Ce qui caractérise les utilisateurs de logiciels libres

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Temps de lecture 15 min

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Shaymus022 - CC by-saAlors voilà. Nous y sommes. Le logiciel libre est clairement en train de gagner la bataille du desktop. Quelque soit son système d’exploitation, on trouve désormais des logiciels libres de grande qualité répondant à tous les usages de base (web, bureautique, graphisme, multimédia…). Dans le même temps des distributions GNU/Linux toujours plus conviviales arrivent à maturité et les revendeurs ne s’y trompent pas puisqu’ils commencent à en proposer au grand public dans leurs offres d’ordinateurs neufs.

Cependant n’oublions pas la phrase en exergue de ce blog  : «  …mais ce serait peut-être l’une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code  ».[1]

En effet, utiliser des logiciels libres c’est non seulement faire des économies, c’est non seulement se retrouver avec plein d’applications qui nous comblent au quotidien mais c’est aussi et surtout adopter certains comportements (et rompre avec d’autres), participer à un mouvement et, osons le mot, faire partie d’une culture.

Une culture qui favorise l’écoute, l’indépendance et l’autonomie. Une culture de coopération et non de compétition. Une culture aux antipodes de certaines logiques et structures politico-économiques qui nous demandent avant tout d’être des consommateurs passifs. Il serait non seulement dommage mais fort dommageable que la nouvelle génération d’utilisateurs fraîchement débarqués du monde Windows, et dont Framasoft se réclame, perde cela de vue…

La traduction que nous vous proposons aujourd’hui brosse le portrait d’un utilisateur de logiciels libres[2] en soulignant neuf caractéristiques qui le distinguent justement de l’utilisateur de logiciels propriétaires.

Parce qu’il en va de la responsabilité de tous que cette précieuse culture ne se dilue pas avec sa démocratisation…

9 traits caractéristiques des utilisateurs de logiciels libres

9 Characteristics of Free Software Users

Bruce Byfield – 9 janvier 2008 – Datamation
(Traduction Framalang  : GaeliX et Olivier)

Un système d’exploitation n’est pas qu’un code source, il véhicule aussi une culture. Cet état de fait m’est soudainement revenu à l’esprit au cours des vacances quand plusieurs membres de ma famille et des voisins m’ont assailli de questions sur le dépannage de leurs ordinateurs sous Windows. Bien qu’aucun d’entre nous n’ait eu une véritable formation en informatique, je ne sais presque rien sur Windows, j’ai été en mesure de résoudre les problèmes qui déconcertaient les autres – non pas parce que j’ai la science infuse, mais parce que la culture du Libre dans laquelle je baigne tous les jours m’a rendu plus apte à faire face à ce genre de situation.

Les origines de ces cultures sont plus ou moins évidentes. Windows et d’autres logiciels propriétaires sont les produits du marché commercial du logiciel. Dans cette culture, l’information circule essentiellement dans une seule direction  : elle émane du fabricant. L’obsession des éditeurs pour la propriété intellectuelle et la main-mise des revendeurs encourage cette culture à réduire les utilisateurs au rôle de consommateurs aveugles.

En revanche, la culture du Libre a deux origines. La première, c’est la culture Unix, qu’Eric Raymond décrit dans «  L’art de programmer sous UNIX  », et qui met l’accent sur l’excellence. La seconde est l’ensemble des quatre libertés qui définissent un logiciel libre.

Il est vrai que les utilisateurs finaux sont peu susceptibles de s’intéresser eux-mêmes aux libertés d’étudier ou d’améliorer un programme. Mais l’existence de ces libertés pour les développeurs conditionnent les attentes de tout le monde. En outre, les libertés d’exécuter les programmes et de les redistribuer permet à chacun de s’affranchir d’un des aspects les plus pénibles de la culture propriétaire. En tout cas, ces origines créent des utilisateurs plus actifs et plus exigeants que ceux des logiciels propriétaires.

