Les partisans de l’ouverture participent-ils d’un maoïsme numérique ?

Classé dans : Logiciel libre | 21

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Luca Vanzella - CC by-saOpen, open, open  ! les partisans de l’ouverture n’auraient, d’après Jason Lanier[1], que ce mot à la bouche, qu’ils s’appellent WikiLeaks, hackers, logiciels libres ou Wikipédia.

En plus, vous savez quoi  ? Cette ouverture signifie la mort de la vie privée, la qualité nivelée par les masses, l’innovation en hibernation et une économie confisquée par une minorité. Ce que Jason Lanier résume par l’expression pas forcément très heureuse de «  maoïsme numérique  ».

Il n’en fallait pas plus que pour notre ami Glyn Moody, souvent traduit ici, ne réagisse  !

La parole est à la défense des hackers et de l’Open Source

Glyn Moody – 18 janvier 2011 – The H Open Source
(Traduction Framalang  : Olivier Rosseler)

In defence of hackers and open source

À mes yeux, l’avènement de WikiLeaks est un évènement marquant car il apporte un nouvel éclairage sur de nombreux domaines, pas forcément ceux auxquels on pense, parmi ceux-ci  : l’éthique des hackers et le monde de l’Open Source.

Jaron Lanier s’y est intéressé récemment dans un article amusant, mais il reste dubitatif. Si vous ne connaissez pas ses hauts faits d’armes, voilà ce que l’autre Wiki, Wikipédia, dit de lui  :

Jaron Zepel Lanier (né le 3 mai 1960) est un informaticien américain, compositeur, artiste graphique et essayiste. Il est l’auteur d’un film expérimental, mais ne se considère pas comme un producteur. Au début des années 80, il est l’un des pionniers de ce qu’il contribuera à faire connaître sous le terme de «  Réalité Virtuelle  ». Il fonda à l’époque la société VPL Research, la première entreprise à commercialiser des produits de réalité virtuelle. Actuellement, il est entre autres, professeur honoraire à l’université de Berkeley, Californie. Il figure dans la liste des 100 personnes les plus influentes du magazine Time de 2010.

Le titre de son essai est «  Les dangers de la suprématie des nerds  : Le cas de WikiLeaks  » (NdT  : nerd, qu’on aurait pu traduire par polard ou intello), ce qui vous donne une idée de son point de vue sur les hackers et l’Open Source. Je pense qu’il se trompe dans son argumentaire contre WikiLeaks, comme je l’ai déjà évoqué, mais je me concentrerai ici sur les prises de position contre les hackers et l’ouverture qu’il distille au passage.

Point de départ de sa critique  : une rencontre de la plus haute importance qui aurait, selon ses dires, mené à la création de WikiLeaks.

Le nid qui vit éclore WikiLeaks est un forum organisé par John Gilmore, l’un des fondateurs de l’Electronic Frontier Foundation. J’aurais d’ailleurs pu moi-même devenir l’un des fondateurs de l’EFF. J’étais présent quand tout a commencé, lors d’un repas à San Francisco, dans le quartier de Mission, avec John, John Perry Barlow et Mitch Kapor. C’est un pressentiment qui m’a empêché de suivre les autres dans la création de l’EFF, le pressentiment que quelque chose clochait.

Il poursuit  :

Le chiffrement les obsédait, le Graal qui rendrait les hackers aussi puissants que les gouvernements, et ça me posait un problème. Les têtes enflaient  : Nous, hackers, pouvions changer le cours de l’Histoire. Mais si l’Histoire nous a appris quelque chose, c’est bien que la quête du pouvoir ne change pas le monde. Vous devez vous changer vous-même en même temps que vous changez le monde. La désobéissance civile est avant tout une question de discipline spirituelle.

