Quand Calysto passe au lycée, les élèves se demandent s’il ne faut pas arrêter Internet !

Classé dans : Éducation, Mouvement libriste | 76

Temps de lecture 11 min

image_pdfimage_print

Prakhar Amba - CC byIl est des billets que l’on n’aime pas avoir à publier. Celui-ci en fait clairement partie tant il m’irrite au plus haut point  !

Il illustre malheureusement une nouvelle fois l’incapacité chronique de l’école à comprendre et former aux nouvelles technologies et aux enjeux de demain.

C’est donc l’histoire d’un lycée qui souhaite organiser une journée de sensibilisation sur le thème «  Réseaux sociaux, gérer son identité numérique  ». Louable intention s’il en est. Et l’on imagine fort bien que derrière ce titre se cache l’ombre de Facebook, devenu effectivement omniprésent chez les ados avec toutes les questions et conséquences que cela implique[1].

Soit, les enseignants ne sont pas tous des spécialistes du numérique, mais il doit bien y avoir dans une équipe pédagogique quelques compétences en la matière. Donc logiquement cela devrait pouvoir se préparer en interne. Mais non, on fait appel à une société privée.

Calysto se définit comme «  une agence qui concentre son activité dans la maîtrise des enjeux liés aux usages de l’Internet et aux Technologies de l’Information et de la Communication  ». Et, via son site TousConnectes.fr, elle propose aux établissements scolaires des journées d’information «  dans le cadre de son partenariat avec le ministère de l’Education nationale  ».

Voici la page de présentation de l’offre pour le lycée, sachant qu’il en coûtera à l’établissement (et donc au contribuable) 376 euros par jour. Elle commence ainsi  : «  Les lycéens se sont largement appropriés l’univers de l’Internet et du téléphone mobile dont les usages sont en constante évolution. S’ils en sont très souvent les prescripteurs, certaines notions leur échappent et nécessitent d’être approfondies.  »

Calysto propose également de conférences pour les parents et se targue d’avoir déjà organisé plus de 230 conférences ayant touché plus de 22 000 adultes.

J’ai fait une rapide recherche Web et il semblerait que beaucoup établissements scolaires aient déjà fait appel aux services de Calysto, qui, il y a à peine une semaine, a même eu l’honneur d’un article dans le journal Sud Ouest. Extrait  : «  De nombreux contenus multimédias sont soumis à des droits d’auteur, la récente loi Hadopi a été mise en place pour les protéger (…) On peut retrouver n’importe quel internaute par son adresse IP  ».

Cet extrait anxiogène n’est qu’un avant-goût de ce qui va suivre.

Calysto est passée tout dernièrement dans un lycée dont nous tairons le nom. C’est le témoignage édifiant d’un enseignant présent ce jour-là que nous vous proposons ci-dessous.

Parents vous pouvez dormir tranquille, la police de la pensée veille sur vos enfants  ! Sauf que les enfants ne sont pas dupes, et leurs réactions radicales au sortir de la journée donnent paradoxalement espoir  : «  On fait quoi  ? Il faut tout arrêter  ? On ne va pas arrêter de vivre quand-même. Dans ce cas il faut interdire Internet  ».

Quant à nous (nous Framasoft, mais aussi April, Quadrature, Wikipédia, etc.), il faut absolument que l’on s’organise pour proposer des journées alternatives, bénévoles et gratuites, afin d’opposer à un tel discours notre propre approche et culture du Net.

La plus belle c’est Calysto  !

Par un enseignant, quelque part en France

À l’initiative des documentalistes et des CPE dans mon lycée se sont tenus des débats-conférences autour des dangers de l’internet et des réseaux sociaux. Ils ont fait appel à la société privée Calysto qui propose des solutions «  clé en main  ».

J’y ai assisté avec mes élèves de Seconde, et là je dois dire que j’ai été atterré.Le débat n’avait rien de participatif, l’intervenant faisait réagir les élèves avec des images chocs mais ne poussait pas la réflexion. Nous avons eu droit à une succession à un rythme effréné de faits divers et d’anecdotes. Le discours était très culpabilisant, ce qui est contre-productif avec les ados, «  C’est interdit, c’est pas bien, vous n’avez pas lu les conditions d’utilisations, et oui, faut lire  ».

Voici mon témoignage mais je dois préalablement dire que parmi mes collègues certains trouvaient d’une part que ça avait le mérite de lancer le débat et qu’il fallait donner une suite avec les profs, et que d’autre part tout le monde n’est pas spécialiste du sujet et qu’il faut passer par des simplifications et des abus de langage. Et qu’un discours policé de spécialiste n’aurait pas eu d’effet sur le public ado.

Lors de la conférence il y a  des oppositions franches sur des faits précis. L’intervenant soutenait certains propos que je lui disais être faux. Il a insisté et à aucun moment n’a montré le moindre doute du genre «  je ne suis plus sûr du chiffre exact, il faudrait vérifier  ». J’ai du prouver mon point de vue sourcé  a posteriori à mes collègues pour démontrer qu’il s’était manifestement trompé et qu’il a soutenu le contraire, quitte à me faire passer pour un incompétent.

Exemple 1  : Les conditions d’utilisation

Lui – Vous avez un compte Facebook par exemple  ? Mains levées. Avez-vous lu les conditions d’utilisation  ? Mains baissées. Eh oui faut lire  !

Moi, me mettant dans la peau d’un élève – Mais encore  ? Une fois qu’on l’a lu, on fait quoi s’il y a un truc qui nous gène  ? On n’a pas le choix  ?

Lui, véhément – Je ne peux vous laisser dire ça, on a toujours le choix, il faut lire les clauses c’est votre responsabilité, blabla…

C’était ma première intervention je ne pensais vraiment pas à mal, au contraire c’était pour lancer le débat.

Moi, dans mon idée faire émerger l’e-citoyen – Bien sûr mais ce que je veux dire, c’est s’il y a parfois des clauses abusives on fait quoi, les CLUF sont rédigés par des armées d’avocats qui se sont blindés  ! N’est-ce pas à la loi, à nos députés, aux associations de consommateurs de nous protéger  ?

(Et je ne parle même pas de class-action qu’on n’a pas en France.)

Lui, impatient ne voulant pas aller dans cette direction et voulant reprendre le fil de son intervention formatée et bien rodée – Non vous avez accepté c’est trop tard.

À partir de là il me suggère franchement de me taire, je lui réponds que j’ai été invité avec mes élèves et l’intitulé de l’invitation était Conférence, débat et échanges, là-dessus, il me mouche en me disant «  oui, mais avec les élèves.  » Je suis passablement énervé. J’ironise en disant que j’avais bien lu les CLUF pourtant.

Exemple 2  : L’HADOPI

Lui – L’Hadopi a faim, ils veulent rentrer dans leurs frais ça coûte cher, elle a condamné 75 000 internautes depuis le mois d’août.

Moi – Personne n’a été condamné, des mails d’avertissements ont été envoyés mais à ce jour aucun accès internet n’a été coupé  !

Lui – Si il y a eu 75 000 condamnations et pas plus tard que …. il y a avait un jeune de 19 ans qui s’est fait coupé son accès.

Moi – Il y a eu 75 000 mails envoyés je vous l’accorde mais aucune coupure.

Lui – Nous avons les chiffres, mon collègue de Calysto va à l’ALPA (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) tout le temps alors…

Grosso-modo on sait mieux que vous.

À ce moment là j’abandonne vu la réaction d’un de mes collègues (mais c’est du détail les batailles de chiffres), au même moment un autre collègue avec son iPhone se connecte sur le site de l’Hadopi et me dit qu’il doit confondre condamnations et recommandations  ! Effarant.

Là en se moquant de moi il me demande si je n’ai pas une pause à aller prendre.

On passe à des copies d’écrans de sites pro-ana, les images choquent et font réagir les élèves. Il demande le silence, les menace de ne plus laisser parler si ils sont aussi bruyants.

Exemple 3  : La LOPPSI

Un autre prof pose la question suite aux diapos concernant le streaming et le direct download, peut-on (les autorités) aller voir dans mon disque dur  ?

Lui – Oui bien sûr  !

Moi, me sentant obligé de réagir alors que je ne voulais plus – Non c’est faux, il faut l’avis d’un juge, la police ou la gendarmerie doit avoir une commision rogatoire pour examiner le contenu de votre ordinateur.

Lui – Et non monsieur c’est LOPPSI 2, vous n’avez pas lu dans le journal  : Les dictateurs en rêvaient Sarkozy l’a fait  !  ?

Moi, j’ai un doute j’avoue que je n’avais pas potassé la loi LOPPSI2 – La LOPPSI2 n’est pas encore entrée en vigueur, elle vient juste d’être votée, aucun décret d’application n’a été publié.

Lui poursuit sans tenir compte de ma réponse, alors dans la tête des élèves ça donne ceci  : «  la police, les gendarmes peuvent se connecter même de l’extérieur comme ils veulent à notre ordinateur et accéder à son contenu  ».

Après avoir fait quelques recherches ils se trouve que la LOPPSI 2 est actuellement visée par le Conseil constitutionnel et sur Wikipédia (à vérifier) j’ai pu lire que  : «  La police, sur autorisation du juge des libertés, pourrait utiliser tout moyen (physiquement ou à distance) pour s’introduire dans des ordinateurs et en extraire des données dans diverses affaires, allant de crimes graves (pédophilie, meurtre, etc.) au trafic d’armes, de stupéfiants, au blanchiment d’argent, mais aussi au délit «  d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d’un étranger en France commis en bande organisée  », sans le consentement des propriétaires des ordinateurs.  »

Nos ados téléchargeurs illégaux seraient-ils des terroristes trafiquants de stupéfiants  ?

Après ça, c’en était trop je suis sorti une dizaine de minutes de la salle, puis je suis revenu m’installer tout au fond pour ne plus rien dire jusqu’à la fin. Pendant ce temps on assistait à d’autre passes d’armes moins intenses avec un autre collègue.

Et le libre dans tout ça  ?

Et bien surprise il y en avait un peu. C’était pas le top mais quand même. On a eu droit à une diapo sur les contenus Creative Commons, mais sans rentrer dans les détails. «  Il existe des contenus libres de droits comme le portail Jamendo pour la musique.  »

Lui – Jamendo où ce sont des artistes pas connus qui partagent le contenu, c’est financé par la pub.

Moi – On peut aussi donner pour soutenir un artiste qu’on aime… aller à ses concerts.

Lui – Oui c’est comme Grégoire, vous misez sur un artiste en espérant que…

j’ai voulu dire que MyMajorCompany et Jamendo ce n’était pas la même chose, mais je n’ai pu le confier qu’à mon voisin car il était déjà reparti sur un autre sujet.

