De l’hacktivisme au web 2.0 – De la révolution à sa dissolution ?

Classé dans : Communs culturels | 42

Temps de lecture 12 min

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Daniel Zanini H. - CC byLes mouvements alternatifs d’émancipation portés par le numérique, dont le logiciel libre fait partie, ont été récupérés et domestiqués par le système et sa force marketing sous la bannière et le vocable du «  web 2.0  ».

Un web 2.0 qui présente de plus l’avantage de favoriser l’institution d’une sorte de totalitarisme global décentralisé avec notre complicité et toutes les traces personnelles, permanentes et continues, que nous laissons, le plus souvent volontairement, dans les nuages d’Internet.

Avec l’avènement du web 2.0, non seulement vous voyez s’éloigner le rêve d’une autre société mais vous renforcez le contrôle et la surveillance de l’actuelle  ! Difficile de faire pire en quelque sorte…

Telle n’est pas mon opinion mais mon propre (et donc faillible) résumé d’un article parcouru récemment sur Indymedia dont le titre exact est “Become the media !”  : de l’hacktivisme au web 2.0.

Attention, c’est dense, politisé et plein de références à des auteurs qui vous seront peut-être peu familiers si vous ne baignez pas dans une certaine culture intellectuelle «  de gauche  » (cf Félix Guattari, Jello Biafra, Walter Benjamin, Jean Baudrillard, Gilles Deleuze, Michel de Certeau, Michel Maffesoli).

Nous en avons reproduit la fin ci-dessous pour vous donner (ou non) l’envie de le parcourir dans son intégralité[1].

Je ne vous cache pas qu’il m’intéresse d’avoir vos réactions dans les commentaires. En espérant que les uns et les autres sauront s’écouter et échanger en toute sérénité sur un sujet, je le reconnais bien volontiers, un peu glissant. Un petit débat courtois et non un gros troll poilu pour le dire autrement ;-)

Pour ce qui me concerne, je ne partage pas la radicalité et le pessimisme du propos et j’ai justement l’impression que les actions que nous menons participent modestement à échapper à ce piège. Mais il est vrai que lorsque le «  logiciel libre  » devient «  open source  », il prend le risque de perdre en route tout ce qui fait sa substantifique moelle.

“Become the media !”  : de l’hacktivisme au web 2.0 (extraits)

URL d’origine du document

Dr No – 26 juillet 2010 – Indymedia Nantes

(…)

Quoiqu’il en soit, ce dont il s’agit là encore finalement, avec cette «  réappropriation  », ce «  devenir-media  » de la masse et cette «  démocratisation  » des dispositifs d’informations et de communication, c’est du déploiement toujours plus important d’un macro-système technique, d’un maillage global comme dispositif de socialisation forcée par dressage à la discipline inconsciente d’un code, c’est-à-dire – à l’instar du système électoral ou de la consommation – d’imposition de règles du jeu (ici de la communication) et d’intériorisation de ces règles comme subtil mode de mobilisation et de contrôle social. Indépendamment des contenus qui n’en sont que l’alibi, le médium – le code, le modèle, la forme, le canal, le dispositif, la technique – est le message, il influe directement sur nos modes de perception sensibles, modifie nos rapports à l’espace et au temps et par conséquent nos modes d’être-au-monde. En l’occurrence, «  ce qui est médiatisé, ce n’est pas ce qui passe par la presse, la TV, la radio  : c’est ce qui est ressaisi par la forme/signe, articulé en modèles, régi par le code.  » La réappropriation du code ne jouant donc là au final que comme «  reproduction élargie du système  » sous couvert de nouvelles modalités. C’est pourquoi il ne faut jamais sous-estimer la capacité de ce système à intégrer les innovations (même et peut-être surtout si elles se veulent «  révolutionnaires  ») a fortiori si celui-ci fonctionne sur les principes d’interaction, de réversibilité, de participation et de feed-back comme c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui beaucoup plus qu’hier.

«  l’éthique hacker  », l’utopie cyberpunk et les expérimentations cyberculturelles, les trouvailles de «  l’hacktivisme  » électronique et de «  l’Internet militant  », du mouvement des logiciels libres, l’Open Source, l’Open Publishing, le P2P, le Wi-Fi, les média-tactiques alternatives, collaboratives et communautaires elles-mêmes, c’est-à-dire en somme toutes ces «  pratiques moléculaires alternatives  » que Félix Guattari appelaient de ses vœux pour renverser le pouvoir grandissant de l’ingénierie logicielle et les nouvelles modalités de la «  société de contrôle  » ont pour la plupart, dans ce qu’elles avaient d’original et novateur, été absorbées et recyclées par celle-ci et les industriels pour donner naissance à ce que l’on peut appeler les nouveaux «  agencements post-médiatiques  » du web 2.0.

C’est-à-dire toutes ces nouvelles applications de l’Internet «  participatif  » et «  collaboratif  » basé sur le principe du «  contenu généré par les utilisateurs  », ce qui précisément, on l’aura remarqué, était bien l’idée de «  l’open publishing  » (publication libre) proposé par le réseau international des sites Indymedia dans l’esprit du partage horizontal de l’information, de la participation et de la collaboration en vue de favoriser l’auto-organisation des groupes et des individus constitués en «  machines de guerre  » contre l’axiomatique mondiale exprimée par les Etats.

Un Web 2.0 dit «  participatif  » et «  collaboratif  » donc, où effectivement, convergence numérique aidant, la masse devient son propre média (MySpace, Facebook, YouTube, Twitter, Wikis et autres blogs), engendrant à leur tour de nouveaux usages qui inspirent également de nouveaux produits, services et dispositifs reconfigurant de fond en comble notre rapport au monde et nos relations sociales, tout en développant de nouveaux marchés ainsi que de nouveaux «  business models  » (management 2.0, marketing 2.0, «  gratuité  », «  co-création de valeur  », etc.) qui incarnent des changements de paradigmes économiques par où se joue la mutation du capitalisme. Car en effet, force est de constater que les principes du «  participatif  », du «  collaboratif  », de la «  coopération  » et du «  partage  » sont aujourd’hui devenus les principaux éléments d’un nouvel esprit du capitalisme de l’ère 2.0 fonctionnant par «  boucles de récupération  » et recyclage écosystémique des singularités comme moteur et dynamique de l’innovation (technologique, économique, culturelle, sociale, etc.). C’est en quelque sorte ce qui se présente plus communément aujourd’hui sous l’appellation d’ «  innovation ascendante  » qui consiste justement pour les entreprises et/ou les institutions à observer, et même à favoriser, les pratiques de réappropriation, investissement, exploration, détournement, expérimentation par les usagers/consommateurs des produits, services et technologies dans le but de réintégrer les éventuelles micro-inventions et les «  usages innovants  » dans leur propre processus de création et développement industriel, commercial, technocratique, etc.

C’est une dynamique qui s’appuie sur la compréhension des comportements que permet en l’occurrence la «  sociologie des usages  » et notamment les travaux de Michel de Certeau sur ce qui constitue en quelque sorte les «  arts de faire avec  » . Recherche qui se voulait un travail de compréhension et en premier lieu de mise en valeur des arts de vivre la société de consommation, par élaboration de «  lignes de fuites  » (Deleuze et Guattari) pourrait-on dire, c’est-à-dire plus particulièrement des ruses subtiles, des tactiques de résistance, de contournements, détournement, réappropriation, braconnage, dissimulation, en somme toute la multitude de pratiques inventives et créatives qui se disséminent dans la banalité du quotidien des usagers/consommateurs et que la rationalité occidentale, selon les mots de l’auteur, aurait eu trop tendance à occulter. Et on pourrait voir dans ce travail la saisie de l’essence même de la notion anglo-saxonne de «  hacking  », de son esprit ou de son éthique élargie à l’ensemble de la société. Quoiqu’il en soit, on le voit bien, ce dont il s’agit avec «  l’innovation ascendante  » mise en œuvre dans le nouveau paradigme économique des entreprises les plus à l’avant-garde du capitalisme c’est de capter/capturer la puissance créatrice de la socialité de base, l’énergie et le vitalisme qui émergent de ce que Michel Maffesoli appelle la «  centralité souterraine  ». Dans le même ordre d’idée se développe aujourd’hui dans les milieux du marketing et du management, par le biais des différentes plateformes multimédias de la société en réseaux, le «  crowdsourcing  » (approvisionnement par la foule) qui consiste pour une entreprise là encore à faire «  participer  » et «  collaborer  » directement la foule des internautes comme usagers/consommateurs à la recherche et au développement de nouveaux produits et services, à apporter des améliorations, etc..

Enfin, toutes choses mettant en œuvre un processus communicationnel global s’appuyant sur des dispositifs de «  feed-back  » et des mécanismes circulaires tout à fait caractéristiques des boucles causales rétroactives qui furent à la base de la modélisation des systèmes cybernétiques qui simulent les lois de la nature et dont la finalité, rappelons-le, est le Contrôle par auto-régulation comme mode de management et de gouvernance.