Mais c’est là, je pense, que son argumentation est fausse  : les hackers ne sont pas en «  quête de pouvoir  ». Les actions qu’ils entreprennent leur confèrent peut-être un certain pouvoir, mais ce n’est qu’un effet secondaire. Par définition, les hackers hackent car ils aiment hacker  : c’est l’équivalent au XXIe siècle de «  l’art pour l’art  ». Je concède que Richard Stallman et ses sympathisants ajoutent une dimension hautement morale au hack  : apporter la liberté aux peuples. Mais, je le répète, ils ne sont pas en «  quête de pouvoir  »  : ils veulent le donner, pas le prendre.

Vers la fin de son article, Lanier écrit  :

J’ai toujours pensé qu’un monde ouvert favoriserait l’honnête et le juste et dé-crédibiliserait le magouilleur et l’arnaqueur. Appliquée avec modération, cette idée est attrayante, mais si le concept de vie privée venait à disparaître, les gens deviendraient d’abord sans intérêt, puis incompétents et ils finiraient eux-mêmes par disparaître. Derrière cette idée d’ouverture radicale se cache une allégeance de l’Homme aux machines.

Là encore il nous sert une hypothèse sans fondement  : «  si le concept de vie privée venait à disparaître  ». Il ne me semble pas que beaucoup de hackers aient appelé à la « disparition du concept de vie privée  » (aucun nom ne me vient à l’esprit d’ailleurs). Il y a confusion entre «  ouverture  » et «  absence de vie privée  » alors que ce sont deux choses bien distinctes (bien que l’ouverture ait certainement des implications sur la vie privée, mais de là à définir le premier par l’absence du second, il y a un grand pas).

Cette tendance à créer des épouvantails et à passer allégrement dans le hors-sujet est récurrente chez Lanier. Sa précédente diatribe sur tout ce qui est ouvert, «  Maoïsme numérique  » en est un bon exemple. Voilà le passage consacré à l’Open Source  :

Il faut que je m’accorde une parenthèse sur Linux et les projets similaires. Qu’ils soient «  libres  » ou «  Open Source  », ces logiciels ne sont pas, à bien des égards, comme Wikipédia, à vouloir agréger tous les contenus. Les programmeurs de Linux ne sont pas anonymes, au contraire, la reconnaissance personnelle fait partie de leurs motivations, c’est ce qui fait avancer de tels projets. Mais des points communs existent, comme l’absence d’opinion représentative ou de sens du design (au sens esthétique du terme), ce sont des défauts que partagent les logiciels Open Source et Wikipédia.

Ces mouvements excellent dans la création de tout ce qui est infrastructure cachée, comme les serveurs Web. Mais ils sont incapables de créer des interfaces utilisateurs léchées ou d’améliorer l’expérience utilisateur. Si le code de l’interface utilisateur de Wikipédia était aussi ouvert que ses articles, vous pouvez être sûr que ça deviendrait rapidement un bourbier inextricable. L’intelligence collective parvient avec brio à résoudre des problèmes qui peuvent être évalués sur des critères objectifs, mais elle n’est pas adaptée ici lorsque les goûts et les couleurs comptent.

Il a raison, c’est simplement une question de critères. Pour le code source, de nombreux critères objectifs existent, vitesse, poids, portabilité, etc. Mais pour ce qui est d’imaginer une interface, tout est très subjectif, difficile donc de s’assurer que les choses évoluent dans le bon sens à chaque transformation. Mais ce n’est pas l’«  ouverture  » ou le «  collectif  » qui posent problème ici  : les projets extrêmement centralisés rencontrent les mêmes difficultés pour mesurer les «  progrès  » dans les domaines très subjectifs, alors que pour eux aussi, les questions plus objectives sont plus simples à résoudre.

