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Gribouilleur, scribouillard, docteur en informatique (généraliste conventionné secteur 42), anar, irréaliste & irresponsable, compagnon de route de Framasoft.

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10 Responses

  1. totopipo

    Ceci allant de pair avec l’annonce « fracassante » du 3-5 Mbps pour tous dans x années… il faut bien ça pour l’Intertélé (le monde de la télé d’hier, le monde du magnétoscope en moins). Quant à critiquer le coté consommation passive de masse, autant y foutre aussi youmotion et autres dailytube. Visiblement, n’importe quel média pour peu que le fric facile le fréquente, ainsi que sa ribambelle d’individus qui bavent d’en faire autant, se retransforme vite fait en citrouille pourrie.

    Moi, cette fusion, je l’attends depuis 2 lustres, depuis qu’on nous bassine avec la convergence des média, des gadgets tout en un, des réductions de coûts publics, etc. et que ces discours ont l’air de faire pas mal d’enthousiastes. 🙂

  2. tharek

    @totopipo :
    il ne faudrait pas oublier que les contenus disponibles sur « youmotion » et « dailytube » sont en très grande majorité produits par les internautes. Réguler ces contenus revient donc à museler ces internautes.

  3. totopipo

    @tharek
    il ne faudrait pas oublier que les contenus disponibles sur « youmotion » et « dailytube » sont en très grande majorité produits par les internautes. Réguler ces contenus revient donc à museler ces internautes.
    1ère correction :
    il ne faudrait pas oublier que les contenus disponibles sur « youmotion » et « dailytube » sont en très grande majorité mis en ligne par les internautes. Réguler ces contenus revient donc à responsabiliser ces internautes.

    Faudrait pas non plus sauter des étapes et arriver directement à des conclusions dans le but de secouer les névroses communicatives du geek en herbe. Ces contenus sont déjà « régulés », que ce soit déjà par l’hébergeur ou par les ayant-droits. youmotion et dailytube, passé l’étape de la mise à dispo, c’est : visionage passif -y a quoi comme interactivité dans une vidéo pure ?- et dans le but de capter la masse de par son « ouverture » à tous, sa facilité d’utilisation, la pub, ses liens internes, ses likes/commentaires généralement inutiles. Cool ! Ça remplacera avantageusement les débats télévisés et leur prolongation en famille et/ou au bistrot du coin, c’est plus social.

    Moi je demande seulement : ok pour la fusion, depuis le temps que chacun fait sa mauvaise soupe de son coté (c’est le coté indépendant ça) et qu’on arrive pas à se séparer des cuistots, simplifions le choix de l’embarras de ce menu et voyons ce qu’ils vont faire, qu’on rigole (ho si, je le garantis !).

  4. tharek

    @totopipo
    Réguler les contenus permet de responsabiliser les internautes fautifs (qui mettrai en ligne un contenu illégal). Comme tu le fais remarquer, cette régulation n’a pas attendu le CSA pour être mise en place. Une question se pose alors : que viendrai faire ici le CSA, puisqu’Internet est déjà régulé de l’intérieur (par les acteurs du réseau) ? On reviendra sur cette question.

    Tu dis que le visionnage d’une vidéo est une activité passive, qui ne permet pas d’interactions. C’est vrai. Lire un texte l’est aussi, tout autant qu’écouter un morceau de musique ou un débat politique. Mais l’internaute, contrairement au téléspectateur, choisit ce à quoi il accède. Youmotion n’est pas une chaîne de télé, il ne choisit pas ce que j’y consulte. L’internaute a aussi une liberté essentielle : il peut exister sur le réseau en publiant son propre contenu. C’est la régulation de ce contenu qui est problématique. Il n’y a pas encore d' »agent du CSA » pour réguler les discussions en famille ou au bistrot du coin, mais il y en aura peut-être bientôt pour réguler les contenus consultables par les internautes français.