On a vu aussi un slide sur le P2P avec trois contenus Batman_origin.avi, Firefox, Adobe Reader et il a demandé si c’était du piratage  ? Oui pour Batman mais non pour Firefox et Acrobat Reader qui sont gratuits mais nous ne sommes pas rentrés dans les différences entre ces deux contenus «  gratuits  ».

Lui qui disait qu’il fallait absolument lire les CLUF pour savoir à quoi s’en tenir apparemment ne le savait pas. Et préalablement il a bien dit que l’outil P2P avait été conçu pour partager des fichiers et que ce sont certains utilisateurs qui s’en servent pour partager des contenus qui ne respectent pas le droit d’auteur.

Pour conclure

Je pense  vraiment que l’intervenant était un animateur commercial formé sur le sujet à la va-vite, utilisant des techniques de communication éprouvées  : frapper les esprits, faire réagir (rires) puis engueuler méchamment, culpabiliser, provoquer un sentiment de honte (en invoquant par exemple la sexualité hésitante des ados), affirmer sa connaissance sans faille en invoquant des sources bétons mais invérifiables, et abuser des arguments d’autorité sans justifier leur raison d’être.

Le thème que nous voulions traiter était «  Réseaux sociaux, gérer son identité numérique  ». J’ai eu l’occasion de parler avec quelques élèves par la suite, ils sont sortis de là en se disant «  On fait quoi  ? Il faut tout arrêter  ? On ne va pas arrêter de vivre quand-même. Dans ce cas il faut interdire Internet  ».

Peut-être que c’est ce qui nous attend si ce genre d’idées simplistes continue à se diffuser.

Bientôt on aura le droit un avertissement du type  : «  Internet tue, provoque la dépendance, l’isolement  ».

Et nous rajouterons  : «  et libère des peuples  ».

Notes

[1] Crédit photo  : Prakhar Amba (Creative Commons By)

76 Responses

  1. Florian

    Effarant… Merci de publier ce genre de compte-rendu, c’est intéressant de savoir ce qu’on essaye de fourrer dans la tête des élèves à l’école !

  2. Marting

    Que dire après cela ? C’est doublement choquant : de tenir de tel discours de cette façon devant ce public facilement malléable, et tout aussi détestable que toute critique (ou toute idée n’allant pas dans le chemin voulu) soit envoyée balader et discréditée, le public n’ayant qu’un seul son de cloche… C’est répugnant.

  3. keops

    Encore un article qui ne touchera que nous. Pourquoi taire le nom du lycée? Je ne comprend pas cette attitude qui consiste à dire « y’a des gens qui font mal les choses c’est honteux, mais je ne vous dirai pas qui ». Parce que c’est en pointant du doigt les fautifs qu’on peut s’en protéger. Qui me dit que je ne compte pas envoyer des enfants dans ce lycée?
    Bref, encore un bel article plein de bonne volonté, mais dont la porté est nulle. C’est triste.

  4. Jarno

    Sur le fond, c’est choquant mais il n’est absolument pas étonnant que la méthode Mensonges-bourrages de crâne de Sarkozy/Copé/Lefebvre/Albanel/Riester soit ainsi repris par des boîtes à gauche à droite.

  5. Jarno

    @Keops : ce genre de mésaventure ne peut pas toujours être anticipée, le-dit lycée a pu s’adresser à Calysto en toute bonne foi. Espérons simplement qu’à l’avenir cet article va apparaître bien positionné sur les moteurs de recherche, de sorte que lorsqu’un autre lycée voudra en savoir plus sur Calysto, il tombera sur cet article et sera bien avisé de renoncer à leurs services. Ce serait déjà ça.

  6. Simmoril

    Je pense qu’il faudrait donner la possibilité aux professeurs de pouvoir se former sur le sujet, afin de donner l’information aux élèves eux même, sans passer par des sociétés qui profite de la crédulité et de l’ignorance des gens.
    Ca ferais un bon projet libre…
    L’avantage c’est que les erreurs seraient corrigées par la communauté.
    Les jeunes seront informés, et les adultes aussi…
    Je vais peut être lancer ca sur mon site…
    Qu’est-ce que vous en pensez ?

  7. aKa

    @keops : Déjà que la news ne donne pas le moral, si en plus t’en rajoutes une couche…

    C’est l’enseignant qui a témoigné qui ne souhaitait pas que son nom et son lycée soient révélés. Et étant moi-même à l’Education nationale je peux te dire qu’il a bien fait.

    Par contre Calysto est bien citée et effectivement on souhaite réussir à sortir du cercle des « naturels indignés » (pour faire un clin d’oeil à Hessel).

    Que peut-on faire d’autres pour le moment que d’en parler et voir si nous sommes les seuls à nous montrer perplexes devant ce projet ?

  8. Froum

    @Simmoril : oui je suis tout a fait d’accord avec toi, ce serait une très bonne idée.
    Cela dit, ça fait longtemps que je n’ai pas remis les pieds dans un lycée, mais s’il y a un prof d’informatique (pour une formation de base par exemple) il serait souhaitable qu’il sensibilise les eleves non seulement sur les différentes formes de propriétés sur le net (un logiciel fermé, un fichier qui respecte le standard, un logiciel libre, un logiciel open-source, …) mais aussi sur une sensibilisation sur simplement le fait de poster un message publique et ses conséquences, sans pour autant utiliser des images ou phrases choc. Et ainsi faire des échanges avec les élèves.

  9. keops

    @ aKa, désolé je voulais pas remuer le couteau ^^
    Le truc, c’est que je suis persuadé que de ne pas indiquer d’où vient l’erreur (volontaire ou pas) c’est presque la même choque que la cautionner. C’est bien, de dire la vérité sur cette entreprise, mais cette entreprise n’existerait pas si personne n’y faisait appel. Et c’est à la source qu’il faut régler le problème, c’est dans le sein même des écoles/collèges/lycées, qu’il faut prévenir. Je sais pas trop ce qu’on peut faire d’autre, peut-être trouver des gens motivés pour mettre en place une association bénévole qui ferait le travail de Calysto, mais en version « avec un cerveau, de vrais connaissances en technologies, et de vrais débats » ? Évidemment je me rend bien comte que c’est pas un truc qui serait facile à faire, ça demanderait des moyens, des locaux, beaucoup de temps, mais je doute fortement qu’on ne puisse pas trouver assez de bénévoles.

    Si quelqu’un s’en sent le courage, je veux bien faire le bénévole. (Surtout si ça peut me permettre de pécho de jeunes étudiantes mouhahaha!). Blague à part, si une telle idée venait à se concrétiser, je serais le premier à être volontaire!

  10. Monoflex

    Bonjour,
    Étant enseignant en lycée pro, je serai vigilant. Par contre, je suis septique sur l’issue du combat « contre » mes propres collègues.
    A titre informatif, dans mon académie, on impose aux profs un environnement numérique de travail que les collègues utilisent allègrement sans se poser la moindre question. Nous n’avons reçu aucune information sur le traitement des données que nous déposons sur cet ENT. D’ailleurs qui gère l’outil ? Une entreprise privée ?
    Ceci pour illustrer que les gens ne réfléchissent pas suffisamment sur les implications de leurs actions « électroniques ».
    Pour contrebalancer l’article et positiver, une collègue est à l’origine d’un projet de pièce de théâtre sur l’utilisation de F…bk et ses conséquences sur les relations inter individus. Le scripte sera réalisé par les élèves eux-mêmes orchestrés par ma collègue.

  11. Chipoteur

    C’est clairement aberrant, mais ce genre de discours n’est pas présent que pour les thêmes numériques. A peu près toutes les interventions extérieures de ce genre dont j’ai pu être témoins étaient de la même qualité … sexualité, emploi, drogue, santé, nutrition et j’en passe. Ce genre d’intervention n’a pas pour objectif le débat, le partage ou la compréhension, mais l’étalage d’une pensée bien précise appartenant aux intervenants.

    On ne s’en rend compte que lorsqu’on a nous-même été fouillé en profondeur un sujet avant d’avoir été soumis à ce genre de « lavage de cerveau » qui touche TOUT les sujets et non pas que le numérique.

  12. Yvo

    Heureusement, il existe des alternatives à Calysto…
    Dans mon département (44), j’essaie d’animer des interventions plus « pédagogiques » (je suis aussi enseignant…) sur le thème « Internet et Citoyenneté » à la demande des établissements depuis 2008, en évitant le coté moralisateur.
    Un compte-rendu d’une de ces interventions en collège, un peu ancienne (le contenu a évolué depuis), est disponible à cette adresse :
    http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/3
    Vous remarquerez que le CDDP44 a été préféré à Calysto par le Conseil Général…
    Gardons le moral !

  13. Sophie Bib

    Vu du coté des parents : dans la même journée ma fille a eu droit à une intervention de cette société à destination des élèves et le soir c’était au tour des parents je le raconte là : http://sophiebib.blogspot.com/2011/
    et le constat est à peu près le même, hélas !

  14. Joben

    Vous me faites rire avec vos idées sur la « méthode Mensonges-bourrages de crâne ». C’est exactement ce que font les journalistes et les politiciens de tous bords et vous tombez tous dans le panneau. Dernier exemple en date avec Sarkozy qui avait reçu Kadhafi à l’Élysée. Cet accueil faisait partie de l’accord dans la libération des infirmières bulgares. Personne ne se souviens plus des infirmières et tout le monde critique Sarkozy. Pour éviter les réflexions, il aurait du les laisser croupir dans les prisons de Kadhafi.
    Pour en revenir à ce bourrage de crâne, vous vous faites bien avoir, alors pourquoi vos enfants seraient-ils différents de vous ?

    Quant à la technologie que tout le monde veut mais que personne ne maitrise, qu’est-ce qu’on fait ? Les réseaux sociaux, c’est comme la 3D. Nintendo a même stipulé sur les emballages de sa nouvelle console que c’était dangereux pour les yeux des enfants ! Qu’est-ce que vous ferez le jour où votre enfant va venir vous réclamer cette console parce que tous les copains et copines en ont déjà une ? Vous n’aurez qu’à leur répondre qu’il vaut mieux s’abimer les yeux que de passer pour un ringard ?

    Arrêtez de vous plaindre, vous avez voulu les nouvelles technologies alors que ce n’est un besoin pour personne ?
    Vous avez voulu des ordinateurs, des consoles de jeux, des portables et des télé écran plat qui coutent la peau du cul et vous n’avez même plus assez d’argent pour aller au cinéma !
    Hé bien assumez maintenant ! En espérant qu’il ne sera pas trop tard !

  15. quesh

    Préparer et faire des interventions dans les collèges et lycées est largement à notre portée. Nous en avons déjà faites chaqu’un de notre coté et quelques fois ensemble. Il est possible de généraliser une journée de sensibilisation / débat.