Il semblerait que Lanier s’en prend une nouvelle fois à l’«  ouverture  » dans son dernier livre You Are Not a Gadget (NdT  : Vous n’êtes pas un gadget). Je dis «  il semblerait  », car je ne l’ai pas lu  : il y a bien d’autres livres que j’aimerais commencer avant, surtout si je me fie à ce résumé (et d’après ses autres écrits, je peux)  :

Dans son ouvrage paru en 2010 (You Are Not A Gadget), Lanier critique l’«  esprit de ruche  » et compare l’Open Source et l’expropriation de la production intellectuelle orchestrée par les contenus ouverts à une forme de maoïsme numérique. Il trouve qu’ils ont ralenti le développement de l’informatique et l’innovation musicale. Il s’en prend à quelques icônes sacrées telles que Wikipédia et Linux dans son manifeste, Wikipédia pour la toute-puissance des auteurs et éditeurs anonymes qui font régner leur loi, pour la faiblesse de son contenu non-scientifique et pour l’accueil brutal réservé aux personnes qui ont effectivement une expertise dans leur domaine. Il affirme également que certains aspects de l’«  Open Source  » et de l’«  Open Content  » possèdent leurs limitations et qu’au fond ils ne créent rien de vraiment neuf ou innovant. Il poursuit en disant que ces approches ont retiré aux classes moyennes des opportunités de financer la création et ont concentré la richesse dans les mains de ceux qu’il nomme les «  dieux dans les nuages  »  : ceux qui, plutôt que d’innover deviennent des intermédiaires, des concentrateurs de contenus, présents au bon endroit au bon moment, dans les «  nuages  ».

Le fait qu’il ressorte ce bon vieux troll montre que ses arguments sont usés jusqu’à la corde, a-t-il seulement entendu parler de ce truc qu’on appelle Internet, dont la création repose entièrement sur des protocoles et du code ouvert  ?

De même, l’idée que le financement de la création de contenu par la classe moyenne est moins probable nie le fait que les gens créent plus de contenu que jamais, gratuitement, pour l’amour de la création, vous voyez on retrouve «  l’art pour l’art  ». Je vous accorde que ce ne sont pas que des chefs-d’œuvre, mais bon, cela a toujours été le cas, non  ? La grande majorité des créations ont toujours été médiocres. Par contre, maintenant on s’en rend mieux compte car nous jouissons d’un accès sans précédent à la création. C’est cette richesse, cette variété dans l’abondance que Lanier semble ne pas apprécier lorsqu’il écrit  :

L’idéologie qui pousse une bonne partie du monde connecté, pas seulement WikiLeaks, mais aussi des sites très visités comme Facebook par exemple, est que l’information en suffisamment grande quantité devient automatiquement une Vérité. Cela implique pour les extrémistes qu’Internet est en train de devenir une nouvelle forme de vie, singulière, mondiale, supérieure, post-humaine. Pour les sympathisants plus modérés, si l’information est vérité et que la vérité vous rend libre, alors enrichir l’Internet de plus d’informations rend automatiquement les gens plus libres et le monde meilleur.

Pour les hackers, ce n’est pas tant la quantité qui compte, mais plutôt la qualité, c’est ce qui fait la force des logiciels libres. L’ouverture a simplement pour but d’encourager les gens à s’appuyer sur l’existant pour améliorer les choses, pas juste pour amasser des lignes de code. De plus, la culture hacker valorise fortement les échanges interpersonnels. Le don et la collaboration sont des éléments clés de la méthodologie Open Source. Ça fonctionne car l’un des piliers de la culture hacker est l’attribution  : ne pas indiquer que l’on s’appuie sur le travail d’autres personnes est une bévue monumentale. C’est une bonne protection contre les personnes mal intentionnées qui voudraient siphonner la bonne volonté de la communauté.

Au fond, Lanier devrait plutôt louer les hackers et l’Open Source, puisqu’ils partagent son désire d’allégeance aux Hommes plutôt qu’aux machines. Quel dommage qu’une personne de sa qualité ne s’en rende pas compte.