    Revenons sur la question « Pourquoi le CSA s’occuperait d’Internet ? ». La réponse que je peux donner est « Je ne sais pas ». Officiellement (d’après le communiqué du Premier Ministre, http://www.gouvernement.fr/presse/r…), ce serai pour assurer la qualité et la diversité des contenus diffusés via Internet. Concernant la qualité, l’internaute est seul juge. Concernant la diversité, on peut dire qu’il n’y a pas de discrimination : chacun peut rendre disponible son contenu (ce qui ne sera peut-être plus le cas une fois la régulation en place). On remarquera que les missions du CSA (http://fr.wikipedia.org/wiki/Consei…), qui portent sur l’audiovisuel (c’est la A de CSA) ne sont pas transposables à Internet. Reste à voir si le CSA, quand il aura fusionné avec l’ARCEP (et donc perdu son sigle) restera cantonné à l’audiovisuel, ou s’il sera tenté de réguler aussi les autres contenus. La régulation annoncée sans raisons valables me fait m’interroger sur le véritable objectif de la démarche.

  5. totopipo

    tharek,

    La différence sur le critère « choix » n’est pas déterminante : c’est déjà le cas aujourd’hui avec la VOD en ce qui concerne la vidéo, et dans une autre mesure, depuis l’apparition d’une 2e chaine jusqu’aux bouquets, puis du magnétoscope jusqu’au DVD. Chacun était libre de créer une « chaine » ou radio locale (une époque, les élèves/étudiants aimaient bien faire ça), bien que le vœux de Filloud s’est fait dépassé par certains appétits, tout comme enregistrer/copier ses propres productions et les diffuser sur des K7 par exemple.
    Ici, une chaine de télé (diffusant très souvent ce qui est issus de « producteurs » non [directement] affiliés) comme un studio de cinéma ne choisissent pas ce que tu vas regarder, ils décident simplement ce qu’ils vont diffuser ou bien inscrire sur un support. Youmotion fait de même : il n’a pas un canal ou un produit unique; les produits ce sont déjà ce que chaque personne y a uploadé sur des disques redondés, et il a, en simplifiant, autant de canaux que d’utilisateurs. Et il n’est pas seul à décider si tel ou tel produit à sa place dans son « catalogue »… donc en effet, rien de neuf sous le soleil : un moyen technique différent est utilisé pour faire en plus grand, plus efficace la même chose depuis des décennies.

    Petit aparté : je pars du principe que seuls les « gros » vont être impactés car leur vocation est de centraliser, d’être incontournable pour la diffusion à large échelle à des fins commerciales. Si je décide d’héberger mon propre contenu qui sera pourtant rendu public, je doute fort que le futur « CSARCEP » et ses auxiliaires puissent avoir du temps à me consacrer. Je reste néanmoins responsable de ce que je fais et n’échappe pas à la loi en vigueur. Et c’est dans ce sens que pour moi, parler d’une éventuelle censure ici n’a pas lieu d’être.

    Et effectivement, la mission du nouvel organe devra, à terme, très probablement être unifiée et étendue. Pour l’instant, nous n’avons rien, aucun élément, ça doit être encore sous forme de draft dans les coulisses; une ministre qui reste aussi vague est signe de prise de température avant de retravailler un document.
    Cependant, je doute également du changement, de la porté finale et de l’efficacité d’une nouvelle autorité indépendante d’une nation sur les contenus en ligne à l’échelle internationale, et j’imagine parfaitement le pouvoir donné à l’image de l’ARJEL : saisir la justice afin de filtrer par les FAI des sites qui n’auraient pas forcément eu certaines faveurs.
    Ils le savent et l’enjeu est ailleurs, et pour commencer dans les hypothèses je dirai que c’est peut-être pour laisser faire le boulot des ayant-droits par l’État.

