Le logiciel libre est mort, longue vie à l’open source ?

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Squacco - CC by-saVous n’êtes pas un familier du Framablog et de ses thèmes de prédilection  ? Alors ce billet risque de vous sembler destiné à une chapelle de spécialistes, susceptibles et pointilleux, toujours prompts à s’enflammer pour d’obscures querelles de clochers[1] (autrement appelés trolls dans le milieu).

Or, c’est peut-être plus significatif que cela.

En effet, ceux qui découvrent «  le logiciel libre  », en ayant déjà eu du mal à saisir toute la finesse du concept, sont parfois étonnés de constater la présence d’une autre expression, qu’ils jugent de prime abord synonyme  : «  l’open source  ».

Par exemple, l’Open World Forum 2009, qui se déroule en ce moment même à Paris, est ainsi présenté en accueil du site  : «  Au coeur de la révolution de l‘Open Source, l’Open World Forum 2009 permettra de cross-fertiliser les initiatives pour favoriser la croissance économique  : Les logiciels libres au coeur de la relance économique  ». Quant à son président, il évoque, rien que ça, un «  Davos des logiciels libres et de l’innovation ouverte  »[2].

Les deux expressions semblent ici interchangeables. Et pourtant, pour paraphraser Wikipédia  : «  La principale critique issue du Mouvement du Logiciel Libre (de Richard Stallman) est le fait que l’open source ne communique presque exclusivement que sur les caractéristiques techniques des logiciels (la liberté d’accès au fonctionnement du logiciel) en occultant les motivations premières dont elles sont issues, au risque de les perdre. Ils accusent l’open source d’être mû par une dynamique économique et commerciale, l’opposant au logiciel libre mû par des idéaux d’ordre philosophique et politique.  »

Critique renforcée par cet article de Richard Stallman  : Pourquoi l’«  open source  » passe à coté du problème que soulève le logiciel libre.

Avec cette grille de lecture, on pourrait reprendre l’exemple de l’Open World Forum et en conclure qu’il aurait été peut-être plus pertinent et cohérent de permuter les associations  : «  révolution du logiciel libre  », «  Davos de l’open source  ».

Or le titre de mon billet laisse à penser que la donne a changé puisque l’un l’emporterait désormais clairement sur l’autre, jusqu’à prendre acte de sa disparition. C’est en tout cas la thèse de Matt Asay qui a réveillé les antagonismes dans un récent article intitulé justement  : Free software is dead. Long live open source.

Réponse immédiate de Glyn Moody dans un autre article, qui est celui que nous avons choisi de traduire ci-dessous.

Parce que si le pragmatisme et le compromis ont leurs vertus, il serait dommage que le souci de «  suivre le courant dominant  » en vienne à sacrifier la liberté sur l’autel de l’open source.

Sans le logiciel libre, l’open source perdrait tout son sens

Without Free Software, Open Source Would Lose its Meaning

Glyn Moody – 28 septembre 2009 – LinuxJournal.com
(Traduction Framalang  : Claude)

Je suis un grand fan des écrits de Matt Asay sur le logiciel libre. Il associe une fine intelligence analytique avec cette chose rare  : une longue expérience de terrain dans le monde du business open source. Mais alors que j’attendais généralement avec intérêt la lecture de ses billets, je redoutais particulièrement l’apparition de celui qu’il, je le savais, écrirait un jour… car il aurait tort. Voilà, ce billet est maintenant écrit, et avec un titre pour le moins explicite  : «  Le logiciel libre est mort, longue vie à l’open source  ».

Matt précise dans son premier paragraphe quel est le problème principal  :

L’une des choses les plus exaltantes, à laquelle j’ai assisté pendant plus de dix années dans l’open source, est son adhésion progressive au pragmatisme. Par «  pragmatisme  », je ne veux pas dire «  capitulation  » au sens où l’open source en vienne à ressembler au monde propriétaire qu’il chercherait à remplacer. Plus précisément, je sous-entends que, plus l’open source suit le courant dominant (NdT  : going mainstream), plus il apprend à faire des compromis  : compromis qui le rendent plus fort, pas plus faible.

Quand j’ai interviewé Richard Stallman en 1999, voici ce qu’il avait à dire à ce sujet  :

Si nous avons aujourd’hui un système d’exploitation entièrement libre, c’est grâce au Mouvent du Logiciel Libre qui affirmait que nous voulions un système d’exploitation entièrement libre, et non libre à 90 %.

L’open source existe parce que des créateurs de programmes libres ont refusé tout compromis. Le «  pragmatisme  » exalté par Matt est une option pour l’open source uniquement parce que ceux qui firent tout le travail difficile de création du logiciel libre, ont refusé initialement toute compromission.

Il y a dix ans, Stallman stigmatisait les dangers de la compromission  :

Si vous n’avez pas la liberté pour principe, vous trouverez toujours une bonne raison de faire une exception. Il y aura toujours des moments où, pour une raison ou pour une autre, vous trouverez un avantage pratique à faire une exception.

La compromission est une pente glissante  : une fois que vous commencez à la descendre, il n’existe pas d’endroit précis où s’arrêter. C’est alors un bel instrument entre les mains d’un Microsoft  : sa stratégie actuelle est de diluer le sens «  d’open source  », la classique stratégie «  adopte, étend et étouffe  » (NdT  : «  embrace, extend and extinguish  »), jusqu’à ce qu’il devienne une nouvelle expression marketing à la mode, systématiquement employée , ayant perdu toute sa substance et au bout du compte sans réelle valeur.

Et alors  ? pourriez-vous demander. Si, comme l’écrit Matt, toute la question est de «  suivre le courant dominant  », alors un telle dilution de la ligne séparant logiciel libre et non-libre n’est sûrement qu’un faible prix à payer pour parvenir à un usage plus large de l’open source. Ceci pourrait être vrai à court terme, mais je ne pense pas que ce soit une stratégie judicieuse à long terme, même d’un point de vue purement pragmatique.

Par exemple les compromissions actuelles, incluant le travail sur des technologies développées par Microsoft (dont elle pourrait détenir les brevets sous certaines conditions juridiques), signifient qu’en fin de compte les développeurs open source prennent des risques et fragilisent leur autonomie et pouvoir d’autodétermination futur.

Qui plus est, si le terme «  open source  » perd de sa valeur, de nombreux codeurs et utilisateurs deviendront désabusés et commenceront à l’abandonner. Ceux-ci trouveront le partage de plus en plus asymétrique, leurs contributions n’ayant que peu de retour en échange (ce qui pourrait très bien arriver aux sociétés Open Source utilisant la licence GNU/GPL si elles demandent, comme cela arrive de plus en plus souvent, aux contributeurs de céder leurs droits d’auteurs). De la même manière, les utilisateurs découvriront que certaines de ces nouvelles et «  troubles  » applications open source ne fournissent plus les bénéfices promis de contrôle, personnalisation et réduction du coût.

Or la question n’est pas de «  suivre le courant dominant  » mais, comme le rappelle Stallman, d’avoir la «  liberté comme principe  ». Diffuser du logiciel libre concerne la diffusion de logiciel libre pas la libération du logiciel  : le programme n’est que le moyen, pas la fin. C’est ce que disait déjà Stallman, il y a dix ans  :

Il y a des problèmes de liberté plus importants. Des problèmes de liberté dont tout le monde a entendu parlé et qui sont bien plus importants que cela  : la liberté de parole, la liberté de la presse, la liberté de se réunir.

Mais pourquoi donc Stallman se préoccupe-t-il autant du logiciel libre  ?

Je ne vois pas comment je pourrais faire quelque chose de plus important dans un autre domaine.

Stallman continue farouchement sa croisade pour la liberté par le biais du logiciel libre car, comme il le reconnaît humblement, c’est là qu’il peut apporter sa plus grande contribution.

Puique c’est cette absence de compromission qui caractérise sa manière de lutter pour la liberté, il est prêt à faire et dire des choses (NdT  : comme d’accuser récemment Miguel de Icaza de traîtrise) que les gens du monde pragmatique de l’open source trouvent regrettables voire choquantes. Et comme Stallman contrarie ainsi leur souhait de «  suivre le courant dominant  », ils en éprouvent souvent un grand ressentiment à son égard. Mais ils oublient que les combattants de la liberté (puisque c’est ainsi que se définit Stallman lui-même ) ont toujours été si concentrés sur leurs objectifs essentiels, que les affaires triviales comme le confort ou les bonnes manières ont tendance à être mises de côté.

