Option Libre, nouveau framabook pour tout savoir sur les licences libres

Classé dans : Framasoft | 8

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Option Libre - Benjamin Jean - FramabookEn cette nouvelle année 2012, Framasoft est fier et heureux de vous annoncer la sortie d’un nouveau livre framabook que nous attendions depuis longtemps  : Option Libre. du bon usage des licences libres, par notre ami et fidèle collaborateur Benjamin Jean.

Nous l’attendions depuis longtemps mais peut-être vous aussi. Ce livre que nous espérons précieux et utile vient en effet combler une lacune, celle de donner une information claire, riche et précise sur les différentes licences libres.

Afin de faire son choix et/ou les utiliser en toute connaissance de cause.

Nous aurons l’occasion d’en parler plus en détails dans de futurs billets, mais en attendant place à la préface de Michel Vivant, professeur à Sciences Po., que nous vous suggérons fortement de lire car, au delà de donner envie de parcourir l’ouvrage, elle est au demeurant fort bien écrite  : «  Le Libre n’est ni objet d’effarouchement ni objet de militantisme. Le Libre est tout simplement.  ».

Et surtout place au livre qui, comme tout volume de la collection framabook, est un livre sous licence libre, disponible aussi bien à la vente, 20 € sur notre boutique EnVenteLibre (merci pour votre soutien), qu’en libre téléchargement sur le site du projet.

Préface

C’est à bien des titres que je connais M. Jean. Tout d’abord, il y a quelques années comme étudiant du master de «  droit des créations immatérielles  » que j’avais fondé puis ensuite pour l’avoir recruté comme chargé de mission à Sciences Po  ; pour l’avoir eu encore à mes côtés pour organiser diverses manifestations dont un prestigieux cycle de conférences sur la propriété intellectuelle à la Cour de cassation ou comme membre d’un think tank sur le cloud computing…

À chaque fois, j’ai pu apprécier ses qualités humaines comme ses qualités intellectuelles. Benjamin Jean sait mêler la rigueur, la finesse d’analyse, le sens des nuances et de l’à-propos à une réelle modestie et une constante gentillesse, ce qui est rare, sans oublier, sur un autre registre, une grande passion pour les sujets qu’il aborde.

C’est tout cela qu’on retrouve dans les pages qu’il nous livre ici, et que j’ai pu, pour beaucoup d’entre elles, déjà découvrir en «  bonnes feuilles  ».

Passion bien sûr car, très tôt passionné d’informatique, Benjamin Jean s’est aussi vite découvert une passion pour cet «  autre modèle  » qu’est le «  libre  » qu’il nous décrit dans sa véracité et sa complexité. Car le libre n’est pas sous sa plume cet objet d’effarouchement qu’il est pour bien des juristes traditionalistes qui n’aiment pas sortir du cadre qu’ils connaissent. Il n’est pas non plus cet objet de militantisme (et pourtant Benjamin Jean est un militant) qu’il est pour bien des défenseurs du libre. Le libre est tout simplement.

Il est, il existe comme un phénomène installé dans le paysage des pratiques, né de la pratique et en réaction contre les pratiques établies, répondant à diverses aspirations dont la volonté de partager la création faite (et le bénéfice qui en découle, point nécessairement le bénéfice économique) n’est pas la moindre. C’est le mérite de Benjamin Jean de présenter ainsi cette «  Option libre  » comme un phénomène qui mérite considération, appelle compréhension et décryptage, et ne se réduit pas à quelques modèles (quelques caricatures chez ses adversaires) simples.

La présentation des diverses écoles de pensée qui font qu’en réalité il n’y a pas un libre mais des libres ou, si l’on préfère, de multiples voies pour organiser cette liberté (car c’est bien d’une liberté organisée qu’il s’agit), est sans doute, sur le terrain spéculatif, une des parties les plus intéressantes de l’ouvrage. D’autant que — notre auteur le montre bien — aujourd’hui, au-delà des mouvements qui ont initialement fait naître le Libre, chacun a sa raison qui le pousse à opter pour celui-ci, jusqu’aux grands acteurs du privé qui jouent ou jouaient traditionnellement la carte propriétaire  : «  Les individus, les associations et autres organismes à but non lucratif peuvent avoir un rapport au Libre complexe qui mêle philosophie, idéologie, et des arguments plus raisonnés comme le coût ou l’indépendance qu’offrent les solutions logicielles libres  » écrit ainsi Benjamin Jean, avant de souligner comment entreprises et administrations ont elles aussi adopté le Libre comme élément de leur stratégie.

Voilà peut-être qui pourra sembler bien spéculatif. C’est pourtant certainement la condition préalable sans laquelle il n’est guère possible de se retrouver véritablement au sein du monde du Libre. Mais, pour qui veut des choses plus concrètes, on ne peut ignorer cet autre moment fort de l’ouvrage, qui prolonge les réflexions, quand Benjamin Jean nous propose «  repères  » et «  réflexes  » à avoir. La «  proposition d’une grille de lecture  » des licences, avec la question délicate de leur compatibilité, les pages sur le choix des licences ou sur la manière de concevoir un projet pensé sous le signe du Libre sont des pages précieuses, certainement à lire et à relire.

