La France sur le toit du monde Open Source !

Classé dans : Logiciel libre | 10

Temps de lecture 2 min

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Open Source World Map - Red Hat - FranceLes classements valent ce qu’ils valent mais, dans le climat de sinistrose ambiant, ne boudons pas notre plaisir de voir la France arriver tout simplement première sur la toute récente carte du monde de l’activité Open Source que nous propose Red Hat, les USA, par exemple, n’arrivant qu’en neuvième position.

Cette carte se base sur l’indice maison «  OSI  » (pour Open Source Index), élaboré à partir d’une étude du Georgia Institute of Technology (Georgia Tech).

Ce classement général est un moyenne de trois autres sous-classements  : Gouvernment, Industry et Community.
Et pour le France cela donne respectivement les places 1, 25 et 3 (voir copie d’écran ci-contre).

Une fois la surprise et la satisfaction passées, il conviendra tout de même d’aller voir plus dans le détail ce qui se cache exactement derrière cet indice OSI. Parce que, au feeling, j’aurais vu la France moins bien classée pour l’Administration (où est le plan d’action français en faveur de l’Open Source  ?) et mieux classée en Entreprise. Quant à la section Community, je ne me prononcerai pas, mais je suis assez curieux de connaître les critères permettant de la définir puis d’en distinguer les pays.

Au final, j’ai un petit doute quant à la rigueur scientifique des informations recueillies, analysée et ordonnées. Je pense qu’il faut plutôt prendre cette carte d’activité comme un indicateur ou plutôt une tendance, et à ce petit jeu-là, si la France n’est pas forcément la première de la classe, elle se trouve assurément dans le peloton de tête.

Mais on notera qu’il existe également une autre carte, celle de l’environnement Open Source. Et là c’est un tout autre son de cloche, comme nous le dit David Feugey sur Silicon.fr  :

Red Hat évalue également si un pays réunit les conditions favorables au développement du marché open source  : niveau technologique, pourcentage d’utilisateurs Internet, etc. La Suède est première, devant les États-Unis, La Norvège, le Danemark, La Finlande, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, le Royaume-Uni, Les Pays-Bas et le Canada. En Europe, les pays du nord semblent donc un terrain plus propice au développement de l’open source. Il en va de même avec les États-Unis.

A contrario, la France, pourtant première en terme d’activité dans ce domaine, n’est que quinzième dans celui des perspectives futures. Avec une moins bonne infrastructure que celle des pays nordiques et une politique moins favorable aux logiciels libres que celle des États-Unis, notre pays envoie trop peu de signes en faveur du développement de ce marché.

Alors, erreur d’appréciation de la part de Red Hat, ou réel frein politique et économique de la part de notre gouvernement et de nos entreprises  ?

Peut-être un peu des deux  !

10 Responses

  1. The Toon

    "moins bien classée pour l’administration"? C’est oublier les efforts de Bercy et de la gendarmerie. C’est oublier les initiatives Milimail (ministère des armées), Adullact (fonction publique territoriale) et AdmiSource (fonction publique d’état).

    Effectivement, la France n’a pas lancé d’obligation nationale d’utiliser de l’opensource, ou autre mesure radicale de cet acabit. Mais l’administration française a, à quelques exceptions notables (éducation nationale, …) près, très bien compris l’intérêt d’une approche non dogmatique de l’opensource. Et si en plus ça se voit à l’international, c’est très bien 🙂

  2. Earered

    > où est le plan d’action français en faveur de l’Open Source ?

    Ici -> http://www.systematic-paris-region….

    C’est même plus un plan d’action, c’est du soutien effectif à des projets de R&D.

    Histoire d’en rajouter une couche à se que dit The Toon, et d’encore titiller le taulier, le gros blocage pour la diffusion du libre dans l’ensemble de la société doit venir des enseignants :p (les fonctionnaires de l’administration centrale, et les politiques, changeant de ministère régulièrement, ils ne semblent pas être la source du problème pour les autres ministères)

  3. Laurent Delgondo

    La France première en "Open Source" mais aussi première en Hadopi / riposte graduée. Si vous n’y voyez pas une contradiction !!!

    The Toon et Earered, vous avez peut-être raison mais si on a Hadopi sans que l’administration n’y trouve à redire, c’est qu’elle adopte l’Open Source uniquement sous son angle technique et pratique (peu cher, etc.) sans se soucier une seconde du côté éthique et social de la chose. Stallman avait malheureusement raison.

  4. The Toon

    Pas de contradiction, non. Aussi stupide qu’ait pu être cette proposition de loi, elle ne risque pas de mettre en péril les efforts des administrations en matière de déploiement de logiciels libres. Et le boulot d’une administration n’est pas de faire du prosélytisme, au moins dans un état de droit comme la France. Cela me choquerait profondément si nos fonctionnaires se mettaient à encourager les gens à des comportements que je réprouve, alors je ne vais pas leur reprocher de ne pas le faire non plus sur des comportements que j’approuve.

    On parle ici d’administrations qui utilisent les LL en interne uniquement, il n’a pas été question de les proposer aux administrés. Le jour où l’éducation nationale ou les maisons de l’emploi s’y mettront, là effectivement il y aura un prosélytisme à attendre. Mais venant de Bercy ou de Saint-Germain, ce serait déplacé.

  5. Earered

    > The Toon et Earered, vous avez peut-être raison mais si on a Hadopi sans que l’administration n’y trouve à redire, c’est qu’elle adopte l’Open Source uniquement sous son angle technique et pratique (peu cher, etc.)

    Déjà, l’administration ne parle pratiquement jamais d’open source mais bien de logiciel libre.