  16. Il Palazzo-sama

    « Arrêtez de vous plaindre, vous avez voulu les nouvelles technologies alors que ce n’est un besoin pour personne ? »
    C’est évident. Les marketeux, qu’est-ce qu’ils nous font pas acheter comme conneries inutiles, quand même. Sans la pub, il n’y aura pas de marché pour plus de 5 ordinateurs dans le monde.

    « Vous avez voulu des ordinateurs, des consoles de jeux, des portables et des télé écran plat qui coutent la peau du cul et vous n’avez même plus assez d’argent pour aller au cinéma ! »
    Ouf ! Tant qu’on a encore de quoi manger…
    (au fait, c’est quoi le cinéma ?)

  17. tuxmouraille

    Bonsoir,
    Je trouve aussi anormale que le nom du lycée ne soit pas indiqué,et du professeur dans une moindre mesure (devoir de réserve du fonctionnaire). Il n’est pas possible de vérifier la source et ainsi rien de nous dit que cette histoire n’a pas été inventée pour calomnier cette entreprise.

  18. erwan

    @tuxmouraille : cette société est aussi venue dans mon lycée, je n’ai malheureusement pas assisté à la « conférence » mais les remarques de mes collègues présents sont les mêmes. Le discours est simpliste, parfois erroné, …
    S’il y a la possibilité de monter de vrais conférénces-débats sur les thèmes commerciaux de calysto, ça m’intéresse de participer.

  19. Sébastien Desbenoit

    Que cet article ne m’étonne pas !

    J’interviens régulièrement dans des collèges et lycées pour des interventions sur le même thème. Quand je parle de réseaux sociaux humains avant de ceux du web, du côté utile, des chances d’Internet mais également des risques (point de vue légal sur la diffamation, sur le droit à l’image…) qu’il faut se protéger mais pas trop non plus. Et que non, il ne faut pas être paranoïaque car Internet est un lieu formidable pour échanger, trouver du travail, des ressources… J’ai très régulièrement droit à des retours « C’est très bien, ce que vous dites, je n’avais pas compris que c’était cela Interner » mais j’ai encore plus souvent des réactions : « Ce n’est pas ce que j’attendais, je voulais que vous disiez qu’Internet, c’est le mal, que l’on peut vendre notre personne et nos amis » ou encore « Facebook, c’est le diable ! » (sic). Il y a une attente des proviseurs et directeurs de sécurité maximale ! Et quand je propose ma formation, combien de fois me dit-on, « c’est intéressant, mais nous on veut quelque chose qui parle vraiment des risques, de la sécurité et de la pédopornographie… »

    La réalité des décideurs de formations est trop différente de la réalité du web et encore plus de celle de l’utilisation par les élèves et c’est bien dommage.

  20. 1g0r

    1g0r’s status on Sunday, 27-Feb-11 12:54:15 CET

    Les adultes, surtout flic privés, ne sont pas assez intelligents pour parler aux ados et aux enfants. http://ur1.ca/3c6gw #parentaladvisory…

  21. pyg

    « Quant à nous (nous Framasoft, mais aussi April, Quadrature, Wikipédia, etc.), il faut absolument que l’on s’organise pour proposer des journées alternatives, bénévoles et gratuites, afin d’opposer à un tel discours notre propre approche et culture du Net. »

    Je pense que le meilleur relai reste les Espaces Publics Numériques http://fr.wikipedia.org/wiki/Espace… qui sont déjà en contacts avec les jeunes (et les moins jeunes) et sont souvent sensibilisés à la culture libre. Par ailleurs, ils « entrent » plus facilement à l’école que nous, associations. De par leur nombre et leurs ressources, ils sont à mon avis le meilleur levier pour contrer ces idées reçues qu’on cherche à faire rentrer de force.

    Cela fait déjà un moment que nous (asso du libre) travaillons en collaboration avec les EPN ou les cyberbases, mais il est certain que l’on pourrait aller plus loin (à mon sens il faut qu’on arrive à accompagner les formateurs et animateurs qui, pour en rencontrer régulièrement, sont encore pour beaucoup dans un flou concernant certaines questions sur les droits (et devoirs) des jeunes sur internet.

    Quelques liens en rapport :
    http://guy.pastre.org/dossiers-them
    http://www.ctoutnet.fr/ma-vie-en-nu… (BY-NC-ND, bien incomplet et n’abordant pas le libre, mais moins « répressif » que le discours tenu par l’intervenant de Calysto)
    http://www.netpublic.fr/2010/11/kit
    http://www.creatif-public.net/artic… (l’une des meilleures introduction aux LL que j’ai pu lire, même s’il a pris un petit coup de vieux. Et sous licence BY-SA)
    http://www.2025exmachina.net/(pour les 12-16 ans) : il y a certains travers (de fond comme de forme), mais c’est assez bien fait (flash requis 🙁 )

    Bref, la ressource est là, encore faut-il réussir à l’exploiter correctement et ne pas laisser le champs libre à des consultants privés dont le discours me parait moins légitime à l’école – quand bien même il n’aurait pas été truffé d’approximations – que ceux d’animateurs d’EPN…

    Autant il me parait évident qu’il faut sensibiliser les jeunes générations aux dangers potentiels du numérique, autant cela me désole un peu de voir que toutes les publications récentes ont tendance à présenter le net de façon négative, et non aussi comme un formidable espace d’échanges et d’apprentissage (je n’ose même pas parler de partage…)

  22. Br2

    Tant que les enseignants eux-mêmes ne s’accapareront pas cette problématique pour la faire entrer à l’école (heure de vie de classe, éducation civique, b2i (r), accompagnement personnalisé…. j’en passe il y a tant d’occasion pour avoir des supports…) on n’est pas prêt d’arrêter ces discussions ;-))

  23. Radek411

    C’est du grand n’importe quoi, du bourrage de crane à l’état pur. J’espère sincèrement ne pas avoir à faire à un de ces intervenants Calysto au sein de mon Lycée.

  24. Licteur

    Au prof. de lycée technique Monoflex : le scepticisme n’est pas antiseptique. D’aucuns diront, par ailleurs, que c’est le porno. qui a sauvé la très sélective chaîne cryptée de l’époque [sélective parce que payante mais pas terrible, disons pas mieux que d’autres, ARTE ?]… alors media, contenus, supports & moralité ; on n’en finira jamais ! Quand un président s’est targué de supprimer la pub. sur les chaînes publiques, pourquoi ne l’a-t’il pas fait sur les tranches matinales des programmes pour enfants ? Cela m’échappera toujours… et Dieu sait la cohorte de conseillers que l’on a payé sur le sujet… Grandeur & décadence de l’empire.
    Un licteur sans faux-cils.
    P.S. : Monsieur le professeur, voyez donc le CNRTL, ça c’est « de la balle » pour la langue françoise [http://www.cnrtl.fr/].

  25. Licteur

    HADOPI : plus de spams, moins de procédures à http://xurl.at/3az [La bonne intelligence voudrait que ce mail de recommandations vous fasse… des recommandations, en vous expliquant par exemple comment sécuriser votre connexion pour prévenir d’un accès frauduleux. Sauf qu’à ce niveau, ça bloque sérieusement. Que recommander ? Comment sécuriser « sa connexion » ? C’est quoi une « connexion » ? De quoi doit-on se protéger ? Dans quel but ?
    Ça fait tout de suite beaucoup de questions sans réponse.
    Ah, ce n’est pas faute d’avoir prévenu, c’est le genre de petites « subtilités » savamment éludées pendant les débats parlementaires, qui plombent aujourd’hui la Haute Autorité dans la mission qui est la sienne :
    Vous aider à sécuriser votre connexion
    Faire diminuer le nombre de téléchargements illicites,
    Défendre les artistes
    Défendre une conception périmée du droit d’auteur à l’ère du numérique]

    Message à Monoflex, moi aussi je fais des fautes : « la cohorte de conseillers que l’on a payé » —> « la cohorte de conseillers que l’on a payéE »

  26. Eric Bourdeau

    Bonjour,

    Je réagis à cet article car je suis moi même animateur multimédia et je propose ce genre de conférences à des collèges.
    Dernièrement je suis intervenu auprès d’elèves de 6ème et de 5ème pour les sensibiliser sur leurs usages des réseaux sociaux.
    L’intervention s’est faite en lien étroit avec la documentaliste et les professeurs. On a surtout cherché à mieux connaître leurs usages, à leur donner quelques conseils et à répondre à leurs nombreuses questions.
    Je suis effaré que ces questions soient traités par ce genre de sociétés privées plutôt que de faire appel à des animateurs multimédias qui jouent là pleinement leur rôle.

  27. Ginko

    On peut blâmer cette boîte, Calypso, pour les prestations qu’ils délivrent.
    Mais apparemment (d’après Sébastien Desbenoit, ci-dessus), il y a une demande au niveau des décideurs. Le débat n’est pas prêt de cesser. Il y a encore de nombreuses couches à sensibiliser et nous luttons contre bien plus gros que nous.

    On constate cette désinformation sur les thèmes que l’on connait. Ce qui me fait toujours peur c’est quand j’imagine la désinformation qui sévit sur tous les autres thèmes…

  28. Grunt

    Dommage, parce que ça commence très bien: il faut apprendre à lire, ben oui.
    Dommage que la suite ne soit pas à la hauteur.

  29. estelle

    je trouve que beaucoup de commentaires se trompent de cible. L’article dénonce une société : Calysto et son discours débilitant.
    Pour moi, ce discours n’est pas le plus effrayant de l’affaire, la preuve en est que c’est tellement loin des pratiques quotidiennes des élèves et d’un nombre de plus en plus importants de profs que c’est tout simplement inopérant.
    Le plus effrayant de l’affaire, c’est que cette société (comme d’autres bien plus imposantes encore) est en contrat de partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale lui-même. Cela signifie qu’il est quand même légitime pour un prof ne connaissant pas du tout le domaine de faire appel à Calysto.
    Une fois cela dit, ce que je trouve carrément incroyable, c’est que l’on puisse encore aujourd’hui croire que l’école et les enseignants sont à ce point « déconnectés ».
    Dans tout lycée, il y a au moins un prof de math, un prof de sciences, un documentaliste. Sans parler des autres disciplines qui n’évoluent pas dans un autre monde que le nôtre (à moins que j’aie raté LA faille espace-temps). Autant de profs sensés connaître un minimum d’informatique (au moins pour les deux premiers), et surtout l’information et sa recherche (au moins pour le troisième). Ce sont des spécialistes, ou du moins les citoyens devraient pouvoir exiger qu’ils le soient.
    (Au passage, sensibiliser aux pratiques diverses d’Internet relève plus pour moi d’une éducation culturelle et informationnelle que d’une éducation à l’informatique. Si la culture n’est pas la spécialité de l’école, c’est bon : le marché a vaincu. It’s over.
    On n’a jamais demandé aux imprimeurs ou aux éditeurs de venir à l’école pour apprendre aux élèves à lire, à écrire, à manipuler un livre.)
    Dans chaque académie il y a un CRDP devant pouvoir fournir des informations qualitatives précises et aider à préparer ce genre de journée débats. Des associations nombreuses existent dans le pays, les EPN, que sais-je encore ?
    Bref, toutes les sociétés privées qui cherchent à envahir l’école, la plupart du temps avec la bénédiction directe du ministère ou grâce aux collectivités territoriales (les ENT en sont la démonstration), parient sur l’ignorance et la dépossession des enseignants quant à des sujets soit trop d’actualités pour avoir intégré les programmes scolaires ; soit objet d’enjeux politico-économiques bien trop importants pour qu’on laisse profs et vrais spécialistes s’en emparer (c’est plutôt Maître Eolas que j’aurais envie d’inviter devant des élèves moi).
    Et c’est bien de cela qu’il s’agit. La culture contemporaine ne peut être maîtrisée par les enseignants : on ne leur en laisse pas le temps et les moyens (- 16000 postes par an pendant 5 ans, ça vous dit quelque chose ?).
    On peut faire exactement le même parallèle avec le versant technique et le déploiement d’infrastructures comme les ENT où la dépossession touche des services internes à la fonction publique qui auraient pourtant les compétences techniques et travailleraient pour beaucoup moins cher… Ou encore l’utilisation d’OS beaucoup moins juteux dans tout le système éducatif… vous voyez ce que je veux dire ? Mais pour cela, il faut du personnel formé, payé, et des impôts qui ne servent pas à financer des jets privés, des 200m² dans le 7ème arrdt de Paris et tout un tas de biens privés divers et variés …

