La liberté contre les traces dans le nuage – Une interview d’Eben Moglen

Classé dans : Logiciel libre | 31

Temps de lecture 15 min

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SheevaPlugIl y a un peu plus d’une semaine Tristan Nitot évoquait sur son blog une «  magnifique interview  » du juriste Eben Moglen par le journaliste Glyn Moody (que nous connaissons bien sûr le Framablog, preuve en est qu’ils ont l’honneur de tags dédiés  : Moglen et Moody).

C’est la traduction de l’intégralité de cette interview que nous vous proposons ci-dessous.

Pourquoi Nitot était-il si enthousiaste  ? Parce qu’il est légitime de s’inquiéter chaque jour davantage du devenir de nos données personnelles captées par des Facebook et des Google. Mais la critique récurrente sans possibilités d’alternatives pousse au découragement.

Or, poursuit-il, cette interview propose «  une ébauche de solution technique qui pourrait bien signer la fin du Minitel 2.0  ». Eben Moglen y explique «  comment des petits ordinateurs comme le Sheevaplug (cf photo ci-contre) ou le Linutop 2 pourraient bien changer la donne en permettant la construction d’un réseau social distribué (ou a-centré) dont chacun pourrait contrôler un bout et surtout contrôler son niveau de participation  ».

Et Tristan de conclure de manière cinglante  : «  l’identité en ligne, la liste de nos relations, les archives de nos messages échangés sont bien trop précieuses pour être confiées à quelconque organisation privée, quelle qu’elle soit  ».

La décennie «  Microsoft  » qui s’achève nous aura vu essayer, avec plus ou moins de succès, d’empêcher le contrôle de nos ordinateurs personnels, en y substituant du logiciel propriétaire par du logiciel libre.

La décennie «  Google  » qui s’annonce risque fort d’être celle des tentatives pour empêcher le contrôle d’Internet, en ne laissant plus nos données personnelles sur des serveurs privés mais sur nos propres serveurs personnels.

Remarque  : à propos d’Eben Moglen, nous vous rappelons l’existence d’une conférence que nous considérons parmi les plus importantes jamais présentées par la communauté du Libre.

Une interview d’Eben Moglen – La liberté contre les données dans le nuage

Interview : Eben Moglen – Freedom vs. The Cloud Log

Eben Moglen interviewé par Glyn Moody – 17 mars 2010 – The H
(Traduction Framalang  : Goofy, Simon Descarpentries et Barbidule)

Le logiciel libre a gagné  : presque tous les poids lourds du Web les plus en vue comme Google, Facebook et Twitter, fonctionnent grâce à lui. Mais celui-ci risque aussi de perdre la partie, car ces mêmes services représentent aujourd’hui une sérieuse menace pour notre liberté, en raison de l’énorme masse d’informations qu’ils détiennent sur nous, et de la surveillance approfondie que cela implique.

Eben Moglen est sûrement mieux placé que quiconque pour savoir quels sont les enjeux. Il a été le principal conseiller juridique de la Free Software Foundation pendant 13 ans, et il a contribué à plusieurs versions préparatoires de la licence GNU GPL. Tout en étant professeur de droit à l’école de droit de Columbia, il a été le directeur fondateur du Software Freedom Law Center (Centre Juridique du Logiciel Libre). Le voici aujourd’hui avec un projet ambitieux pour nous préserver des entreprises de services en ligne qui, bien que séduisantes, menacent nos libertés. Il a expliqué ce problème à Glyn Moody, et comment nous pouvons y remédier.

Glyn Moody  : Quelle est donc cette menace à laquelle vous faites face  ?

Eben Moglen  : Nous sommes face à une sorte de dilemme social qui vient d’une dérive dans la conception de fond. Nous avions un Internet conçu autour de la notion de parité – des machines sans relation hiérarchique entre elles, et sans garanties quant à leur architectures internes et leur comportements, mises en communication par une série de règles qui permettaient à des réseaux hétérogènes d’être interconnectés sur le principe admis de l’égalité de tous.

Sur le Web, les problèmes de société engendrés par le modèle client-serveur viennent de ce que les serveurs conservent dans leur journaux de connexion (logs) les traces de toute activité humaine sur le Web, et que ces journaux peuvent être centralisés sur des serveurs sous contrôle hiérarchisé. Ces traces deviennent le pouvoir. À l’exception des moteurs de recherche, que personne ne sait encore décentraliser efficacement, quasiment aucun autre service ne repose vraiment sur un modèle hiérarchisé. Ils reposent en fait sur le Web – c’est-à-dire le modèle de pair-à-pair non hiérarchisé créé par Tim Berners-Lee, et qui est aujourd’hui la structure de données dominante dans notre monde.

Les services sont centralisés dans un but commercial. Le pouvoir des traces est monnayable, parce qu’elles fournissent un moyen de surveillance qui est intéressant autant pour le commerce que pour le contrôle social exercé par les gouvernements. Si bien que le Web, avec des services fournis suivant une architecture de base client-serveur, devient un outil de surveillance autant qu’un prestataire de services supplémentaires. Et la surveillance devient le service masqué, caché au cœur de tous les services gratuits.