Des systèmes de contrôle et de gouvernance de l’ère des machines de «  troisième espèce  » qui se déploient sur toute l’étendue de la vie quotidienne par le biais de la globalisation d’un méga-réseau engagé dans un processus matriciel. Une «  matrice communicationnelle  », un maillage systémique à vocation ubiquitaire qui tend par ailleurs à rendre obsolètes les modèles panoptiques de surveillance hyper-centralisés et transcendants de type orwellien qu’incarne la fameuse figure de «  Big Brother  ». Car en effet, ce à quoi on a de plus en plus nettement affaire aujourd’hui c’est à un processus de capillarisation du Contrôle en quelque sorte et qui tend par là à devenir totalement immanent.

Comme le remarquait déjà pertinemment Jean Baudrillard au début des années 70 «  même à long terme, l’impossibilité des mégasystèmes policiers signifie simplement que les systèmes actuels intègrent en eux-mêmes, par le feed-back et l’autorégulation, ces métasystèmes de contrôle désormais inutiles. Ils savent introduire ce qui les nie comme variables supplémentaires. (..) Ils ne cessent donc pas d’être totalitaires  : ils réalisent en quelque sorte l’idéal de ce que l’on peut appeler un totalitarisme décentralisé.  » Par ailleurs, dans son texte annonçant l’avènement d’une "subjectivité post-médiatique" Félix Guattari rappelait que toutes les anciennes formations de pouvoir et leurs façon de modéliser le monde avaient été déterritorialisées. C’est ainsi, disait-il, que «  la monnaie, l’identité, le contrôle social passent sous l’égide de la carte à puce.  » Car en effet, ce qui se joue aujourd’hui avec tout ce maillage systémique planétaire, ce déploiement du méga-réseau matriciel à vocation ubiquitaire, c’est un processus de globalisation des «  sociétés de Contrôle  » , fluides, ouvertes, modulaires, multipolaires et à géométrie variable comme installation d’un nouveau régime de domination qui remplacent peu à peu les «  sociétés disciplinaires  » (Foucault) avec la crise généralisée des milieux d’enfermement en système clos (familles, écoles, armée, usines, prisons, hôpitaux, etc.) ainsi que l’avait bien vu à la même époque Gilles Deleuze, et où, entre autres choses, les individus deviennent peu à peu des entités «  dividuelles  » encodées comme multiplicité de données dans un macro-système d’information. «  Ce sont les sociétés de contrôle qui sont en train de remplacer les sociétés disciplinaires. (..) On ne se trouve plus devant le couple masse-individu. Les individus sont devenus des «  dividuels  », et les masses, des échantillons, des données, des marchés ou des «  banques  ». (..) les sociétés de contrôle opèrent par machines de troisième espèce, machines informatiques et ordinateurs (..). Ce n’est pas une évolution technologique sans être plus profondément une mutation du capitalisme.  »

Mutation post-industrielle du capitalisme de plus en plus flexible, flottant, immatériel, sémiotique et cognitif, où le «  service de vente  » devient le centre ou l’âme de «  l’entreprise  » qui a remplacé «  l’usine  » de production désormais démantelée, automatisée, externalisée et assez souvent reléguée en périphérie du tiers-monde à l’instar des grandes enseignes multinationales qui se concentrent sur les logiques de Communication et le développement médiatique, si ce n’est psycho-technique, de leur «  image de marque  ». «  On nous apprend que les entreprises ont une âme, ce qui est bien la nouvelle la plus terrifiante du monde. Le marketing est maintenant l’instrument du contrôle social, et forme la race impudente de nos maîtres  » affirmera ainsi sans détours Gilles Deleuze. De même, «  il n’y a pas besoin de science-fiction pour concevoir un mécanisme de contrôle qui donne à chaque instant la position d’un élément en milieu ouvert, animal dans une réserve, homme dans une entreprise (collier électronique). Félix Guattari imaginait une ville où chacun pouvait quitter son appartement, sa rue, son quartier, grâce à sa carte électronique (dividuelle) qui faisait lever telle ou telle barrière  ; mais aussi bien la carte pouvait être recrachée tel jour, ou entre telles heures  ; ce qui compte n’est pas la barrière, mais l’ordinateur qui repère la position de chacun, licite ou illicite, et opère une modulation universelle.  »

Vision qui prend d’autant plus d’importance aujourd’hui avec l’informatisation généralisée de la société, l’injonction à la mobilité, l’hyperconnectivité et les projets de dissémination des technologies numériques et autres puces communicantes (informatique ubiquitaire/ubimedia) dans tout l’environnement physique de nos métropoles postmodernes où peut désormais s’opérer de façon massive, par la grâce de l’ingénierie logicielle, la traçabilité, la géolocalisation, le fichage et le profilage des «  dividus  » dispersés dans les flux et les réseaux, dans et par lesquels se dispensent désormais leur être-au-monde fantomatique sous «  le règne de la Technique planétaire  »

Notes

[1] Crédit photo  : Daniel Zanini H. (Creative Commons)

42 Responses

  1. pscoffoni

    Statut de pscoffoni sur Monday, 23-Aug-10 21:44:46 CEST

    Du lourd et du passionnant sur le#Framablog : De l’hacktivisme au web 2.0 – De la révolution à sa dissolution ? http://bypsc.fr/0cm

  2. Syl

    C’est pas toujours très digeste à lire – surtout sur un écran – mais c’est en effet très intéressant.

    Au fur et à mesure que "le Libre" va avancer, il sera attaqué par en bas et par en haut. C’est inévitable pas qu’il est par essence (ses 4 libertés) en total décalage avec l’organisation actuelle des sociétés et plus particulièrement l’économie, sa compétition et sa motivation par l’argent.

    Par en bas, on va chercher à le décrédibiliser. C’est du gratuit, c’est de l’artisanal, c’est pas "sérieux", ce sont quelques gus dans un garage rien de plus, etc.

    Par en haut, ça va être ce qui est assez bien décrit ici : la récupération par le marketing high-tech en faisant tout pour arrondir les angles. On ne dira pas que "le logiciel libre permet d’envisager d’autres formes d’interactions et de liens entre les gens" mais "l’open source a doublé sa part de marché et sa croissance à deux chiffres attire les investisseurs". Ok, on peut dire les deux mais on verra bien qui prendra le pas sur l’autre.

    Il y a tension et parfois opposition, et c’est aussi pour ça que l’époque est assez passionnante.

  3. Philippe Scoffoni

    Je suis désolé mais je ne vois pas dans ce texte où il est question de l’opposition logiciels libres open source. Ils sont mis sur le même pied dans l’introduction de ce texte et je ne crois pas que ce soit non plus le sujet de l’article d’indymedia.
    De ce que je comprend de ce texte, c’est la vision du pire, le scénario négatif dans lequel pourrait s’engager notre société "post-industrielle". Cette société post-industrielle est très bien décrite par Marc Luyckx Ghisi dans son dernier livre "Surgissement d’un nouveau monde". Ce qui est décrit là est ce qu’il appelle le scénario négatif ou l’exploitation de l’homme par l’homme au travers de l’espace numérique. Ce qui en soit n’a rien de nouveau, c’est juste l’outil qui change, on passe de la chaîne de travail de l’usine au web 2.0. On reste dans une approche industrielle dont on sait qu’elle n’est pas soutenable.

    Cela montre juste le changement profond qui a lieu dans notre société. Ce sont des pratiques nouvelles qu’il nous faut adopter. Pratique dont les logiciels libres ou l’open source sont des exemples mais pas les seul. Toujours selon Marc Luyckx Ghisi : L’abandon des systèmes pyramidales, la fin du secret, l’évolution des méthodes de management, de nouvelles formes de commerce, la coopetition, la valorisation du nouvel outil de travail que devient l’humain, etc, etc… Il faudra trouver cette route vers un scénario positif car sinon nous allons continuer de nous enfoncer dans le désenchantement. Je pense que nous la trouverons et que ce qui est décrit ici disparaîtra car inutile.

  4. Ginko

    Puisqu’il y a "Troll" en tag de cet article, je me permet un petit commentaire pas tout à fait dans le sujet…

    Ce commentaire porte sur la forme puisque c’est celle-ci même qui m’empêche de toucher le fond (sans jeux de mots ^^).

    Ce texte est parfaitement imbuvable: la phrase moyenne de ce texte s’étale sur 5 ligne, comprend 3 propositions juxtaposée et 2 coordonnées. Bien souvent 5 sujets pour deux verbes (ou l’inverse). J’ai beau relire plusieurs fois chaque phrase, parvenu à la fin, il ne me reste qu’un vague sentiment de compréhension, sur fond de brouillard dur comme un bon gros bloc de granit.