En fin de compte, la raison pour laquelle le logiciel libre ne peut se compromettre, est que toute compromission liée à la liberté se fait à nos dépends  : il n’y a rien de libre à 50 %. Comme nous l’apprend l’histoire, la liberté n’est pas obtenue en «  suivant le courant dominant  », mais par une infime minorité de monomaniaques têtus, souvent agaçants qui refusent toute compromission tant qu’ils n’ont pas eu ce qu’ils souhaitent. Chose merveilleuse, nous pouvons tous partager les libertés qu’ils ont gagnées, que nous les ayons ou pas aidé, que nous soyons ou pas à la hauteur de leurs exigences de rigueur.

De la même manière, sans leur obstination, leurs efforts constants et leurs éventuelles victoires, nous perdrions toutes ces libertés, car elles sont toutes temporaires et doivent être en permanence reconquises. En particulier, sans la question précise de l’intégrité du logiciel libre , l’open source se diluerait vite d’elle-même dans un courant inconsistant qui ne trouverait plus de sens.

Notes

[1] Crédit photo  : Squacco (Creative Commons By-Sa)

[2] Davos de l’open source et/ou Porto Alegre du logiciel libre  ? Telle pourrait d’ailleurs être l’ironique question  ! Ou encore  : Les RMLL sont au logiciel libre ce que l’Open World Forum est à l’open source  !

43 Responses

  1. Etenil

    En réaction au commentaire de RMS et ses remous dans les communautés, ce que les open-sourciens oublient souvent à propose de RMS lorsqu’ils le dénig… critiquent, c’est que bien qu’il soit très exigeant à l’égard des autres, il l’est encore plus au sien, se forçant à n’utiliser aucun logiciel propriétaire même si c’est inconfortable.

    Il à récemment changé de machine pour un espèce de netbook dont le BIOS est libre ainsi que le matériel. De son propre aveu, ça n’est pas confortable à utiliser, mais il le fait tout de même. Il n’a fait et ne fera aucune compromission, le faisant passer pour un borné et obtus.

    Mais c’est grâce à cela que le logiciel libre existe et grandit, dans le cadre juridique qu’il a définit et l’idéologie qu’il a propagé.

    Alors voir un petit sagouin qui a fait quelques coups d’éclats en programmation essayer d’entrainer des programmeurs dans les bras de Microsoft en prétendant œuvrer pour le bien des logiciels libres doit sérieusement lui taper sur le système. Ce commentaire ne m’étonne pas, et à sa place, je connais beaucoup de personnes qui l’aurait dit bien plus tôt.

  2. Raool G.

    Que des organisateurs soient fiers d’annoncer leur évènement comme le "Davos du logiciel libre" me fait dire qu’effectivement l’open source a tué le logiciel libre ! Trop pessimiste ?

  3. GimeneZ

    Le logiciels libre va subir le même sort que les indiens d’Amérique, parqués dans des reserves en regardant prospérer financièrement autour de lui le monde Open Source !

    Ce serait un véritable cauchemar, non 🙂
    Mais on en est encore loin quand même, et puis chez nous l’April et Framasoft veillent !

    Remarque : L’Open Source avait tout de même l’avantage quand il est arrivé de résoudre le problème de l’anglais avec le mot "free" signifiant aussi bien libre que gratuit. Un logiciel à code source ouvert c’est plus parlant chez eux.

    Et puis sinon n’oublions pas que certains disent FOSS pour "Free and Open Source Software", comme cela tout le monde est d’accord.

  4. Loyl

    Je hais l’Open Source.

    Quand j’ai visité la page des sponsors de l’Open World Forum, quelle ne fut pas ma surprise en voyant le nom de ma société, et une chose est sure, ma société se contre fou de la motivation qui anime le logiciel libre, tout ce qui compte pour elle, c’est les dollars. Et il se trouve que l’«Open Source» peut rapporter beaucoup en utilisant des outils, des logiciels, des bibliothèques, des IDE gratuitement car le seul avantage pour ma société dans l’«Open Source», c’est la gratuité.

    A coté de ça, tous les outils en interne sont du Microsoft Windows Server, Microsoft Windows XP, Microsoft Server, Microsoft Office, Microsoft Internet Explorer, Oracle et tout un tas d’autres logiciels bien propriétaire.

    Comment peut-on supporté le libre et être un partenaire silver de Microsoft ? On ne peux tout simplement pas, alors au lieu de parler de logiciel libre, on parle plutôt de logiciel Open Source, et si le coté liberté est supprimé, le coté dollars s’ajoute car l’Open Source, c’est la mode du moment, et une techno à la mode ça rapporte beaucoup dans une SSII, c’est pourquoi, je hais l’Open Source mais j’adore le logiciel libre.

  5. Jeanne La Cane

    Et la photo des canetons c’est pour dire que tout ce petite monde est immature et se chamaille à la récré ???
    Plus sérieusement je crois que c’est une vraie question et qu’il y de la place pour les deux approches. C’est l’un sans l’autre qui serait préjudiciable.

  6. mikadoo

    L’enjeu est important pour le monde informatique.
    Si dans quelque années tous les logiciels (ou presque) seront "open source", combien seront véritablement "libres" ?

  7. Earered

    @Loyl
    gold certified ou certified, c’est normal pour une SSII, elles sont partenaires de pratiquement tous les éditeurs _surtout_ concurrents entre eux. Sinon ils ne seraient qu’une extension de l’éditeur, et pas un intermédiaire censé être "neutre" vis à vis de la meilleur solution pour un client donné (la théorie, je sais, un manager/consultant donné a tendance à pousser la solution qu’il maitrise).

    IBM est un gold certified partner qui contribue (bien plus qu’une SSII) :
    http://www-935.ibm.com/services/us/
    http://www.eclipse.org/

    Sinon, je rejoins la remarque de GimeneZ, le terme open source est surtout utile pour éviter la confusion avec logiciel gratuit en anglais. Quand il est employé en français (franglais) il est ridicule (mais bon, après avoir entendu parler de facturing, je m’attend à tout).

  8. Mister Minus

    Il ne faut surtout pas diaboliser l’Open Source. Ces gens-là demeurent AVEC nous et pas CONTRE nous. Le tout est de maintenir un certain équilibre c’est sûr.

    Plus l’Open Source va rencontrer de succès, et il est bien parti pour devenir le tsunami annoncé par François Elie, plus "les pionniers du logiciel libre bouffeurs de pizza" (toujours François Elie) vont regarder ça avec un sentiment mitigé : celui de constater les progrès tout en se sentant de plus en plus étranger à ce milieu et cette culture qui ne correspond pas ou plus aux temps béni des origines où nous étions dans le maquis.

    Pas de problème qu’il y ait des World Forum machin chose, du moment qu’on garde nos RMLL 🙂

  9. Ane ô Nimes

    @GimeneZ : Tu ne crois pas si bien dire avec ton image des indiens dans leurs réserves. J’ai eu le même sentiment aux dernières Solution Linux, où tout le petit monde en costard-cravate de l’Open Source avait gentiment parqué les associations du libre dans un endroit délimité.

    On nous jettera bientôt des cacahuettes. Tandis que les dollars eux s’échangeront ailleurs. Le logiciel libre est devenu quelque chose de trop sérieux pour ne pas être confié à l’Open Source !!!

  10. degobiol

    Le logiciel libre ne disparaîtra pas tout de suite. Le communisme est-il mort avec l’URSS ?
    N’y a-t-il plus d’anarchistes? de presse écrite? de radio …(aucun rapport entre-eux) toute ces choses que l’on nous promettait perdues le sont-elles vraiment ?
    Tant qu’il y aura des programmeurs épris de liberté, le logiciel libre existera, la liberté faisant partie de la nature humaine…
    Et les programmeurs quoi qu’en pense certains sont des êtres humains (où pas loin).

  11. shnoulle

    @ degobiol : he non , justement le risque pour un dev’ épris de liberté est de voir son œuvre au main d’entreprises peu scrupuleuses, mettant en avant l’open source et non le sens du libre.
    Combien de temps pense tu que le dev va continuer dans l’esprit du libre avant de passer à celui de l’open source ou au proprio ?
    l’AGPL peut être une solution pour réduire le problème, mais il faut que des entreprises soutenant le libre existe en face de celle soutenant l’open source.

    @Mister Minus : pour l’instant, mais jusqu’à quand ? Garde moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge.

  12. joan

    Techniquement il n’y a aucune différence entre un logiciel libre et un logiciel Open Source. Ces définitions sont extérieures aux logiciels eux mêmes, qui n’utilisent que des licences hors de ces notions annexes…

    Pourquoi continuer de les monter l’un contre l’autre ?
    Quand on écrit du code diffusé sous licence libre, on n’est pas du tout dans ce débat.
    J’ai vraiment l’impression que ce débat ne concerne que les théoriciens du libre, les organismes qui chapeautent le mouvement et certains utilisateurs qui aiment bien appartenir à une communauté plutôt qu’une autre.