Le nuage est le nom vernaculaire que nous donnons à une amélioration importante du Web côté serveur – le serveur, décentralisé. Au lieu d’être une petite boîte d’acier, c’est un périphérique digital qui peut être en train de fonctionner n’importe où. Ce qui signifie que dans tous les cas, les serveurs cessent d’être soumis à un contrôle légal significatif. Ils n’opèrent plus d’une manière politiquement orientée, car ils ne sont plus en métal, sujets aux orientations localisées des lois. Dans un monde de prestation de services virtuels, le serveur qui assure le service, et donc le journal qui provient du service de surveillance induit, peut être transporté sur n’importe quel domaine à n’importe quel moment, et débarrassé de toute obligation légale presque aussi librement.

C’est la pire des conséquences.

GM  : Est-ce qu’un autre facteur déclenchant de ce phénomène n’a pas été la monétisation d’Internet, qui a transféré le pouvoir à une entreprise fournissant des services aux consommateurs  ?

EM  : C’est tout à fait exact. Le capitalisme a aussi son plan d’architecte, qu’il rechigne à abandonner. En fait, ce que le réseau impose surtout au capitalisme, c’est de l’obliger à reconsidérer son architecture par un processus social que nous baptisons bien maladroitement dés-intermédiation. Ce qui correspond vraiment à la description d’un réseau qui contraint le capitalisme à changer son mode de fonctionnement. Mais les résistances à ce mouvement sont nombreuses, et ce qui nous intéresse tous énormément, je suppose, quand nous voyons l’ascension de Google vers une position prééminente, c’est la façon dont Google se comporte ou non (les deux à la fois d’ailleurs) à la manière de Microsoft dans sa phase de croissance. Ce sont ces sortes de tentations qui s’imposent à vous lorsque vous croissez au point de devenir le plus grand organisme d’un écosystème.

GM  : Pensez-vous que le logiciel libre a réagi un peu lentement face au problème que vous soulevez  ?

EM  : Oui, je crois que c’est vrai. Je pense que c’est difficile conceptuellement, et dans une large mesure cette difficulté vient de ce que nous vivons un changement de génération. À la suite d’une conférence que j’ai donnée récemment, une jeune femme s’est approchée et m’a dit  : «  j’ai 23 ans, et aucun de mes amis ne s’inquiète de la protection de sa vie privée  ». Eh bien voilà un autre paramètre important, n’est-ce pas  ? – parce que nous faisons des logiciels aujourd’hui en utilisant toute l’énergie et les neurones de gens qui ont grandi dans un monde qui a déjà été touché par tout cela. Richard et moi pouvons avoir l’air un peu vieux jeu.

GM  : Et donc quelle est la solution que vous proposez  ?

EM  : Si nous avions une classification des services qui soit véritablement défendable intellectuellement, nous nous rendrions compte qu’un grand nombre d’entre eux qui sont aujourd’hui hautement centralisés, et qui représentent une part importante de la surveillance contenue dans la société vers laquelle nous nous dirigeons, sont en fait des services qui n’exigent pas une centralisation pour être technologiquement viables. En réalité ils proposent juste le Web dans un nouvel emballage.

Les applications de réseaux sociaux en sont l’exemple le plus flagrant. Elles s’appuient, dans leurs métaphores élémentaires de fonctionnement, sur une relation bilatérale appelée amitié, et sur ses conséquences multilatérales. Et elles sont complètement façonnées autour de structures du Web déjà existantes. Facebook c’est un hébergement Web gratuit avec des gadgets en php et des APIs, et un espionnage permanent – pas vraiment une offre imbattable.

Voici donc ce que je propose  : si nous pouvions désagréger les journaux de connexion, tout en procurant aux gens les mêmes fonctionnalités, nous atteindrions une situation Pareto-supérieure. Tout le monde – sauf M. Zuckerberg peut-être – s’en porterait mieux, et personne n’en serait victime. Et nous pouvons le faire en utilisant ce qui existe déjà.

Le meilleur matériel est la SheevaPlug, un serveur ultra-léger, à base de processeur ARM (basse consommation), à brancher sur une prise murale. Un appareil qui peut être vendu à tous, une fois pour toutes et pour un prix modique  ; les gens le ramènent à la maison, le branchent sur une prise électrique, puis sur une prise réseau, et c’est parti. Il s’installe, se configure via votre navigateur Web, ou n’importe quelle machine disponible au logis, et puis il va chercher toutes les données de vos réseaux sociaux en ligne, et peut fermer vos comptes. Il fait de lui-même une sauvegarde chiffrée vers les prises de vos amis, si bien que chacun est sécurisé de façon optimale, disposant d’une version protégée de ses données chez ses amis.

Et il se met à faire toutes les opérations que nous estimons nécessaires avec une application de réseau social. Il lit les flux, il s’occupe du mur sur lequel écrivent vos amis – il rend toutes les fonctionnalités compatibles avec ce dont vous avez l’habitude.