    Juste un exemple: ce paragraphe "monophrasique" (forcément avec une phrase de 5 lignes, pas la peine d’en avoir plusieurs…):

    >Enfin, toutes choses mettant en œuvre un processus communicationnel global s’appuyant sur des dispositifs de « feed-back » et des mécanismes circulaires tout à fait caractéristiques des boucles causales rétroactives qui furent à la base de la modélisation des systèmes cybernétiques qui simulent les lois de la nature et dont la finalité, rappelons-le, est le Contrôle par auto-régulation comme mode de management et de gouvernance.

    Maintenant, prenons le sujet: "toutes choses", OK?
    ==> OÙ EST LE VERBE??? (Ou alors je suis juste trop fatigué ce soir, je sais pas…)

    Bref, tout ça pour (re)dire que la forme de ce texte m’interdit formellement de m’approcher de son fond, de son sens à moins de mettons… 2 parsecs. (J’exagère peut-être un petit peu).
    Mais je m’interroge: "Quel est le but de cette prose baroque? Est-ce de perdre le lecteur sous les mots? De mieux camoufler un vide sous-jacent?" (Je ne dis pas que ce texte est sans substance, mais à mes yeux, aucun moyen de vérifier…) Dans tous les cas, l’auteur ne semble pas avoir le parti pris d’être compréhensible par le commun des mortels.

    Après, les commentaires précédents semblent montrer que leurs auteurs y ont entendu quelque chose, peut-être n’est-ce que moi?!

    PS: juste une remarque peut-être plus dans le sujet: il ne me semble pas que l’open source m’interdise de faire du libre. En d’autres termes: ce n’est pas parce que ma freebox fait du WiFi ou que FaceBook fait du communautaire que l’hacktivisme est mort.
    Quand au terme "web2.0": toujours s’en méfier.

  5. Olivier Blondeau

    En fait, ce "texte" me fait l’effet d’un tiercé … dans le désordre :))) Il y a tout le monde, mais aucun concept, ni aucun auteur n’est maitrisé.
    Ps : Symptome de le maladie infantile des blogs ? Même quand on a rien à dire, on se sent toujours obligé de l’ouvrir ….

  6. Aleric Mend

    Je plussoie Ginko. Bien que le sujet m’intéresse, les auteurs de ce texte m’ont ôté dès le premier paragraphe toute envie d’en lire d’avantage. Des phrases longues et alambiquées ne sont pas synonyme de pertinence. Je vais donc appuyer mon commentaire sur ce que j’ai pu déduire de l’article à partir des commentaires ci-dessus.

    Nous vivons une ère d’assistanat, et pas seulement en informatique. Les seules personnes capables de s’en détacher sont les « hackers » qui continuent de créer et d’innover, et les « business-man » qui utilisent leurs idées pour s’en foutre plein les poches. Le « web 2.0 » était une fatalité. Et nous vivrons bientôt un « web 3.0 » symbole de cyber-dépendance et de cloisonnement matériel et logiciel.

    Tout comme les idées de Jules Verne s’avérèrent applicables quelques décennies plus tard, les œuvres contemporaines de science-fiction décrivant un univers régit arbitrairement par un « Big Brother » se vérifieront peut-être.

    Le monde se doit d’évoluer, et la communauté hacktiviste travaille en ce sens. Mais je crains que sous cet apparent progrès technologique, notre société ne fasse que régresser vers une nouvelle aristocratie.

  7. Blax

    Article tout de même intéressant (j’ai lu la version originale), un vrai travail de la part de l’auteur je pense, mais une forme peu accueillante et assez pédante, c’est le moins qu’on puisse dire.
    Au final, même en essayant de comprendre tout ça, ça rebondit un peu dans tous les sens au niveau des notions abordées, que ça soit l’industrialisation, l'(h)ac(k)tivisme, le développement des réseaux, etc… (et autant de termes sophistiqués qui mériteraient chacun un article, tant ils induisent beaucoup de choses), surtout dans la première moitié du texte, avec les tonnes de références aux auteurs qui s’entrecroisent histoire de "donner de la matière" sans pour autant être bien intégrées, du moins je l’ai ressenti comme ça.
    Une présentation un peu (beaucoup) plus pragmatique des choses aurait aidé.

    Mais au final, on peut tout de même retenir que ce réseau qu’est internet, qui semblait au départ avoir une certaine vocation activiste, s’avère en fait être tellement accessible, et donc, de fait, vaste (étant donné le nombre d’acteurs et de facteurs), que toutes les composantes de la société y trouvent un place, même le consumérisme et le marketing, mais de là à dire que ces derniers prendront le pas sur le reste (d’où l’idée d’appropriation des technologies entre autre), ça dépend, et ça serait justement le débat à avoir suite à la lecture cet article certes complet, mais pas digeste.

    Donc bha, moi je pense que le consumérisme et le capitalisme font parties intégrantes de nos vies depuis un certain temps de toute façon, et ce sous différentes formes et différents degrés, et l’idée ce n’est pas, et ça n’a jamais été (à mon sens hein, pas forcement celui de l’article) de se terrer dans un fossé au milieu d’un champ de soja en voulant "Sauver-la-planète-des-vilains-capitalistes-youpi-trop-bien-kikoolol-socialistes" (je dis ça juste pour parer à ce fond gaucho de base que pourrait suggérer l’article), mais d’être conscient de tout ça, pour savoir au bon moment si on nous prend trop pour des vaches à lait ou non, et de cette façon, l’internaute averti régule à sa façon le marché, car qui dit consumérisme, dit consommateurs, et même sur internet (surtout sur internent en fait) on ne se gène de toute façon pas pour juger de la qualité de ce que l’on a en fasse de nous (contrairement à d’autres médias où nous ne sommes que récepteurs), c’est en ça que tout ce beau monde s’auto-régule.

  8. Kortex

    Pour avoir fréquenté par l’intermédiaire d’une personne proche les milieux ultra gauche, je retrouve dans ce texte ce qui en fait l’identité la plupart du temps : un amalgame entre plusieurs choses appartenant au même domaine mais fondamentalement différentes, une peur irrationnelle du progrès et du changement, un rejet compulsif de l’existant et de son évolution et pour finir une masturbation intellectuelle visant à masquer la simplicité des idées et la haine crasse du système et du capitalisme.

    Je suis personnellement de gauche et plutôt défenseur d’un nouveau modèle économique, moins violent et moins dirigé par l’argent, mais ces mouvements, par manque d’analyse objective et parfois par incompétence versent dans un mélange de tout ce qui leur tombe sous la main qui n’est pas issu d’eux pour en faire un pamphlet anti capitaliste primaire qui a tendance à m’agacer tant il matérialise une forme de paresse intellectuelle sous couvert de formulation complexe permettant d’embobiner la masse qui ne comprend pas tout mais entend le ton contestataire du discours. Le peu qu’elle comprend joue sur la corde des inégalités (existantes) et de la répression étatique ou policière (dont on ne peux nier certaines dérives réelles), ce qui explique qu’elle y adhère en se disant que d’autres doivent mieux savoir qu’elle. On est finalement sur les même mécanismes que ceux utilisés par l’extrême droite, certaines idées nauséabondes en moins (ce qui n’est déjà pas si mal).

  9. lapinconnu

    L’auteur doit aussi être fatigué que nous, ou alors c’est communicatif aussi. En plus il doit vouloir tellement en dire qu’il finit par se noyer sous ses mots. Mais c’est parfois classique dans le milieu intellectuel de la gauche/ultra-gauche. Bizarre de la part de personnes qui veulent faire la lumière sur le bousin et n’hésiteraient pas à revenir à des choses plus simples.

    @Ginko,
    "Enfin, toute chose mettant [un branle] qui furent à la base [des bidules] et dont la finalité, rappelons-le, est le contrôle [pas beau]."
    Il y a bien un verbe, mais franchement, c’est mal construit. Ce que j’ai compris entre une vague lecture, une lecture vague puis une relecture avec des aiguilles dans les yeux, c’est que le contrôle était le but des bidules, mais que de toute façon, tout ce qui met ce type de branle en route, ça se solde par le même contrôle.
    En gros, et ça se répète dans ce texte, on passe de la recherche active d’un moyen centralisé pour contraindre les individus à la mise en place de moyens pour qu’une coercition se fassent de manière décentralisée/entre les individus (ce qui peut faire une économie de moyens physiques et plus compliqué à cibler et détruire quand ça se passe "dans la tête").

    Ce que je retiens, c’est que les hacktivistes, les libristes, et autres expérimentateurs de l’alternatif qui cherchent à se libérer eux-même se font grave empapaouter
    – quand des sociétés retournent leurs trouvailles/activités contre eux afin d’en mettre plein la vue à tous en promettant que c’est libérateur de travailler et dépenser pour elles
    – quand des états y trouvent de quoi poursuivre leur exercice du pouvoir et de leurs revenus et quelques avantages en modifiant les usages autorisés de ces trouvailles
    Pour résumer, nos actes sont dépolitisés et remis sous les contraintes économiques et les Brax bien sages dans tous les sens du terme se fait aussi légèrement empapaouter. 🙂

  10. Oliver

    Tout mouvement novateur subit une transformation lorsqu’il atteint une certaine masse critique. Et il arrive que le prix à payer pour "gagner" est de ne plus trop ressembler aux ambitions de départ.