    On peut l’approcher de façon différente mais au final il n’y a qu’un mouvement, celui qui permet de bidouiller, de partager, etc.
    Le reste c’est de la Com’, du marketing, de la propagande, de l’histoire montée de toute pièce qui fait parler…

    /end rant.

  13. ram

    Je suis plutôt d’avis de me réjouir de l’open source, car même si c’est une mode génératrice de bénéfice au service d’un système qui ne nous plait pas, c’est toujours mieux que le proprio pur…

    Je considère cela plutôt comme une transition vers le libre… qu’en dites-vous ?

  14. PoluX

    On oppose souvent le pragmatisme à l’éthique de conviction. C’est clairement fallacieux : comme si l’un devait rejeter l’autre. Stallman est un grand pragmatique depuis toujours ; pour preuve : http://www.gnu.org/philosophy/pragm

  15. Ginko

    Non, l’open source n’est absolument pas une transition vers le libre!

    Le libre est un mouvement social, éthique et moral. L’open source, c’est seulement le développement collaboratif de logiciel pour en tirer des sous. Les deux n’ont rien avoir.
    S’ils emploient les mêmes moyens (le développement collaboratif), les objectifs divergent totalement!

    Tant que RMS n’est pas mort ou réduit au silence, il continuera à lutter pour la liberté et donc à faire vivre le mouvement du logiciel libre. Et je reste persuadé que même si la communauté libre se réduit comparativement à la communauté open source, il y aura toujours des gens éthiquement engagés pour faire du logiciel libre.

    Longue vie à RMS, vive le libre!

  16. K1n

    J’ai lu attentivement l’article ainsi que certains des liens proposés.

    RMS appuie les différences d’ordre éthique et sociale entre logiciel libre et open source.
    En citant son article "Pourquoi l’« open source » passe à coté du problème que soulève le logiciel libre" :

    "Pourtant quelques défenseurs de l’open source ont proposé des logiciels « DRM open source ». Leur idée est qu’en publiant le code source de leur programme conçu pour restreindre votre accès aux medias chiffrés, et en autorisant d’autres à le modifier, ils produiront un logiciel pluspuissant et plus fiable pour limiter le droit des utilisateurs comme vous. Il vous sera alors livré dans des dispositifs qui ne vous permettent pas de le changer."

    Je suis d’accord sur cette affirmation et la comprends parfaitement. Par contre, ce que je ne comprends pas c’est, pour exemple, l’apparition du projet gnash dans la liste des priorités de la FSF : http://www.fsf.org/campaigns/priori

    Si on reprend la même idée que l’affirmation sur les DRM, avoir un lecteur flash libre, ne rendra pas la technologie flash plus libre, ni ses utilisateurs. Ce serait obtenir une liberté purement d’ordre technique (correction de bug, sécurité).

    Pourquoi dès lors placer ce projet en "priorité" ?
    Dès lors que RMS blâme Mono (cfr. tomboy, pour affaire récente) ?

    Ou est-ce également du pragmatisme ? (mais alors, pourquoi blâmer Mono ?)

    Merci pour les éventuels éclaircissements.

  17. mikadoo

    @PoluX : Intéressant ton lien vers l’article GNU.org du pragmatisme de Stallman

    Voici comment il se termine :

    "Pour parler pragmatiquement, avoir une vision à plus long terme affermira votre volonté de résister à cette pression. Si vous concentrez votre attention sur la liberté et la communauté que vous pouvez bâtir en restant ferme, vous trouverez la force de le faire. « Restez debout pour quelque chose ou vous tomberez pour rien ».

    Et si des personnes cyniques ridiculisent la liberté, la communauté… si des « réalistes forcenés » disent que le profit est le seul idéal… ignorez-les et utilisez le copyleft tout de même."

  18. Schmorgluck

    @ram : il s’agirait de veiller à ce que la transition ne se passe pas dans l’autre sens, ou que le Logiciel Libre ne se retrouve phagocyté par un faux compromis où la liberté se trouve réduite à la portion congrue.

  19. lordphoenix

    J’en ai marre de cette guéguerre permanente entre logiciel libre et Open source. Quand est-ce qu’ils vont arréter de vouloir les opposer et comprendre qu’ils sont complémentaire. Ils ont chacun leurs propres avantage et inconvénient et apportent tout deux des solutions à certains problèmes qui ne sont pas les mêmes. Pourquoi toujours se placer sur le plan de la confrontation? Ils sont comme les deux faces d’une même pièce aussi indispensable l’un de l’autre qu’ils sont différents. (et surtout parce qu’ils sont différent).

    Ce conflit permanent est ridicule, inutile et une immense pertes de temps. Ce sont deux pilliers de l’ensemble des logiciels libres qui nous sont aussi indispensable l’un que l’autre.

    Ces mouvement d’humeur ne font que nous décrédibiliser. C’est si difficile que ça de comprendre que l’autre peut avoir une vision différente sans avoir nécessairement tort?

    La liberté est une valeur qui ne se suffit pas à elle même la tolérance aussi est pas mal.

  20. Claude

    L’open source est une conséquence possible du libre. Le libre ne nécessite pas l’open.
    L’inverse n’est pas vrai. Il n’y a pas complémentarité.

    Le libre est réalité, l’open n’est que spectacle.

    "cette société qui supprime la distance géographique recueille intérieurement la distance, en tant que séparation spectaculaire"
    Guy Debord in "La Société du Spectacle" 1967

  21. hugoroy

    Quand je vois certains commentaires sur le fait que des entreprises commencent à s’intéresser à l’Open Source pour l’argent et que cela porte préjudice au Logiciel Libre, j’avoue que je ne comprends pas trop, sinon qu’il s’agit d’un sectarisme plus qu’autre chose.

    C’est une bonne chose que le Logiciel Libre soit rentable ! Et s’il faut passer par le mot "Open Source" parce que ça fait plus hype pour convaincre les entreprises, soit ! Tant qu’on continue à parler de Logiciel Libre et tant que l’Open Source continue également à parler de Logiciel Libre, ce n’est pas très très grave. De toute façon, ils continuent à désigner la même chose (il n’y à qu’à voir le nombre de licences considérées comme libre que la FSF et l’OSI ont en commun). Je suis évidemment d’accord qu’il vaut mieux utiliser le mot "Logiciel Libre" surtout pour nous, français.

    Alors oui, des entreprises commencent à utiliser de l’open source et à participer à des salons consacrés à Linux pour pouvoir construire leur stratégie avec de l’open source et dans le seul but de faire plus d’argent.
    Oui, ces entreprises utilisent en grande majorité également des systèmes propriétaires… eh bien ça peut pousser à l’intéroperabilité. Et le jour où les systèmes proprios seront obligés de permettre l’intéropérabilité sous peine d’être exclu d’une partie du marché, les Logiciels Libres en bénéficieront et les utilisateurs pourront encore plus facilement faire le choix du Logiciel Libre.
    D’autre part ne négligeons pas les moyens que les entreprises peuvent apporter au Logiciel Libre… dont la liberté sera garantie par le copyleft et permettra à la communauté même non marchande d’en bénéficier.

    D’autre part, même si je trouve les propos de Stallman, de la FSF en général, souvent très pertinents et convaincants, et que je salue souvent leur rigueur… Je trouve quand même qu’il y a des défauts et je commence à m’inquiéter de les voir persister :

    Récemment, la FSF a lancé une nouvelle campagne, Windows 7 Sins, qui vise notamment les 500 plus grandes entreprises américaines : rien que ça! Alors quand on se donne de si grands (par le pognon!) interlocuteurs, je suppose qu’on y met les moyens. Donc nous voilà avec une nouvelle campagne de la FSF, qui va certainement leur demander beaucoup de moyens et d’énergie.

    Quel intérêt ? Avez-vous vu le site web ? Franchement, niveau liberté, on n’y apprend rien !

    Par contre parallèlement, que fait la FSF pour promouvoir un système libre avec une grande campagne ?

    Rien. Ah si. Excusez-moi. Il y a un petit lien où la FSF recommande gNewSense.
    Euh… Attendez… Ça veut dire que la FSF propose gNewSense aux 500 plus grandes entreprises américaines comme solution face à Microsoft ?

    Oui on parle de liberté mais avec les entreprises on parle avant tout de fonctionner…

    Ce qui m’énerve beaucoup plus c’est ça http://www.gnu.org/philosophy/commo

    « Debian

    Debian’s Social Contract does say that all software in the main distribution will be free software. Unfortunately, that’s not always true in practice. Debian has repeatedly made tacit or explicit exceptions for specific pieces of nonfree software, such as the blobs included in or accompanying Linux. We’re still hopeful that there won’t be such exceptions in the future, but we can’t turn a blind eye to the situation as it stands today.