Ce n’est pas une surprise, ces différences d’origines amènent à des attentes différentes. Il y a certes des exceptions et l’amélioration des compétences de l’utilisateur tend à gommer ces différences. En outre, des logiciels libres comme Firefox et OpenOffice.org sont de plus en plus courants sur des plates-formes propriétaires. Et, de même, la culture propriétaire s’immisce dans le logiciel libre car il devient une grosse affaire.

Pourtant, la plupart du temps, vous pouvez vous attendre à ce que les utilisateurs de logiciels libres diffèrent des utilisateurs de logiciels propriétaires sur un certain nombre de points fondamentaux. Le fait d’avoir conscience de ces différences peut avoir un impact considérable sur votre réussite lors de la commercialisation ou du développement de logiciels.

1. Les utilisateurs de logiciels libres désirent des licences ouvertes et non pas des méthodes d’activation

Des éditeurs propriétaires comme Adobe et Xara qui ont fait l’expérience du portage sous GNU/Linux de leurs logiciels sont arrivés à la conclusion que les utilisateurs de logiciels libres n’iront pas acheter de logiciels commerciaux. Toutefois, comme l’ont prouvé des entreprises comme Red Hat et Mandriva, ces conclusions sont plus le fait d’une incapacité à concevoir de nouvelles méthodes de travail que d’une observation de la réalité. A défaut d’autre chose, les utilisateurs iraient le plus souvent acheter dans le commerce afin d’avoir le confort d’une relation traditionnelle avec un fournisseur.

Toutefois, lorsqu’ils ont ce luxe, les utilisateurs de logiciels libres rejettent les licences propriétaires ou les méthodes d’activation qui restreignent leur liberté de copier et redistribuer le logiciel. Certains peuvent accepter les licences propriétaires si ils ne trouvent pas les mêmes fonctionnalités ailleurs. D’autres peuvent accepter une licence propriétaire pour les logiciels non-essentiels, comme les jeux. Mais, au premier signe d’alternative, ils vont abandonner le produit propriétaire. Et beaucoup, bien entendu, n’accepteront même pas ces compromis temporaires.

Si vous cherchez à vendre quelque chose à la communauté du Libre, ne cherchez pas à faire de l’argent avec le logiciel mais cherchez les services que vous pouvez développer autour du logiciel. Ou pensez-vous que c’est un hasard si le partage de fichiers et de la culture libre ont leurs racines dans la communauté du logiciel libre  ?

2. Les utilisateurs de logiciels libres désirent avoir des mises à jour et des corrections de façon régulière

Les systèmes d’exploitation Libres sont conçus pour la gratification instantanée. Vous voulez un nouveau logiciel  ? Basculer vers le compte root et en l’espace de cinq minutes, vous l’avez, installé et prêt à être utilisé sans redémarrer la machine.

Cette fonctionnalité basique à pour conséquence les mêmes attentes élevées en ce qui concerne les mises à jour et les correctifs. Dans les logiciels libres, les mises à jour et les correctifs ne sont pas un événement annuel pour le logiciel complet avec des bêta-versions. Ils sont plus proches de l’occurrence quotidienne. Les personnes en charge de la maintenance de ces logiciels prennent cette responsabilité tellement au sérieux que l’on a déjà vu nombre d’entre eux prendre sur leur temps personnel pour s’assurer qu’une correction d’anomalie ou qu’un correctif de sécurité sorte aussi rapidement que possible.

3. Les utilisateurs de logiciels libres désirent travailler comme ils l’entendent

En passant de Windows à GNU/Linux, la première chose que les utilisateurs sont susceptibles de remarquer est le nombre d’options de personnalisation qui sont disponibles ne serait-ce que pour l’apparence et le fonctionnement du bureau. A la limite, ils sont presque enclins à penser qu’il y a trop d’options disponibles. Souvent même ils sont surpris de se retrouver devant plus de possibilités qu’ils n’en auraient espérées.