Mais le journal de connexion est chez vous, et dans la société à laquelle j’appartiens au moins, nous avons encore quelques vestiges de règles qui encadrent l’accès au domicile privé  : si des gens veulent accéder au journal de connexion ils doivent avoir une commission rogatoire. En fait, dans chaque société, le domicile privé de quelqu’un est presque aussi sacré qu’il peut l’être.

Et donc, ce que je propose basiquement, c’est que nous construisions un environnement de réseau social reposant sur les logiciels libres dont nous disposons, qui sont d’ailleurs déjà les logiciels utilisés dans la partie serveur des réseaux sociaux ; et que nous nous équipions d’un appareil qui inclura une distribution libre dont chacun pourra faire tout ce qu’il veut, et du matériel bon marché qui conquerra le monde entier que nous l’utilisions pour ça ou non, parce qu’il a un aspect et des fonctions tout à fait séduisantes pour son prix.

Nous prenons ces deux éléments, nous les associons, et nous offrons aussi un certain nombre d’autres choses qui sont bonnes pour le monde entier. Par exemple, pouvoir relier automatiquement chaque petit réseau personnel par VPN depuis mon portable où que je sois, ce qui me procurera des proxies chiffrés avec lesquels mes recherches sur le Web ne pourront pas être espionnées. Cela signifie que nous aurons des masses d’ordinateurs disponibles pour ceux qui vivent en Chine ou dans d’autres endroits du monde qui subissent de mauvaises pratiques. Ainsi nous pourrons augmenter massivement l’accès à la navigation libre pour tous les autres dans le monde. Si nous voulons offrir aux gens la possibilité de profiter d’une navigation anonymisée par un routage en oignon, c’est avec ce dispositif que nous le ferons, de telle sorte qu’il y ait une possibilité crédible d’avoir de bonnes performances dans le domaine.

Bien entendu, nous fournirons également aux gens un service de courriels chiffrés – permettant de ne pas mettre leur courrier sur une machine de Google, mais dans leur propre maison, où il sera chiffré, sauvegardé chez tous les amis et ainsi de suite. D’ailleurs à très long terme nous pourrons commencer à ramener les courriels vers une situation où, sans être un moyen de communication privée, ils cesseront d’être des cartes postales quotidiennes aux services secrets.

Nous voudrions donc aussi frapper un grand coup pour faire avancer de façon significative les libertés fondamentales numériques, ce qui ne se fera pas sans un minimum de technicité.

GM  : Comment allez-vous organiser et financer un tel projet, et qui va s’en occuper  ?

EM  : Avons-nous besoin d’argent  ? Bien sûr, mais de petites sommes. Avons-nous besoin d’organisation  ? Bien sûr, mais il est possible de s’auto-organiser. Vais-je aborder ce sujet au DEF CON cet été, à l’Université de Columbia  ? Oui. Est-ce que M. Shuttleworth pourrait le faire s’il le voulait  ? Oui encore. Ça ne va pas se faire d’un coup de baguette magique, ça se fera de la manière habituelle  : quelqu’un va commencer à triturer une Debian ou une Ubuntu ou une autre distribution, et va écrire du code pour configurer tout ça, y mettre un peu de colle et deux doigts de Python pour que ça tienne ensemble. D’un point de vue quasi capitaliste, je ne pense pas que ce soit un produit invendable. En fait, c’est un produit phare, et nous devrions en tout et pour tout y consacrer juste un peu de temps pour la bonne cause jusqu’à ce que soit au point.

GM  : Comment allez-vous surmonter les problèmes de masse critique qui font qu’on a du mal à convaincre les gens d’adopter un nouveau service  ?

EM  : C’est pour cela que la volonté constante de fournir des services de réseaux sociaux interopérables est fondamentale.

Pour le moment, j’ai l’impression que pendant que nous avancerons sur ce projet, il restera obscur un bon moment. Les gens découvriront ensuite qu’on leur propose la portabilité de leur réseau social. Les entreprises qui gèrent les réseaux sociaux laissent en friche les possibilités de leurs propres réseaux parce que tout le monde veut passer devant M. Zuckerberg avant qu’il fasse son introduction en bourse. Et c’est ainsi qu’ils nous rendront service, parce qu’ils rendront de plus en plus facile de réaliser ce que notre boîte devra faire, c’est-à-dire se connecter pour vous, rapatrier toutes vos données personnelles, conserver votre réseau d’amis, et offrir tout ce que les services existants devraient faire.

C’est comme cela en partie que nous inciterons les gens à l’utiliser et que nous approcherons la masse critique. D’abord, c’est cool. Ensuite, il y a des gens qui ne veulent pas qu’on espionne leur vie privée. Et puis il y a ceux qui veulent faire quelque chose à propos de la grande e-muraille de Chine, et qui ne savent pas comment faire. En d’autres termes, je pense qu’il trouvera sa place dans un marché de niches, comme beaucoup d’autres produits.