  30. Sly

    Ce qui est bien c’est que Calysto vient dans mon bahut bientôt. Je vais me préparer et les pourrir.
    Merci pour les infos.

  31. patoche

    Je suis d’accord avec estelle mais il faut toutefois relativiser. Il faut aussi arrêter de croire que l’école peut et doit tout faire… Vous connaissez comme moi les nombreux soucis que rencontrent bon nombre de collègues un peu partout au niveau discipline face à des classes surchargées. Pensez également aux élèves : croyez vous vraiment qu’ils accepteront que nous enseignants franchissions la ligne de la sphère privée en leur déconseillant de publier tel ou tel truc sur Facebook …Quelle sera la portée de ces propos ? Je vais vous le dire dès le lendemain il y a un groupe qui se monte sur Facebook pour lyncher le prof en question qui vraisemblablement ira lui même porter plainte comme beaucoup le font maintenant …
    Alors arrêtons un peu, nous sommes là pour enseigner avant tout et ne pouvons pas être partout. Si on doit en plus du travail quotidien faire de la prévention sur les drogues, sur la sécurité routière, sur la protection de l’environnement, sur la sexualité on enseigne quand …
    Je suis particulièrement choqué par la teneur de certains propos sur ce forum qui consiste à vouloir lyncher une boite française en plus qui gère certains trucs que nous ne pouvons pas toujours gérer. Arrêtons avec ce discours d’un autre âge qui consiste à opposer le privé et le public. Vous évoquez les CRDP et les CDDP savez vous qu’ils sont les premiers à contractualiser en permanence avec des prestataires privés ? Et heureusement !! On (l’éducation nationale ne peut pas tout faire). Enfin concernant calysto j’ai mené ma petite enquête et de nombreux collègues ont fait appel à eux et semblent pleinement satisfaits … Après tout chacun son point de vue … et par pitié arrêtons de critiquer sans agir et sans proposer ne faisons pas ce que nous reprochons à nous gouvernants …

  32. Seb

    Je partage le point de vue de patoche … N’oublions pas en plus que l’éducation nationale est un des rares ministères a être encore sous licence avec Microsoft … Ne nous trompons pas de cible (sic) 🙁

  33. Brice

    @pyg
    @Eric Bourdeau

    En effet, les enseignants qui souhaiteraient se faire accompagner sur ce sujet par des animateurs multimédia (pas des pédagogues mais des vulgarisateurs et accompagnateurs aux TIC) peuvent se tourner vers les nombreux lieux existants en France :
    http://www.netpublic.fr
    http://www.cyber-base.org
    Les animateurs de ces espaces organisent régulièrement des animations (ateliers, mise en situation) sur ce type de thématique (Internet et relation parents/enfants, …) ; avec l’aide de l’EN cela pourrait, facilement, se transformer en conférences touchant plus de personnes.

  34. Incontinentia Buttocks

    Patoche, tu n’as pas vraiment compris certaines choses, je vais tenter de te les expliquer, en espérant que tu sois capable d’assimiler les quelques petits mots que je vais écrire.

    « Je suis particulièrement choqué par la teneur de certains propos sur ce forum qui consiste à vouloir lyncher une boite française en plus qui gère certains trucs que nous ne pouvons pas toujours gérer. « 
    Et moi je suis particulièrement choqué par les tiens. Tout d’abord, la boîte française… Est-ce que tu es en train de sous-entendre que s’il s’agissait d’une boîte belge, libanaise ou anglaise on pourrait la lyncher sans que tu t’insurges ? Si c’est le cas, tu es certainement un personnage hyper-chauvin. Je n’irais pas jusqu’à dire que tu es xénophobe, mais tes propos le sous-entendent un petit peu, à mon humble avis. Pour ce qui est de « gérer certains trucs », il est clair que cette boîte ne les gère pas du tout. Tu ne connais visiblement pas assez l’informatique pour avoir une opinion sur ce sujet, alors écoute les sages qui savent – et crois-moi, tu ne les trouveras pas dans cette boîte. Il est clair que tous les enseignants ne peuvent pas connaître l’informatique suffisamment pour en parler (tu en es un bon exemple), mais ça ne signifie pas qu’il n’en existe pas (je penses particulièrement à aka). Et si dans ton école aucun enseignant ne touche terre en informatique, rien ne vous empêche de faire appel à des gens qui s’y connaissent, c’est-à-dire surtout pas à Calysto.

    « Enfin concernant calysto j’ai mené ma petite enquête et de nombreux collègues ont fait appel à eux et semblent pleinement satisfaits »
    S’ils ont fait appel à Calysto, c’est qu’ils ne connaissent pas assez l’informatique pour en parler, tout comme toi. Dans ce cas, comment peuvent-ils qualifier les propos de Calysto ? N’as-tu pas remarqué que les personnes ayant écrit des commentaires ici connaissent l’informatique et savent de quoi ils parlent, contrairement à toi ?

    « Pensez également aux élèves : croyez vous vraiment qu’ils accepteront que nous enseignants franchissions la ligne de la sphère privée en leur déconseillant de publier tel ou tel truc sur Facebook »
    Donc, là, tu es en train de dire qu’il ne faut dire aux élèves que ce qu’ils veulent entendre ? Dans ce cas, les enseignants n’auraient plus rien à dire, du moins à l’école obligatoire et au lycée. Il ne faut pas se voiler la face, les étudiants n’ont pas spécialement envie d’entendre parler des règles de dérivation (non non, tu n’as pas besoin de chercher ce que c’est dans un dictionnaire, c’est juste un exemple) ou de la littérature de XIVè siècle. Ce n’est pas pour autant que les enseignants devraient taire ces sujets, non ?

    « Alors arrêtons un peu, nous sommes là pour enseigner avant tout et ne pouvons pas être partout. »
    C’est peut-être la seule chose censée que ton clavier a craché. C’est clair qu’il n’est pas possible que chaque enseignant fasse de la prévention dans tous les sens. Le temps de préparation serait beaucoup trop long, et personne ne peut être expert dans tous les domaines. Mais nom de bleu, si un enseignant qui ne connaît pas un domaine demande à quelqu’un d’en parler à sa place, pourquoi ne demanderait-il pas à quelqu’un qui connait ce sujet ?! Critiquer Calysto, ce qui est à tes yeux une attaque contre la France et ton bien aimé président (et contre la Bretagne !), c’est avant tout une méthode de dire « Faites attention, Calysto ne connaît pas ce sujet, ne leur demandez pas d’en parler. » C’est peut-être un concept un peu difficile pour toi, mais en te donnant un peu de peine, tu devrais un petit peu le comprendre.

    « Après tout chacun son point de vue »
    J’espère que tes élèves ne vont pas tomber sur cette phrase. Si c’est le cas, ils vont tous soudainement avoir une moyenne de 20/20 🙂

    « et par pitié arrêtons de critiquer sans agir et sans proposer ne faisons pas ce que nous reprochons à nous gouvernants … »
    Ah, donc d’après-toi, personne ne fait rien ? Je t’invite à te renseigner sur Framasoft. Bien entendu, comme ça touche à l’informatique, tu vas probablement avoir du mal à comprendre, mais relis chaque phrase jusqu’à ce que tu la comprenne bien, et ça devrait aller. Tu peux lire à voix haute, ça peut t’aider.

    Je sais, gamin, t’es enseignant, d’après ce que tu dit, mais tu n’as jamais été une lumière. Toujours légèrement en-dessous de la moyenne, t’as réussi tes examens avec des résultats à la limite du suffisant… C’est dur la vie, hein ? Mais ne t’en fais pas, en te donnant un peu de peine, tu devrais arriver à comprendre certaines choses.

  35. popart

    hé ho!!! ya pas un modo dans le coin, je crois que Incontinentia Buttocks a largement franchit le mur du çon, là…

  36. Incontinentia Buttocks

    Si aKa décide que j’ai dépassé certaines limites lors de ma tentative d’éducation de Patoche, je le laisse décider de la démarche à suivre, je me plierai à son jugement, quel qu’il soit. Ici, c’est un peu plus chez lui que chez moi 🙂
    Je reconnais que mon dernier paragraphe était de trop, mais j’affirme que le reste ne fait que refléter ce que Potache indique sur lui-même à travers son message, et je lui donne de précieux conseils. Il faut voir cela comme une aide – non sollicité il est vrai, mais dont le but est de lui rendre service.

  37. HackerLiberty

    Je dirai ceci : j’étais lycéen, et maintenant à 16 ans, je suis passé en candidat libre au baccalauréat notamment pour cette raison : le FUD (Fear, Uncertainty and Doubt), soit une campagne d’ignorance pure et de désinformation destructice – ou non – que j’exècre de tout mon être.

    L’Ecole, vision unilatérale de masse moutonne est une technologie obsolète. Je l’ai donc laissée de côté ; devenu Libre, je suis davantage heureux, épanoui, bref : je suis enfin moi.

  38. HackerLiberty

    Quant à Incontinentia Buttocks, je dirai ceci : tes commentaires sont inutiles, ils font partie de la masse. Bye bye !!! 😉 Une simple doxa n’est pas intéressante en soi.

    Cordialement,

    HLFH

  39. Eliantin

    Je suis prof en collège, nous faisons une « semaine facebook » dès lundi.