    La révolution russe, la construction européenne, Mai 68, etc. Beaucoup d’espoirs initiaux et beaucoup de déceptions par la suite, surtout pour les plus idéalistes et les membres fondateurs du mouvement.

    Ce que j’aime bien avec le libre c’est qu’il n’y avait d’ambitions de départ. Le Stallman il voulait juste pouvoir bidouiller le pilote de sa nouvelle imprimante Xerox et c’est tout. Il voulait pas changer le monde.

    Le logiciel libre, il y a ceux qui en font sans trop se poser des questions, ceux qui le théorisent et au milieu tous ceux qui l’utilisent pour des raisons politiques (–) et/ou pragmatiques (++).

    Je crois que le logiciel libre, les licences libres, c’est surtout une manière de faire les choses ensemble que les gens apprécient lorsqu’ils comparent avec ce qu’ils font au boulot.

    Que ça aboutisse à un changement profond, c’est possible. Mais déjà si on réussissait à modifier de quelques iotas, nos modes d’échanges et d’organisation – càd l’économie – ce serait déjà ça de pris.

    Sinon pour l’article en lui-même, rejeter le fond de l’article ok mais rejeter le fond à cause de sa forme c’est un peu intellectuellement malhonnête non ?

  11. Ginko

    @lapinconnu:

    >"Enfin, toute chose mettant [un branle] qui furent à la base [des bidules] et dont la finalité, rappelons-le, est le contrôle [pas beau]."

    Oui, c’est une lecture possible. Après, j’avais coordonné "et dont la finalité" à la proposition directement précédente ("[des bidules]"). Dans ce cas, on ne trouve effectivement pas de verbe. Enfin bon, se battre là dessus n’est pas intéressant.

    @Oliver:

    >Sinon pour l’article en lui-même, rejeter le fond de l’article ok mais rejeter le fond à cause de sa forme c’est un peu intellectuellement malhonnête non ?

    J’espère que tu ne fais pas référence à mon commentaire, après toutes les précautions que j’ai prises…

    Par contre, honnêtement, quel est le but d’un phrasé autant alambiqué? Ça nuit clairement à la clarté de l’exposé. Donc trois solutions: soit c’est intentionnel et honnête (par exemple pour "faire ultra-gauche"), soit c’est intentionnel et malhonnête (pour cacher le vide sous-jacent et/ou la mauvaise maitrise des concepts exprimés) soit c’est inintentionnel et il faut que quelqu’un lui dise que ça désert sa cause.

  12. J

    le gros bloc de textes est indigeste tant qu’a peine lu les qqs premiers paragraphes, je me rend compte deja de l’ensemble bizarroide : je pense que l’auteur est un pur intello idealiste n’ayant quasi jamais reussi a mettre en oeuvre et en pratiques ses reves … il mele dans une joyeuse sarabande ce qu’il percoit de la technique, de son moyen d’un nouvel espoir, son appropriation par l’ennemi de toujours et sa decheance… (logique n’ayant pas reussi a sortir de la theorie, ses echecs s’expliquent par le devoiement)

    ce qu’il ignore c’est que la technique n’a aucun sens moral, ni positif ni negatif; elle montre ce que les hommes voient en elle et rien d’autre; la positivite ou la negativite sont des sentiments humains …

    deja le titre (traduit) donne une idee de la vision du monde de son auteur : hacktiviste parce qu’il a ete (dans ses reves), il a subi l’evolution web 2 sans pouvoir en comprendre la nature; un veritable hacktiviste ne cesse pas de l’etre , et il comprend l’essentiel des evolutions necessaires (ce que tout le monde appelle de nos jours web2) qui lui permettent de continuer a avancer : l’hacktiviste ne se desole pas du changement, il est le changement… il ne regarde pas derriere lui, ni devant, mais bien apres lui…

  13. PJ

    Oui il y a à boire et à manger dans l’article. On dirait en fait un article écrit "avant l’Internet", d’ailleurs il n’y a aucun lien et c’est bien dommage.

    Ca fait bizarre hein, un article long écrit avant le Net, avec plein de références à des auteurs qui ne tiennent pas de blogs 😛

  14. lapinconnu le retour

    @J
    "ce qu’il ignore c’est que la technique n’a aucun sens moral, ni positif ni negatif; elle montre ce que les hommes voient en elle et rien d’autre; la positivite ou la negativite sont des sentiments humains …"

    Dans la mesure où la technique est quand directement le fruit de l’activité humaine, il peut très bien y avoir de la malice ou pas dedans. Il ne suffit pas de lui parer un habit de neutralité ou d’amoralité pour la séparer et la dédouaner de son but – par exemple, s’il te manque un peu de fer, tu peux déjà manger des lentilles plutôt que d’acheter une pilule issue des techniques de l’agro-business, mais puisqu’on peut techniquement en faire et que c’est techniquement à porté, c’est que c’est plus efficace et sûr qu’une alimentation adaptée, les techniques marketing peuvent nous le faire accepter. 😉
    Enfin personnellement, quand je lis ton commentaire, c’est plutôt un essaie de psychanalyse de l’auteur. Pourtant, un moment, j’aurais bien senti le coté comparaison au luddisme dans sa version incomplète.

  15. aKa

    @Olivier Blondeau : Dommage cette fin de non recevoir. Peut-être est-ce dû avant tout au style "horripilant" ?

    Bon, je suis tout de même honoré de savoir qu’une telle personnalité historique du libre francophone fréquente le Framablog 😉

    Je précise qu’Olivier Blondeau est l’auteur avec Laurence Allard de "Devenir Media – L’activisme sur Internet entre défection et expérimentation" . Ceci expliquant peut-être cela.
    http://www.devenirmedia.net/

    Voici l’abstract du livre :

    "La politique sortira-t-elle indemne de sa confrontation à Internet ne servant qu’à « outiller » la démocratie ? Au-delà d’une approche étroite pour laquelle un outil technologique ou un média viserait à « ré-enchanter la démocratie », ce livre tente de montrer qu’Internet apparaît surtout comme un espace d’expérimentation politique articulant constamment « la rue et le cyberespace ».

    Pour toute une série d’activistes de par le monde, tous orphelins de la politique (altermondialistes, militants de la cause des sans-papiers, mouvements écologistes et anti-consuméristes, activistes de l’anti-copyright ou du logiciel libre, etc.), Internet constitue un véritable laboratoire dans lequel on cherche moins à « faire mal » et à « faire nombre » qu’à « faire sens ». Ce laboratoire d’expérimentation politique – dans lequel chacun cherche à « maîtriser sa parole de bout en bout » – permet de renouveler les causes, de reconfigurer les répertoires d’action de l’action politique, leurs intrigues narratives et leurs dramaturgies esthétiques au point que l’on peut parler d’un véritable « médiascape » dans lequel se construit un nouvel imaginaire politique à l’échelon mondial.

    Croisant les apports de la science politique et de la communication, de la sociologie pragmatique et des théories critiques de l’action collective, cette somme s’attache à récapituler les grandes étapes de l’activisme sur Internet au cours des dix dernières années (1995-2005) dans différentes régions du monde et à les situer dans leurs héritages culturels et historiques, du cinéma expérimental aux expériences des radios pirates en passant par les tactical media ou les situationnistes."

    Il est également l’auteur avec Florent Latrive du livre pionnier "Libres enfants du savoir numérique" (an 2000 déjà).

  16. WhilelM

    Aka: il suffisait de cliquer sur le lien "Olivier Blondeau" pour savoir tout ça =p

  17. Gage

    Mouais. De ce que j’ai compris, on pourrait résumer ce texte à :
    "Le web était une bonne idée pour permettre aux gens de communiquer, mais il y a des salauds de capitalistes qui font du fric avec".

    Bon, ça manque de propositions relatives, de compléments et il n’y a que trois verbes (conjugués) dans ma phrase, mais c’est l’idée.

    Du coup, j’en profite pour faire remarquer qu’Internet est uniquement un moyen de communication. Après, ce qu’on fait de la communication n’a rien à voir avec le moyen. Ça fait des années qu’on fait de la vente par correspondance, et il ne s’est trouvé personne pour se plaindre que ce bel outil qu’est le courrier serve surtout à faire des affaires. Et pourtant, la proportion de courriers commerciaux par rapport aux cartes postales et autres courriers non commerciaux est considérable.

    On pourrait, bien sûr, se plaindre de l’omniprésence de la publicité sur Internet. On pourrait aussi installer Adblock Plus.

