10 propositions pour débuter dans le Libre (sans avoir rien à coder)

Classé dans : Logiciel libre | 11

Temps de lecture 5 min

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Il fut un temps ou débuter dans «  le Libre  » se résumait avant tout à coder ou plus modestement installer une distribution GNU/Linux. Aujourd’hui les choses ont bien changé et il existe de multiples autres façons d’y entrer. Framasoft est d’ailleurs là pour en témoigner ;)

Une invitation à venir nous rejoindre en somme…

Remarque  : Il s’agit d’une traduction et donc les liens renvoient vers des ressources anglophones. Si vous avez des liens plus locaux à proposer, surtout ne pas hésiter.

Open Here - The Open Source Way - CC by-sa

10 façons de commencer dans l‘open source

10 ways to get started with open source

Jason Hibbets – 29 janvier 2013 – OpenSource.com
(Traduction  : goofy, Tibo_R, XeO2, Steph, Alpha, Sylvie, jtanguy, aKa, Liaz, Norore + anonymes)

Par expérience, je sais qu’un grand nombre de personnes veulent découvrir et participer à l‘open source, mais ne savent pas par où commencer  ; et l’idée que l’on est obligé d’écrire du code pour contribuer à un projet open source constitue une véritable barrière. J’ai donc esquissé 10 façons de commencer avec l‘open source et ce sans jamais écrire une seule ligne de code.

Je suis ouvert à toutes idées et ajouts  ; il y a sans doute beaucoup plus que 10 façons de contribuer.

10 façons de commencer à utiliser l‘open source

1. Utiliser de l‘open source dans votre travail quotidien. Téléchargez et installez un navigateur web, un client de messagerie, ou une suite bureautique libres — peu importe le système que vous utilisez. C’est l’une des façons les plus simples de commencer à utiliser des logiciels libres. Je conseillerai Firefox pour la navigation internet et Thunderbird pour les emails. Utilisez LibreOffice pour votre traitement de texte, vos tableurs et vos diaporamas, vous aurez un équivalent de Microsoft Office gratuit  ! J’appelle ces logiciels des applications porte d’entrée, parce qu’une fois que vous commencez à les utiliser, vous allez découvrir d’autres outils open source (et vous n’aurez pas envie de revenir en arrière  !)

2. Rejoindre un projet open source. Je sais que rejoindre un projet open source peut faire peur, mais les contributeurs de tous niveaux sont les bienvenus. Les communautés open source utilisent des chefs de projets, des graphistes, des communicants, des commerciaux et beaucoup d’autres compétences dans leurs travaux. Si vous souhaitez présenter l’open source aux étudiants, voilà une très bonne façon de commencer. On ne sait jamais, s’impliquer et participer activement à un projet open source peut améliorer un CV et mener à un emploi.

3. Lire un livre à propos de l‘open source. Voici un choix de quelques titres auxquels vous pouvez jeter un coup d’oeil  : Open Advice (NdT  : que nous sommes en train de traduire), Coding Freedom, The Power of Open, ou l’un de nos livres numériques. (NdT  : En français il y a évidemment tous les titres de la collection Framabook)

4. Apprendre à créer et nourrir des communautés de contributeurs. Parcourez le livre en ligne The Open Source Way, et partagez vos nouvelles connaissances en créant une communauté ou en en rejoignant une existante.

5. Commencer à utiliser les licences Creative Commons. Avant de créer votre nouvelle œuvre d’art, photographie, écrit ou musique, utilisez un copyleft au lieu d’un copyright. En utilisant des licences Creative Commons, vous pouvez partager votre travail avec le monde entier. Vous devrez d’abord choisir celle qui vous correspond, vous pourrez ensuite trouver intéressant de découvrir comment les Creative Commons sont utilisées dans des environnements aussi variés que les gouvernements, les entreprises ou le journalisme. (NdT  : Voir aussi L’éducation utilise une licence Creative Commons défectueuse, par R. Stallman sur le Framablog)

6. Commencer l’exploration. Regardez le projet OpenROV et explorez l’océan ou un lac local. Si vous ne voulez pas être mouillé, enfilez une combinaison spatiale et regardez ce que ça fait d’explorer Mars.