Notes

[1] Crédit photo  : Luca Vanzella (Creative Commons By-Sa)

21 Responses

  1. marteau&faucille

    Il est intéressant que ce gros Kapitalo : le  » Jaron Lanier  » , ressort ( pour le faire connaître ? )
    ce terme de  » maoisme  » …

    cela devient enfin intéressant …

  2. treoks

    Là ou je suis d’accord avec lui c’est quand il parle de l’incapacité limite maladive des partisans de l’opensource à concevoir de jolies choses. On aura beau dire mais KDE, Gnome, XFCE, OpenBox… regarder ça donne méchamment envie de gerber. Et il suffit de voir les horreurs qui pullulent sur gnome-look, des thèmes crados avec des couleurs de vomi mélangés à des polices d’écritures toute aussi dégueulasses et surtout inadaptées, pour se convaincre que ce type a pas tord sur tout. Un exemple concret, parmis tant d’autres malheureusement (mais je l’ai choisi parce que c’est quand même un beau morceau de dégeuli ) http://gnome-look.org/content/show….
    Voila, ça c’est la définition du beau pour un linuxien. Alors que n’importe quelle autre personne aura raison de trouver ça gravement horrible. Tout n’est pas que question de gout, quand c’est de la merde, c’est de la merde, c’est un fait. Et les environnements de bureau de Linux sont généralement de la merde en terme de design (quand on voit que les thèmes à chier de ubuntu font un carton… on se dit que c’est pas pour demain, le changement positif)

  3. korbe

    En voyant les photos de Jason Lanier et Glyn Moody, ça me rapelle qu’il ne faut pas se fier aux aparences. ^_^

    @treoks: Bheu, c’est quoi ce vieux troll? Tu prends un exemple extrème et tu en fais une généralité. -_-
    Gnome, KDE, XFCE etc… Ne sont pas plus moche que Windows ou Mac OS X. T’as même des thèmes bien mieux recherché comme par exemple celui du projet Elementary.

    Mais toutes ces interfaces sont basées sur les même principes et les mêmes paradigmes. Si tu veux vraiment quelques chose de très recherché ergonomiquement, regarde du coté de Gnome-Shell.

  4. Samuel

    Fichtre … J’avoue que là, çà vole un peu trop haut pour moi 🙂

  5. TV

    Bonjour,

    Je ne comprends pas le titre. Est-il vraiment écrit en français ?

  6. treoks

    @korbe, oui j’ai prévenu j’ai pris l’extrême dans la laideur, mais ce que je veux dire, c’est que ces horreurs choquent tout le monde, sauf les linuxiens (je généralise, je sais bien qu’il y a des linuxien qui n’ont pas des gouts de chiotte, mais ils sont très rare).
    Très franchement, oser dire que KDE XFCE et Gnome ne sont pas plus moche que Windows ou MacOS, c’est un comme dire que Gimp n’est pas à la ramasse face à Photoshop, ça ne trompe personne.
    Quant à Elementary, qui en lui-même n’est pas crado, ca reste du Gnome, et franchement c’est loin d’être génial.
    Et Gnome-Shell, tout ce que ça a de bien, ce sont des fonctionnalités. Pas l’apparence. Gnome-shell est tout aussi dégueu que le reste, et en plus c’est pas utile à tout le monde, loin de là. Là, c’est comme la gestion des onglets sous Firefox 4, c’est rigolo, mais personne s’en sert :/

  7. Alex

    Contrairement à d’autres, je ne trouve pas que le mouvement du logiciel libre ait quelque difficulté que ce soit à réaliser de jolies interfaces. Gnome avec Compiz et Docky et 2-3 ajustements est exactement similaire à MacOS X ou Windows 7 (pas que ceux si soit des gages de qualité mais au minimum des comparables).

    Le problème réside selon moi pour cet auteur dans le fait qu’il n’existe pas d’autorité suprême pouvant imposer un agencement particulier de ces différents modules pouvant s’agencer en GUI complet. Le brun d’Ubuntu a longtemps déplu mais ce n’est pas une raison pour ne pas le changer…

    Bref, same old, des arguments du 20e…

  8. korbe

    @treoks Tu affirmes que tes avis personels sont des faits indégnables et tu n’argumente pas.