    Oui, il y a des gens qui font du fric sur Internet. Et alors ? Internet est assez grand pour tous. Ils ne me privent pas en existant à côté de moi. J’ajouterai même que je n’ai rien contre les gens qui font du fric, si ils créent de la valeur. Le type qui ponctionne de l’argent sans créer de valeur en retour (le spéculateur, le publicitaire), lui est un parasite et ne devrait pas exister. Mais qu’Internet soit rempli de magasins qui vendent des biens ou des services qui valent leur prix ne me pose pas de problème.

  18. Kuro

    Gage, tu défends simplement une illusion : le web et d’une manière générale internet n’est pas juste la coexistence entre toi et d’autres qui veulent faire du fric sans te priver de quoi que ce soit d’autre, la réalité c’est aussi ce qui s’y passe en chine, en iran, c’est aussi dans des jolies démocraties où des entreprises qui veulent faire du fric sont prête à escamoter la neutralité dite du réseau en privilégiant certains flux, à fermer te brider ou fermer des ports pour t’empêcher certains usages (j’ai encore en tête le port tcp 25 chez l’Eau-range), à te priver de correspondances privées en cherchant à faire du DPI, à te coller des drm pour éviter d’échanger comme bon te semble à tes amis, te faire porter la responsabilité de la mauvaise sécurisation de la machinbox et limite de t’imposer l’installation d’un logiciel espion (car regarder ce qui entre/sort, ce n’est rien d’autre), et plein d’autres choses à coté passées et très probablement à venir, ici ou là-bas.

  19. Gage

    Ah bah oui, on est d’accord sur le fait que les entreprises qui veulent faire du fric sur internet représentent (parfois) un risque pour la neutralité. Cependant, 2 remarques :
    – L’auteur s’intéresse surtout aux entreprises qui font du commerce en ligne. En fait, c’est contre le commerce en général qu’il a une dent. Or, 3suisses.fr ne menace pas le réseau.
    – Bien sûr que la neutralité du réseau doit être défendue à tout prix, j’en suis le premier convaincu. Mais un rapide Ctrl+F sur l’article ne retrouve pas le mot "neutralité", à part dans les commentaires.

    Non, désolé, cet article qui se contente de dire "il y a des gens qui gagnent de l’argent et c’est mal" n’a pas plus d’intérêt que ça. Et quand bien même il s’agirait de neutralité du réseau, Benjamin Bayart est autrement plus clair que cette infâme bouillie de mots. Quand ma mère écoute Benjamin Bayart, elle comprend. Si je donne ça à lire à ma mère, elle va me demander ce que je fiche à traîner avec des anarcho-gauchistes (bien qu’elle-même vote à gauche, mais on s’en fout).

  20. Kuro

    Non Gage, ce n’est pas "gagner l’argent" qui est mal, bien ou encore neutre, c’est encore une simplification capitalisme=gagner de l’argent (d’ailleurs chez les gaucho-ultra-autonomes, le capitalisme -le mal- est plutôt dans les rapports de production), c’est simplement le contrôle qu’exerce leur activité sur nos choix et donc l’amenuisement de nos possibilités de se passer de leurs… "services". Qu’ils jouent aux monopoly dans leur coin, comme tu le disais auparavant, ne me gênerai pas plus que ça en effet si j’avais la garantis de pouvoir agir librement selon mon propre système de valeurs, mais le problème réside dans leur faculté à mettre à sac notre coin, à créer de la rareté, à bousculer les paradigme, etc. pour nous faire participer à leur "jeu" avec leurs règles.

    BB peut avoir une meilleure maîtrise du langage et la maman ne rien comprendre au fatras de l’auteur, ça n’enlève rien à nos problèmes réels si on ne passe pas un peu de temps quand même à essayer de comprendre d’un coté et expliquer de l’autre.
    Personnellement, ici, et je ne pense pas être le seul, on a peut-être plus besoin d’éclaircissements, d’explication de textes, plutôt que de critiques lapidaires (même si l’envie ne m’a pas manqué).

  21. Ginko

    Faire un explication de données mal foutues, c’est amha pas le meilleur moyen de comprendre clairement le bouzin (cf. démarche scientifique, par ex.). Vaut mieux partir d’une base saine. Back to basics comme on dit. La pensée de B. Bayard est limpide.

    Le bouquin de Olivier Blondeau et al. a pas l’air mal non plus.

  22. Kuro

    Oui mais non. 😀

    La pensée d’olivier est différente de celle de benjamin ainsi que celle de ‘dr no’ et des auteurs source de son… inspiration. L’angle de vue, qui demande peut-être a être plus factuel qu’à une utilisation abusive et exclusive de théories des sciences qui risque de noyer tout autant que notre texte, y est différent à chaque fois. Il y a probablement ceux qui sont "dedans" et ne voient pas forcément tout ce que les contours touchent, et ceux qui sont à l’extérieur qui n’ont pas besoin d’être dedans pour le voir bien plus clairement. Et ce qui est bien dommage (car dans le cochon tout est bon), c’est quand même de se priver d’un autre regard sous prétexte que son propriétaire est une quiche en rhétorique.

    Alors repartir en boucle sur les bases en ce qui me concerne parce qu’en allant un peu au-delà ça coince question compréhension, je ne trouve pas ça très alléchant. Bref, je crois que c’est peine perdue.

  23. Grunt

    @Kuro:
    "la réalité c’est aussi ce qui s’y passe en chine, en iran"
    Donc, dans des pays où il n’est pas possible de faire ce qu’on veut dans son coin sans déranger personne. Problématique différente de celle des pays démocratique, censés être respectueux de la liberté individuelle mais aussi de la liberté d’entreprendre.

    "c’est aussi dans des jolies démocraties où des entreprises qui veulent faire du fric sont prête à escamoter la neutralité dite du réseau en privilégiant certains flux, à fermer te brider ou fermer des ports pour t’empêcher certains usages (j’ai encore en tête le port tcp 25 chez l’Eau-range), à te priver de correspondances privées en cherchant à faire du DPI"
    Ce ne serait pas un problème si:

    – Le choix était toujours possible. Par exemple, Hotmail salit les courriers en y mettant de la pub, et fait payer les serveurs de mails qui ne veulent pas être classés comme spammeurs. Mais il existe des centaines de services de messagerie, et la possibilité de monter le sien propre. Donc, le fait que Hotmail ne respecte pas la liberté de ses utilisateurs n’est pas un problème, vu que les gens peuvent utiliser un autre service.
    Sauf que, dans le cas des accès à Internet, l’offre actuelle (France Telecom en monopôle sur les lignes téléphoniques, et 4 gros fournisseurs qui font la pluie et le beau temps) ne permet pas d’avoir un choix entre "Internet neutre" et "Internet pas neutre". C’est encore plus vrai pour les accès mobiles.
    Ce problème peut être résolu en combattant le fait de vendre de l’accès moisi, mais aussi en créant les conditions pour qu’un accès neutre à Internet soit accessible à tous (sans conditions tarifaires exorbitantes ou limitations géographiques).

    – Les utilisateurs sont informés. Ça implique de ne pas utiliser le terme "Internet" pour ce qui n’est pas Internet (le port 25 bloqué en sortie, ce n’est plus Internet.), par préciser clairement l’existence de mesures de priorisation sur les protocoles.

    Si Orange disait "Nous proposons un accès au réseau Internet, sauf qu’on vous impose notre SMTP et qu’on priorise selon le protocole", et qu’il soit possible d’avoir (chez Orange ou chez un autre FAI) un accès neutre, où est le problème?

    "à te coller des drm pour éviter d’échanger comme bon te semble à tes amis"
    Non non non, ils ne viennent pas nous ‘coller des DRM’, c’est le consommateur qui décide d’acheter un produit DRMisé. Le consommateur peut aussi se tourner vers des artistes qui choisissent de distribuer sans DRM, voire sous licence libre ou de libre diffusion.

    La liberté qu’évoque Gage nécessite une implication personnelle, une réflexion, en un mot: un combat.
    C’est un peu facile de râler en disant "Waaaa les marchands du temple ils sont méchants, ils me vendent du caca", mais un individu doté de discernement est aussi censé se bouger un peu, comparer les contrats, les licences, diversifier ses sources d’information, faire valoir ses droits.. On ne peut pas se vautrer dans un confort passif d’acceptation de tout ce qui arrive, tout en s’étonnant de bouffer n’importe quoi.

    "te faire porter la responsabilité de la mauvaise sécurisation de la machinbox et limite de t’imposer l’installation d’un logiciel espion"
    Ça ce n’est pas une décision des marchands, mais des représentants du peuple. Vous savez, les gens qu’on nous demande de choisir en mettant un papier dans l’urne?
    Et si aucun des candidats ne vous plaît, candidatez-vous mêmes.

  24. Ginko

    @Kuro:

    Il y a un problème récurrent lorsque l’on s’envole vers l’abstrait, le général, l’extérieur du système sans maitriser l’intérieur, la base, le particulier: c’est qu’on se trompe presque à coup sûr.