GM  : Alors que le marché des mobiles est en train de décoller dans les pays émergents, est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux demander aux téléphones portables de fournir ces services  ?

EM  : Sur le long terme, il existe deux endroits où vous pouvez raisonnablement penser stocker votre identité numérique  : l’un est l’endroit où vous vivez, l’autre est dans votre poche. Et un service qui ne serait pas disponible pour ces deux endroits à la fois n’est probablement pas un dispositif adapté.

A la question «  pourquoi ne pas mettre notre serveur d’identité sur notre téléphone mobile  ?  », ce que je voudrais répondre c’est que nos mobiles sont très vulnérables. Dans la plupart des pays du monde, vous interpellez un type dans la rue, vous le mettez en état d’arrestation pour un motif quelconque, vous le conduisez au poste, vous copiez les données de son téléphone portable, vous lui rendez l’appareil, et vous l’avez eu.

Quand nous aurons pleinement domestiqué cette technologie pour appareils nomades, alors nous pourrons commencer à faire l’inverse de ce que font les opérateurs de réseaux. Leur activité sur la planète consiste à dévorer de d’Internet, et à excréter du réseau propriétaire. Ils devront faire l’inverse si la technologie de la téléphonie devient libre. Nous pourrons dévorer les réseaux propriétaires et essaimer l’Internet public. Et si nous y parvenons, la lutte d’influence va devenir bien plus intéressante.

31 Responses

  1. Gastlag

    Waw ! effectivement article très intéressant !
    Merci beaucoup de l’avoir traduit car en le lisant en anglais je ne percevais pas les détails, qui sont forts importants.

    Pour les réseaux sociaux décentralisés il y a deux projets qui sont en cours de développement :

    Movim, et c’est un projet initié en France (cocorico !)
    http://www.vanaryon.eu/2010/03/movi

    Et GnuSocial, qui est un projet Gnu comme son nom l’indique bien :
    http://groups.fsf.org/wiki/Group:GN

    Aussi pour l’auto-hébergement et suite à la conférence de Bayart sur le minitel 2.0, plusieurs projets ont été lancés :

    Un wiki dédié à l’installation de tout un tas de services sur son serveurs :
    http://wiki.auto-hebergement.fr/

    et un projet de distribution de Home Computing (malheureusement semble abandonné) :
    http://box.generation-linux.fr/doku

    Par ailleurs au niveau matériel j’utilise un petit ordi qui ne consomme que 8 watt, qui a de bonnes performances et pas mal de connectique, c’est le fit-pc 2 :
    http://www.fit-pc.com/web/

  2. YannickB

    Bonjour,

    Je me permet de réagir suite au billet concernant l’interview d’Eben Moglen.

    Je constate avec plaisir que tout le monde commence à s’activer autour d’un principe auquel j’avais moi-même pensé suite à une conférence de notre célèbre Benjamin Bayart à la dernière Ubuntu Party. La décentralisation de nos données personnelles est un impératif et nous pourrons y arriver assez facilement si on s’y met rapidement.

    En revanche, contrairement à l’interviewé dans l’article, je ne pense pas du tout qu’un serveur adapté soit la solution. Trop peu de gens l’achèterai et surtout on n’arriverai pas à toucher le grand public.
    Sans effet de masse, impossible d’influer sur la politique de Facebook ou Google et rien ne changera. Public d’initié, comme pour Linux qui n’est pas en position de force face à Windows, avec les limites que cela posera.

    On peut l’éviter pour le réseau social décentralisé et toucher le grand public, il suffit pour cela de partir sur une logique logicielle. Imaginez un logiciel (libre bien sur) suffisamment ergonomique pour le grand public, où n’importe qui pourrait stocker ses photos, vidéos, musiques, tweets, mur etc… directement sur son ordinateur personnel avec toute la maitrise qui va avec.

    L’idée serait que ce logiciel serait une sorte d’API où des services web viendront chercher les contenus sur l’ordinateur. Imaginons Facebook qui au lieu de stocker les contenus sur ses serveurs irait les chercher sur les ordinateurs personnel. Premier gros avantage : toute entreprise peut potentiellement se connecter au logiciel, et on faciliterait donc considérablement la tache à des start-up innovantes qui auront une base de contenu infinie sans barrière à l’entrée.

    Après il y a des problèmes bien sur, mais rien de bloquant :

    Le premier problème, c’est la bande passante. Si vous stockez une vidéo chez vous, même avec la fibre optique (et on n’y est pas encore, loin de là), si votre vidéo à du succès votre pc ne pourra jamais faire face au flot de connexion. Le grand public ne le supportera pas, il faudra donc laisser les Google et autres Facebook récupérer les contenus et mettre en cache sur leurs serveurs centralisés. On perd donc le contrôle et on n’est pas en position de force face à eux. Tout ça pour rien? Pas tout à fait, j’y reviens.