    Debian also provides a repository of nonfree software. According to the project, this software is “not part of the Debian system.” We understand that’s important for organizational reasons, but users would be hard-pressed to make a distinction. The nonfree repositories are often featured as prominently as the main ones throughout Debian’s web site, documentation, and other materials.»

    Alors concernant l’argument 1 je le trouve fallacieux parce qu’il concerne Linux et non Debian. Or à ce que je sache on peut faire fonctionner Debian avec un Linux totalement libre selon les termes de la FSF.

    Ce qui m’amène à penser que la vraie raison pour laquelle la FSF ne promeut pas Debian c’est parce qu’elle laisse la liberté à ses utilisateurs d’avoir un dépôt "non-free" ? Franchement, je trouve pas ça suffisant… Quant à la dernière phrase citée, elle est simplement mensongère, de très mauvaise foi.

    Donc ne pas faire de compromis de la liberté je veux bien, mais alors pas d’hypocrisie. Soit la FSF dit : on supporte à fond la liberté et le reste ne nous regarde pas (et donc on ne fait pas de campagnes à la Windows 7 sins, on ne cherche pas à contacter les grandes entreprises etc etc, mais à mon avis ce serait dommage.)
    Soit la FSF arrête un peu son hypocrisie, reconnaît que les entreprises peuvent aussi avoir une contribution importante au logiciel libre en termes de moyens (surtout avec la garantie du copyleft, merci Stallman pour la GPL) ; et dans le même coup promeut un système vraiment libre qui ne fait pas de compromis dans la liberté, comme debian par exemple.

    On peut chipoter sur le degré de liberté de Debian. La FSF pourrait très bien promouvoir Debian tout en mettent en garde ses utilisateurs contre certains détails… Après tout, la FSF fait bien la promotion du noyau Linux. Pourtant il y différents degré de liberté avec Linux puisque certaines versions ont des blobs… C’est sûr, le seul noyau qui soit pur à ce niveau, c’est Hurd… Mais là encore, vous proposeriez Hurd à votre grand-mère ou votre patron ?

    Cela dit, je tiens à dire que
    – la FSF fait qd meme un super boulot avec la multitude de projets qu’elle mène. Je voulais surtout parler de la stratégie de la FSF en termes de relations publiques, en termes de campagnes marketing, en termes de stratégie de soutiens et d’alliances.
    – l’article à l’origine de ce petit débat est un vrai troll inintéressant
    – l’Open World Forum n’est vraiment pas le plus intéressant des salons du genre (J. Attali a par exemple montré son incompétence en la matière en mélangeant libre de droit / logiciel libre / logiciel libre copyleft)
    – Je n’ai absolument rien contre gNewSense qui est une très bonne idée et qui correspond tout à fait à une certaine demande. Mais soyons honnête, ce n’est pas pour les 500 plus grandes entreprises américaines !

  22. aKa

    @hugoroy : Merci pour ton commentaire dense et argumenté. Mais on peut aussi changer de référentiel en sortant un peu du cadre.

    Deux éléments à apporter qui n’ont pas été évoqués et qui touchent à l’économique ou, attention mot piégé, au "capitalisme". Autant vous prévenir tout de suite il y a des trolls tapis dans tous les coins de ce commentaire, mais ce billet s’y prête 😉

    Le premier c’est le danger supposé ou réel d’une récupération du logiciel libre par "le système" (dire "le système" ça fait un peu "la Matrice" ou "l’Empire", ouais je sais).

    Le système craint le logiciel libre parce qu’il est subversif et n’entre pas dans les cases. Les gens se regroupent en communauté et sont capables de fournir un travail colossal pour des motivations qui s’éloignent de la logique de l’argent et de l’accumulation de profits. De plus ces communautés ont une culture d’Internet tout à fait particulière et ils ne sont pas dupes de toute tentative de contrôle par le politique ou le commercial.

    Hadopi est parti à cause d’un problème lié à la situation de l’industrie musicale. Rien à voir donc avec le logiciel libre. Et pourtant ce sont certains de ces acteurs que l’on a retrouvé aux premiers rangs du débat (qui sinon n’aurait peut-être même pas eu lieu) et qui ont donné du fil à retordre à ceux qui voulaient tranquillemet faire passer cette loi inique.

    On les retrouve aujourd’hui en première ligne du combat pour préserver la neutralité du Net, et les enjeux sont colossaux.

    Tout ceci est très troublant pour ceux qui sont en haut d’une pyramide toujours plus restreinte mais toujours plus haute. Il y a là une énergie qui échappe et qu’il convient de domestiquer au plus vite.

    Dans ce contexte, "l’open source" peut être un allié de circonstance. L’open source ce serait le logiciel libre qui se remet dans les cases, qui se remet dans le droit chemin. On ne le craint plus puisqu’il adopte les codes, us et coutumes des modèles précédents (cf le président d’Open World Forum qui parle de "cross-fertiliser les initiatives").

    Une entreprise technologique va developper ses produits avec :
    – Un .COM : C’est la partie open source, posée et raisonnable, c’est le côté et business de la chose. On y parle investissements, levées de fonds, protection de la marque, etc. On peut mettre du code non libre dans du code libre pour le confort des utilisateurs et des clients.
    – Un .ORG : C’est la partie logiciel libre, une communauté que l’on va flatter, qui rapportera des bugs, des plugins, de la doc… tout plein de valeur ajoutée que le… .COM fera fructifier.
    D’aucuns diront qu’il n’y aucun mal à se structurer ainsi. D’autres que le .COM "exploite" le .ORG comme au bon vieux temps des entreprises classiques (sans syndicats en plus). C’est très pratique pour le .COM de séparer ainsi la force de travail.
    Un commentaire plus haut dit : "Le logiciel libre est devenu quelque chose de trop sérieux pour ne pas être confié à l’Open Source !". Et ce modèle confirme le propos.

    L’open source peut être alors vu comme "l’idiot utile du capitalisme à la sauce NASDAQ". L’open source croit apporter un changement et modifier la donne. Mais c’est le capitalisme qui le change, l’amadoue et lui retire toute possibilité de se développer de manière autonome en s’affranchissant d’une situation existante dont on sait qu’elle a de nombreux défauts.

    Et parmi ces défauts, il y a eu la récente crise économique (c’est mon deuxième élément).

    Le monde de la finance est devenu complétement fou, on s’est mis à faire de l’argent sur de l’argent de manière totalement irrationnelle. Et on a appelé à la rescousse les états et leurs milliards d’euros ou dollars injectés dans des plans de sauvetage pour tenter de ne pas sombrer (et ces milliards proviennent directemet ou indirectement de l’argent public). Ayant évité le pire, certains voudraient faire comme si rien ne s’était passé et repartir comme en l’an 40. Mais il y au contraire peut-être une opportuné à saisir.

    (Et je vous épargne le chapitre écolo qui est une autre conséquence de ces déréglements.)

    A partir de là donc, un certains nombres de personnes se demandent si on ne peut organiser la production, la richesse, les biens communs et le vivre-ensemble autrement. On peut bien sûr les taxer de doux-rêveurs, d’idéalistes, d’utopistes, d’adolescents immatures et attardés, etc. Mais on peut aussi essayer de "faire bouger les lignes".

    Le Framablog évoque cela de temps en temps, dans des billets qui franchissent souvent la limite du hors-sujet. Quelques exemples :

    – Manifeste pour la récupération des biens communs
    http://www.framablog.org/index.php/

    – Le bien commun : l’assaut final – Un documentaire de Carole Poliquin
    http://www.framablog.org/index.php/

    – Appel pour le revenu de vie : soyons réalistes, demandons l’impossible !
    http://www.framablog.org/index.php/

    – Et pourquoi pas aussi l’Open Money ?
    http://www.framablog.org/index.php/

    – Un autre monde est possible selon André Gorz
    http://www.framablog.org/index.php/

    – La machine qui copie librement la machine qui fabrique l’objet
    http://www.framablog.org/index.php/

    – S’il te plaît… dessine-moi une ville libre
    http://www.framablog.org/index.php/

    Et je pourrais aussi évoquer toutes les tentatives et expérimentations actuelles (coopératives et autres) qui cherchent à inventer une autre entreprise qui n’appartiendrait plus à des actionnaires (qui ne bossent pas dans la dite entreprise) demandant 15% de bénéfices chaque année (quitte à délocaliser pour cela).