7. Bricoler par soi-même et créer quelque chose. Les petites cartes Linux, comme la Raspberry Pi, font des choses incroyables. Découvrez les autres cartes électroniques de création comme les «  Makey Makey  » (cf cette vidéo) ou une variété de produits électroniques de «  SparkFUN  ». Si vous êtes dans l’impression 3D, assurez-vous de savoir comment vous pourriez utiliser Inkscape.

8. Devenir créatif. Remplacez Photoshop par GNU Image Manipulation Program (GIMP), InDesign par Scribus, ou utilisez d’autres outils comme MyPaint, Inskape, Audacity et Blender. Si cela vous intéresse, regardez notre présentation en 7 minutes des outils créatifs open source. Puis découvrez l’étendue des outils de design en 2012. Assurez-vous d’avoir pris connaissance de nos autres outils tels que Dream Studio, TuxPaint et KDEnlive pour vos besoins créatifs.

9. Apprendre la programmation. Remarquez que je n’ai pas dit «  Apprendre à coder  ». Différents outils sont pré-installés sur certains Raspberry Pi et sont utilisés pour apprendre aux enfants à programmer. J’aurais aimé avoir ce genre de choses quand j’ai appris la programmation au lycée.

10. Suivre un cours en ligne. Le mouvement OpenCourseWare, mené par MITOCW, est en train de changer notre mode d’apprentissage. Commencez par regarder ce Webcast sur le MIT OpenCourseWare. Il y a tellement d’événements open source dans le champ éducatif : «  Moodle  » et «  School management software for teachers and students  » sont deux de ces nombreuses ressources fantastiques. (NdT  : Exemple en France la présentation du MOOC ITyPA)

Le fait est qu’il y a énormément de manières de commencer dans l‘open source. Vous souvenez-vous de la façon dont vous avez débuté  ? Partagez l’histoire de votre première expérience avec l‘open source ou comment vous l’avez présentée à quelqu’un d’autre.

11 Responses

  1. Gage

    J’en ajouterais une, qui serait intermédiaire entre la 7 et la 8 : trifouillez les options, personnalisez vos logiciels. Ça peut déjà commencer à se faire avec du logiciel proprio, mais seul le libre offre autant de possibilités de personnalisation.

    Prenons, par exemple, le navigateur. IE, c’est simple, on a uniquement les options minimales. Sur Chrome, on a déjà un peu plus de marge de manœuvre. Sur Firefox, on peut ajuster l’interface comme on veut, et on a une quantité innombrable d’extensions, ce qui nous permet d’obtenir une combinaison d’extensions assez unique, avec des fonctionnalités qui nous sont extrêmement spécifiques. Et encore, on ne parle que d’un logiciel destiné à effectuer une seule tâche.

    C’est encore plus marqué avec le bureau. Un bureau Apple, c’est simple, il y en a un. On ne peut changer que le fond d’écran (et bien des gens gardent celui par défaut). Des bureaux Windows, il y en a déjà un petit peu plus. On peut changer le style des fenêtres. Mais ce n’est rien en comparaison des bureaux Gnome ou KDE. Et si on inclut les DE autres, comme E17 ou windowmaker, on peut même arriver à changer totalement le fonctionnement de base d’un bureau.

    Tout ça pour dire que le libre permet de reprendre le contrôle de sa machine même si on n’est pas codeur. Il permet de s’approprier sa machine, des détails les plus superficiels aux entrailles du code. Quand je suis devant mon ordi, c’est vraiment mon ordi. Il n’est même pas « comme des centaines d’autres, mais celui-ci c’est le mien » (un carambar à qui retrouve d’où est piquée cette citation :P). Non, il n’y en a pas 2 comme ça, il n’y a vraiment que celui-ci. Et le proprio ne permet pas un tel niveau d’appropriation, vu qu’il fonctionne, par essence, sur l’uniformisation.