    En gros tu troll.

  9. xau

    @treoks: Et depuis quand connais tu les goûts de tout les utilisateurs de linux? Nan franchement, tu as raison, le métal brossé, c’est super joli alors que les îcones de Faeza, beuh c’est moche: http://tiheum.deviantart.com/art/Fa

    Ensuite, quand on parle de la beauté/laideur, on ne peux jamais donner une vérité. Tu peux très bien trouver un truc beau alors que quelqu’un le trouve horrible, et inversement. Qui a raison, toi ou lui? Que tu ne trouves pas un thème beau ne te donne pas le droit de dénigrer celui qui l’apprécie.

    Parce que sinon, il n’y a plus qu’à en finir. bah oui, les jeunes n’ont aucun goût, il suffit d’aller voir leurs skyblogs…

  10. Kalenx

    @treoks

    Premièrement, donner comme exemple de la qualité graphique sous Linux un thème parmi des centaines d’autres, c’est limite… Je peux aussi bien sortir le thème « Deathmetal Barbie » pour Windows XP et dire que Microsoft n’a aucun goût de design…
    Moi, je trouve ça esthétique, des screenshots de ce genre.
    http://kde.org/workspaces/plasmades

    Deuxièmement, l’article touche la mauvaise cible. Accuser les hackers du kernel et de Apache d’être « incapables de créer des interfaces utilisateurs léchées », ça revient à accuser mon ancien professeur de mathématiques de ne pas avoir réussi à m’apprendre à jouer du violoncelle.
    Améliorer l’expérience utilisateur, ils le font tous les jours, même si personne hors du domaine de l’informatique ne s’en rend compte.

    Le problème, c’est que, contrairement à ce que les apparences pourraient faire croire, les artistes, créateurs et graphistes ont moins tendance que les programmeurs à libérer leur travail.
    Pour un programmeur, il est relativement évident que le partage du code à plus ou moins grande échelle n’apporte que des bénéfices, et que « son » travail n’est qu’une partie d’un plus grand système.
    Pour un graphiste, un artiste, son travail est _son_ oeuvre. Qu’elle soit vue, qu’elle soit connue, c’est ce qui est recherchée, mais pas qu’elle soit partagée, pas qu’elle puisse être utilisée avec d’autres.

    (Évidemment, il existe des artistes libérant leurs oeuvres, à commencer par Lanier, et des boîtes informatiques voulant fermer les leurs, à commencer par une boîte bien connue…)

    Là où je rejoins en partie l’article, c’est paradoxalement lorsqu’il dit : « L’intelligence collective parvient avec brio à résoudre des problèmes qui peuvent être évalués sur des critères objectifs, mais elle n’est pas adaptée ici lorsque les goûts et les couleurs comptent. »

    Mais je changerais la fin de la phrase pour « mais n’est pas adaptée pour la prise de décision ».
    L’expérience le montre, la plupart des projets libres phares sont des projets dirigés par un « dictateur bienveillant ». Le kernel Linux, Python, PHP, WordPress, Slackware, OpenSSH et les autres projets de OpenBSD, etc. D’autres s’en tirent en élisant un « dictateur au mandat déterminé », comme Debian. Les autres sont aux mains de compagnies.
    Règle générale, un projet libre sans développeur principal suffisamment finit mal lorsque le nombre de développeurs dépasse une certaine masse critique. C’est une utopie de croire qu’un ensemble de développeurs peut collectivement décider des orientations d’un projet.