    Chacun peut voir ça dans son encadrement au boulot (les managers qui connaissent rien au terrain), les politiques qui font des lois débiles (série des lois "en I": DADVSI, HADOPI, LOPPSI, etc), etc.

    C’est dans ce sens que j’en appelle à la démarche scientifique qui ne s’éloigne jamais trop loin des faits ou des hypothèses.
    Quand je vois le nombre de généralités qui pullulent dans le texte, je trouve que l’on est bien loin des faits. Que peut-on tirer de généralités sinon des généralités?

  25. 1984

    Y’a un truc vraiment vrai c’est qu’on se construit tout seul et volontairement un monde orwellien où il sera facile de contrôler tous nos faits et gestes.

    Il y a bien sûr la carte bancaire, les caméras de surveillance, l’adresse IP qui ne sont pas trop de notre bon vouloir, et encore. Mais il y en plus aujourd’hui toutes mes vidéos et photos de vacances sur YouTube et Flick, mes amis et tout ce que je laisse sur Facebook, la grande nouvelle que je me fais en ce moment des oeufs au plat sur Twitter, le tracage continu avec le GPS de mon téléphone, etc.

    Regardez-bien cette vidéo de Lady Gaga qui a décidé tout d’un coup de se faire un petit bain de foule. Regardez-bien le réflexe auto-conditionné de tous ces robots qui plutôt que vivre le moment brandissent tous de concert leur téléphone pour photographier et filmer. Franchement moi ça me terrifie !
    http://www.youtube.com/watch?v=EGh9

  26. Kuro

    @Ginko
    Justement, les éléments sur lesquels il s’appuie dans ce texte restent très factuels, il n’y a rien d’abstrait, aucune hypothèse. L’auteur expose juste son regard, aussi mal retranscrit soit-il. Et aussi mélangé soit-il : de l’hacktivisme & Cie à l’arrivée de ce qu’un géant industriel appelle la planète intelligente.

    @Grunt
    Toujours aussi intransigeant. 😉
    Alors pour reprendre (dur le suivi) :

    "Donc, dans des pays où il n’est pas possible de faire ce qu’on veut dans son coin sans déranger personne. Problématique différente de celle des pays démocratique, censés être respectueux de la liberté individuelle mais aussi de la liberté d’entreprendre."
    => C’est un coin quand même qui s’accommode fort bien des capitaux occidentaux, non ? Et nous nous accommodons fort bien de produits made in china. Il se peut aussi qu’on puisse communiquer d’un pays à l’autre, même si leur réseau s’apparente plus à un très gros intranet, mais les règles du jeu évoluent pour chacun selon qu’on soit touriste d’ici ou de là-bas qui souhaite joindre sa famille ou qu’on s’appelle google.

    "[…]Ce problème peut être résolu en combattant le fait de vendre de l’accès moisi, mais aussi en créant les conditions pour qu’un accès neutre à Internet soit accessible à tous (sans conditions tarifaires exorbitantes ou limitations géographiques)."
    => Vaste programme, car il faut aussi que :

    "- Les utilisateurs sont informés. Ça implique de ne pas utiliser le terme "Internet" pour ce qui n’est pas Internet (le port 25 bloqué en sortie, ce n’est plus Internet.), par préciser clairement l’existence de mesures de priorisation sur les protocoles."
    => Dit comme ça, il faut que les utilisateurs soient déjà bien au fait de ce qu’est un port et la qos. Bon nombre a déjà bien du mal à savoir ce qu’est réellement internet, alors la neutralité et tous ces concepts techniques barbare… 😉
    Et il ne faudra pas non plus compter sur ceux dont le crime profite pour éclaircir rapidement la situation.

    "Si Orange disait "Nous proposons un accès au réseau Internet, sauf qu’on vous impose notre SMTP et qu’on priorise selon le protocole", et qu’il soit possible d’avoir (chez Orange ou chez un autre FAI) un accès neutre, où est le problème?"
    => Un gros problème de vente. Dire "on vous vend du limité", c’est pas joli. Surtout si à coté il y a du "on vous vend du neutre". On demandera : mais où c’est qu’il est le illimité.

    "Non non non, ils ne viennent pas nous ‘coller des DRM’, c’est le consommateur qui décide d’acheter un produit DRMisé. Le consommateur peut aussi se tourner vers des artistes qui choisissent de distribuer sans DRM, voire sous licence libre ou de libre diffusion."
    => Le consommateur doit avoir la connaissance de cette alternative et des DRM. Mais il est plus facile de le rendre coupable en l’inondant d’œuvres passée et à venir à longueur de temps pour l’inciter à l’acheter avec les lecteurs idoines.

    "La liberté qu’évoque Gage nécessite une implication personnelle, une réflexion, en un mot: un combat."
    Nous y voilà ! 😀
    Elles sont où les hordes ennemies ?

    —–
    "C’est un peu facile de râler "
    => Et ça fait un bien fou !
    "On ne peut pas se vautrer dans un confort passif d’acceptation de tout ce qui arrive, tout en s’étonnant de bouffer n’importe quoi."
    => La preuve que si.

    "Ça ce n’est pas une décision des marchands, mais des représentants du peuple."
    => Et qu’ont-ils à gagner ces représentants à savoir tout de mes flux, puisqu’ils ne sont pas sûr de rester au bout de leur mandat ? C’est une décision qui a été prise après d’intenses activités lobbyistes sur des enjeux bien précis, et je n’ai pas besoin de préciser quels lobbyistes l’ont principalement emporté jusqu’alors.

    "Vous savez, les gens qu’on nous demande de choisir en mettant un papier dans l’urne?
    Et si aucun des candidats ne vous plaît, candidatez-vous mêmes."
    => Et si je ne veux personne parce que je n’ai pas envie que des mauvais choix soient pris pour certains au nom de la majorité, je fais comment ?

  27. TU

    La plupart des réactions au texte sont affligeantes. Ce texte traite avec ses mots et ses références d’une histoire vieille comme le capitalisme, une histoire de contrôle et d’aliénation des individus. Le démolir sur la forme permet d’éviter d’avoir à réfléchir sur le fond. Les monsieur et madame Michu ne veulent entendre qu’un discours simpliste et apolitique sur Internet. Ils votent à gôche me direz-vous, la belle affaire…

  28. Ginko

    @TU:

    Et toi tu nous ressert de la généralité et du vague. Du monsieur et madame Michu. Des préjugés et de l’ironie.

    Bien joué. Tu fais autant avancer le débat que moi (voire moins). Tu traites de Michu des gens qui ont au moins intégré la pensée de B Bayard (et comparé à cette fantasmagorie que tu nommes Michu, c’est déjà énorme).
    Tout ça parce qu’il parait que si on accepte pas directement une bouillie anticapitaliste c’est qu’on est forcément des moutons aliénés (qui votent à gauche, en plus d’être idiots, ils se croient bien éduqués!).

    Extrait du texte:

    >« l’éthique hacker », l’utopie cyberpunk et les expérimentations cyberculturelles, les trouvailles de « l’hacktivisme » électronique et de « l’Internet militant », du mouvement des logiciels libres, l’Open Source, l’Open Publishing, le P2P, le Wi-Fi, les média-tactiques alternatives, collaboratives et communautaires elles-mêmes, c’est-à-dire en somme toutes ces « pratiques moléculaires alternatives » que Félix Guattari appelaient de ses vœux pour renverser le pouvoir grandissant de l’ingénierie logicielle et les nouvelles modalités de la « société de contrôle » ont pour la plupart, dans ce qu’elles avaient d’original et novateur, été absorbées et recyclées par celle-ci et les industriels pour donner naissance à ce que l’on peut appeler les nouveaux « agencements post-médiatiques » du web 2.0.

    Cette phrase mélange tout: il parle d’ "open source", de P2P, de Wi-Fi à côté de hacktivisme, éthique hacker, internet militant et logiciels libres. Il met tout ça dans le même paquet.

    C’est juste risible. Wi-Fi, une marque commerciale pour un protocole dessiné par un consortium industriel ( http://www.wi-fi.org/our_members.ph… ). L’open source, appropriation capitaliste des LL. Le P2P, une architecture réseau (et donc quelque chose d’apolitique, à la base, utilisable indifféremment par des entreprises ou des particuliers).

    Il met ça à côté de valeurs morales (éthique) et de mouvements politiques (hacktivisme, militant, LL).

    Tout ça pour citer un auteur. Un auteur qui voulait que des gens s’approprient toutes ces choses dans un certain but. Sauf que pas de chance, si des gens pouvaient le faire dans un sens, d’autres gens pouvaient le faire dans l’autre également. Et, fait vraiment dommage, les mecs de l’autre côté sont vraiment bien mieux organisés et bien plus motivés.