    Le deuxième problème, c’est qu’il faut pas rêver, on imagine très mal Facebook indexer les contenus car, tel un Microsoft en son temps, il doit à tout prix garder les données qu’il fournit à ses visiteurs les moins compatibles possible. Risque d’être marginalisé donc. Sauf que c’est clairement un faux problème.
    En effet, ce serait une énorme erreur stratégique pour eux, et ils s’y mettront tôt ou tard. Si ils ne le font pas tout de suite, le logiciel serait un énorme boulevard pour des start-up ou de grosses entreprises déjà installés et il faudra très peu de temps avant qu’une alternative à Facebook basé sur le logiciel ne se forme. De ce coté là, on serait donc face à un cercle vertueux qui changera à tout jamais la face d’internet (et je pense deviner que notre cher Benjamin Bayart passera de bien meilleures nuits :D).

    Pour en revenir au premier problème, il existe comme je le disais une solution. On ne peut empêcher nos contenus d’être mis en cache pour des raisons de disponibilité, en revanche à l’origine ce n’est pas nous qui uploadons nos contenus sur les serveurs de Facebook, mais bien le serveur distant qui vient chercher nos contenus.

    Cela change tout : nous avons la possibilité d’imposer nos conditions générales d’utilisation!!!

    Si ils veulent nos contenus, il doivent accepter nos conditions, qui seront sans aucun doute « vous supprimez tous les contenus de vos serveurs au bout de sept jours, et revenez les chercher sur mon ordinateur ». Et là on n’a plus aucun problème.
    Encore une fois, pour ne pas laisser naître trop vite une concurrence, ils seront obligés de les accepter.
    En revanche, il est évident que ils ne vont pas prendre la peine de lire les conditions de chaque utilisateur. Pour que cette utopie voit le jour, la communauté devra rédiger des conditions généralistes, comme une GPL ou un Creative Common. Les entreprises d’indexation (dont certainement Google et Facebook au bout d’un certain temps) n’auront plus qu’à afficher clairement les licences acceptées (encore une fois, au risque de se faire déborder par la concurrence si ils n’en acceptent pas suffisamment).

    Voici pour mes réflexions. Je ne voit aucune raison pour qu’un tel scénario n’arrive pas à se produire, il n’y a donc plus qu’à s’organiser.

    Et à ce titre… J’ai une très bonne nouvelle, ça a déjà commencé et c’est en très bonne voie : http://www.movim.eu/

    Je n’ai pas grand chose à dire du projet MOVIM, c’est juste très clairement la réponse à l’article et à tout ce que je viens de dire. C’est encore un petit projet, il y a peu de personnes dessus et seulement une ou deux personnes en développement acharné, mais j’ai la conviction que ce projet peut changer Internet (et cocoricoo il est français).

    Je n’ai encore aucun contact avec ce projet, pour être franc je ne l’ai pas encore testé, et je ne parle donc pas en leur nom. Mais je suis persuadé qu’ils ont besoin d’aide et je profite de ce message pour lancer un appel et tout simplement faire de la pub pour eux.

    Cordialement,
    Yannick.

  3. Dale

    Article TRÈS intéressant, merci beaucoup, ça m’a sauvé ma soirée =)

  4. Alexandre Bastien

    Et qu’est-ce qu’on fait des fournisseurs d’accès internet qui interdisent les serveurs? Je vis au Québec, et mon fournisseur (Vidéotron), interdit la mise en place des serveurs ftp, http, mail, etc. Selon la compagnie ces serveurs ne servent qu’à mettre en place des sites webs de partages illégaux. Dans la majorité des régions du Québec, Vidéotron possède un monopole sur l’internet par câble.

    Selon moi, il ne s’agit pas simplement de proposer un gadget et un bon software opensource pour aller avec. Je crois qu’il est nécessaire de faire une vaste campagne d’éducation populaire sur les fondements d’internet et sur les libertés informatiques. La jeune fille de 23 ans qui mentionne qu’elle ne s’inquiète pas de ses libertés ou de sa vie privé représente bien une nouvelle génération (dont je fais partie) qui est sévèrement dés-informée. Il faut que les gens connaissent leur droits, et les réclame, pour que des compagnies comme Vidéotron changent leur pratiques restrictives.

  5. voz

    @ Alexandre Bastien
    Les chinois non plus ne peuvent pas compter sur leur propre hébergement. Le système devrait également fonctionner pour eux…
    Une super bonne idée.
    J’ai l’impression que plus les marchands essaieront de verrouiller internet et plus des projets de ce type se développeront.

  6. Simon

    C’est très intéressant et c’est bien qu’on regarde ce qu’il est possible de faire. Mais je voudrais mettre un peu les pieds dans le plat.

    Quand les pro Hadopi disaient : "Télécharger illégalement une chanson sur Internet c’est comme voler une orange dans un supermarché", tout le monde ici leur tombait dessus en disant que le matériel et l’immatériel ça n’avait rien à voir, etc.

    Ben justement, mes données "personnelles" immatérielles sur Internet, je m’en fous un peu de savoir qui les regarde ou pas – du moment que c’est pas mon numéro de carte bancaire.