  6. tharek

    @totopipo
    D’un côté, nous avons la télévision (et la radio). Il n’y a qu’un petit nombre d’émetteurs, car il faut des moyens techniques et une bande de fréquence attribuée pour pouvoir diffuser. Chacun d’eux peux diffuser 24 heures de contenu par jour. La diffusion se fait dans un seul sens.
    De l’autre, nous avons la vidéo sur le web. Le nombre d’émetteurs est très grand, car chacun des destinataires est un émetteur potentiel. Il est facile de rendre disponible son contenu. La seule vraie limite est le temps disponible pour chacun des destinataires.
    On voit donc que Youmotion n’est pas comparable à une chaîne de télé : il peut toujours ajouter du contenu à son catalogue et n’a pas de raisons (autre que légales) pour refuser de le faire.
    La régulation opérée par le CSA n’a de sens que dans le cas ou la quantité de contenus diffusable est limitée techniquement. Elle n’a pas d’intérêt dans le cas d’Internet. La quantité quasi-illimitée de contenu assure la qualité et la diversité et rends les principes de quotas (d’œuvres françaises et européennes par ex.) totalement inapplicables.
    Dans le cas où cette régulation ne s’appliquerait qu’au « gros » (ce qui n’est pas encore précisé), elle ne serait que plus injuste : la régulation toucherait le plus grand nombre, ceux qui n’ont pas les compétences ou l’envie pour héberger leur contenu.
    Un fois la régulation en place (même pour la meilleure des raisons que l’on puisse trouver), le risque sera grand de voir apparaître des dérives, sous ce gouvernement ou le prochain. Aujourd’hui nous parlons d’audiovisuel, demain de tous les contenus. L’industrie de la culture ne manquera pas demander à étendre cette régulation pour lutter contre le partage en ligne, et d’autres y trouveront de bien meilleure applications encore.
    Bref, restons vigilants.

  7. totopipo

    tharek,

    Là où il est question d’efficacité, c’est que le média pour recevoir et émettre des contenus est le même. Là où avant il fallait peut-être proposer par courrier ou se déplacer en studio, la démarche est simplifiée. En le permettant et à l’aide de ressources étendues, les volumes d’échanges explosent et les moyens de contrôle lorsqu’on est régie par différents droits devront inévitablement suivre. Ça passe de moyens humains a des moyens industriels avec tous ses effets néfastes en plus.
    Le nombre de produits et le nombre de « clients » que peut embrasser une entreprise dans un laps de temps toujours plus réduit, grâce à la technique, ne change pas forcément sa qualité. Que ce soit avec la tv connectée, le streaming, la vod, l’hébergement vidéo ou que sais-je encore, le « web » ne lavera pas plus blanc.

    —« La régulation opérée par le CSA n’a de sens que dans le cas ou la quantité de contenus diffusable est limitée techniquement. »—

    Parce qu’elle ne pourra pas, effectivement, opérer convenablement avec ses moyens actuels sur une telle profusion.
    Quant aux quotas, même si la production est un processus qui lui échapera, le nouvel organe pourrait parfaitement avoir un rôle qui lui permet d’assurer, sur ces sites-goulets, l’exposition et éventuellement des messages d’avertissement de ce qui lui convient selon la localisation. Point de censure, juste encore un éloignement de ce que certains appellent la « neutralité ». Ce ne sont que des hypothèses, mais techniquement, nous le savons tous ici, c’est très loin d’être infaisable; impossible n’est pas français… les faits d’actualité nous remettent le nez dans cette terrible réalité.
    Bon, ceci dit, nous restons dans le spéculatif, rien ne permet de dire que ces plates-formes seront dans la ligne de mire au premier jet, s’il arrive.