    Au final l’auteur nous sert du "2.0". Concept très précis, comme chacun sait. Le web2.0, saint Graal des bloggers hype et surtout énorme concept marketing pour commercial web en manque de bulle… Personne ne sait où commence le web2.0 ni où il finit. En 1994 à l’invention du wiki? Fin des 90’s avec la conceptualisation du blog? ou en 2004 avec Facebook?

    Une grosse partie de ce qui suit (d’après ce que j’ai pu en saisir), c’est que le capitalisme a su réutiliser tout ça. Wahou. Dire que des mecs aussi abjectes que des capitalistes arrivent à s’emparer de trucs cools (car collaboratifs, communautaires, toussa) pour les monétiser.

    De ce que j’en vois, c’est un discours 1) de bisounours: collaboratif, commaunautaire c’est trop cool trop génial mais les méchants capitalistes nous les ont volés, 2) de jeune révolutionnaire rebelz: ils nous l’ont volé, faut qu’on le reprenne et surtout, faut faire la révolution parce que big brother, c’est pas bien.

    Là j’ai envie de lui dire: arrête de te faire des films et reviens à la réalité. Ponds moi un logiciel libre, un blog et 3 articles sur wikipedia et tu verras que les capitaliste ne t’ont pas tout cassé ton jouet.

    Ensuite, je le répète, le texte est si mal foutu que j’ai beaucoup de mal à en saisir le sens. Donc je me trompe peut-être dans mon interprétation.

  29. Kuro

    @Ginko
    Pour l’histoire du terme wifi employé, j’imagine qu’il faut le voir plus large à défaut d’une simple trademark. Ici, je pense qu’il s’agit plutôt de réseaux de type fon qui s’inclut probablement dans des structures moins capitalistiques, donc plus communautaires, de type olsr/batman.
    Le p2p est, ne l’oublions pas, très attaqué par certains industriels (en plus de leurs utilisateurs) d’un coté et utilisé par d’autres (màj de logiciel). Ici n’est pris à la base probablement, que le l’aspect partage d’égal à égal, mais celui-ci doit être contrôlé dans ses usages par des institutions à défaut des usagers présumés coupables incapable de s’auto-réguler et de respecter la loi (voire la propriété).
    Enfin, c’est tel que je le vois.

    Et ce n’est pas la monétisation qu’il semble condamner, c’est leur volonté de nous aliéner à ces règles de jeu. En ce qui concerne la fondation wiki, il paraît même qu’il y a un partenariat avec un opérateur historique français pour un accès privilégié aux contenus pour les abonnés.

  30. Ginko

    @Kuro:

    >En ce qui concerne la fondation wiki, il paraît même qu’il y a un partenariat avec un opérateur historique français pour un accès privilégié aux contenus pour les abonnés.

    J’imagine que tu parles de la fondation Wikimedia et d’Orange.
    Je n’ai pas entendu parler de cette affaire. Mais que signifie "un accès privilégié aux contenus pour les abonnés". Ça veut dire que la bande passante des serveurs wikimedia serait priorisée pour les abonnés Orange? Ça me parait carrément étrange (sinon totalement irréel).

    >Et ce n’est pas la monétisation qu’il semble condamner, c’est leur volonté de nous aliéner à ces règles de jeu.

    Si c’est là l’idée générale du texte, c’est un peu plus intéressant. M’enfin, c’est pas franchement une idée nouvelle. "Une histoire vieille comme le capitalisme", comme dirait TU.

    Et pour convaincre quelqu’un, ne serait-il pas plus simple de parler un à un des sujets? (Net neutrality, end-to-end architecture, centralisation (minitelisation) du net, facebook,flash cookies, passport numérique, identité numérique, censure sur internet, etc), plutôt que de tout mélanger?
    Ce mélange donne la furieuse impression de l’amalgame, du glissement de sens et de diverses arnaques rhétoriques camouflées sous les tas de mots. J’ai envie de dire "Dommage".

  31. Kuro

    @Ginko
    Un lien parmi d’autres : http://www.journaldunet.com/ebusine

    Pour ce qui est de la remarque de TU, l’idée n’est tellement pas nouvelle que de l’articuler autour des NTIC et de dé-zoomer un peu de nos "geekeries", ça peut être aussi rafraîchissant. 😉
    Je partage la dernière phrase de ton commentaire.

  32. Ginko

    @Kuro, à propos de l’affaire Orange/Wikimedia:

    D’après ce que j’ai compris, c’est seulement une "proxyfication" de wikipedia par orange: les modifications sont synchronisées dans les deux sens.
    Donc c’est seulement une monétisation du contenu par la pub.

    Si ça en reste là, c’est pas méchant. Je suis allé voir et en dehors d’une CSS horrible, des headers et footers d’orange et de deux cadres de pub, ça m’a l’air correct. Il n’y a pas un accès privilégié pour les abonnées orange (à part pour le mobile peut-être, mais le mobile, c’est pas de l’internet). C’est juste un attrape-nigaud et un élargissement du portail captif d’orange. "L’internet by Orange" comme dirait la pub.

    ————-

    >Pour ce qui est de la remarque de TU, l’idée n’est tellement pas nouvelle que de l’articuler autour des NTIC et de dé-zoomer un peu de nos "geekeries", ça peut être aussi rafraîchissant. 😉

    Le problème c’est que comme dirait Larry Lessig, "Code is law". Dans le monde numérique, il ne faut jamais trop s’éloigner du code, parce que c’est le code qui définit tout (et pas mal de chose découle de la nature informationnelle du code). C’est d’ailleurs le genre d’erreur typique que font les politiques (et autre décideurs, cf. http://www.framablog.org/index.php/… ).

  33. Kuro

    @Ginko
    "C’est juste un attrape-nigaud et un élargissement du portail captif d’orange"
    => Les mots ‘élargissement’ et ‘captif’ que tu utilises toi-même sont amplement suffisant pour rentrer dans le cadre de ce texte. 🙂

    Un autre point en ce qui concerne les décideurs par rapport à larry, c’est que la religion n’est pas du tout la même, la leur est "vieille comme le capitalisme" : business first. Et ce bon vieux numérique sans le physique ne resterai qu’une vague rumeur… aller, j’ose élargir dans le pré sur un article intéressant aussi : http://www.framablog.org/index.php/

    Un autre petit lien pour la route, j’ai trouvé un bon fruit à presser à coup lien : http://fr.readwriteweb.com/2010/08/

  34. ObjectifMars

    J’ai récemment lue et relue La Zone du Dehors d’Alain Damasio, un livre de science-fiction décrivant une société où la démocratie est devenue l’auto-gestion douce par la technologie des citoyens formés par le consensus, la norme et le confort. D’après les concepts abordé ces 2 auteurs ont lus les même auteurs et en ont tirés des lectures proches : Foucault (intériorisation du contrôle et acceptation des normes de gestion), Félix Guattari (pour la gestion des citoyens par la technologie). Je vous conseille fortement de le lire.

    Maintenant, quels liens et affrontements peut-on voir ou voit l’auteur entre :
    – web 2.0, la communication 2.0 des entreprises (le capital) et l’open-source
    – hacktivisme, logiciel libre.

    Premièrement, le web 2.0 selon l’idée de l’auteur c’est twitter, facebook, myspace. Que sont ces services ? Des silos fermés pour reprendre l’expression de Clochix (http://www.clochix.net/post/2010/03…). Bien que s’appuyant sur des technologies libres (serveurs, html, css, javascript), les contenus puis les idées puis les mouvements qui peuvent se former à partir de celles-ci ainsi que les données récoltés sur l’utilisateur restent confinés et sont propriétés de ces services. L’utilisateur perds un peu de sa liberté tandis que le service cherche à s’enrichir grâce à ces donnés; un concept souvent évoqué : une sorte de néo-prolétariat dont on exploite les données plus que le travail.

    La communication 2.0 des entreprises à 2 facettes : création des contenus par les consommateurs et présence sur les sites sociaux des marques. En plus de fournir du contenu et une visibilité à un coût faible, les 2 visent selon l’auteur à rendre réelle une fiction dangereuse : les entreprises sont des personnes comme les autres, elles sont humaines et se soucient de l’avis de ces consommateurs et donc des citoyens. On retrouve une analyse bien plus détaillée dans le documentaire : The Corporation (visible légalement sur youtube, liens sur le site http://www.thecorporation.com/). Ce documentaire montre que les gens ont tendance à voir les entreprises comme des personnes. Ils cherchent ensuite à définir quel type de personnalité celles-ci auraient et concluent : il s’agit d’un psychopathe. Sans cette analyse, l’auteur (probablement par idéologie) la suppose et donc en conclue : vous vous faîtes avoir mais tous ce contenu vous le fait oublier.

    L’auteur met en opposition au concept web 2.0 l’hacktivisme où la technologie est utilisé pour rendre plus libre et non pas simplement facilité la communication, où données, contenus, idées ne sont pas simplement partagés mais mis à l’épreuve, forme de nouvelle communauté, échappe à la communauté de départ avec l’assentiment fervent de celle-ci. Je brode là à partir de ce que j’ai lu sur les hackcenter chez Readwriteweb : http://fr.readwriteweb.com/2010/08/http://fr.readwriteweb.com/2010/08/… entre autre.