Ces options sont la conséquence directe du sens du contrôle que le logiciel libre encourage chez ses utilisateurs. Non seulement ils s’attendent à pouvoir utiliser les menus, les barres d’outils ou les raccourcis clavier qui ont leur préférence, mais ils s’attendent de plus à contrôler la couleur, les widgets et même l’emplacement des fonctionnalités du bureau de façon simple et efficace. S’ils font le chemin inverse, passant de GNU/Linux à Windows, ils vont se sentir limités, obligés de faire les choses de la façon dont les développeurs ont voulu qu’ils les fassent, plutôt que de fonctionner uniquement suivant leurs propres préférences.

4. Les utilisateurs de logiciels libres désirent avoir le contrôle de leurs propres systèmes

Pour un utilisateur de logiciels libres, l’un des aspects les plus ennuyeux de Windows XP ou Vista, c’est d’être constamment perturbé par les pop-ups. Le système lui-même vous informe des mises à jours disponibles, des éventuels risques de sécurité et de l’état actuel de votre système. Et il n’est pas inhabituel pour votre éditeur de logiciels d’avoir ses propres messages en plus de ceux émis par Java et plusieurs autres programmes. Pendant ce temps, le système d’exploitation et une ou deux autres briques de base logicielles communiquent et les technologies de verrouillage se mettent à contrôler votre informatique. Parfois, vous avez l’impression d’être interrompu toutes les 30 secondes dans votre travail.

Les gestionnaires de bureau dans les systèmes d’exploitation libres commence à émettre des notifications, mais, jusqu’à présent, elles le sont pour l’ensemble du système. Mais surtout, elles peuvent être désactivées. Les utilisateurs avertis de GNU/Linux ou FreeBSD savent que ce types d’évènements basiques sont consignés dans des fichiers de log où l’on peut les consulter à loisir.

Quant au verrouillage ou aux technologies de surveillance, oubliez les. Beaucoup d’utilisateurs de logiciels libres se méfient des outils de sondage automatiques, même relativement innocents comme le Concours de Popularité Debian ou Smolt, sans parler de tout ce qui leur ôterait le contrôle des mains.

5. Les utilisateurs de logiciels libres aiment explorer

J’ai été en mesure de résoudre deux des problèmes Windows auxquels j’ai dû faire face durant les vacances en un rien de temps. L’un simplement en raccordant le moniteur à la carte vidéo dédiée au lieu de celle embarquée sur la carte mère. L’autre en utilisant un gestionnaire de fichiers à la place des outils dédiés fournis avec le nouveau matériel. Quand je leur ai demandé pourquoi ils n’avaient pas cherché une éventuelle solution, ceux que je dépannais marmonèrent, puis finirent par avouer qu’ils avaient peur d’essayer.

Pour moi, ces réactions incarnent l’impuissance acquise que le logiciel propriétaire encourage habituellement. Avec seulement un nombre limité d’outils visibles sur le bureau – de nombreux profondement enterrés dans plusieurs boîtes de dialogue imbriquées – et la plupart de ces outils ne donnant aucune indication sur la manière dont ils arrivent au résultat – l’utilisateur moyen de Windows n’est pas vraiment incité à apprendre l’administration de son système.

De l’autre coté, sur les systèmes libres, l’exploration est facile. La plupart des configurations, par exemple, se font en utilisant les fichiers texte en clair, que vous pouvez consulter à partir de votre gestionnaire de fichiers. Et puisque l’exploration amène des résultats rapides et probants, les utilisateurs de systèmes d’exploitation libres sont encouragés à explorer et à devenir demandeurs de ce type de fonctionnalités. Mettez-les sur un système Windows et ils vont probablement se plaindre d’être isolés du système, comme s’ils essayaient de faire de la saisie avec des moufles.