    En gros, chaque classe passera une heure au CDI pour en discuter. On va ouvrir un débat, exposer quelques dangers, mais rien d’effrayant. On va même exposer les points positifs des réseaux sociaux (wouuuh). C’est une semaine à thème avec des affichages un peu partout en collège, perso j’ai plutot hâte et les élèves aussi.

    Faire intervenir une société qui sert de grand méchant loup, c’est juste stupide.

  40. Garfieldairlines

    Si calysto passe dans mon lycée, je me ferai un plaisir de faire un peu de résistance. Mais j’ai pas encore eu de nouvelles a ce sujet.

  41. Lyti

    Les lycées/collèges devraient songer à demander à des étudiants en école supérieur de venir faire des interventions au sujet des nouvelles technologies d’internet. La majorité est bien plus qualifiée que cette personne et sont plus à même de traiter ce sujet avec eux étant de la même génération. Triste que ces jeunes en viennent à penser qu’il faut interdire internet..

  42. Omnireso

    Bonjour,

    Cet article et ses commentaires sont une excellente illustration de quelques-uns des travers des technologies de communication.

    En effet, si certaines réactions sont clairement disproportionnées et peuvent s’avérer vexantes voire blessantes (cf. Incontinentia Buttocks), il n’en reste pas moins qu’il faut faire preuve de sens critique et de civisme, vérifier les sources, ne pas se lancer dans la rédaction d’un commentaire sous le coup de l’émotion.

    A mon sens la faiblesse du réseau ne réside pas dans ce qu’il permet (ce n’est qu’un outil, tout comme le sont les plateformes facebook et consorts), mais dans la lecture que les internautes en font.

    Éduquer les publics en leur apprenant comment vérifier une source, comment remonter un fil ou comment modérer/pondérer son jugement si cela s’avère impossible, faire réfléchir sur le crédit à accorder à une information, et surtout rassurer les parents en vulgarisant les techniques afin qu’ils se les approprient et puissent échanger avec leurs enfants sur ce qui est « vu sur internet » me semble le plus important.

    Cordialement,
    Yann Faurie

  43. Eric LEGUAY

    Bonjour,

    Cet article est en effet édifiant et illustratif de ce que provoque l’arrivée massive du Web dans les familles. Le cas de cette société Calysto est symptomatique du cynisme de certains à faire du business en s’engouffrant dans la brèche béante des craintes du numérique. Pourtant à la lecture du site Web de cette société on comprend très vite que tout cela est vide. Vide de références universitaires, sociologiques ou intellectuelles. Vide d’expériences terrain, d’analyses statistiques et comportementales. Vide de la vraie place du numérique et des compétences développées par les jeunes. Vide de tout analyse intelligente et lisible pour les parents et les enseignants. J’ai eu l’occasion en effet d’assister à leurs présentations qui sont très professionnelles et très huilées mais souvent fantaisistes et toujours placées sous l’angle du catastrophisme. Le résultat constater est toujours le même, le principal de l’établissement a rempli sa mission et les parents repartent convaincus que en effet Internet est « très dangereux » ce que TF1 leur répétait déjà à longueur de journée.

    Alors je viens éclairer un peu vos lecteurs de ce très bon site sur quelques points : Se revendiquer d’un partenariat « éducation national » est en fait un abus de langage car il ne s’agit que d’un bon de commande. La somme de 350 euros correspond quelques soit le prestataire au budget alloué par les rectorats pour ce type d’informations. Ensuite si vous faites le rapport entre les collèges (7 000) et les lycées (3 000) confrontés aux problèmes relatifs du numérique et le nombre d’intervenants disponibles pour répondre à ces interrogations vous comprendrez que Calysto surfe sur une vague sans concurrence et que le contenu de son propos n’a aucun intérêt.

    Je suis moi-même un intervenant universitaire mandaté par le CLEMI Poitou Charentes pour effectuer ces interventions dans la région. Je ne peux personnellement en réaliser que 10 par an. Mon optique est radicalement différente de celle de Calysto car mon objectif est de relativiser les craintes et de positiver les usages. Mon discours se base sur mes travaux universitaires et surtout sur des dizaines d’entretiens avec des enseignants des collégiens et des lycéens. Je me retrouve donc à l’opposée du catastrophisme ambiant. Je vous laisse lire certains articles de mon blog à ce sujet et vous invite à venir m’écouter si vous passez dans la région.

    Je suis cyberdépendant mais je me soigne …
    Au secours, mon fils est accroc aux jeux vidéo

    PHASM – Eric LEGUAY « Le présent n’est que le futur passé »
    Consultant expert en médias numériques
    SIRET 521 930 86700010 – APE 7022Z
    ________________________________________
    http://www.viadeo.com/fr/profile/er
    http://ericleguay.over-blog.fr/

  44. Sébastien

    Bonjours.

    Juste pour rajouter que j’ai subit, étant lycéen, une conférence sur le même sujet et l’animateur était un peu comme celui de l’article.
    Je me souvient qu’il avait parlé de 500.000 mails envoyés .. et le votre a parlé de 75.000 mails.
    Une source à vérifier.

    Cordialement.

  45. pierretravers

    J’avais écrit un petit billet il y a quelques mois à ce sujet. J’y parlais de réflexion sur l’identité numérique et d’éducation aux médias. Même constat affligé pour ma part. Calysto n’est que le pathétique reflet de ce que produisent certains « spécialistes » (lol) du Web.
    Piqûre de rappel donc:
    http://pierretravers.byethost8.com/

  46. Laline74

    Bonjour,
    Effarant pour la situation qui a été vécu dans ce lycée. Il y a des animateurs qui ont la fibre pédagogique et d’autres non, d’autres qui l’ont certains jours et d’autres jours non. J’espère n’avoir pas renvoyé comme cela des professeurs au fond du cours lors de mes interventions. Ou alors je leur demande humblement pardon.
    Voici mes réflexions après avoir passé quelques mois comme animatrice itinérante pour la société en question et pour avoir aussi été animatrice en EPN.

    LA FORMATION
    Bénévole ou salarié, si on fait ces interventions, c’est qu’on est sensible aux sujets de l’usage des médias. On peut avoir une formation initial, si les personnes ne font pas de veille personnelle sur le sujet ou qu’elles n’ont pas les capacités pédagogiques malgré toutes leurs bonne volonté, on peut arriver à des interventions décevantes.
    La formation initiale peut sembler courte mais peut-on demander à une société ou à une association de réunir 2 fois par mois tous ces animateurs pour discuter de leurs expériences, envoyer sur le terrain des inspecteurs pour faire des bilans … en ne faisant payer que 300 euros la journée (une journée de formation sur informatique en entreprise c’est 10 fois plus).
    Du coup c’est vrai qu’à force de répéter 20 fois la même chose par semaine on fini par s’auto-hypnotiser et appuyer sur les points les plus anxiogènes. (j’ai observé cela aussi chez d’autres animateurs sur d’autres sujets de prévention).

    CONTENU
    Ma chance : avoir été affecté à un territoire avec une profonde volonté politique de former la population aux TIC. Je pouvais du coup, sans complexe de repartir en les abandonnant à leurs craintes, leur dire que pendant la présentation nous allions découvrir un certains nombres de sujet et que le temps nous manqueraient mais qu’ils trouveraient une écoute auprès de l’animateur de l’EPN près de chez eux. Ce n’est pas vrai partout.
    Dans le message qu’on m’avait demandé de passer, j’ai retenu qu’il ne fallait pas diaboliser Internet, que sur les diapo il y avait des exemples positifs en face des exemples négatifs, que les conseils aux parents étaient tournés surtout sur le dialogue. Mais c’est la façon dont moi je les ai compris. Peut-être pas l’animateur de l’exemple, et peut-être je n’ai pas su moi-même le retransmettre.
    Mais il y a tellement à dire que malheureusement bien des fois j’ai oublié de laisser le dialogue. J’ai essayé de me « rattraper » sur une intervention en janvier avec un collègue dans un lycée cette fois ci comme animatrice EPN. 1 seule sujet (réseaux sociaux) au lieux de tous (sites, réseaux, blog, téléchargement…), il y avait du coup le temps de discuter. Mais nous n’avons pas réussi à faire parler. Une question de personne? Je le pense sincèrement et espère sincèrement trouver le truc un jour.
    Chaque animateur a ces exemples, les miens « Internet c’est comme dans la rue, on n’y dit pas les même chose que dans sa chambre, mais il ne faut pas pour autant arrêter de parler », « Internet est un outil, comme le couteau, après c’est la responsabilité de celui qui l’a dans la main ».

    PRESENCE
    Peut, trop peu de parents présents. Et souvent c’étaient ceux qui avaient le plus peur. Comment réussir à discuter avec un père qui veut protéger ses enfants quand vous lui dites « discuter avec eux» et que lui vous redemande 10 fois « quel est le logiciel de contrôle parental le plus efficace, est-ce qu’il peut protéger correctement, complètement mes enfants? ».

    BILAN
    je n’ai pas voulu continuer sur cette voix surtout parce que je pense qu’une seule intervention ne donnera rien si derrière il n’y a aucune volonté pédagogique entre le système scolaire, les animateurs socio-éducatifs, les parents et les jeunes… c’est pour cela que j’ai souhaité revenir à des postes d’animateurs multimédia en EPN par la suite.

    Messages personnelles :
    @Sly : s’il-te-plait essai de connaître l’animateur avant de le saboter. C’est un humain avant tout, qui redonne comme il peut son discours. C’est comme si je décidais de venir te pourrir un cours sous prétexte que je n’aime pas les programme de l’Éducation National.
    @Lyrti : vu l’âge des collègues que j’ai rencontré, nous faisions parti de la catégorie que tu souhaite mettre en avant pour ces interventions.
    @Eric Leguay : je pensais qu’il fallait que le contenu soit validé par l’éducation national avant qu’on puisse entrer comme cela à grande échelle dans les établissements scolaires pour éviter les intrusions inopportunes de contenus inadaptés. Je me suis peut-être trompée et j’en suis effaré, j’irais vérifier.

    Merci pour cet article, on se sent parfois seule dans ce type d’intervention et on peut avoir du mal à trouver le moyen de prendre du recul sur son discours.

  47. herisson08

    Je suis documentaliste, je reçois donc les pub calysto régulièrement, et je sais que nombre de mes collègues les font venir suite à des retours positifs. Alors était-ce juste cet animateur ou toute l’organisation, je n’en sais rien. Nous ne pouvons pas les faire venir de toute façon c’est trop cher… mais nous faisons intervenir des éducateur jeunesse et psychologue de la région… et le résultat m’a paru presque aussi navrant…
    Par contre ce qui me pose problème là avec Calysto c’est qu’ils sont « validés » éductation nationale… c’est donc plus haut que le vrai problème se pose!
    Je crois que je vais continuer à faire mes petits infos un peu bancales et pas toujours très au point sur les dernières lois, mais qui montre aussi le coté positif aux élèves!