    Tous ces exemples illustrent le fait que quelque chose tente de se mettre en place, quelque chose qui ressemble à une alternative. Et tant qu’Internet demeurera libre et ouvert (ce qui n’est pas du tout acquis et demande une vigilance de tous les instants actuellement), alors il y a comme espoir parce qu’elle permet aux "personnes de bonne volonté" d’entrer en relation et éventuellement d’agir ensemble.

    Si on admet que cet espoir existe et peut potentiellement se concrétiser dans un avenir plus ou moins proche, alors ce n’est pas l’open source qui l’accompagnera mais bel et bien le logiciel libre (ouf, je suis plus ou moins retombé sur mes pattes !)

    Bon, j’arrête là c’est un peu trop brouillon et naïf tout ça. Le samedi matin, c’est pas forcément le meilleur moment pour poster !

    Ceci dit je pense avoir bien contribué à nourrir le troll 🙂

  23. deadalnix

    > Le système craint le logiciel libre parce qu’il est subversif et n’entre pas dans les cases.

    Bien au contraire, c’est ne pas avoir bien comprit les concepts économiques sou jactent à notre monde que de dire cela. Au contraire, le Logiciel libre est on ne peut plus adapté.

    Ce qui à changé, ce n’est pas le système, mais le cadre dans lequel il tourne : nous somme passé d’un société industrielle à une société de l’information. Les mêmes concepts n’entrainent plus les mêmes résultats.

    Le concept du logiciel proprio, c’est de travestir la nature d’un logiciel afin de le faire fonctionner tels nos biens industriels. Cela fonctionne tant que les décideurs n’ont pas saisit le virage qui s’opère, non parce que les principes fondateurs du système s’effritent.

    Une autre chose qui m’agace, c’est cette opposition qui est faite entre LL et Open Source. Tant par les libriste (qui sont contre le méchant capitaliste OS) que par les Open soursistes (qui trouvent ces grand barbus pas très sérieux). Ce qui change, ce sont les motivations, mais le résultat est le même. Ces motivations ne sont même pas antinomiques ! On peut très bien être mu par les deux.

  24. korbé

    @: deadalnix: le résultat n’est pas exactement le même. Si on essaye de résumer, on pourrait dire que:

    – Le logiciel propriétaire, c’est la fermeture pour le bénéfice des entreprises.
    – Le logiciel Open Source, c’est l’ouverture pour le bénéfice des entreprises.
    – Le logiciel Libre, c’est l’ouverture pour le bénéfice de toutes et tous.

    Dans le logiciel propriétaire et Open Source, il n’y a pas d’éthique et de sens sociale, uniquement des raisons techniques, financières ou encore de relation au pouvoir pour le logiciel propriétaire.
    Dans le logiciel Libre, il y a des raisons sociales et éthiques. Mais il y a aussi des avantages économiques et techniques.
    Alors pourquoi l’Open Source et pas le Libre pour les grandes entreprises? Par ce que le logiciel Libre est incontrôlable, il est son propre maitre. Enfin, ceux qui y participent sont leur propre maitre. Or la plupart des grandes entreprises on un principe inébranlable: "Un bon troupeaux est un troupeaux bien gardé"

    De plus, avec l’Open Source rien n’est gagné pour le Libre. Le logiciel Libre a été créé pour des raisons éthiques et sociales. Ces raisons sont absentes de l’Open Source

  25. Etenil

    Non on ne peut pas, à moins d’être schizophrène.

    On ne peut pas à la fois dire "Le logiciel propriétaire est meilleur car il respecte les libertés individuelles" et "Allez-y les mecs, incorporez votre code proprio dans nos logiciels libres, c’est pas grave tant que plus de gens les utilisent".

    Le nombre d’utilisateurs n’a aucun intérêt pour le logiciel libre. Le logiciel libre n’est fait que pour les utilisateurs. Libre à eux de choisir d’être libre ou non. Les open-sourciens font du marketing du libre; ils tentent désespérément de faire accepter le logiciel libre par les entreprises et Mme Michu, quel que soient le prix et les compromissions à faire.

    Ça n’est pas logique. Si on fait du logiciel libre et qu’on permet d’y incorporer du code propriétaire, le logiciel n’est plus libre (comme linux) et nous nous retrouverons avec un système d’exploitation propriétaire avant d’avoir compris ce qui nous arrivait.

    Heureusement, les têtes de noeuds barbues du logiciel libre veillent au grain et sont les gardiens des principes fondateurs du logiciel libre. Ne pas faire de concession et ne jamais lacher prise jusqu’à la disparition des logiciels propriétaire est l’unique moyen pour le logiciel libre de remplir son office.

    Et d’un point de vue technique, tous les logiciels open sourciens, qui ont la caractéristique de réimplémenter le non-libre, ont des performances minables. Mono et silverlight sont nuls à pleurer en comparaison de .Net, samba est pire que smb, les bibliothèques iPod marchent mal. Alors dans ces conditions, je me demande comment l’open-source peut arriver à ses fins, à part en se prostituant et collaborant avec les Microsoft et autres aux longues dents.

    Pour conclure le trol… propos, je dirais ceci:
    "La différence entre libre et open source est pareille à la différence entre une femme libre et une femme ouverte."

  26. Spike

    > L’open source peut être alors vu comme "l’idiot utile du capitalisme à la sauce NASDAQ". L’open
    > source croit apporter un changement et modifier la donne. Mais c’est le capitalisme qui le
    > change, l’amadoue et lui retire toute possibilité de se développer de manière autonome en
    > s’affranchissant d’une situation existante dont on sait qu’elle a de nombreux défauts.

    Pour faire un bon logiciel, il faut deux choses : 1) des gens compétents, chose qu’on peut effectivement trouver gratuitement dans le monde libre-open-source ; 2) du temps de développement. C’est le deuxième point le nerf de la guerre, car pour certains projets (genre un navigateur, une suite bureautique, un noyau), tu ne peux pas faire l’économie de codeurs à temps plein, ce qui pose la question de leur revenu et donc de la génération de ce revenu. C’est une bête question technique, de ce point de vue freeware, logiciel libre, open source, même combat ; les projets, passée une certaine taille, ne peuvent que vivoter s’ils sont tributaires du temps libre de chacun. Cela n’a rien à voir avec la licence, le libre-open-source ne peut pas tenir tout seul dans sa bulle pour la bonne raison que tous les humains qui le fabriquent appartiennent d’une manière ou d’une autre au système, point final.

    Tout ce débat "Open Source vs. Logiciel Libre" est àmha complètement artificiel. C’est juste une histoire de gens qui sont incapables de s’en tenir aux contenus des licences (ce qu’est fondamentalement le libre : un autre régime de droits d’auteurs) et qui, se réclamant de leur supériorité morale*, prétendent dicter aux autres comment il doivent penser. Qui cela embête-t-il que Linux soit sous GPL mais que Linus ne suive pas le catéchisme de la FSF… à part la FSF elle-même ? à qui cela enlève-t-il le moindre droit par rapport aux GPL2 qui ont couvert pendant 15ans les logiciels de la FSF ? tu peux utiliser une licence libre parce que tu es communiste, anarchiste, ultra-libéral, ou adepte d’une secte d’hommes-lézards, ça n’a rien à voir avec le libre. Le libre n’est que l’outil qui te permet de suivre tes convictions, ce qui implique qu’on peut faire du libre sans les partager (ce que certains ont bien du mal à admettre).

    ————————————
    * cf. ce passage, particulièrement comique (faut la sortir celle-là, quand on sait que mettre une licence — fût-elle la GPL — sur un logiciel et la défendre est du strict ressort de l’auteur, qui se faisant défend _ses_ droits) :

    > Comme nous l’apprend l’histoire, la liberté n’est pas obtenue en « suivant le courant dominant »,
    > mais par une infime minorité de monomaniaques têtus, souvent agaçants qui refusent toute
    > compromission tant qu’ils n’ont pas eu ce qu’ils souhaitent. Chose merveilleuse, nous pouvons
    > tous partager les libertés qu’ils ont gagnées, que nous les ayons ou pas aidé, que nous soyons
    > ou pas à la hauteur de leurs exigences de rigueur.

  27. Michel

    C’est pas du tout une question stérile et perso j’attends beaucoup de l’April sur ce terrain là aussi.

    On peut très bien imaginer un avenir où tous les logiciels seront libres, sauf quelques logiciels métiers de niche, mais où au niveau des mentalités et de l’organisation économique du monde rien n’aura bougé.

    Pour reprendre le haut de page : "ce serait vraiment une grande occasion manquée si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code".

  28. deadalnix

    Etenil > Tu peux mieux que ça. Les propos clichés suivis d’une morale sous forme d’un phrase bien tournée mais qui ne veux rien dire.