6. Les utilisateurs de logiciels libres désirent s’entraider

Les utilisateurs de logiciel libre n’ont rien contre les fichiers d’aide. A vrai dire, ils les aiment. Pour les pages «  man  » Unix traditionnelles, ils ont les pages d’informations en ligne de commande et l’aide en ligne sur le bureau. Mais ils sont beaucoup moins susceptibles que les utilisateurs propriétaires d’attendre un support technique formel. Au lieu de cela, ce qu’ils attendent ce sont les moyens de s’aider eux-mêmes, pas seulement les fichiers d’aide, mais un accès facile aux fichiers de configuration (de préférence en texte clair, lisible par l’homme), ainsi que les mails, les forums, les canaux IRC où ils peuvent se consulter les uns les autres. Une philosophie du «  prend toi en main  » est sous-jacente chez presque tous les utilisateurs de logiciels libres. Plus ils les utilisent, plus elles sont ancrées en eux.

7. Les utilisateurs de logiciels libres n’ont pas peur de la ligne de commande

Pour les utilisateurs de Windows, la ligne de commande est une chose effrayante. Et ce n’est pas étonnant, compte tenu de sa pauvreté et des ses limitations  ; une nouvelle version était une des caractéristiques promises pour Vista mais elle a été abandonnée. Mais la ligne de commande est beaucoup plus conviviale dans les systèmes d’exploitation libres que dans Windows et de nombreux utilisateurs se familiarisent rapidement avec elle.

Dans presque tous les cas, une commande saisie a plus d’options et de puissance que son équivalent graphique dans le logiciel libre. Les utilisateurs se feront un plaisir d’utiliser l’interface graphique, mais, lorsque sa limite est atteinte, beaucoup basculeront avec autant de plaisir vers la ligne de commande. C’est en partie une attitude de geek, mais la vraie raison est le simple aspect pratique. À moins que les concepteurs d’interfaces arrivent à offrir les mêmes fonctionnalités que la ligne de commande, cela ne changera pas et pour être honnête, peu cherchent vraiment à le faire.

8 Les utilisateurs de logiciels libres apprennent des catégories de logiciels, pas des programmes

Empêchés d’apprendre facilement leur système d’exploitation, les consommateurs de logiciels propriétaires fonctionnent comme s’ils lançaient des sorts – recettes rituelles qui, si elles sont utilisées de façon adéquate, leur donneront les résultats escomptés. Ajouté au fait que les logiciels propriétaires peuvent être coûteux, ils ont tendance à se familiariser avec une suite bureautique, un navigateur Web et un client de messagerie. En conséquence, changer de logiciel peut être traumatisant pour eux.

En revanche, les utilisateurs de logiciels libres se trouvent avoir à la fois la connaissance du système et une sélection de logiciels à expérimenter. Ils peuvent s’arrêter à logiciel précis dans chaque catégorie, mais seulement après avoir expérimenté toutes les autres possibilités. S’ils ont besoin d’une fonctionnalité qui n’est pas prise en charge par le logiciel qu’ils avaient choisi, ils lui trouveront un remplaçant temporaire ou permanent, confiants que les autres fonctionnalités dont ils ont besoin seront dans les deux programmes. Beaucoup plus que chez les utilisateurs de logiciels propriétaires, leur loyauté est provisoire et tributaire de la qualité et de la sélection. Ils n’ont pas cet investissement financier qui enchaîne l’utilisateur de logiciels propriétaires à un fournisseur particulier et ne voient aucune raison de changer cela.

9. Les utilisateurs de logiciels libres désirent avoir accès aux développeurs et aux autres membres de la communauté

La communauté Libre peut se targuer d’être une méritocratie où le statut est le résultat d’accomplissements et de contributions. Comme le statut dépend de ce que vous avez fait récemment, il est moins immuable que dans un environnement classique. Même lorsque des dirigeants naturels existent, ils sont plus souvent considérés comme premiers parmi leurs pairs que comme ayant un contrôle direct sur les autres. Cela signifie que les membres de la communauté ne peuvent pas s’isoler derrière le mur de l’autorité. Les membres de la communauté ont généralement un accès direct aux chefs de projets, généralement via mail et IRC. Et personne parmi les chefs de projet ne s’oppose à cet arrangement.