Ainsi, celui qui cherche des «  recettes  » comme celui qui veut prendre du recul trouvera son bonheur dans cet ouvrage.

Libre à chacun de s’y plonger ou non. Option libre évidemment…

Mais ce serait un bien mauvais usage de la liberté que de ne pas profiter de cette heureuse Option Libre.

Michel Vivant
Professeur à l’École de droit de Sciences Po., Paris

-> Option Libre. du bon usage des licences libres

8 Responses

  1. vvillenave

    Michel Vivant est l’une des personnalités les plus inattendues qu’il m’ait été donné de rencontrer durant mes années d’activisme Libriste. On ne peut regretter qu’il n’y ait pas davantage de ses confrères qui puissent se prévaloir d’une telle intelligence et ouverture d’esprit…

  2. aucune importance

    La typographie choisie ne facilite pas la lecture d’un livre aussi dense…

    Un peu plus aéré aurait été mieux. (augmenter l’interligne…)

    PS : Un peu dommage également d’avoir choisi une fonte très difficilement trouvable (sauf pour mac ??). Quel intérêt ce particularisme ?

  3. mik

    Ce livre stimule l’intérêt pour les licences libres.
    A quand un petit bilan des livres édités par framabook?
    Succès commerciaux comme désiré et annoncé en présentation de framabook?
    La proportion d’achats par rapport aux téléchargements est importante?
    L’initiative a fait des petits?

    En tous cas, merci à framabook et à tous les auteurs!!

  4. Framatophe

    Bonjour,

    @aucune importance : je suis plutôt d’accord, la maquette mériterait un petit rafraîchissement et je suis actuellement dessus. Pas évident car il faut en même temps coller à l collection et aux besoins des auteurs. Certains Framabook, d’ailleurs n’utilisent pas la même maquette LaTeX. Pour la police (celles des titres), idem, je vais faire en sorte que ce soit plus simple (en plus (honte!) je crois qu’elle n’est pas libre). Juste pour info : les sources Framabook (en tout cas pour celui ci) se compilent avec XelateX. N’hésitez pas à changer la police dans le .sty si elle ne vous convient pas, voire mlême supprimez là pour une \sffamily (sans \fontenc), c’est encore plus simple 🙂

  5. Framatophe

    @mik : pour le bilan, il ne faut pas hésiter à lire le(s) compte-rendu(s) annuel de l’AG Framasoft. On y fait aussi mention des difficultés rencontrées, des besoins, etc.
    Pour un petit bilan, le voici :
    Très grand succès. On parle de racheter Flammarion et Springer grâce aux bénéfices générés. Les auteurs en sont à leur deuxième Ferrari en bonus de vente. L’initiative ne fait pas de petit, on a le monopole et on pense breveter le modèle 🙂
    blague à part : ca demanderait trop de temps de faire un bilan ici, mais oui, il va falloir qu’on en fasse un et le publier. nous apprenons à bien des égards un métier à part entière (celui d’éditeur) et c’est pas évident 🙂

  6. Maïeul

    Je viens de le lire. Encore quelque coquilles ici ou là, mais ca c’est normal 🙂

    Ouvrage technique extrêmement précis, mais qui pose des questions autours des notions dans le glossaire et dans la liste des abréviations.

    Par exemple j’ai eu plusieurs fois Saas sans que je sache vraiment le sens. En revanche des notions plus connues comme wiki sont publiés.

    Très sympathique que l’auteur fasse bien la différence entre droit d’auteur et copyright.

    Le dernier chapitre (« les réflexes etc. ») est sans doute celle sur laquelle j’ai été le plus decus, car il s’adresse surtout à des entreprises et pas assez à des individus lambdas produisant leurs propres contenus libres mais ne sachant pas vraiment qu’elle licence prendre. Heureusement qu’il y le tableau d’études des licences.

    Enfin, un bon livre pour une personne qui une culture juridique et technique de base. Pas à mettre entre les mains de tout le monde :-), en tout cas pas directement 😉

  7. pyg

    Merci de ton commentaire Maïeul.
    Si je puis me permettre (c’est valable pour tous les lecteurs de Framabooks) : je rappelle que les Framabooks sont des livres *libres* (c’est même la spécificité de la collection 😉 ).

    Donc, n’hésitez pas à prendre un bon vieux crayon pour noter dans la marge les erreurs et critiques que vous pouvez avoir. Ensuite, vous pouvez nous les remonter, idéalement via le wiki : http://wiki.framasoft.org/Contribue… (pour Option Libre, ça se passe par ici : https://mben.co-ment.com/text/Q4CrK… )

    Comme on fait de petits stocks d’impression à la demande, les modifications peuvent être intégrées relativement rapidement (plus besoin d’attendre 10 ans pour avoir une « version corrigée »). Donc, n’hésitez pas à collaborer pour améliorer l’ouvrage, que ça soit pour de simples coquilles ou sur des questions de fond, tout le monde en profitera ! 🙂

  8. Maïeul

    @pyg

    Oui, tu a raison. Je ne savais justement pas où faire les remontées. J’essaierai de le faire. promis 🙂