    Tu veux du logiciel plus open source que libre, tu as le noyau linux ou mysql par exemple. Et ce blog tourne avec les deux. Ton blog aussi probablement d’ailleurs. Si tu veux des choses plus techniques, tu as asterisk ou sugarCRM.

    Sans parler de soft comme ndiswrapper pour faire tourner le blob proprio qui permet d’avoir le wifi.

    Dans un cas, on a des gens qui font du code, et le mettent sous GPL (ou autre licence libre) afin que la liberté de tous ne dépende pas d’un entreprise.
    Dans l’autre, on a des gens qui font du code et le mettent sous licence GPL (ou autre licence open source) parce que c’est un moyen de develloper du logiciel de qualité.

    On a ici l’archétype des joutes Stallman vs Torvald. L’incarnation du ridicule s’il en fallait une.

    Je vois bien l’internet de s’empailler pour ça. Bientôt le débat, le soleil c’est chaud ou c’est lumineux ?

  29. korbé

    @deadalnix: non, la différence Open Source/Logiciel Libre est tout autre.

    Relit ma réponse à ton précédent message.

    Mais on peut aussi résumer la situation ainsi:
    L’Open Source, c’est du logiciel Libre castré et apprivoisé.

    Je sais, c’est court, brutal et sans explication(s). Certains verront ici des paroles trollesques limite sectaires. Mais il n’en est rien. C’est juste un résumé très raccourci car quand on se répète, on ne réécrit pas tout (sinon ça deviendrai vite casse pied).

  30. Ginko

    @deadalnix

    >Ce qui change, ce sont les motivations, mais le résultat est le même.

    Ta compréhension est trahie par les mots que tu emploies. Au lieu de parler de motivation, parlons d’objectifs. Au lieu de résultats, parlons de moyens.

    LL et OS ont des objectifs différents (liberté VS développement d’applications de qualité) mais ils se recoupent (à peu près) sur les moyens employés (développement collaboratif grâce aux licences libres).
    Les résultats sont proches mais non identiques. Parmi les différences, il y a le but morale et éthique des LL et le fait qu’il refuse toute compromission.
    Ces différences, qui peuvent paraître infime aujourd’hui seront peut-être majeures dans certains projets puisqu’elles peuvent orienter différemment certains choix.

    De plus, c’est bien gentil de railler le discours d’Etenil lorsque le tient ne vaut guère mieux: tourner le débat au ridicule (>On a ici l’archétype des joutes Stallman vs Torvald. L’incarnation du ridicule s’il en fallait une.) n’est en aucun cas un argument.

    @Spike

    Tu confonds allègrement objectifs et moyens. Tes deux arguments sont:
    – faire de bons logiciels
    – utiliser des licences libres

    Comme je l’ai dit plus haut, LL et OS emploient les mêmes moyens. Donc si tu ne nous parle que de moyens, forcément, LL et OS font à peu près la même chose…

    Pour prendre un exemple parlant, considérons un père de famille qui va chercher son enfant à l’école et un kidnappeur d’enfant.
    Tous deux emploient les mêmes moyens: une voiture (et tout ce qui va avec, permis de conduire, infrastructure routière, carburant, …). Mais leurs objectifs divergent ostensiblement, non? Je parie que les résultats aussi…

    Une grosse partie du troll vient du fait que beaucoup de personnes confondent objectifs et moyens.

    ____________________________________
    @aKa

    je partage ton brouillon d’analyse sur les débordements du LL sur la société.
    Et je pense que l’OS ne déborderait pas du tout de la même manière sur la société!

  31. deadalnix

    Décidément, l’ACAF à du travail.

    Après le copieur voleur, voici le codeur kidnappeur. Qu’est ce que ça peut bien faire si quelqu’un fait du code sous licence libre et qu’il n’a pas les mêmes motivations que nous ? Puisque, de par leur nature, ces licence font qu’on peut réutiliser le taff qui est fait.

    Saborder une source d’apport de code simplement car les gens qui codent ne le font pas pour les mêmes raison, c’est juste stupide.

    D’ailleurs, Stallman, c’est bien le premier a prendre le choux aux dev du noyau linux, mais il est bien content de le trouver ledit noyau pour promouvoir gNewSense.

  32. Spike

    > Tu confonds allègrement objectifs et moyens. Tes deux arguments sont:
    > – faire de bons logiciels
    > – utiliser des licences libres

    J’ai beau relire mon texte dans tous les sens, je ne vois comment tu arrives à cette conclusion.

    Je pars du principe qu’on veut faire du bon logiciel, parce qu’on part rarement avec l’idée de faire un logiciel tout pourri du Makefile jusqu’à la gestion des données ; ça n’a rien à voir avec le mode de développement, c’est juste que ça me semble un objectif universel lorsqu’on fait du logiciel (entre autres).

    Je ne dis pas qu’il faut utiliser des licences libres (ni le contraire). Ce que je dis en revanche c’est que personne n’a à me dire ce que je dois penser lorsque je mets une licence libre, parce que personne n’a besoin de le savoir pour jouir des droits accordés. Que ce soit ma contribution à la destruction totale de la propriété intellectuelle, la simple joie du partage sans entrave ou l’élévation d’un monument public à la gloire de mon génie logiciel, ça n’enlève ni n’ajoute rien aux libertés accordées par la licence.

    > Pour prendre un exemple parlant, considérons un père de famille qui va chercher son enfant à
    > l’école et un kidnappeur d’enfant.

    Un régime de droits et une voiture, ce n’est pas exactement la même chose. Le modèle pour illustrer mon propos, ce serait à peu de chose près : je laisse ma voiture en libre service, peu importe la raison pour laquelle je le fais, chacun est libre d’en faire ce qu’il veut à condition de me la rendre avec le plein. Alors effectivement, il se peut qu’avec on aille kidnapper des gamins, mais ce n’est ni mon problème ni ma responsabilité (dans le modèle, dans l’état du droit en réalité j’en sais rien).

    Tu comprends ? la GPL3 n’interdit pas d’utiliser la glibc pour coder un système embarqué de guidage de missiles, pourtant la FSF ne saurait être tenue pour moralement responsable des victimes de ces missiles… ce justement parce que le libre définit un droit d’usage et pas une morale.

  33. Etenil

    @deadlnix
    Le problème de linux n’est pas du aux opinions seules de son auteur, mais en particulier au fait d’ajouter du code objet propriétaire dedans et de releaser tout ça sous GPL, ce qui est du foutage de gueule absolu. Le noyau linux des distributions gnewsense et autres n’est pas vraiment linux, mais linux-libre, qui a été nettoyé.

    Il est aussi très intéressant de noter que durant que durant une conférence au sujet de linux-libre, son auteur précisé avoir trouvé le code objet d’un pilote propriétaire dont la licence interdit la redistribution(!), ce qui veut dire que ce code-objet brise directement la GPL, et ce n’est surement pas le seul.

    Comment peut-on cautionner ce genre de pratiques?

  34. Ginko

    @Spike

    Ton message n’est pas très claire, mais ce que je crois comprendre c’est que tu réfléchis dans le mauvais sens.

    Tu pars de l’outil (la GPL) pour me dire que c’est pas parce que tu l’utilises que l’on doit te dire quoi en faire. C’est bien ça?

    On est d’accord, un outil ne porte pas d’objectifs fini en son sein. On peut utiliser des mails pour souhaiter des anniversaires ou fomenter un attentat. C’est pas pour cela qu’il faut interdire les mails, nous sommes d’accord.

    La GPL est un outil, si tu l’utilises, c’est parce que tu penses que c’est le meilleur outil pour parvenir à ton objectif. Tu ne fais pas la démarche inverse: "Bon, j’ai choisi mon outil, la GPL, maintenant reste à savoir quoi en faire!".

    Bref, moi je pars des objectifs, constate que LL et OS partagent nombre d’outils (la GPL par exemple) pour réaliser ces objectifs mais insiste sur le fait que les objectifs sont bien différents et qu’il ne faudrait pas que les objectifs des uns écrasent les objectifs des autres en utilisant les mêmes outils.

    Prenons un système, s’il est libre à 99%, mais que le dernier % est proprio et que les sources en sont cachées, alors le système n’est pas libre.
    Si demain le % non-libre n’est plus redistribué, si l’auteur de ce % décide d’imposer ses choix aux autres ou que sais-je encore, tout le système est en péril.
    Bien sur, il reste la possibilité du fork, mais si le % non-libre était central, qu’il a fortement influencé le développement du reste et que ses relations avec le reste n’étaient pas bien documentées, on se retrouve avec beaucoup de travail pour faire quelque chose des 99% de code restants.
    Si aucun fork n’est produit, le super travail open source qui aura généré les 99% de code libre n’aura servi à rien…

  35. Barnabé de Cahors

    Le point de départ c’est le zigue qui dit free software is dead, long live open source ! Il allume la mèche. Moi aussi si on m’annonce ça tout d’un coup j’aurais envie de réagir.