Même dans les entreprises, les traces de cette structure horizontale existent. Au lieu d’y résister, les gestionnaires intelligents vont l’accepter et ne revendiqueront une place à part qu’en raison de leur position.

Conclusion

Combien de temps ces caractéristiques du logiciel libre vont continuer d’exister, cela est incertain. Au cours des dernières années, une nouvelle catégorie d’utilisateurs de systèmes d’exploitation libres sont apparus : ceux qui ne font que de la bureautique. Dans une hâte de devenir plus ergonomique – ce qui signifie généralement semblable à Windows – il est possible que la culture de l’utilisateur de logiciels libres devienne méconnaissable pour les utilisateurs de longue date dans les prochaines années.

Mais, cela semble peu probable. Principalement car la mouvance «  strict utilisateur bureautique  » ne peut pas saper la culture du Libre au point d’en faire une niche, isolée, traitée comme un cas particulier. À moins qu’ils ne se contentent de rester dans leur routine, sous un an ou deux, les utilisateurs bureautique devront faire face à un problème qu’ils ne pourront résoudre sans devenir soit plus aventureux soit plus en contact avec la véritable culture libre. Le jour où cela se produira, ils auront fait le premier pas pour s’éloigner de leur statut de consommateurs passifs pour devenir les propriétaires de leurs propres machines.

Bruce Byfield est un journaliste informatique qui écrit régulièrement pour Datamation, Linux.com, et Linux Journal.

Notes

[1] Citation issue du reportage d’Arte Nom de code  : Linux.

[2] Crédit photo  : Shaymus022 (Creative Commons By-Sa)

20 Responses

  1. Th3tch

    Pas mal ce p’tit article, sauf que pour "5. Les utilisateurs de logiciels libres aiment explorer" j’ai compris "5. Les utilisateurs de logiciels libres aiment INTERNET explorer"…. je trouvais ça bizarre aussi

  2. hgoye

    excellent article. C’est d’arguments comme ceux là dont nous avons besoin pour communiquer sur le libre. La gratuité est un élément bien trop réducteur (et louche pour l’utilisateur lambda) pour donner envie de passer au libre.

  3. Earered

    En gros, les utilisateurs de logiciel libre (freeplayer, firefox, hébergement sous apache, etc…) _conscient de l’être_ (utilisateur de logiciels libre, en sachant ce que cela veut dire) sont conscient de l’être?

  4. totof

    oui, sauf que tout le monde n’a pas la volonté de s’investir dans la compréhension de l’informatique. Pour moi, c’est un outil qui doit être opérationnel pour ce que j’écris. Je ne vais pas passer de temps à essayer de comprendre des lignes de commande (point 7), indiquées dans des manuels généralement rédigés par des gens qui connaissent le monde du libre et qui ne s’adressent pas vraiment aux types, comme moi, qui viennent de windows. Ca tourne vite au charabia. Si je devais m’y mettre, alors ce serait autant de temps passé à ne pas étudier ce qui m’intéresse (la sociologie). Le temps de l’apprentissage du "moyen" mangerait alors le temps de ll’apprentissage de ce pourquoi je veux ce moyen.
    Ca confirme un peu le fait que les utilisateurs du libre sont "un monde", une sorte d’élite de l’informatique, qui ne me semble pas en mesure de menacer vraiment les entreprises, malheureusement, qui vont plutôt s’adresser à la majorité de la population, celle qui, comme moi, n’a pas d’intérêt dans l’exploration de système de ce type. Dommage car ça veut dire que le libre va rester marginal et que la majorité de la population va rester aliénée aux entreprises.
    Enfin, je suis un gros utilisateur de traitement de texte et il est clair que celui d’open office n’est pas à la hauteur de word. Malheureusement, j’ai dû repasser sur microsoft.
    Bon courage quand même

  5. Aldoo

    @totof : non, je ne suis pas d’accord !
    Il faut considérer la description comme un cliché à l’instant t, et non comme un examen d’entrée dans le monde libre.