    C’est pas du tout comme si quelqu’un pénétrait chez moi et me regardait vivre au quotidien dans la vie réelle.

    Donc d’un côté, on fustige les amalgames matériel/immatériel pour l’Hadopi et de l’autre, on fait comme si les données numériques étaient un truc quasi sacré – cf Nitot avec son "nos données persos sont trop précieuses".

    Moi comme je ne suis pas un espion du Quai d’Orsay mais un quidam quelconque qui ne risque pas d’attirer l’attention, quel est problème si je place mes photos ou mes contacts dans les nuages sur Facebook ou Google ? Savoir que d’autres tombent par hasard dessus ne m’empêchera pas de dormir dans mon vrai lit physique.

  7. Antonin Moulart

    @Simon,

    Le problème n’est pas le quidam qui tombe sur tes données, mais les entreprises commerciales et les agences gouvernementales qui exploitent massivement ses données pour exercer leur domination.

    Identifier la population est l’outil de base qui permet le contrôle de cette dernière. Il ne s’agit d’œuvres culturelleston analogie ne fonctionne donc pas.

  8. stanlog

    J’avais lu la version originale un peu en diagonale, suite à la lecture du blog de Tristan Nitot. Merci pour la traduction de cet article fort intéressant. Peut-être aussi plein de bon sens… Reste effectivement à inventer et développer les outils sociaux pour une vie "décentralisée" qui pourraient encore manquer. Concernant les concurrents à Twitter, Facebook, YouTube, Flickr, et j’en passe… et plus généralement les applications web de media sociaux, il est vrai qu’un certain nombre de projets est en cours. Pour le micro-blogging, il y a StatusNet (apparemment décentralisé) et sa vitrine identi.ca, pour des portails "d’amis", il y a Elgg, NoseRub, et maintenant Movim et GNU Social, pour le streaming vidéo GoalBit a l’air d’avancer pas mal. Enfin bref, de bonnes idées, et de réelles alternatives à terme, face aux media sociaux "mainstream".

  9. Onogma

    Un type rencontre une nana dans un bar :
    -Salut, ça te dirait de venir chez moi, On pourrait se brancher.. tous les 2… sur des réseaux sociaux..
    -Pas de problème, j’ai toujours mon serveur dans ma poche!

    Shhevaplug, sortez couvert!

  10. Gastlag

    Souvent, quand je discute ou que je lis des commentaires sur des forums etc., les personnes me disent que le serveur personnel à la maison c’est un "phantasme de geek". Pourtant, les premiers qui ont voulu vendre des ordinateurs personnels ont du être pris pour des fous : "à quoi ça sert ? les gens n’ont pas les compétences" etc. etc.

    Au final on voit que cette idée d’ordinateur personnel est en train de révolutionner l’espace de diffusion de masse et plusieurs centaines de million de personnes ont appris à utiliser les ordinateurs, et ce en moins de vingt ans. Certes il reste encore des réactionnaires comme Apple et Microsoft qui cherchent à infantiliser et surtout à emprisonner les utilisateurs. Mais force est de reconnaitre que jusqu’à maintenant des avancées considérables ont été faites, et les systèmes d’exploitation libres grand publics me semblent vraiment avoir un horizon riche en possibles.

    Pour en revenir au sujet, je pense que le serveur personnel fait parti des prochaine grandes avancées, bien plus que les objets permettant d’accéder à moitié à Internet et à moitié à l’ordinateur mais en multitouch.

    Pour que cette avancée se réalise il claire qu’un Ubuntu du serveur personnel est nécessaire. Un système d’exploitation qui permette d’utiliser tout un tas de services sur son serveur (blog, réseau social, messagerie instantanée, courriel, "deezer personnel"*, microblogging etc.) et configurables à travers une interface simple accessible depuis le net. C’était le projet BeeLive**, mais il semble s’être épuisé et c’est bien triste.
    Malheureusement je ne suis pas informaticien, ma contribution à cette avancée majeure sera donc réduite à la diffusion de l’information.

    J’espère profondément que des projets vont réussir à se mettre en place et je leur souhaite beaucoup de courage, mais surtout de réussite.

    * pour le deezer personnel, ce logiciel est vraiment chouette : http://www.subsonic.org/pages/index
    ** http://box.generation-linux.fr/doku

  11. Lame Spirale

    Je suis parfaitement informé, et pourtant que l’on utilise mes données perso, je m’en fout pas mal. Et même je trouve que c’est un bien, si ca peut permettre d’avoir moins de pub par ailleurs. Même mon site internet je l’ai mis sous tumblr parce que ca me faisait chier de prendre un serveur, et pourtant je suis informaticien de formation. Comme ca j’ai pas à m’occuper de sécurité, de mises a jour … Tout foutre dans le nuage c’est quand même excellent, si on me braque mon ordi ou si ca crame ou si mon DD plante, pas grave du tout.