  48. stefg1971

    Dans ma boîte une pub pour une « conférence internet » à chavagnes en paillers vendée (collège sainte marie) : « Etre parents à l’heure du numérique…Pas si évident ! Il existe des solutions pour que vos enfants surfent en toute sécurité »
    Conférence animée par un conférencier professionnel de la prévention jeunesse Calysto

    Alors merci qui ??? hein ??? ET tout ça : « Gratuit sans réservation »

  49. aKa

    @Solène : J’adore la conclusion du reportage de ton lien : « Si Internet est devenu un enjeu de société, il pourrait bien devenir aussi la fin de notre liberté »

    🙁

  50. lucrece

    Organisateurs de cette animation (documentalistes et CPE), nous souhaitons réagir à l’article de notre collègue qui a participé à la première des 6 séances.

    L’intervention posant problème :

    Nous avions demandé à la société de modifier le plan proposé de l’intervention en annulant certains thèmes (téléchargement, jeux, téléphones etc.) pour se concentrer sur les réseaux sociaux. En effet, c’est ce contenu qui avait retenu notre attention puisque l’animation de prévention entrait dans le cadre du CESC. Il nous semblait que les réseaux sociaux allaient à la fois intéresser les élèves tout en permettant d’évoquer les avantages et les risques du web en général (traces, droit à l’image, à l’oubli…)

    Notre message n’ayant pas été transmis à l’animateur , celui-ci a débuté sa séance par les conditions d’utilisation, l’Hadopi et les téléchargements et notre collègue, qui avait peut-être une idée préconçue sur l’entreprise est intervenu vivement. Les élèves ont alors assisté dès le début à une confrontation technique alors que nous prévoyions une animation de prévention.

    Les 5 autres interventions :

    Dès l’après-midi, l’animateur a avancé son discours sur les réseaux sociaux dans le déroulement de l’animation pour répondre à notre demande initiale.

    L’animateur a été perçu comme tel et il est resté dans son rôle sans être dans celui du professeur, ce qui a plu aux élèves et aux enseignants. Son discours concernant les relations parents-enfants, l’image de la femme ou la pornographie sur internet nous a semblé toucher les adolescents.

    L’objectif n’était pas de répondre à des questions hyper-techniques mais de susciter le questionnement et la prudence chez les élèves. Le retour d’un grand nombre d’entre eux mais aussi celui des professeurs qui les accompagnaient laissent supposer que cet objectif a été atteint.

    En tous les cas, la société a pris contact avec nous et a jugé intéressantes nos remarques et nos critiques…

  51. Laline74

    @Lucrece, merci. Ce que tu racontes est plus proche de ce que j’ai vécu et je m’excuse si j’ai été un peu virulente au début de mon message. C’est parfois tellement difficile d’avoir des retours constructifs des enseignants quand « on ne fait que passer » dans un établissement pour pouvoir s’améliorer.

  52. loy

    Je ne suis pas certain qu’il faille essayer de trouver une logique fonctionnelle derrière ce genre d’interventions, se demander pourquoi un enseignant compétant sur ces sujets (on doit bien en avoir un par établissement, pas bien loin d’une salle info!) ne s’en charge pas?!

    Ce n’est pas les contenus en CC qui manquent pour servir de base, à enrichir à son tour…

    Parfois même les gouvernements font leurs propres contenus:
    http://www.petiteshistoiresdinterne

    Comment expliquer logiquement qu’on paie des guignols incompétants à faire peur aux enfants? Je pense qu’il faut chercher qui, au ministère, joue au golf avec un dirigeant de Calysto?!

    Les bases d’une logique… d’enquête: A qui profite l’affaire?

  53. jeef

    Très intéressant, toutefois la critique n’a de sens que si elle augmente la connaissance.
    Ici la question d’internet avec les TICes touche à la citoyenneté.
    Je vous informe que décret et notes de l’inspection générale de l’éducation national ont créer un espace très puissant avec les mission des CESC des collèges et lycèe.
    Pourtant trop peu d’enseignants, de cadre de l’administration et de parents trouvent les moyens d’un dialogue pour utiliser cet espace formidable. Décret n°85-924 du 30 août 1985 +NOR : MENE0502168C – CIRCULAIRE N°2005-156 DU 30-9-2005
    (*cf mention synthèse en fin de message)
    Comment voulez-vous que les enfants se construise une personnalité numérique avec ce capharnaüm humain destructeur où les parties ne savent que se renvoyer la balle ou la patate chaude pour ne surtout pas avoir à la prendre en charge et tout cela encourager par un syndicalisme moue ! Nous aboutissons à des positions ou propos du style: les parents sont démissionnaires, les professeurs sont fonctionnaires, nous n’y pouvons rien c’est l’administration… bref autant de faux semblant qui ne prennent aucunement en compte tout les espaces des possibles qui pourtant existent dans notre belle France.
    D’ailleurs à ce sujet il serait intéressant que l’administration récence les projets ou expériences originales efficiente plutôt que celles qui ont posé problèmes!
    car quand les hommes souhaitent se mettre ensemble cela fonctionne très bien et c’est le cas dans un certain nombre d’établissement scolaire de France et de Navre.

    Pour revenir au sujet: Suggestion: Approche permettant d’appréhender les nouveaux outils que sont les T.I.C. (Technologie de l’Information et de la Communication) comme les téléphones portables, l’informatique et les communications internet dans ce qu’ils apportent à l’être et à la construction citoyenne et sociale (et non orienter principalement sur les Dangers !). Quand sur la route nous regardons trop le mur nous finissons dedans !
    A terme il serait Souhaitable de trouver une approche qui ne limite pas l’intervention de cette action à la technique ou aux avantages et dangers de l’outil mais permette de faire le lien avec les conséquences sur notre fonctionnement et sur nos échanges et rencontres « réel » car les offres sont beaucoup trop techniques ou choc mais aucunement constructive et citoyenne!!!!.

    Les nouvelles missions du CESC:
    La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École du 23 avril 2005 (JO n°96 du 24 avril 2005) renforce la mission de pilotage de l’établissement scolaire, visant ainsi à rendre cohérente et opérationnelle une politique éducative et partenariale.
    C’est dans ce cadre que le décret n°85-924 du 30 août 1985 modifié (art. 30-3), relatif aux EPLE., inscrit le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) dans le pilotage de chaque établissement scolaire du second degré et l’intègre à la politique globale de réussite de tous les élèves : ses missions sont redéfinies et centrées sur la citoyenneté, sa composition clairement précisée, le partenariat organisé en fonction des problématiques éducatives à traiter.
    Ainsi le CESC :
    • contribue à l’éducation à la citoyenneté ;
    • prépare le plan de prévention de la violence ;
    • propose des actions pour aider les parents en difficultés et lutter contre l’exclusion ;
    • définit un programme d’éducation à la santé et à la sexualité et de prévention des comportements à risques.
    Le CESC constitue pour ces missions une instance de réflexion, d’observation et de veille qui conçoit, met en œuvre et évalue un projet éducatif en matière de prévention, d’éducation à la citoyenneté et à la santé, intégré au projet d’établissement
    Le CESC, présidé par le chef d’établissement, comprend : les personnels d’éducation, sociaux et de santé de l’établissement, des représentants des personnels enseignants, des parents et des élèves désignés par le chef d’établissement sur proposition des membres du conseil d’administration appartenant à leurs catégories respectives, les représentants de la commune et de la collectivité de rattachement au sein de ce conseil. Il peut associer à ses travaux les partenaires compétents susceptibles de contribuer utilement à la politique éducative et de prévention de l’établissement.

    ÉTABLISSEMENTS PUBLICS LOCAUX D’ENSEIGNEMENT
    Mise en œuvre des dispositions du décret n° 85-924 du 30 août 1985 modifié relatif aux établissements publics locaux d’enseignement – Application de la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école et de la loi n° 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale*
    NOR : MENE0502168C – RLR : 520-0 – CIRCULAIRE N°2005-156 DU 30-9-2005
    MEN DESCO B6

  54. Fri

    J’étais il y a un an au truc calysto qui a fait l’objet d’un article sur sud ouest, c’était pas non plus pathétique…

  55. Mike

    bonjour,

    je ne crois pas le contenu de ce billet porte un interet sur l’etablissement ou s’est déroulé cette intervention mais bel et bien sur le contenu de l’intervention.

    Malheureusement la qualité de ces interventions qui sont ma foie plus des interventions construite sur un schéma de produit de consommation que d’une réflexion éducative. Pour intervenir dans un collège, si on veut parler d’internet avec des jeunes (sur les enjeux techniques, sociologiques et educatifs) il faut au moins intervenir régulièrement!!! ce n’est pas une séance d’une heure et demi qui sensibilise un public… sauf si on veut le culpabiliser! si on veut éveiller son esprit critique cela demande beaucoup plus de temps et du personnel formé et qui effectue une vrai veille informatique!

    Donc par avance, je voudrais excuser le personnel présent ce jour-là! car on les engage pour un mois… Est-ce que le vrai fautif n’est pas Calysto…. voir l’education nationale en signant avec Calysto???? En tout cas notre action a amener le repositionnement du Conseil General et on experimente cette année une formule mixte qui devra découler sur un groupe d’echange de pratique éducative numérique pour les parents?

    Enfin bon ! moi non plus je ne suis pas fan de ce genre d’intervention… en tout cas ca fait plaisir de voir du personnel enseignant se poser de réelle question d’éducation à la citoyenneté autour de ces pratiques numériques!

  56. sediqa

    Bonjour,
    Je lis cet article et suis, je dois l’avouer, fort étonnée.
    Je suis mère de famille en Bretagne. J’ai deux enfants au collège, et ils ont eu a une année d’intervalle l’intervention d’un animateur de cette société.
    Les deux sont revenus ravis à la fin de cette journée. Je n’ai évidemment pas assisté aux cours de mes enfants, mais a celle adulte, et nous en avons beaucoup discuté par la suite. L’animateur qui était là semble très pédagogue et leur a permis de prendre conscience des risques qu’ils courent et leur a expliqué l’importance de protéger leur vie privé, et de respecter celle des autres. Il a aussi fortement travaillé sur l’étude des images pour qu’ils réfléchissent a ce qu’ils voient.
    Pour ma part, je ne l’ai pas trouvé anxiogène, certe il parle des risques couru, mais il a véritablement insisté sur l’importance pour nous de ne pas nous laisser trop dépasser par toutes ces technologies, de nous y investir pour comprendre, et les aider a bien les utiliser, de favoriser la discution aux interdictions…

    En gros, je pense avoir eu affaire a un animateur compétent. Cette société semble avoir plusieurs employés, il ne sont surement pas tous de la même qualité, mais tirer a bras raccourcis ainsi sur toute une société me semble un peu exagéré.