    Rien n’empêche monsieur Lambda d’utiliser du logiciel libre sans s’intéresser particulièrement à la technique. Le seul critère important est pour lui l’efficacité, or il arrive souvent que le logiciel le plus efficace d’une catégorie soit libre.

    Mais du point de vue du geek, il n’y a pas photo : un système qui l’enferme dans un moule d’ignorance n’est pas fait pour lui.

  6. 4p1C

    Bravo totof pour cette réponse. Elle est l’archétype de celle d’un utilisateur de logiciels propriétaires. Les arguments du type "Je ne vais pas passer de temps à essayer de comprendre des lignes de commande" montre à quel point la culture de l’exploration n’est pas encore établie, quand à celles de dire "open office n’est pas à la hauteur de word." ou "Ca confirme un peu le fait que les utilisateurs du libre sont "un monde", une sorte d’élite de l’informatique, qui ne me semble pas en mesure de menacer vraiment les entreprises,", elles sont totalement gratuites et infondées.

  7. dejepe

    Comme souvent on tombe avec une facilité déconcertante dans la généralisation, les faux semblants etc. Si le monde du logiciel libre se dit souvent (à raison) victime de clichés il est par contre parfois très prompt à en user à propos des systèmes d’exploitations propriétaires.

    Le principal grief que je ferai à ce listing des 9 traits caractéristiques de l’utilisateur de logiciel libre c’est qu’il ne concerne pas vraiment les utilisateurs de logiciels libres mais plutôt toute personne ayant des connaissances assez poussées en informatique. L’auteur croit comparer les attitudes des utilisateurs de logiciels libres par rapport à ceux des logiciels propriétaires mais il compare en fait des utilisateurs (ou des passionnés) chevronnés par rapport à des utilisateurs amateurs et non chevronnés.

    N’importe qui ayant connu et utilisé Ms-Dos et les premières versions de windows est un habitué de la ligne de commande des fichiers de configuration etc.

    N’importe quel utilisateur chevronné de Windows saura parfaitement utiliser les outils de configuration pros, les logs etc.

    N’importe quel utilisateur chevronné de Windows n’aura pas de mal à désactiver les messages d’avertissement qui l’enquiquinent.

    N’importe quel chevronné de l’informatique (ayant la trentaine) aura utilisé plusieurs types de logiciels propriétaires dans la même catégorie (j’ai longtemps utilisé Quatro, Wordperfect, Dbase etc… j’ai essayé de nombreux programmes libres ou propriétaires). La curiosité et la facilité à changer de programmes n’est donc pas l’apanage des utilisateurs libres mais est une caractéristique de la plupart des utilisateurs d’informatique chevronnée.

    La petite démonstration livrée par l’auteur est très touchante mais elle se heurte à un défaut de base la mauvaise définition de ce qu’elle compare.

    Un utilisateur informatique chevronné n’aura aucun problème à utiliser des logiciels libres ou propriétaires. En revanche trop de débutants sont reboutés par certains logiciels libres. Le vrai problème est là.

    Lorsque le pourcentage d’utilisateurs chevronnés/débutants sous linux sera le même que sous windows alors Linux aura fait un grand pas.

    NB : Utilisateur depuis longtemps d’Une mandriva mais aussi des différentes versions de Windows je ne voudrais pour rien au monde avoir à me passer de l’un des deux.

  8. zomb

    @ totof …. Misère de la sociologie ….
    j’espere que ta culture de policier social te serra bien utile dans ton petit monde ou les chose reste bien a leurs place. Où le sociologue sociolise et ou le geek geekise ….. moi qui pensait qu’on faisait suivre des étude universitaire a ce genre de diplomé pour qu’il puisse s’intéresse a autre chose ….
    Triste science, servir de justification a l’absence de curiosité ….