    Le lien entre ces 2 concepts opposés (web 2.0 et hacktivisme) et de l’autre open-source et logiciel libre vient de l’idée que l’open-source cherche l’efficacité, l’utilisabilité quand le logiciel libre cherche à libérer l’utilisateur du contrôle, de la perte de contrôle sur ces données, son matériel… Le renoncement au concept de liberté comme axe principal de développement est une tare pour l’auteur. Et je pense que c’est ce que l’auteur voit dans l’open-source, une lecture déjà vue ici et ailleurs avec plus ou moins de virulence. C’est cette perte de l’objectif de la liberté (explicité plus en creux qu’en plein) qui constitue le lien entre les concepts. Cela reste plus du domaine de l’analogie donc, faute de point de vue technique absent faute d’expertise, ce qui n’a pas échappé à nous autre geek 😉 !

    Reste le pessimisme de l’auteur : les gens se vont avoir, alimentent le système et l’intègre comme si c’était normal. Il faut y voir la redéfinition à marche forcée de la vie privée par Google et Facebook bien sûr; et la préoccupation plutôt faible des utilisateurs sortis des cercles geekesques. Combien d’utilisateurs sont prêts à quitter Facebook, à manifester pour la protection de la vie privée, ici, en France ?

    L’acceptation, le consensus mou, les privations de liberté devenues normes fautes de combat. Ensuite face à la liberté de s’exprimer la peur des conséquences comme cause de l’auto-censure puis du renfermement de la société. J’amalgame là les peurs de l’auteur et vais un peu plus loin : l’auto-censure et le consensus mou comme conséquence du web 2.0 lu aussi dans cet article : http://owni.fr/2010/08/21/reseaux-s… .

    Comme dit précédemment, dommage que l’auteur soit aussi difficile à lire : trop de citations incorporées aux fils des phrases, peu de liens vers des exemples ou des analyses, trop de phrases en styles proses libres. Comme cette thématique me plaît bien j’ai un peu développé. La question reste à la fin : le Hacktivisme, les hackcenter peuvent-ils être des mouvements qui vont changer la société, la démocratie ou celle-ci va être proprement ranger dans des silos fermés comme Facebook ? La contestation restera-t-elle confinée dans ces silos proprets ? Faisant des vagues toutes numériques, contentant à peu de frais, avec peu de risque et peu de résultats les cyberrévoltés à l’aise dans leur canapés ?

    Donc à la question du billet, l’auteur penche désespérément pour la dissolution. J’ai bien peur que la majorité penche aussi dans ce sens mais qu’une minorité avec une certaine visibilité : les geeks, les hackers peuvent encore quelque chose.

  35. Ginko

    Pour l’article sur le cloud et l’hardware, on ne sort pas du "Code is law":

    Quand il n’y avait que du code pour MainFrame, l’utilisateur était totalement captif.
    Quand il y a eu du code pour PC et que les économies d’échelle ont permis au PC d’arriver chez M. Lambda, il a pu se libérer.
    Maintenant que le réseau est omniprésent, les économies d’échelles peuvent se faire à des échelles effroyables, ce qui a poussé le code à se remettre sur les MainFrame2.0 que sont les nuages.

    Tant qu’il n’y avait qu’internet, pas de cloud. Google, Amazon et autres gros du webs ont ensuite voulu décentraliser leur infra. Pour ce faire, ils ont produit le code pour ça. C’est ce code qui est à la base du cloud.

    Maintenant, ce qui pourrait être à craindre, c’est que toute la production de code se fasse en faveur du cloud. C’est sans doute ce qui va arriver pour un certain nombre d’applis propriétaires.
    En revanche, tant que des PC seront à disposition, le libre entretiendra des logiciels locaux. De plus, une certaine part du code produit par le libre concerne des applis web voire des applis internet décentralisées. Tout n’est pas encore dans les nuages capitalistes!

    Pour orange, bientôt tu devras payer 30€ le forfait + 2€ le modem + 2€ l’espiogiciel hadopi + 5€ la musique + 10 € la télé + 15€ les films.
    Et puis, vraiment si t’es un sale arnacho-gauchiste, 30€ supplémentaires pour sortir de l’internet by orange et tomber sur des méchants blogs pédo-porno, tueurs de chaton, pirate et j’en passe.
    Du coup, ça fera peut-être une niche pour Rodolphe. S’il a tout compris, il pourra vendre un accès neutre.

    Enfin bon, j’ai espoir que la minitellisation en cours finisse par étouffer suffisamment internet pour qu’il s’effondre tout seul comme un grand et qu’un nouvel internet renaisse de ces cendres.

  36. J

    lapinconnu… :
    "Il ne suffit pas de lui parer un habit de neutralité ou d’amoralité pour la séparer et la dédouaner de son but"

    tu viens de prouver tes sentiments, et donner ta version de la technique; et ceux qui fabriquent des gelules avec du fer dedans montrent simplement leurs sentiments sur la technique…

    les techniques qui permettent de faire exploser une bombe atomique sont aussi celles qui expedient des hommes dans la lune…

    les techniques qui font les vaccins peuvent aussi servir a repandre des virus pathogenes…

    les techniques du web qui transforment le lecteur en redacteur puis en hacktiviste, sont les memes techniques qui font facebook, google, … qui font de nous de simples consommateurs comme autant d’hacktivistes… c’est a nous de choisir !

  37. K.

    Regardez les réseaux sociaux décentralisée qui naissent,

    Regardez l’anonymat qui grandit : en Conséquence a la volonté de contrôle (HADOPI, ACTA, NEUTRALITE DU NET ).

    Vous n’êtes pas seul.

    du courage, il faut la mériter sa liberté

  38. Ginko

    Pour apporter de l’eau à mon moulin de "ce qui ce conçoit bien s’énonce clairement" (pas dit tel quel, mais c’était un peu mon leitmotiv dans les commentaires du début).

    Une citation d’un article de ceciiil ( http://ceciiil.wordpress.com/2010/0… )
    —————————–
    Simplicité

    Simplicity is the shortest path to a solution : make the simplest thing that could possibly work (Ward Cunnigham – l’inventeur du Wiki)

    Sur internet il y a des milliards de page web. Statistiquement, qu’un internaute passe du temps sur la vôtre (site professionnel, blog, myspace, application etc …) relève du miracle. Aussi l’économie de l’immatériel est-elle une économie de l’attention où le producteur est redevable à l’internaute de l’attention qu’il lui prête.

    Pour conserver l’attention de ces visiteurs, le contenu publié doit être simple et pratique : il doit apporter quelque chose à l’internaute. L’effort est donc requis au niveau du rédacteur pour être le plus clair possible. Le lecteur a mille autres sites/blogs à surfer plutôt que se casser à la tête à chercher à comprendre ce que l’auteur a voulu signifier/réaliser. En conclusion : dans le système de communication des outils sociaux, le récepteur est roi.

    Cette simplicité est considérée comme une insulte à l’intelligence d’intellectuels qui sanctifient l’obscurité comme le remarque Benjamin Pelletier, ou qui, pour citer Michel Onfray

    “ont cette approche institutionnelle, universitaire de la pratique de la philosophie : il y a eu une pratique de l’intimidation langagière. (…) Un langage pour intimider (…) Bourdieu l’a bien montré dans un livre qui s’appelle Ce Que Parler Veut Dire : le langage philosophique peut-être un langage intimidant, un langage de classe, un langage qui classe : un langage de la distinction. (…)“

    Forts de leur statut institutionnels, nos intellectuels ont été habitués à une audience soumise, intimidée par le langage et le ratio des 20% incompréhensibles (Bourdieu). L’attention portée à leurs propos est un dû.

    En conclusion : dans le système de communication auquel ils sont habitués, l’émetteur est roi. C’est au récepteur de faire l’effort de compréhension. Un présupposé inacceptable dans la culture internet.
    ————————–

    La conclusion pourrait être:
    "tu dis ça parce que tu es un consommateur-jeteur boulimique avec autant d’attention qu’une mouche".
    Mais il faut préciser que:
    1) cet article est publié sur internet
    2) cet article parle d’internet
    Pour avoir le plus d’impact sur sa cible, rien ne vaut que d’utiliser ses codes.
    Et de toute façon, plus c’est clair, mieux c’est. Et ça évite les mauvaises interprétations, l’incertitude et tout ça.

  39. symbole

    Je te suis absolument quand tu dis « Des systèmes de contrôle et de gouvernance de l’ère des machines de « troisième espèce » qui se déploient sur toute l’étendue de la vie quotidienne par le biais de la globalisation d’un méga-réseau engagé dans un processus matriciel.’.
    Vraiment bravo pour cet article tres bien écrit et très interessant.

    Ophélie