    Pour ma part, la petite dernière rentre en 6eme l’année prochaine, et j’espère qu’elle aura cette même occasion de suivre cette intervention.

    Marie Le Page

  57. cewamcece

    Je suis extrêmement surpris par cet article. Il me semble surprenant de mener un débat de la sorte. Il est possible que ce jours là l’intervenant n’était pas au mieux de sa forme.

    Notre compagnie de théâtre propose depuis 6 mois aux lycée et collège de venir jouée une pièce de théâtre qui aborde de ces thèmes. Les dangers d’Internet, des réseaux sociaux et de l’enfermement des jeunes dans un univers virtuelle. A l’occasion de la représentation nous organisons des débats qui dure de 1 à 2 heures. Mais nous nous efforçons de ne pas être moralistes. Rien ne sert de montrer des images chocs dans le but de dégoûter les élèves, bien au contraire.
    Les élèves sortent ravis de ces matinées tant par le débat que la pièce.

  58. capitaine caverne

    à Incontinentia Buttocks, à vous autres enseignants tout puissant,
    Je dis chapeau Calysto pour leur démarche, bravo, bravo, bravo.
    Cessez les grands discours, c’est vous les moralisateurs!
    Que savez vous de l’internet des jeunes? …Allons j’attends? Les images choques des sites pro-anna ou autre c’est une réalité, le porno gratuit en vidéo sur les mobiles, c’est une réalité, les fichiers téléchargés qui sont en fait des films hard c’est réel et très fréquent!!! Vous savez ce que cela peux faire dans la tète d’un gosse??? Redescendez sur terre, on a besoin de vous.
    Quand je repense à mes années lycée…Je suis dans le commerce dans la vie et ici par hasard…Savez vous de ce que l’on dit quand on a des clients enseignants???
    Chaque jour internet change et nous changes, et vous?
    Allez allez, du calme, tachez de vous former un peu et de changer votre image lamentable.

  59. Lolo le 13

    J’espère pour Calisto que son programme et ses discours payants ont été révisés. Se serait dommage de ne payer que pour un seul point de vue. Il me semble d’ailleurs que l’éducation nationale se doit de ne pas avoir de discours partisans ou de proposer le différents points de vue sur un sujet.

    Mais le besoin d’éducation n’est pas dans le fait de montrer aux enfants qu’il existe des sites pornos ou pro-ana, qu’il est possible de traîner encore plus insidieusement ses camarades dans la honte d’eux même ou qu’ils seront responsables de leurs usurpations d’identité. Il serait bien plus intelligent de permettre aux parents d’apprendre à utiliser les technologies de l’informatique afin de préserver des problèmes de la vie ou leur faire face au mieux en nouant au moins un dialogue constructif au fur et à mesure que les problèmes arrivent.
    La culture et les logiciels libres sont là aussi pour ça. Ne pas avoir d’outils et d’informations libres, c’est mettre une première barrière en face de l’ascenseur social ou même de l’élévation globale du bien-être de la population.

    Les banques de données sociales que sont les Facebook-like ne sont pas là pour nous aider à garder le contact, mais c’est un outil de harceleur pour les harceleurs (qu’ils soient compulsifs ou publicitaires). Qui aurait rêvé mieux que l’exposition volontaire de la vie privée de chaque victime et de ses amis pour pouvoir s’introduire dans sa vie privée. Parler uniquement des dangers et oublier les alternatives libres qui permettent de garder les fonctions de base sans avoir à subir les inconvénients des harceleurs serait déjà une erreur. Mais je suppose peut être à tort que Calisto ne fait pas la promotion de ces outils et de l’auto-hébergement qui permet une totale maîtrise de ses données.

    D’ailleurs, au delà des banques de données sociales, il serait intéressant d’élargir la problématique non seulement à Internet, mais aussi à toutes les banques de données comportementales que sont les moyens de payement bancaires ou toute autre carte de fidélité. Les dangers ne sont pas que sur Internet. J’ai eu accès à la pornographie bien avant mes 18 ans et Internet n’existait pas à l’époque. 🙂

    Les moyens changent, mais les problèmes resteront toujours les mêmes.

  60. Épios Bettems

    pour répondre à capitaine caverne, parce que je me sens obligé, à le lire.
    « Que savez vous de l’internet des jeunes? …Allons j’attends? Les images choques des sites pro-anna ou autre c’est une réalité, le porno gratuit en vidéo sur les mobiles, c’est une réalité, les fichiers téléchargés qui sont en fait des films hard c’est réel et très fréquent!!! Vous savez ce que cela peux faire dans la tète d’un gosse??? Redescendez sur terre, on a besoin de vous. »
    Fais-je partie de ce « vous » ? Je ne sais. J’ai 14 ans. Je ne crois pas avoir besoin qu’on me traumatise à l’école. Je programme pour m’amuser, j’aime les logiciels libres, j’écris mes devoirs en LaTeX quand je peux et mes partitions avec Lilypond. Je vais sur Internet pour trouver de la documentation et pour me divertir. Mes parents ne me mettent pas de contrôle parental. Mon père m’a un jour dit qu’il avait essayé, mais qu’il avait vite abandonné, se rendant compte que le réseau était comme la rue. La rue n’est pas dangereuse en elle-même, m’a-t’il dit. C’est un lieu de transit pour les gens comme Internet l’est pour l’information. Mais il y a des gens dangereux et des batîments dans lesquels on ne doit pas rentrer. Pour autant, nous met-on, à nous les enfants que vous semblez vouloir protéger, des lunettes spéciales pour ne pas les voir ? NON. Je suis grand et je sais que je ne dois pas aller sur certains sites et discuter avec certaines personnes (je discute rarement d’ailleurs) et encore moins les rencontrer dans la vraie vie. La seule fois où j’ai rencontré quelqu’un que je connaissais (mais ça n’était pas réciproque) par internet, c’était Alexis Kauffman. Je suis allé à sa conférence avec mon père comme il en faisait une au buffet de la gare. Je n’ai jamais, au grand jamais vu de films hard ou autres qui auraient pu m’abîmer la caboche, ça va bien merci, je ne crois pas avoir besoin d’être protégé par l’état, vous ou n’importe qui. Je m’en fous pas bien mal des pro-ana, cet article m’en a d’ailleurs appris l’existence.

    Il est probable comme relevé dans les commentaires précédant le votre que l’intervenant ait été mauvais. Dans l’identification des téléchargeables légaux et illégaux par exemple, il devait probablement parler de la différence entre Mozilla Firefox et Adobe Reader, il ne l’a pas fait. Je ne crois pas que ce soit le Framablog (le « vous » qui a une image lamentable (dans votre esprit, seulement) et devrait se former et tout et tout…) qui soit moralisateur et qui plane. C’est juste ce mec. L’Internet est une feuille blanche donnée à la société humaine. Il n’en est que le reflet. Il n’est pas dangereux en lui-même, pas plus qu’une rue. Simplement, la rue existe depuis des millions d’années alors que l’Internet est nouveau, donc il fait peur. Il serait judicieux que l’Éducation Nationale n’enfonce pas la paranoïa dans la tête de ses élèves.

  61. Ginko

    @Épios Bettems,

    et bien, si tu as vraiment 14ans, chapeau, tu arrives dans la vie adulte avec bien plus de jugeote et une qualité d’expression bien meilleure que la plupart de tes aînés.

    Sur ton commentaire : +1

    ***
    Je n’ai plus 14ans depuis un petit bout de temps, mais la réalité c’est qu’un ado avec 2 brins de jugeote ne peut pas être choqué par internet, pour la raison évoquée par Épios Bettems : Internet, c’est un espace de communication humain comme les autres, avec des bons et des méchants, comme dans la vraie vie. On ne tombe jamais sur du porno sur un site web « normal », de la même façon qu’on ne tombe pas sur du porno à la télé, sur une chaine mainstream, à une heure de grande écoute.
    En revanche, le gamin qui a recherché du contenu porno et qui refile le lien à ses petits copains, ça c’est possible, et capable de choquer. Ou encore le(a) grand(e) frère(sœur) qui laisse trainer un fichier au mauvais endroit. Ou encore la pédo-pornographie entre enfants…

    Mais tout ça, c’est pas une innovation d’Internet, loin de là… donc la meilleure chose à faire au final, c’est sans doute pas de sensibiliser les gamins, mais d’éduquer les parents !

  62. Mediacteur

    Vous n’y pensez pas ! Les éduquer au Net ?
    Surtout pas leur apprendre l’écriture, non plus… pourraient écrire sur les murs, des gros mots et signer des chèques en blanc ! Et pas à lire non plus… de la littérature de gare certainement et des modes d’emploi d’armes à feu ou de cocktails molotov ! Dangers que tout cela !!!
    C’était quoi encore le slogan d’Abraham Lincoln repris par les profs belges en ’90 : « L’école coûte trop cher, essayez l’ignorance ». On pourrait décliner ça en rapport avec votre article : « Eduquer demande trop d’inventivité, contentez-vous de leur foutre la frousse! »
    Ah oui… j’oubliai… ça ne marche pas ! Les jeunes sont malins. Mais ça donnera toujours bonne conscience à certains (adultes) !

  63. Neoflash146

    D’aucuns pensent et parfois disent que la propagande, la manipulation de foules etc n’existe plus en Europe, que la liberté s’y est définitivement installée et ainsi de suite…Eh bien, la preuve que ça dépend de où en Europe. Et encore.
    De plus en plus de lois sont entrain d’essayer de brider ,limiter, contrôler internet, comme plus récemment le traité ACTA…Internet est un lieu où on peut oublier son identité et s’offrir un peu de plaisir et de liberté supplémentaire. Si on nous retire ça, la vie va commencer à être difficile à vivre. Déjà que…

  64. infirmièreEN

    M. aka, on ne vous a pas appris à ne pas faire de généralités ? vous qui êtes enseignant et qui savez tout!
    vous ne pouvez pas discréditer toute une société en vous basant sur un seul de leurs intervenants.
    j’ai assisté l’année dernière dans l’établissement où je travaille (en tant qu’infirmière scolaire) à une intervention de Calysto et rien à voir avec ce que vous décrivez.