    Par contre l’interopérabilité des réseaux sociaux je suis tout à fait d’accord, mais la ca va prendre du temps, et je pense que le web des données va être déterminant pour opérer le virage en douceur, dans le grand public.

  12. Zargos

    @Simon et @Lame Spirale:
    Le problème des données personnelle qui VOUS concerne, c’est votre responsabilité. Mais que faites vous des photos que vous mettez sur facebook et qui comporte l’image d’autres personnes? De fait vous engagez la responsabilité des autres. Ce que vous mettez sur leurs murs, ce que vous mettez sur le mur des autres les concernent. Donc non, on ne peut pas s’en foutre comme dit Lame.
    Les données personnelle ne concernent pas seulement vous même mais aussi toutes les personnes avec qui vous êtes en contact.
    Par ailleurs, l’utilisation de ces données personnelles à des fins commerciales ou de contrôle politico-social est pernicieuse, car ce contrôle, l’un comme l’autre, implique une censure.
    Et cette censure permet ensuite de limiter vos droits et vos libertés.
    Posez vous la question: pourquoi la génération des moins de 30/25 ans est elle si mal informée de ses droits? Pourquoi civiquement est elle si "illettrée".
    Ce qui est décrit dans cet article n’est qu’un aspect des choses. Mais que se passera-t-il quand nous ne pourrons plus accéder à certains type de données car elles seront jugées politiquement incorrecte par nos dirigeant et nos marchands du temple (qui sont souvent les même d’aillerus). Il suffit de regarder le comportement de Sarkozy avec les médias. La france a le triste record européen des arrestations arbitraire, fouilles, gardes à vues, enquêtes et contraintes à l’encontre des journalistes et des médias (ex.: l’élimination de l’ancien patron de Paris Match Par Lagardère son patron à la demande de Nicolas Sarkozy suite aux photos publiées de Cécilia avec son nouveau compagnon).
    Pour pouvoir faire tout ça et plus encore, il faut accéder à vos données personnelles. Et vous les leurs donnez.
    Combien de recruteurs par exemple à chaque postulant vont aller sur google, facbook, twitter, etc…
    Combien de personnes ont elles perdu leur travail, ou un poste en recrutement à cause de cela?

  13. limonfertile

    Lors d’un entretien d’embauche, dire à votre employeur que vous n’êtes pas sur Facebook mais sur "Sheevaplug", c’est un peu comme lui dire que vous êtes politiquement à l’extrême gauche ou droite.

  14. Elessar

    @limonfertile : De toute façon, un recruteur qui me jugerait sur ma présence ou mon absence de Facebook, ça tombe bien, je n’ai pas envie de travailler pour lui. Il ne me mérite pas.

  15. GP

    Fascinante perspective : "Un réseau social distribué (ou a-centré) dont chacun pourrait contrôler un bout et surtout contrôler son niveau de participation."

    Merci pour la référence et la traduction; it makes my day!

    GP

  16. niiko

    "Et il se met à faire toutes les opérations que nous estimons nécessaires avec une application de réseau social. Il lit les flux, il s’occupe du mur sur lequel écrivent vos amis – il rend toutes les fonctionnalités compatibles avec ce dont vous avez l’habitude."

    J’ai du mal a saisir, on a l’impression que tout ca existe déjà, pourtant Eben Moglen ne parle finalement que de matériel, quels sont ces logiciels qui font tout ca, sur quelles technologies, quels protocoles, quelles API, quels formats, s’appuient ils ?

  17. ValérieP

    Un grand merci pour la traduction. Une petite remarque de trad cependant : merci de traduire "developing countries" par pays en développement et non pas pays émergents. Cette dernière traduction correspond au "politcally correct" du monde des Télécoms entre autres, qui brouille deux choses : les pays émergents ne sont que les pays en développement les plus avancés, il ne sont que 22 à 28 selon les classifications (cf. http://en.wikipedia.org/wiki/Emergi…) mais en l’espèce le mobile concerne aussi les autres pays en développement, même ceux que l’on appelle "les moins avancés". Deuxième glissement entre "pays" et "marché" qui consiste à voir le monde uniquement par la fenêtre de l’économie : on peut être économiquement émergent ou en développement sans l’être culturellement…

  18. romi

    super intéressant oui
    je ne sais pas si cette solution sera la bonne, mais il faudra en trouver une (ou plusieurs) c’est sûr
    le soucis c’est que les espèces dominantes historiques ont su adapter leur comportement avec plus ou moins de bonheur à l’arrivée d’Internet
    et ils ont encore quelques tours dans leur sac, comme l’arsenal juridique voir législatif par exemple pour les majors, le contrôle des masses, le PATRIOT Act, des parades techniques comme Videotron cité plus haut ou les connexions asymétrique de ce cher minitel 2…
    je suppose que l’internet à deux vitesses se met en place à ce niveau aussi: les données personnelles pourront (peuvent) êtres protégées, rester privées et en lieu sûr mais au prix d’un ralentissement de leur temps d’accès et de leur disponibilité
    ce prix sert à allumer les lumières des grandes boutiques!

