celui, monsieur tout le monde peut avoir l’impression que Canonical a créé un système d’exploitation complet et le livre gratuitement.
    Mais que serait Ubuntu sans Debian et que serait Debian sans GNU ?

  17. Cantor

    >@cantor
    >Comment ça "le journaliste peut se renseigner"?
    >Est-ce de l’humour, ou croyez-vous encore qu’un journaliste "peut se renseigner"?

    @Manolo
    Désolé, je pensais que c’était le rôle d’un journaliste…
    Après je veux bien admettre que je sois assez naïf, et que dans la réalité cela ne se passe pas comme cela, mais c’est comme même triste…
    Cependant dans la chronique "Journal d’un novice" dans Libération (écran.fr), l’auteur s’était renseigné avant de parler… donc oui je crois que cela reste encore possible (mais peut être pas dans le cas du NYTimes apparemment).

  18. Thierry Solane

    La grande faiblesse de la communauté du libre c’est qu’elle n’a strictement aucune expérience en "marketing" (mot qu’elle considère avant tout comme un "gros mot").

    Si vous n’avez pas compris que les grands médias aiment les choses simples qui permettent de raconter une histoire, vous n’avez rien compris. Ici on a un produit (Ubuntu) et un homme derrière (Shuttleworth).

    Sans cela vous faites comment pour apparaître dans les colonnes d’un grand média ? En disant que (GNU)Linux c’est super, que le logiciel libre c’est simple avec ses 4 libertés dont 2 nécessitent le code source (sic ! c’est quoi ça !!!), qu’il y a la richesse du choix, tout plein de distributions (Fedora, Mandriva, openSUSE…) et "personne" derrière puisque c’est "tout le monde" qui s’en occupe. Bon courage alors pour rédiger un article clair et intéressant pour un public non averti !

    Quand Mozilla a lancé sa campagne "battons le Guiness record du téléchargement" à l’occasion de Firefox 3, nombreux ont été les sceptiques qui disaient que c’était une idée débilitante, mais le fait est que pour attirer les médias c’était plutôt bien vu. C’est comme ça que ça marche désolé.

  19. mistyrouge

    @chdorb
    Je pense que c’est plutôt une bonne chose que ubuntu "masque" les mots "linux", "debian", etc. Après tout l’utilisateur de base ne saura jamais utiliser une debian, alors faire un linux from scratch…
    Je pense que ubuntu doit surtout servir de façade, la partie émergente de l’iceberg visible de tous, masquant l’immensité du travail et des diverse "branches" effectuant ce travail. Je pense qu’il est plus profitable à l’ensemble de gnu-linux et de laisser quelque distro sur le devant de la scène pour monsieur tout-le-monde et de réserver les debian et autres gentoo aux passionnés que nous sommes et susceptible d’apporter notre pierre à l’édifice colossale que représente un système d’exploitation.

  20. regala

    @mistyrouge:
    non et non. Le système c’est GNU/Linux, le noyau c’est Linux, et la distribution c’est Ubuntu. Commencer dès maintenant à "réserver" le devant de la scène à une seule communauté (qui n’a ni l’esprit ni l’âge de la plus vaste communauté qu’elle représenterait) c’est s’exposer à une future méconnaissance du "produit". Ubuntu, c’est un noyau Linux, avec des logiciels GNU et d’autres logiciels distribués sous licences libres, le tout packagé par des développeurs bénévoles ou non, et supporté commercialement par Canonical. Cacher des éléments qu’elle qu’en soit la fausse raison est une insulte.

  21. Denis

    D’abord, bravo pour la traduction : dans la plus pure tradition du libre. Ensuite et seulement sur les aspects philosophiques et éthiques, cet article met en valeur des éléments essentiels de la nature humaine. C’est en donnant corps à ses rêves et à ses désirs que l’homme avance dans son évolution. Parfois négative mais dans cette situation, particulièrement positive. Pour illustrer ma pensée, je dirais que le libre, linux et ubuntu sont comparables à la déclaration des droits de l’homme, aux lois anti-esclavagisme, etc. Laissez moi conclure avec Pascal : faites semblant d’y croire et enfin vous croirez.

  22. Mez

    Le libre… Exemple d’idée sympa mais utopique. Personnellement, je m’en fiche royalement du côté libre ou proprio. Ce que je veux, c’est quelque chose de fonctionnel. Comme la myriade de Trucmuches utilisant l’informatique. J’utilise Linux, mais pas pour la philosophie barbue sous-jacente, ni d’ailleurs pour sa gratuité en particulier (je suis d’ailleurs disposé à payer pour) mais parce que c’est un système bien pensé, pratique et avantageux à de nombreux points de vue (sécurité, dépôts centralisés, système de fichiers, absence de fragmentation, libre choix/personnalisation de la "décoration", and so on and so forth).

    A partir de là, je dois avouer que le support d’une entreprise dynamique (et de son "visionnaire") servant de back-up et apportant la crédibilité et le buzz nécessaires à ce type de systèmes, je le prends comme une bénédiction. En ce sens, l’article remplit son rôle. Et si le libre n’est pas parfaitement rendu dans les articles, who gives a shit? Les quelques extrêmistes qui geindront quoi qu’il en soit dit? Hell, no way!

    Plus ça va et plus j’apprécie Ubuntu, sans être la meilleure distribution ni certainement celle qui contribue le plus au développement de Linux, c’est clairement la seule qui a compris que dans un monde capitaliste (whether you like that or not), il fallait lutter avec les armes économiques modernes et le buzz (à défaut de savoir financer des campagnes de pub à grande échelle). Je me gausse en lisant chaque jour Phoronix faire l’apologie des projets de pilotes graphiques libres, là où ces derniers sont pour certains incapables de faire fonctionner la 3D pour laquelle le commun des mortels se damnerait. Une belle philosophie once again, mais passant à côté de l’essentiel: Sieur Lambda, Miss Mu et les mioches veulent du fonctionnel, de l’out of the box (yet tweakable pour les pros), du jeu, de la bureautique, de l’image retouchable… pas du libre. Ca leur en secoue une sans toucher l’autre.

    Sans vouloir me faire l’avocat du diable, c’est en sortant de ce librisme à outrance qu’on fera avancer le schmilblick, pas en geignant (comme c’est le cas ici) chaque fois que "libre" est mal présenté dans un article mainstream, goddam it!

    Ouverture d’esprit, marketing et Linux, siouplaît!