  65. Yvan

    Compte-rendu d’une intervention de L’association Calysto qui est intervenue auprès des élèves des parents des EPLE du bassin d’Aurillac

    Suite à des retours négatifs de chefs d’établissement ayant bénéficié d’une intervention de l’association Calysto auprès des élèves, je me suis rendu à l’une des conférences destinée aux parents et aux personnels de l’éducation nationale à la cité scolaire Monnet le jeudi 29 novembre 2012
    Les thèmes abordés sont exhaustifs et couvrent l’ensemble du champ des risques liés à l’usage d’Internet.
    Les sujets abordée reposent sur des risques avérés mais la volonté d’en aborder la totalité sur un temps réduit, rend l’intervention assez difficile et perd en efficacité.
    Dès les premières minutes j’ai été effaré des propos tenus. Au vu des regards échangés avec mes proches voisins, les sentiments étaient partagés.
    Le niveau de langage inadapté, tutoiement de l’auditoire, registre de langage du type « brèves de comptoir», poncifs, phrases toutes faites mal apprises, dicton « les paroles s’envolent, les écrits restent » de rabâchage, d’incohérences, de contradictions, parfois de vulgarités étayés par un argumentaire au « raz-des pâquerettes ».
    Conférence anti-pédagogique car il n’y aucune place pour le débat, la conférencière sait et l’auditoire apprend. Lorsque des personnes émettent des réserves ou un avis contradictoire, la situation devient tendue car il n’y a aucune écoute ni possibilité de discuter.
    Les parents et personnels de l’éducation prennent ici une leçon d’éducation et de bon usage car la conférencière détient le savoir, ne se remet pas en question et n’accepte pas l’avis divergent. De nombreuses digressions peu à propos viennent émailler le discours et discréditent ce qui aurait pu être valide ou pertinent « Moi je… » au début de ses phrases, « Je fumais des joints au collège », « j’étais une élève à problème » « moi je connais les jeunes » … explique comment « craquer des mots de passe » etc… comme pour attester de de son expertise relative au sujet et au public.
    Discours inadapté à l’auditoire, le discours tenu au élèves est identique à celui adressé au personnel de l’éducation nationale et aux parents. Elle égrène la litanie de « Ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire », tout est déjà fixé dans un cadre indiscutable et rigide qui pourtant se contredit.
    La conférence est touffue, confuse, passe « du coq à l’âne » dit tout et son contraire. La conférencière perd le fil s’en excuse, se plaint d’un mal de cou, elle ne sait pas ce qu’elle a, ça ne lui arrive jamais etc.
    Le tout tient plutôt de la discussion de comptoir et ne peux se concevoir devant un auditoire, encore moins devant des élèves.
    Dans le meilleur des cas, les jeunes constatant l’irrecevabilité du discours n’en retirent rien, au pire ils en ressortent avec des éléments confus, inquiétants, qui ne sont pas de nature à les sécuriser ou les guider vers un usage citoyen de l’Internet.
    Cette association à but lucratif n’est pas agréée par l’éducation nationale, il faut éviter de les faire intervenir dans les établissements scolaires car le résultat ne peut être que contre-productif.
    Il est possible que mon expérience négative soit liée à l’incompétence de l’intervenante, toutefois elle a été embauchée et formée par l’association Calysto qui a validé sa prestation avant de l’envoyer sur le terrain. Malheureusement cela se vérifie ailleurs où d’autres intervenant de la même association semblent reproduire les mêmes schémas dévastateurs dans d’autres académies.

  66. Steph

    Je sors d’une séance de « sensibilisation aux enjeux et aux risques liés à l’utilisation de l’internet et du téléphone mobile » menée par un intervenant Calysto dans le collège de ma fille. Arrivé en retard, j’ai quand même pu assister à une petite moitié du show.
    Mes sentiments sont plutôt mitigés : si le monsieur avait une attitude correcte voire sympa et souriante, le débit s’apparentait à celui d’un bonimenteur de foire, enfilant très rapidement les sujets, sans approfondissement et sans laisser de répit aux parents présents. Je plains ceux qui prenaient des notes, ceux avec qui j’ai discuté à l’issue de la séance m’ont dit en avoir perdu la moitié. Il était impossible dans de telles conditions de prendre la parole, un beau loupé pour ce qui était présenté comme une « Rencontre parents-enseignants », et s’est révélé une « opération de propagande » (terme entendu de la bouche d’un parent).
    Autre réflexion entendue, l’intervenant avait souvent recours à la peur face à des parents considérés comme peu aguerris… J’ai eu la même impression en ce qui concerne le FUD, par contre plusieurs personnes ont vite détecté le marchand de peur, ce qui les laissait dubitatives sur le sérieux de l’intervention dans son ensemble. 2e loupé.
    Autre problème à relier au point précédent, le peu de place laissée aux préconisations, hormis les « conseils de grand-mère » (du type « tu ne te montres pas tout nu à ta fenêtre, ne le fais pas sur Internet »)… le genre de conseils de bon sens que tout un chacun peut prodiguer, pas faux, toujours bon à prendre, mais un peu insuffisant. On a eu droit à la citation en coup de vent de Google Safe Search (je me suis fait un devoir d’épeler le terme à 2 papas qui ne se souvenaient même pas d’en avoir entendu parler pendant la séance !), et d’un outil de contrôle parental « pas le meilleur, mais facile et dispo sur Windows Mac et Linux » : Logprotect. Bien bien bien…
    Quant à l’utilisation de Facebook, qui a occupé un bon quart d’heure, il en ressortait principalement qu’il est très facile de s’inscrire et très difficile de se désinscrire, et qu’il ne faut surtout pas y mettre d’infos permettant aux méchants de savoir où (ni adresse, ni nom de ville) trouver vos enfants. Par contre, comment interdire à votre gosse de liker son club de judo ou son centre aéré, ce sujet n’a pas été abordé. Aucune mention non plus des clauses de confidentialité perpétuellement modifiées, de l’interdiction théorique de FB aux moins de 13 ans. Dommage, on n’a même pas eu le B-A BA.
    A noter une curieuse conclusion : la keynote tonitruante s’est terminée par une image de Pedobear. Là aussi, j’ai demandé autour de moi si le monsieur avait expliqué ce qu’était cette image d’ours, aucune réponse. De deux choses l’une : ou bien les 20 à 25 personnes présentes étaient à ce point saoûlées de paroles qu’elles n’imprimaient plus rien, ou bien cet intervenant payé avec des deniers publics se foutait de la gueule de son auditoire. N’ayant pas pu assister au début de l’intervention, je me garderais de trancher.

  67. Alice

    Merci pour cet article très instructif sur cette société Calypso, on constate que cette société a été créée seulement pour l’argent et ne connait pas réellement son sujet. Je suis consternée…et d’autant plus car ce que fait Calypso, j’aimerais le faire moi-même. En effet, je viens de terminer une école d’informatique, ma spécialité est internet. Je peux accéder à des postes de développeuse, ou de chef de projet web…mais non, ce qui m’intéresse c’est d’aider les gens. Mon mémoire de fin d’étude traitait justement de la loi Hadopi mais surtout des différents moyens que nous pourrions mettre en place à l’échelle nationale pour aider aussi bien les jeunes que les moins jeunes à utiliser internet en toute connaissance de cause, et ainsi éviter les arnaques, les harcèlements et autres dérives de plus en plus nombreuses sur Internet. Eh oui, il n’y a pas QUE le téléchargement illégal. De plus en plus de jeune, partout dans le monde, se suicident à cause d’histoire de harcèlement ou chantage sur internet. Il faut sensibiliser aussi bien les ados que les parents sur ces questions là. Bref, un mémoire ne suffit pas pour récapituler toutes les solutions et aides possibles, c’est pourquoi je continue toujours aujourd’hui à approfondir la question et à monter mon propre support pour d’éventuelles interventions (que ce soit dans une entreprise ou dans des écoles). Ce sujet me tient à coeur et je souhaite le mener à bien. J’aimerais pouvoir aider les gens à connaitre les risques d’internet mais aussi à connaitre leurs droits et les défendre. L’intervention de Calypso dans votre école n’a pas du tout rempli cet objectif…cela est bien décevant. Et cela ne fait que confirmer mon envie de lancer mon activité de façon bénévole dans un 1er temps…Je serais ravie de venir parler aux élèves de votre école, les écouter et les aider à trouver des solutions à leurs problèmes sur internet. Je pourrais en effet les rassurer sur le fait que le gouvernement ne va pas sur leur disque dur comme ça, c’est une atteinte à la vie privée. Cela ne peut être le cas que dans des situations extrêmement graves (comme vous l’avez fort justement souligné dans votre article)! En somme, cet intervenant vous a raconter que des co******s….un site internet ne peut pas imposer ses lois juste avec des CLUF, il y a aussi un minimum de notions des droits de l’homme à respecter. Un site abusif peut être dénoncé. Nous pouvons faire autre chose que de s’y plier bêtement! il n’y a pas de fatalité! Internet est un moyen de communication magnifique qui pourrait ouvrir de nombreuses portes de solidarité dans le monde. Ne laissons pas des sociétés comme Calypso détruire ce potentiel!

  68. GrimGram

    Bonjour Alice,

    Oeuvrant moi-même dans le domaine de la prévention des risques liés aux nouvelles technologies et des « usages responsables » qui en découlent, je serais assez intéressé d’échanger avec vous sur ce sujet. J’interviens actuellement au sein d’établissements scolaires (collèges et lycées) et je voulais savoir si vous étiez disponible pour échanger par mail sur vos projets et idées.

    Cordialement.

  69. riri

    Je ne sais vraiment pas ce que valent les intervenant de calysto ni comment ils sont formés. Il me semble que la question est toujours la même : il est facile de donner son opinion sur tout et n’importe quoi (ça vaut aussi pour les profs) et si chacun se contentait d’exercer correctement sa profession, ce serait déjà pas mal. De plus, je ne crois pas qu’un seul adolescent renoncerait à utiliser internet suite au discours d’un de ces « spécialistes », alors y a pas de quoi fouetter un chat !

  70. toto

    En réponse à steph
    >>A noter une curieuse conclusion : la keynote tonitruante s’est terminée par une image de Pedobear. Là aussi, j’ai demandé autour de moi si le monsieur avait expliqué ce qu’était cette image d’ours, aucune réponse<<
    L’animateur utilise cette image comme support pédagogique sur les collégiens pour les faire réfléchir sur le sens trompeur des images sur internet.
    Question pourquoi ne pas lui avoir poser une question ?
    Ces gens sont présents sur site jusqu’à 10h par jour, si vous n’intervenez pas il est peut être normal qu’il souhaite rentrer chez lui…

  71. renald

    Pour l’ensemble des commentaires, la critique est facile mais l’art est difficile. Si vous avez une aussi bonne vision que cela sur comment éviter les dangers d’internet, je vous conseille de publier ! Pour ma part et cela après pratiquement 2 ans de travail, j’ai crée une application Tribu Secure pour sécuriser les enfants sur FAcebook et cela avec une psychologue clinicienne spécialiste de l’enfance. Aujourd’hui, les parents sont perdus et il n’ y a pas de solutions. Le ministère de l’éducation nationale a fait une belle annonce fin novembre, agir contre le harcèlement mais derrière pas d’outil ni de moyen. Alors ne critiquer pas les personnes qui essaient de proposer des choses !!! Critiquer un discours ou une intervention c’est très simple mais amener des solutions c’est déjà plus difficile. Pour ma part je connais Calysto est ils font du bon travail/