    Par contre l’intérêt d’une personne morale n’est pas celui d’un individu.

    La liberté d’usage, c’est une évidence pour l’administration (les barbouzards sont nos amis, il faut les aimer aussi)

    La liberté d’étudier est demandé quasi-systématiquement (d’où le programme shared source de microsoft, ou la licence universitaire de java avant le passage en GPL, c’est un problème de sécurité)

    L’usage de la liberté de modification est je dirais exactement dans l’esprit (cette liberté s’use facilement pour un utilisateur, puisqu’à moins d’être développeur, il ne peut l’exercer, par contre l’administration ne l’use pas, puisqu’elle s’en sert régulièrement avec le recours à des prestataires externes ou des cellules de développement interne).

    La conscience du besoin de liberté de redistribué le logiciel, et ses modifications, n’arrive qu’au moment du renouvellement d’un marché de maintenance. Dès qu’un service s’est fait mordre une fois, il n’oublie pas l’importance de pouvoir mettre en concurrence la maintenance de ses outils pour ne pas se retrouver prisonnier d’un éditeur (ça marche aussi pour le matériel, Paris va bien rigoler avec le Velib à la fin du marché).

    Pour la loi création et internet, en dehors du mouchard (qui n’est pas obligatoire, ça déplace la charge de la preuve, façon vaccination qui n’est pas obligatoire si on ne va pas à l’école, tant qu’on a une éducation), quel est le conflit avec le logiciel libre? La loi est mauvaise en soi, pas besoin de lui attribuer des maux qu’elle n’a pas.

  6. Grunt

    @The Toon:
    Les administrations font déjà du prosélytisme en faveur du logiciel propriétaire.
    Va sur n’importe quel site Web public (Radio France, Elysée, un ministère, un service public en ligne), on te demandera d’installer l’un ou plusieurs de ces logiciels propriétaires:
    Adobe Flash, Adobe Acrobat Reader, iTunes, RealPlayer, Windows Media Player, et j’en oublie sûrement.

    Donc, plutôt que de faire de la pub pour des boîtes privées, si l’Etat se mettait à conseiller des logiciels libres (sans parler des idéaux que y’a derrière, hein, juste les conseiller), ça me paraitrait toujours meilleur que la situation actuelle.

  7. Grunt

    @Earered:
    Pour lire des vidéos sur les sites de l’Etat, oui. Et pas seulement le controversé "jaimeslesartistes.fr".
    Tiens, ce site a été créé avec nos sous:
    http://blog.lyceepourtous.fr/
    Tu vois le lien "Youtube"?
    Le site du Premier Ministre, François Fillon:
    http://www.premier-ministre.gouv.fr
    Ah ben zut, il faut Flash pour voir la vidéo.
    Là aussi, tiens:
    http://www.premier-ministre.gouv.fr
    Hop, un service public qui fait installer Flash:
    http://crous-lyon.fr

    Donc oui, des sites qui dépendent de l’Etat nécessitent Flash, le plus souvent pour accéder à des vidéos.
    De plus, ces sites CONSEILLENT des logiciels propriétaires:
    http://www.premier-ministre.gouv.fr
    RealPlayer, un spyware. Acrobat Reader, le moins bon des lecteurs de PDF. Flash, dont on connait tous les défauts. Et Quicktime, qui de surcroit n’est pas dispo sur les OS libres.

    Si les sites de l’Etat étaient accessibles sans formats ni protocoles propriétaires, ça serait déjà bien.
    S’ils conseillaient d’utiliser des logiciels libres, ça serait encore mieux. Non?

  8. Earered

    @Grunt

    Ce lien ( https://www.marches-publics.gouv.fr… ), c’était un site de l’État qui donne des liens vers des logiciels libre pour les différents besoin (sauf lecteur PDF).

    J’excluais explicitement les vidéos via flash, car vlc lit les flv et il y a des extensions pour les extraire. (N.B. j’utilise noscript, donc je vois les sites sans fioritures).

    J’insiste sur le _nécessite_ : les discours officiels ont une version texte, la composition du gouvernement est disponible en PDF (plus les extensions de firefox pour les vidéos).

    Difficile de faire un tableau interactif, ou des vidéos par le web intégré dans la page autrement qu’en flash (difficile, pas impossible, mais ça n’est pas le même prix).

    Peu de gens ont firefox 3.5 installé sur leur PC.

    Reste le CROUS de Lyon, là c’est un abus (article 47)
    http://www.legifrance.gouv.fr/affic
    Sauf que le décret n’est toujours pas publié (donc le délai de mise en conformité court toujours…) Il faut harceler Eric Woerth pour l’obtenir (mais les élus locaux sont contre).

    N.B. Real est très, très loin d’être un spyware, ce sont des gentils maintenant :
    https://player.helixcommunity.org/
    http://yro.slashdot.org/article.pl?…
    Acrobat Reader comme plus mauvais lecteur PDF ? euh, le plus lourd peut être, mais le plus mauvais ? Difficile d’utiliser cette page pour recommander un lecteur : http://pdfreaders.org/index.fr.html tous les sites liés sont en anglais (dans la discrimination des citoyens, ça me semble bien pire que de suggérer un logiciel propriétaire).

    > S’ils conseillaient d’utiliser des logiciels libres, ça serait encore mieux. Non?

    Non, ça n’est pas le rôle de l’État de faire du prosélytisme (en tout cas, pas le premier ministre ou Bercy, ça serait déplacé).

  9. Kunstmaler

    Et oui nous pouvons etre fier.
    Comme quoi, il n’y a pas que les sous.
    La gratuité fait avancé les choses aussi.