    (je dit ça je suis un hard core gamer, et je hais linux pour cela )

  9. Darcos

    A la liste des membre de la commission E-eDuc , quelque chose me dit que Xavier Darcos ne connait pas les Logiciels libres :
    http://www.education.gouv.fr/cid208

    Pourquoi nomme t on toujours des Ministres incompétants
    travailler sur des sujets qu’ils ne connaissent pas ???

  10. alain maronani

    Informaticien avec plus de 40 années d’expérience (et oui….) utilisateur de Linux et de bien d’autres je rigole à chaque fois que j’assiste à ce débalage sur la nécessité de connaître Linux ou un autre. Quand vous conduisez une voiture savez vous la construire ? On donne moins d’argent à Bill mais un ordinateur est uniquement représentatif du système dans lequel il s’utilise ou trone….Ce fanatisme de prédicateur Linux confine à l’obsession de l’outil au détriment de son usage. On peut aussi faire comme en Chine et voler Windows Vista ou autre et être totalement heureux sans connaître les commandes arcanes de bash ou la joie orgiaque de sed……Open Office est aussi peu agréable à utiliser que Word….On devrait s’occuper beaucoup + de réduire le gachis (machine, etc.) grâce au contrôle excercable sur Open source en lieu et place de copier Windows et d’ajouter en permanence des gadgets ruineux et inutiles……

  11. Wozniak

    La culture geek, c’était mieux avant.

    Avant les geeks étaient des programmeurs barbus émérites fumant la pipe. L’informatique naissante était bourrée de physiciens, de psychologues, de géographes, de toubibs, d’économistes jeunes et beaux. Surtout l’informatique était l’endroit de tous les métissages inter spécialistes avec une forte culture. On écoutait les Doors, Pink Floyd, Coltrane, on regardait stars wars, on dévorait les comics.

    La culture était fructueuse et savoureuse.

    Maintenant non.
    Maintenant c’est des mecs qui ne téléchargent que des trucs légaux sur JAMENDO. Beurk.
    La culture des geeks s’est faite légaliste quand certains ont cru génial de pousser en avant les creatives commons. On préfère lire la licence d’utilisation que de se forger une esthétique.
    Quelque part c’est dommage. On n’apprend pas à applaudir et à huer. Quelque part je me dis que les geeks d’aujourd’hui s’acculturent petit à petit, se construisent un ghetto mental.

    Au fait, fans des CCommons, répondez moi s’il vous plait. Depuis quand 10 musiciens réunis font un meilleur job qu’un seul mec tout seul improvisant sur la scène avec son sax ?
    Et oui. La factorisation des talents ne marche pas dans tous les domaines. L’informatique libre a cette chance. Et cette Culture Libre, c’est du caca.

  12. fm56

    Marre de l’informatique,

    Force est de constater que le libre qui fut une revolution, est comme toutes les revolutions. Elle est récupérée.
    Le dernier espace restant de liberté est déjà bouffé par les marchands qui en plus sous pretexte de nous la donner, nous la vendent, cette liberté….
    Je prefere faire fi des modes au moins je ne serai pas trop dégouté de l’informatique.

  13. par jflsy

    Merveilleux cette phrase… déjà imprimée et affichée près de mon bureau ! Merci.

    "Utiliser des logiciels libres c’est non seulement faire des économies, c’est non seulement se retrouver avec plein d’applications qui nous comblent au quotidien mais c’est aussi et surtout adopter certains comportements (et rompre avec d’autres), participer à un mouvement et, osons le mot, faire partie d’une culture.

    Une culture qui favorise l’écoute, l’indépendance et l’autonomie. Une culture de coopération et non de compétition. Une culture aux antipodes de certaines logiques et structures politico-économiques qui nous demandent avant tout d’être des consommateurs passifs."