    Après faut voir aussi d’où l’on parle. AMHA les étudiants, les fonctionnaires, ils sont plus enclin à préférer le logiciel libre, et comme ils ont pas l’expérience du privé, ils sont méfiants vis-à-vis de l’open source.

    Ceux du privé par contre, c’est normal qu’ils soient plus pragmatiques. Ils sont pas dans le monde des bisounours avec la paye qui tombe automatiquement à la fin du mois. Ils savent que si ils veulent signer des contrats c’est pas forcément Stallman qu’il faut mettre en avant, même si ils adhèrent à ce que dit Stallman.

    Ça m’a fait penser justement à RMS qui s’énerve si on dit "Linux" et pas "GNU/Linux". Si on dit "Linux" on met inconsciemment l’accent sur Torvlads et donc sur l’open source, tandis que si on dit "GNU/Linux" on évoque GNU, donc la FSF, donc le logiciel libre.

    J’ai fini, le troll peut se poursuivre…

  36. Spike

    @Ginko
    > Tu pars de l’outil (la GPL) pour me dire que c’est pas parce que tu l’utilises que l’on doit te dire quoi
    > en faire. C’est bien ça?

    Non, je dis qu’il suffit de mettre une licence libre sur un logiciel pour faire du logiciel libre, peu importe le contexte dans lequel on le fait ; le logiciel libre relève entièrement du droit d’auteur, non d’une éthique particulière, les débats sur le contexte ne sont donc pas des débats sur le logiciel libre.

    > Prenons un système, s’il est libre à 99%, mais que le dernier % est proprio et que les sources en
    > sont cachées, alors le système n’est pas libre.
    > Si demain le % non-libre n’est plus redistribué, si l’auteur de ce % décide d’imposer ses choix
    > aux autres ou que sais-je encore, tout le système est en péril.
    > Bien sur, il reste la possibilité du fork, mais si le % non-libre était central […]

    C’est difficile de se prononcer sur quelque chose d’aussi vague… il faudrait un exemple concret (sous réserve de celui-ci, le "1% fatal" me paraît quand même bien peu réaliste). Une chose reste sûre, cependant, c’est que dans tous le cas ça n’apporterait rien au débat "Open Source vs. Logiciel Libre"… OpenBSD se revendique de l’Open Source, néanmoins côté pilotes (élément bien loin du "1% fatal") ils sont plus difficiles à satisfaire que les développeurs de Linux… c’est donc une fausse ligne de fracture (ce qui me ramène à l’artificialité du débat ; àmha, la FSF aurait des rapports beaucoup plus simples avec les autres juste en arrêtant de fantasmer des ennemis sur mesure).

  37. miluz

    "la FSF aurait des rapports beaucoup plus simples avec les autres juste en arrêtant de fantasmer des ennemis sur mesure"

    C’est sûr, au lieu d’avoir pris l’habitude d’ignorer sans se culpabiliser les discours sans intérêt, et d’avoir fait la chasse aux "trolls", ces extrémistes qui ne font que jeter la polémique, et "pourrir" les thread, sans être vraiment trop sûrs de la définition, ni de ne pas fabriquer des bouc-émissaires dans la violence d’un système hiérarchique avec ses bulles de pouvoir sous prétexte de "mérite", il y a des chances pour que les puristes aient fini par se taire et jeter l’éponge.

    Comme il n’y a plus que ces fucking d’anarchistes pour insister lourdement, on pourra tranquillement continuer d’attendre tout de l’April et de son/sa président(e) et croire bouger son cul en votant chaque année.

    Si le système est libre à 99% et qu’il y a 1% de code proprio, ce sont les tribunaux qui voient la différence. Quand tu iras en taule pour avoir téléchargé les bisounours, tu les verras en face tes "fantasmes".

  38. Vladimir Vodarevski

    Ces débats ne sont pas des querelles de chapelles. Vous explorez des territoires nouveaux et la vivacité des débats est intéressante, utile, nécessaire pour progresser. Je salue votre démarche. Et je vois par les commentaire que beaucoup se sentent concernés.
    Pour ma part, j’apprends beaucoup. Je maperçois qu’un article que j’ai écrir sur mon blog, http://economie-analyses-actualites… mélange logiciel libre et open source. Même si cela n’altère qu’assez peu son sujet, finalement.
    De mon point de vue de simple utilisateur, non informaticien, j’aimerais un logiciel libre plus accessible. Le problème, c’est que la démarche apparaît plus une affaire d’informaticiens, ou d’amateurs éclairés. Par exemple, je songe parfois à passer à Linux, quand Vista m’a encore demandé si j’autorisais la mise à jour d’un logiciel comme Acrobat. Reader. Mais j’abandonne l’idée, en pensant aux problèmes de compatibilité, avec Kasperski et d’autres applications.
    Ma vision de non informaticien, c’est qu’il est quand même confortable d’avoir un univers standardisé, qui fonctionne sans qu’on se pose de questions. N’y aurait-il pas moyen d’avoir cette "standardisarion" dans le logiciel libre?
    Je pense également que le logiciel libre et le payant peuvent cohabiter. Je pense que le système d’exploitation pourrait-être libre. Et, dans ce cas, il pourrait être sans problème soutenu par des société à but très lucratif. Des sociétés auraient intérêt à ne pas dépendre d’un standard privé. Dans ce cas, je ne pense pas qu’il y ait compromission. C’est comme développer une nouvelle forme de service public.
    Ensuite, la situation doit être jugée au cas par cas. Mon opinion est que toutes les situarions doivenr pouvoir cohabiter, et, qu’au final, ce soient les utilisateurs qui décident ce qu’ils vauelent utiliser. C’est cette liberté qu’il faut préserver.

  39. axx

    Attention Vladimir, tu confonds libre et payant! 😉 Les deux ne sont pas incompatibles.

    Je dois dire en tout cas que je trouve ce débat fascinant.

    Je pense avoir bien compris la différence conceptuelle entre Logiciel Libre et Open Source. En gros, le LL vise à la liberté de l’utilisateur et une plus grande égalité sociale par l’utilisation de logiciels libres, là où l’OS utilise les mêmes logiciels sans autre but que les logiciels en eux-mêmes.
    C’est un peu la différence entre être végétarien pour la cause animale et être végétarien pour sa santé. Dans les deux cas on utilise le même moyen, mais le but poursuivi diffère.

    Cela étant dit, je ne vois pas en quoi l’Open Source est nécessairement un danger pour le Libre. L’utilisation généralisée de la GPL ne garantit-elle pas que même si une vile entreprise capitaliste utilise un Logiciel Libre pour son gain personnel, ses améliorations doivent être soumises à la GPL aussi ? (ok, elle n’est pas obligée de les redistribuer ces améliorations, mais quand même).

    Je trouve que l’opposition frontale que certains font du LL et de l’OS (même si compréhensible à la lecture de certains commentaires) est largement désamorcée par le fait que même si les objectifs différent, le moyen (les logiciels sous licences GPL) garantit que les uns pourront utiliser les résultats des autres, et vice et versa.
    Finalement, qu’importe que de grandes entreprises utilisent le Logiciel Libre pour leur intérêt personnel, leurs contributions sont récupérables par le plus grand nombre.
    Et d’ailleurs, les plus gros contributeurs du noyaux ne sont-ils pas IBM, Red Hat, Intel, Oracle, etc. ? Des entreprises à but lucratif. Mais leurs résultats restent accessibles aux autres membres de la société, grâce à la GPL.

    Je sais, il y a l’argument du système avec 1% de code propriétaire rendant les 99% libres inutiles. Même si ce n’est pas un argument, il n’y a pas besoin d’avoir du code fermé pour voir des projets entiers être abandonnés et leur codes gâché il me semble.

    Cest pour ça que malgré le très grand respect que j’ai pour les développeur BSD et le côté « don de soi » que représente la licence BSD (et par extension la WTF public licence ;), je pense que le génie de Stallman avec la GPL est d’avoir pressenti l’entrée d’acteurs profiteurs dans le Logiciel Libre et mis en place un mécanisme pour les contenir, chose que la licence BSD ne fait pas, peut être dans une vision trop optimiste de la nature humaine. Disons, sans volonté de troller, qu’on pourrait envisager et désirer dans un monde entièrement libéré le passage généralisé de la GPL à la BSD. 🙂

    Mais tant que des acteurs utiliseront le libre pour leur intérêt propre, le côté viral de la GPL restera d’actualité.