  2. Amarok

    @Gage : J’ajouterais aussi que le système de fichier de Windows est à des années-lumières de la clarté des bons vieux Unix. Principalement parce qu’à chaque fois qu’on essaye de comprendre comment le système fonctionne, on nous rabâche « Pas touche, si vous regardez ce qu’il y a dans ces dossiers votre ordinateur plantera. C’est trop compliqué pour vous, faites-nous confiance. ».
    C’est d’ailleurs tellement récurrent dans le domaine proprio, même si c’est surtout marqué sur les systèmes d’exploitation… Etant donné que certains utilisateurs pourraient faire une maladresse s’ils ne savent pas ce qu’ils font et que le système n’est pas suffisamment sécurisé, on verrouille tout à tout le monde.

    S’intéresser à des degrés divers de comment fonctionne un outil est pourtant la chose la plus naturelle du monde. Entre un système qui m’est offert tel quel et généralisé pour que tout le monde l’utilise de la même façon, à la manière dont les développeurs l’ont souhaité, et un système qui me laisse comprendre comment il fonctionne tout en conservant les gardes-fous nécessaires pour ne pas faire exploser ma machine, difficille de choisir la première option.

    Tant qu’à la citation, je dirais que ça ressemble pas mal à du Stallman…

  3. OPiMedia

    @Gage : Pour la citation je dirais « Full Metal Jacket » ! Si j’ai bon je me conterai de la blague du carambar 🙂

  4. Gage

    C’est effectivement librement inspiré de Full Metal Jacket ;). Par contre, la blague du copyright est sous carambar :(.

    @Amarok : Je suis d’accord avec tout ce qui est exposé, mais il ne faut pas oublier qu’on s’adresse à des personnes qui n’ont a priori aucune connaissance de l’informatique au-delà de « j’appuie sur le gros bouton pour allumer l’ordinateur ». Donc, à partir de là, leur parler de modifier les fichiers de conf et de regarder d’emblée dans les entrailles… Ça viendra, mais pas en premier ;).

  5. tizef

    @Antoine : Oui, sauf qu’effectivement, il s’agit de deux philosophies bien différentes !

    L’auteur n’emploie pas, à aucun moment, l’expression « free software » et pour tenter d’être raccord avec la ligne éditoriale du Framablog, la traduction du §1 a visiblement nécessité quelques petits arrangements et grandes contorsions (« free » étant traduit par « libre », puis par « gratuit » ; « open source » par « libre », puis par… « open source » — ensuite les traducteurs ont préféré ne plus traduire).

    Les fameuses Libertés de l’utilisateur semblent hors sujet. Il s’agit ici de ratisser large et de ne surtout pas effrayer le milieu corporate : bénévolat (au profit d’une boîte privée si possible), auto-formation (toujours très tendance) et bidouillabilité (mais à la maison hein, pour se rebooster l’adhésion au projet de l’entreprise sans faire chier).

    Localement (ce que l’on peut déjargonner par « en France »), en 2012, nous avons tous adoooooré l’open data, en 2013 nous allons adooooorer l’open cloud.

  6. shokin

    Ajoutons encore :

    – utiliser les formats ouverts,
    – se graver un cd/dvd (ou une clé USB) iso d’un système d’exploitation libre (Ututo, Trisquel, etc.), et ainsi ne plus dépendre de Windows ou Apple,
    – apprendre à utiliser le terminal.

  7. tizef

    @Léna : Oui… On pourrait même imaginer que contribuer à « L’encyclopédie libre » intervienne avant « modestement installer une distribution GNU/Linux » ! Mais je n’ai pas la naïveté de croire qu’il s’agit d’un « simple » oubli. La question est : le projet Wikipédia est-il soluble dans l’idéal corporate de l’open source ?

  8. Amaury

    Excellent article, riche en ressources. Je vous remercie pour cette lecture plus qu’intéressante.