  19. FLV

    D’après moi, la solution à ce problème tiendrait dans un ensemble logiciel qui permette d’héberger chez soi le contenu souhaité ET de décharger sur une autre machine, louée ou à soi, le "cache" des données.
    Ainsi, on pourrait imaginer des entreprises qui offriraient aux utilisateurs d’héberger leur cache, de la même manière qu’on loue un hébergement web. Certes, big brother serait déplacé d’une seule entreprise à un ensemble d’entreprises. Mais cela n’excluraient pas la possibilité à, par exemple, un groupe d’amis de se cotiser pour louer ou acheter une machine bien à eux, dont ils auraient le contrôle total, sur une bonne connexion, et ainsi augmenter la traçabilité des informations qui leur appartiennent.
    De plus, la relation entre l’utilisateur et le détenteur du cache devenant contractuelle, le détenteur de la copie des informations privées se verrait avoir des obligations de transparence et de sécurité envers l’utilisateur, ainsi qu’une responsabilité dans le cas où ces informations seraient diffusées en dehors du cadre défini à la base.

  20. Grunt

    @FLV:
    la solution peut aussi passer par la démocratisation de la bande passante.. vivement la fibre partout!

  21. Nickko

    Ce genre d’initiative / d’idéologie ressemble à ce que fait déjà Opera depuis en moment.
    Une sorte de lutte "anti-cloud". Le premier jalon de cette stratégie est Opera Unite, un serveur intégré au navigateur suffisamment intuitif pour permettre à tout le monde de partager ses photos, accéder à sa musique depuis n’importe où.

  22. flem

    Je viens de faire le tour des url de tous les posts et pour le moment il n"y a pas encore de choses concretes. pas de chance

  23. bibi

    La traduction de l’article est passionnante.
    (romi) nous parle du patriot act et là; je n’ai pas compris ! Je n’ai pas compris non plus le rapport qu’il y a avec la chine (voz) !
    J’ai le même problème que (alexandre bastien-videotron), il ne m’est pas autorisé d’adjoindre un élément. Je ne connais pas le sheevaplug et j’aurais bien aimé l’essayer !
    Je crois que les solutions sont hardware. A quand la création d’un nouvel ordinateur laissant de côté ‘les sangsues’ du web pour vraiment en profiter sainement ?

  24. goundoulf

    La neufbox 4 est une bonne plateforme pour réaliser une NoBox : les sources libres sont disponibles, on peut la reflasher facilement, et elle est répandue : 4 millions de neufbox 4 sont déjà présentes chez les abonnés, et on peut en acheter une neuve pour 50 €.

    fxmx86 auto-héberge d’ailleurs son site http://fxmx86.mine.nu sur une neufbox 4, avec TiddlyWiki.

    Le forum auto-hébergement sur neufbox 4 : http://www.neufbox4.org/forum/viewf

  25. altruiste

    Etonné que personne ne parle de wuala.

    A mon avis c’est ce modele là, comme le précise YannickB qui est le bon. Fichiers répliqués sur d’autres postes = accéssibles partout et tout le temps, stockage gratuit car stockage partagé (tout le monde a de la place sur son disque). En gros je pense qu’il faudrait un wuala libre doté d’un mur. Un module firefox a failli voir le jour: peerscape. Dommage qu’il semble mort.

    Pourquoi un nouveau serveur de 8watts en plus alors que tout le monde en a un: son ordinateur?
    Pourquoi installer son propre reseau privé avec un elgg, diaspora ou autre chez un hébergeur qui lui pourra accéder aux données?

  26. bertrand

    @altruiste
    un serveur de 8 watt peut rester allumer toute la journée, toute l’année. Un desktop va consommer nettement plus et durera moins longtemps car pas prévu pour fonctionner 24/24.
    Quand à l’immense majorité des possesseurs de portables, je vois mal comment leur expliquer que leur engin va devoir rester fixe à la maison pour maintenir la connexion de leur « serveur ».

  27. Neitsab

    Aïe, ça fait mal de relire ça quatre ans après, à l’aune des événements qui se sont produits depuis ! Le bilan est certes un peu maigre… Movim, diaspora*, StatusNet/GNU Social, pump.io : les projets ont avancé, mais sans traction populaire le succès n’est pas encore là. Et quand je vois la complexité de la mise en place d’un serveur LEMP (chiffré bien sûr) pour y installer une instance ownCloud, je me dis que la démocratisation générale de l’auto-hébergement est encore loin… Mais où en est donc la Freedombox de M. Moglen (https://en.wikipedia.org/wiki/Freed…) ?

    La solution appelée dans le premier commentaire de YannickB (*des logiciels capables de communiquer directement entre eux pour le stockage d’informations) semble être en développement du côté de remoteStorage http://remotestorage.io/), cependant c’est également davantage une preuve de concept qu’un succès planétaire…

    Un consortium pour proposer et pousser le futur garant de l’éthique en ligne, quelqu’un ? 🙂