    Travailler collectivement ne signifie pas travailler d’une manière anarchique. Que le logiciel soit libre ou non, il faut un chef; il ne faudrait pas que cette nécessité soit oubliée sous le prétexte du partage et de l’égalité…

  11. Netsurfeur

    « maoïsme digital » ?
    Je ne comprends pas bien le rapport avec les doigts (http://fr.wikipedia.org/wiki/Digita…).
    A moins qu’il ne soit question de « maoïsme numérique » qui serait la traduction correcte de « digital maoism »

    Netsurfeur

  12. Hell Pé

    TV, le titre m’a l’air d’être en français : http://www.cnrtl.fr/definition/part

    Autrement, je suis déçu par l’article de Glen Moody, en particulier sur ce fameux passage lié à l’esthétique ; j’ai l’impression qu’en cherchant à défendre un peu trop ardemment sa chapelle, il en vient à citer des petits morceaux de Lanier (un extrait de 2006 sur les thèmes Linux moches, la quatrième de couverture de son bouquin, était-ce bien nécessaire ?) et à enfoncer des portes ouvertes comme s’il matait n’importe quel troll. Je n’ai lu ces deux essais qu’en diagonale, mais ils me paraissent nettement plus profonds que ce qui est ici soulevé. En tout cas, « je pense que les hackers sont gentils » est une critique assez superficielle.

    Sinon, pour tous les frustrés de l’eye-candy sous Linux, quelques pro-tips :
    – Sur Gnome-look, il y a un onglet « highest rated » qui vous permet de consulter les thèmes les plus appréciés des visiteurs. À noter que le « dégueulis » sélectionné par treoks ne figure pas dans les 50 premières pages. Le qualifier de « définition du beau pour un linuxien » est sans doute un peu exagéré.
    – Et pourquoi pas visiter le temple du maoïsme esthétique, j’ai nommé DeviantArt ? Pour vous épargner les fanarts Sonic, voici un lien des productions « Skins & Themes » pour « Linux & Unix », classées par popularité : http://browse.deviantart.com/custom
    – Vous voulez voir des linuxiens débattre du beau et de fonds d’écran dans une ambiance courtoise et érudite ? Allez voir n’importe quelle communauté Ubuntu. Cette distro a tout a fait compris pourquoi les gens voudraient ne plus utiliser Windows.

  13. Biotaupe

    Éliminons tout de suite le discours nauséabond et sans intérêt d’un individu souffrant d’halitose, pour revenir au titre – Maoïsme numérique –
    Il semble que Janson Lanier ferait bien de relire – le petit livre rouge de Mao – .
    Il s’apercevrait que les idéaux des personnes qui soutiennent les logiciels libres sont loin des préceptes dogmatiques de maoïstes en quête de pouvoir.
    Le pire est dans cette autre phrase « Derrière cette idée d’ouverture radicale se cache une allégeance de l’Homme aux machines » La proposition est totalement inverse dans notre monde contemporain, à savoir que c’est l’industrie (surtout la financière) qui impose son pouvoir féodal sur l’Homme.
    Comme Goldman Sachs chez Facebook deux grands libristes défendant les classes moyennes chères à Janson Lanier, sans dout son interface capillaire doit-elle l’isoler de la réalité réelle.

  14. Ginko

    A propos de treoks: Do Not Feed The Troll!
    (En plus, il est même pas du style subtil mais plutôt « grosse patte poilue dans le boue », rien qu’une phrase comme « Tout n’est pas que question de gout, quand c’est de la merde, c’est de la merde, c’est un fait. » me répugne.)

    A propos de l’article, peut-être que J. Lanier a des théories intéressantes (je ne le sais pas, je ne l’ai pas lu) mais les extraits critiqués par G. Moody me semblent bien mauvais. (Peut-être justement pour cette raison qu’ils ont été sélectionnés par Moody).
    Du coup Lanier m’apparait comme une sorte de bobo qui surf sur la vague de la protestation pour la protestation.
    J’ai l’impression qu’il a une tendance à l’extrapolation (ou généralisation) inconsidérée.
    Il semble mettre dans le même sac hackers, nerds et open source ; wikipedia, wikileaks et Linux (et même Facebook Oo) ; ouverture du code, du fonctionnement des certaines organisation et de la vie privée.
    Il semble aussi avoir une affection pour les sentences grandiloquentes et vides de sens (« Mais si l’Histoire nous a appris quelque chose, c’est bien que la quête du pouvoir ne change pas le monde. », par exemple).