    Enfin de compte, le but du LL n’est-il pas de donner la liberté aux utilisateurs de faire ce qu’ils veulent? Y compris de s’enfermer? (C’est d’ailleurs un des arguments des défenseurs de la licence BSD : qu’en empêchant les gens de faire TOUT ce qu’ils veulent du code, ils ne sont pas complètement libre, un élément de leur liberté à été décidé pour eux. Encore une fois, je ne cherche pas à lancer un débat foireux BSD/GPL, je le mentionne juste parce que ça me paraît être un élément qui joue dans la question LL/OS.)
    Si on revient aux 4 libertés, l’une d’entre elles est de permettre aux utilisateurs d’utiliser le logiciel pour leurs besoins. Cela inclue les besoins commerciaux.

    C’est donc inévitable que les entreprises s’intéressent au LL à un moment où un autre, ayant elles aussi des besoins et le droit à la liberté logicielle. (Note : je ne suis pas plus fan du NASDAQ ou du CAC40 que ça hein).

    Le vrai risque est plus à chercher du côté du logiciel libre servant uniquement de base et de faire valoir à des applications propriétaires spécialisées, la valeur ajoutée n’étant plus dans ce cas dans la partie mutualisée du logiciel mais dans celle fermée. Même si on en revient à la question du 1% fermé suffisant à rendre un système non libre, j’ai le sentiment que la progression naturelle est que les systèmes les plus bas niveau soient libérés d’abord, les applications le plus spécialisées l’étant potentiellement en tout dernier, et avec beaucoup de résistance.

    Bref, je suis moi aussi partisan du logiciel libre plutôt que de l’open source, et je cherche aussi le côté éthiquement juste de la chose. Néanmoins, je ne suis pas sûr de rentrer dans l’opposition aussi frontale entre LL et OS.

    Malgré tout le respect que j’ai pour la FSF, j’ai le sentiment qu’en reprochant à certains d’utiliser du Libre sans chercher les mêmes buts qu’elle, elle se rend hypocrite vis-à-vis d’une des libertés fondamentales qu’elle a édicté, à savoir la liberté d’utiliser le programme, pour quelque but que ce soit. (Voir le cas de Debian, où on reproche presque le fait de ne pas avoir strictement la même ligne que la FSF et de ne pas chercher à empêcher les utilisateurs de faire quelque chose, une définition assez étonnante de la liberté)

  40. LS.

    Jacques Attali est intervenu à l’OWF’09 (Open World Forum 2009).

    Il a parlé d’Open Source, regretté que l’État (français) n’investisse pas plus dans l’open_source, insisté sur la nécessité de réguler les projets et entreprises open_source pour éviter l’exploitation de l’homme (le contributeur bénévole) par l’homme (le capitaliste), etc.

    Il a conclu à peu près comme ça "Je suis toujours très méfiant quand je vois employé le mot libre, […] un logiciel libre, cela correspond à une mystification. On peut dire logiciel ouvert, gratuit, libre de droit… Soyez gentils de ne pas utiliser à tort et à travers le mot, ce sont les gens qui sont libres, pas les choses."

    Soyons potaches à défaut d’être gentils :

    un vers libre ?

    l’amour libre ?

    la France libre ?

    l’école libre ?

    un cristal libre (minérologie) ?

    une partie libre (mathématiques) ?

    un corps libre / un radical libre (chimie) ?

    un ballon libre, une chute libre, un vol libre (aéronautique) ?

    une surface libre (mécanique des fluides) ?

    une voyelle libre (phonétique) ?

    la boxe libre (sport) ?

    l’air libre ?

    la voie est libre ?

    le temps libre, le libre choix, un libre-service, un auditeur libre, la presse libre, une tribune libre, un prix libre, le libre-arbitre ?

    une association libre (psychanalyse) ?

    ^_^

  41. aKa

    Quelques morceaux choisis ci-dessous de l’article d’Erwan Cario dans Libération "Le logiciel open-source se convertit à l’esprit d’entreprise".
    http://www.ecrans.fr/Le-logiciel-op

    Selon moi, le titre est au bord du pléonasme. Puisque justement le logiciel libre a décidé de s’appeler open source pour se convertir à l’esprit d’entreprise.

    Extraits :

    "Andrew Aitken admet? : « Lorsque je suis face à un client, je préfère utiliser le mot open-source. »

    (…) Mais pour certains, les règles strictes du logiciel libre version ­Stallman limite la viabilité économique de l’ensemble. A la fin des années 90, on voit donc l’apparition du mouvement open-source, qui garde une bonne partie de la philosophie originale (notamment l’ouverture du code), mais en l’assouplissant pour rendre l’ensemble plus pragmatique. Un compromis qui divise énormément au sein de la communauté libre.

    Dans la grande salle du rez-de-chaussée, c’est l’heure du buffet. Entre les petits fours, les discussions sont animées. On parle modèle économique, avenir florissant et investissements nécessaires. Dans un coin, on trouve, au stand Canonical, les membres de la communauté Ubuntu-fr, qui animent tout ce qui se passe autour du système libre en France. Ils font ça sur leur temps libre et n’ont pas grand-chose à faire de l’économie émergente, qui est aujourd’hui au centre des débats. Eux sont en tee-shirt. « Ce n’est pas plus mal que ce genre d’événement ait lieu, ça donne une certaine légitimité et une visibilité au mouvement, confie Frédéric, d’Ubuntu-fr. Mais on est aussi là pour leur rappeler que sans les gars en tee-shirt, ils ne seraient pas là en train de parler business. »"

  42. i4t2i

    Bonjour,

    Expérience vécue : voici quelques années un couple d’amis travaillant dans le secteur médical me parle d’un problème rencontré au quotidien et non couvert par l’industrie informatique (il ne l’est toujours pas).

    A leur demande, j’analyse le problème, et je le résoud (1 an de boulot bénévole à temps plein).

    Une tierce personne comprend le bénéfice qu’elle pourrait tirer du logiciel, en fait une copie sans rien demander à personne, et le vend après en avoir changé le nom.

    Sa société a été reprise par une multinationale à dimension planétaire, qui a donné du code pour linux, et c’est ainsi qu’une partie de mon travail s’est retrouvé dans le noyau de linux (où il n’avait rien à faire, à part provoquer des plantages).

    Aujourd’hui le code n’existe plus, les listings ont été détruits, de même que le logiciel, en même temps que le labo de mes amis dans un incendie.

    A l’époque ce code n’avait pas été placé sous une quelconque licence, il était librement accessible à tout un chacun pour le bien de tous, mais si c’était à refaire je ne libérerais pas la moindre ligne, tout en le diffusant gratuitement à tous.

    Il est aujourd(hui bien trop facile de s’attribuer le travail de quelqu’un d’autre, sans aucune contrepartie. Il ne s’agit en fait ni plus ni moins que d’un vol qui ne dit pas son nom.

    Les systèmes de licences actuels ne sont que de la poudre aux yeux, sans réelle utilité. Quelle est l’entreprise du monde "libre" ou "open source" (pas de jaloux) qui pourrait sereinement porter en justice un problème de non respect de licence, ne pouvant être certaine à 100% que ses propres codes ne contiennent pas du matériel "emprunté" à l’extérieur ?

  43. kiki

    La grande différence i4t2i c’est que nous vivons dans un monde de droit. C’est pas la jungle comme le laisseraient penser les néolibéralistes.
    Le Libre s’inscrit dans le droit par sa licence.

    A mon avis c’est dans la droite ligne de l’esprit des révolutionnaires de 1789 qui ne voulaient plus d’un pouvoir arbitraire même bienveillant mais un état de droit avec des lois écrites votées librement par la majorité. Les USA se sont fondés aussi sur cette base : la constitution américaine et ses amendement, c’est gravé dans le marbre.

    Alors maintenant tu as le choix entre un monde où c’est "le droit est à moi" et un monde ou c’est "mon droit je le partage". Psychologiquement c’est pas au même niveau et je dirai même pas au même âge. Avec le Libre, il est clair que notre civilisation à grandit et dépassé le stade de l’enfance.

    Alors open source ou Libre ? La différence est que le Libre tu es certain que tout le monde pourra en profiter. C’est du vrai partage. Tu sais, même en dehors du logiciel, il y a des millions d’anonymes qui font du bénévolat, qui donnent de leur temps, intelligence, amour, savoir faire, argent. Ca ne se voit pas beaucoup et pourtant sans cela la société ne tournerait pas, tout simplement.

    Un an tu donnes du temps pour faire du code, le don c’est gratuit. Alors tu as le choix de le donner à n’importe qui (Open Source) ou à tout le monde (Libre). Mais quand tu donnes, c’est pas à l’élastique, ça ne t’appartiens plus.