  14. totof

    re,
    Par rapport aux commentaires de mon commentaire. Bon inutile de répondre à Zomb bien que ce qu’il dise de la sociologie comme culture de flic social soit juste. Autrement, vous parlez d’une culture de la curiosité. Oui, il faut de la curiosité (et du temps) pour chercher à connaître le fonctionnement d’un système informatique. 4p1C parle d’une culture de l’exploration. Oui, je suis sûr que tu l’as et donc que tu as aussi exploré, disons pour rester dans le champ qui m’intéresse, la tradition philosophique pour comprendre comment la société nous aliène, je suis sûr que tu as pris du temps à lire de l’ethnologie et à en travailler les textes pour comprendre les autres sociétés . Tu l’as fait, n’est-ce pas? Tu as bien la "culture de l’exploration", non?
    Moi, je l’ai un peu. J’ai Open Office bien que j’ai laissé tombé son traitement de texte et d’autres aussi (style media player classic ou des logiciels téléchargé sur Framasoft). J’ai aussi essayé d’installer Ubuntu, que j’ai vite désinstallé quand j’ai vu l’ampleur de la tâche. Tout comme je suis sûr que de ton coté, tu as essayé de lire les classiques de la philosophie, n’est-ce pas?

    Je comprends ce que vous dites quand vous affirmez que microsoft nous prend pour des demeurés avec ses logiciels. Mais, j’ai comme l’impression à lire certains commentaires, qui’l n’est pas le seul à nous mépriser.

    Aldoo, tu dis "Rien n’empêche monsieur Lambda d’utiliser du logiciel libre sans s’intéresser particulièrement à la technique." Oui pour un truc genre open office mais non pour des systèmes d’exploitation genre ubuntu, quand je l’ai installé, il m’a semblé que je n’avais pas les connaissances suffisantes, il aurait fallut que je rentre plus profondément dans le système. Donc, j’ai laissé tomber. Trop compliqué, pas le temps.
    Ca m’emmerde de bosser sur du microsoft mais je n’ai pas le choix.

  15. del3che

    Salut,

    Comme on dit tout est relatif, windows c’est ce que c’est, même si j’aime pas trop, et ce qui semble vrai c’est que le libre fait son chemin et contrairement à ce que j’ai pu lire il ne s’essouffle pas . Dans mon cas j’ai eu à installer mult distributions à des windowsiens. Et de toute façon on ne peut pas réaliser une révolution en 1 jour mais un constat qui reste il y a toujours plus de personnes qui utilisent l’opensource ou linux qu’avant et ça ne risque pas de s’arrêter. laissons donc ces esclavagistes de Redmond et regardons droit devant nous.

  16. Pierre

    Totof, le probleme c’est que tu as un peu raison ^^.

    Je suis passionné de GNU/Linux (j’aime bien la socio aussi mais j’y passe moins de temps 🙂 ). Mais je sais que si on me disait, c’est super, tu as qu’à faire "man carburateur" pour savoir comment marche le carburateur libre de ta nouvelle voiture, je pense pas que je le ferais.

    En fait je pense qu’il y a quelque chose d’essentiel: On est un utilisateur du libre non pas quand on ouvre open-office parce que c’est gratuit mais quand on a conscience que d’autres gens que nous ont les moyens de le faire évoluer et dans profiter sans entrer dans ce systeme de dépendance, même si nous on en reste potentiellement dépendant puisque incapable d’en saisir le fonctionnement.

    Si tu achete une voiture et qu’on te dis, ben non, il faut aller chez tel_marque si ca tombe en panne, parce que le capot est vérouillé, même si tu y connais absolument rien en mécanique, je te conseille de prendre une voiture avec le capot ouvrable comme ca tu ne dépendra pas de tel_marque. Je pense que c’est avoir pris conscience de cette dépendance et chercher à l’éviter que la marque des utilisateurs de logiciels libres.

  17. nathan_hk

    Bonjour 🙂

    Je vois que vous citer une phrase de ce documentaire d’arte :
    nom de code linux

    j’ai lu que ce documentaire (video) avais ete mis en :
    libre de tout droit

    mais malgre des recherches sur le net, je n’ai pas trouver
    de propos venant d’arte ou d’un media sur, verifiant ce propos.

    est ce que quelqu’un connaitrai cet information?

    merci.

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