    PS: Biotaupe, c’est dur de s’empêcher de faire des « ad-hominem », hein :p

  15. R3vLibre

    @treoks: juste une question => Qu’est-ce qui te motive dans les logiciels libres ?

  16. ashledombos

    @Hell Pé : pour ne pas retourner dans le troll et les batailles de chapelle, même si nous avons tous notre(nos) distro(s) préférées, il est bien d’être un peu plus agnostique afin de montrer un peu le bon exemple

    >>- Sur Gnome-look, il y a un onglet « highest rated »
    Sur Gnome Look ainsi que sur tout l’ensemble des sites opendesktop.org : kde-look, e17-stuff.org, kde-apps.org, box-look.org, linuxmint-art.org, meego-central.org, gimp-stuff.org etc.
    >>- Et pourquoi pas visiter le temple du maoïsme esthétique, j’ai nommé DeviantArt ?
    Bien vu 😉
    >>- Vous voulez voir des linuxiens débattre du beau et de fonds d’écran dans une ambiance courtoise et érudite ? Allez voir n’importe quelle communauté Ubuntu.
    Pourquoi uniquement ubuntu ?
    > Cette distro a tout a fait compris pourquoi les gens voudraient ne plus utiliser Windows.
    Euh… Intelligence artificielle incluse dans la distro ?

  17. Kalenx

    @PoluX

    On pourrait commencer une longue argumentation sur le cas général de la question, mais plus spécifiquement en informatique, je répondrais non.

    Bien évidemment, lorsqu’on parle d’une « équipe » de développement de 3 personnes, on peut très bien se débrouiller sans chef désigné. Mais dès que l’on dépasse un certain nombre, il faut quelqu’un capable d’imposer une ligne directrice, des choix stratégiques, des décisions de design.

    Parfois, il est vrai que ça donne de mauvais résultats, parce que de mauvaises décisions sont prises, ou parce que « l’autorité » prend de haut les autres développeurs (voir par exemple KOffice et particulièrement KWord).
    Mais reste que je ne connais pas de projet qui s’en sorte simplement parce que ses développeurs s’entendent bien et sont gentils… il faut que quelqu’un ait le dernier mot.

    La différence entre le libre et le propriétaire, c’est que dans le cas du libre, quelqu’un en vif désaccord avec le mainteneur principal ou la ligne de pensée de l’entreprise peut décider, lorsqu’il juge qu’il n’y a plus d’autre solution, de forker le projet et de devenir lui-même le « dictateur bienveillant » (voir par exemple GCC -> EGCS).

  18. Hell Pé

    ashledombos : sur le coup, je faisais un peu d’ironie au détriment de la rigueur, je l’admets. Cela dit, les sites d’opendesktop.org n’ont-ils pas leurs bases en commun, en tout cas ceux avec le nom en « machin-look » ?

    La remarque sur Ubuntu, c’était pour faire remarquer que les communautés axées sur cette distro (genre Webupd8 et OMG!) avaient un penchant particulier pour causer GUI et eye-candy, en tout cas plus prononcé que sur Linuxfr par exemple. Et dans l’absolu, cela découle de la volonté affichée d’Ubuntu (d’essayer) de produire des visuels plus attrayants que ce qu’on avait l’habitude de voir sur Linux jusqu’alors ; c’est clairement une marque de fabrique de la maison. Mais on digresse…

  19. qwerty

    Justement, il y a quelques temps, j’avais une discussion similaire avec un ami. Mais le Monde de L’Open Source ne veut t’il pas juste un partage des sources, donc ce n’est que bénéfique, puisque il est question de partage sans discrimination et de transparence ?
    a bon entendeur.