    —« Dans le cas où cette régulation ne s’appliquerait qu’au « gros » (ce qui n’est pas encore précisé), elle ne serait que plus injuste : la régulation toucherait le plus grand nombre, ceux qui n’ont pas les compétences ou l’envie pour héberger leur contenu. »—

    **Il n’y a pas d’injustice à avoir son bac à 16 ans et être un champion de tir à l’arc sans être hyper-connecté.**
    Ce n’est pas de l’injustice; tout au plus on pourrait plutôt renverser le rapport : une minorité de privilégiés. Ils [se débrident et] utilisent des services pour gérer des contenus dont ils ont renoncé à tout contrôle et toute responsabilité; en tant que non-utilisateur de ces services et auto-hébergé, je ne peux rien pour eux, ils ont le choix – réduit certes, mais ils l’ont encore.
    Haaa, société de l’instantanéité, du confort sans effort pour tous… :/

    Au passage, il n’y a aucune dérive. Le cap reste inchangé et la barre bien tenue : nous sommes gouvernés par la raison technique et la raison économique. Après, la tronche du quartier-maître…

  8. tuxmouraille

    C’est pas trop top. Enfin une bonne nouvelle. Reste plus que la CNIL à rapprocher et on pourra appeler ce nouvel organe de protection de la liberté d’expression: Conseille Supérieur des Libertés Numériques.

    Eh, dites? Avec 30 millions de budget comme pour l’HADOPI ça devrait suffire?

  9. tharek

    @totopipo

    Les chaînes de télé sélectionnent leur contenu parmi ceux disponibles (issus des « producteurs » que tu as évoqués). Elles en sélectionnent autant qu’il en faut pour remplir leurs grilles de programmes. Le CSA est là pour faire en sorte que les contenus retenus soient diversifiés, de qualité, etc.
    Dans le cas de la vidéo en ligne, la sélection des contenus avant leur diffusion n’a plus lieu d’être. La limite « taille de la grille de programme » n’existe pas. Tous les contenus produits sont rendus disponibles, ceux de qualité et les autres.

    Pour revenir à la régulation annoncée, il est vrai que nous ne savons pas encore sous quelle forme elle se présentera. Celle-ci ne serait pas dangereuse si elle porte uniquement sur la mise en avant de telle ou telle vidéo en page d’accueil de Youmotion. Elle pourrait même être utile si elle impose un « étiquetage » avec des mentions similaires aux -10, -12, -16, -18 de la télévision. Néanmoins, elle peut aussi être une excuse pour mettre en place un filtrage d’Internet.
    Il ne serai pas acceptable que l’entité issue de la fusion CSA/ARCEP limite la création.

    Assez de suppositions, je propose que l’on continue la discussion une fois que nous aurons plus d’informations. 🙂

    —Haaa, société de l’instantanéité, du confort sans effort pour tous… :/—

    Dans le cas d’une quelconque limitation de l’utilisation du réseau, le fait qu’il soit possible de passer à travers les mailles du filet par un moyen technique qui laisse la majorité de côté n’est pas une consolation. Les personnes qui produisent des contenus doivent pouvoir les partager (et les autres pouvoir y accéder) sans avoir de compétences techniques particulières.

  10. totopipo

    tharek,

    Je le répète autrement : la technologie utilisé ne changera rien, la future autorité qui voudrait s’attaquer à ça pour n’importe quelle raison, s’adaptera et en aura probablement les moyens.
    La sélection des contenus à toujours lieu d’être puisque nous avons admis une certaine régulation a minima par l’hébergeur et les ayant-droits.

    –« Dans le cas d’une quelconque limitation de l’utilisation du réseau, le fait qu’il soit possible de passer à travers les mailles du filet par un moyen technique qui laisse la majorité de côté n’est pas une consolation. »—

    Alors il ne s’agit pas d’une limitation de l’utilisation du réseau, mais d’une limitation « imposée »/légale par des services privés utilisant le réseau; consolation, non, puisque le choix existe, les méthode pour partager sont nombreuses. Il y a des choses qui ne se font pas par dépit, mais par conviction. Mais je le répète : Haaa société de l’instantanéité, du tout tout de suite…

    —« Les personnes qui produisent des contenus doivent pouvoir les partager (et les autres pouvoir y accéder) sans avoir de compétences techniques particulières. »–

    Ce qui est toujours le cas. Du moment que ces contenus ne contreviennent pas aux lois; et que, au pire pour les concernés qui voudraient prendre des risques, ça ne se fasse pas à la vue de tous…