C’est rien qu’à cause de Wikipédia si nos enfants échouent !

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B2i - aKa - 2008À l’heure où notre ministre de l’Éducation Nationale Xavier Darcos annonce pour la nouvelle classe de Seconde 2009 un module «  Informatique et société numérique  » dont je n’ai pour l’heure aucune autre information (accent algorithmique, accent éducation aux médias et à internet, ou les deux mon capitaine  ?), je voudrais rappeler par cette traduction au titre volontairement caricatural qu’il y a selon moi effectivement urgence à mieux former la nouvelle génération à l’usage d’internet en général et de la recherche en particulier.

En tant qu’enseignant censé animer le B2i dans mon établissement, j’avais pris l’année dernière l’initiative de venir évoquer cela devant nos quatre classes du niveau troisième réunies pour l’occasion (voir photo ci-dessus). Je m’étais appuyé pour se faire sur de nombreuses ressources[1] dont une a priori paradoxale puisque s’adressant aux parents mais qui avait le grand mérite de couvrir à peu près tous les sujets envisagés tout en faisant (parfois vivement) réagir les élèves  : Devenir e-Parent du fort intéressant site québécois Réseau Éducation-Médias (dont on ferait bien de s’inspirer du reste soit dit en passant).

Et j’en avais également profité pour parler un peu de Wikipédia, sa spécificité, son mode d’édition, sa collaboration, ses licences, son projet citoyen, ses forces et ses faiblesses, etc. pour en conclure que cette encyclopédie mutante constituait une excellente (mais non exclusive) première rampe de lancement pour une recherche particulière. Recherche particulière qui peut vous mener fort loin. Tellement loin qu’elle peut parfois vous faire revenir à Wikipédia pour compléter vous-même l’article de départ avec la pertinente information trouvée ailleurs. Histoire d’apporter nous aussi notre pierre à l’édifice ;-)

Nos enfants échouent – et tout est de la faute de Wikipedia  !

Our Kids Are Failing – And It’s All Wikipedia’s Fault !

Sarah Perez – 23 juin 2008 – ReadWriteWeb
(Traduction Framalang  : Penguin et Olivier)

Quelle réaction irréfléchie  ! Hier on apprenait en Écosse que c’est Internet qu’il faut blâmer pour le taux d’échec aux examens en Ecosse. Selon le SPTC (Scottish Parent Teacher Council  : Conseil écossais des enseignants et parents d’élèves), Wikipédia, parmi d’autres sources, était cité comme étant la raison pour laquelle les étudiants échouent. Est-ce que Internet les rend stupides  ? Ou bien est-ce que les étudiants ont seulement besoin d’apprendre à utiliser les nouveaux outils de recherche du Web de façon plus appropriée  ?

Tout est de la faute de Wikipédia  !

Dans le rapport, Eleanor Coner, porte-parole du SPTC, dit ceci  : «  Les enfants ont une très bonne maîtrise des outils informatiques, mais ils sont nuls en recherche.  » Elle remarque que les étudiants d’aujourd’hui font la majeure partie de leurs recherches en ligne, au lieu d’utiliser des livres ou d’autres ressources qu’ils pourraient trouver dans une bibliothèque.

L’encyclopédie Internet, Wikipédia, était au cœur des préoccupations du conseil, car sa nature même lui permet d’être éditée par n’importe qui et qu’elle n’est pas mise à jour par des chercheurs reconnus.

De plus, le conseil s’inquiète des capacités de recherche des étudiants et de leur tendance à faire aveuglément confiance aux ressources en ligne. D’après Ronnie Smith, le secrétaire général de l’Institut d’Éducation d’Écosse, «  Nous devons être sûrs que les jeunes ne considèrent pas ce qu’ils lisent en ligne comme des faits.  »

Cela vous semble familier, non  ?

Nous avons déjà entendu cette phrase de nombreuses fois  : «  Ne croyez pas tout ce que vous lisez  » , «  Ne croyez pas tout ce que vous voyez à la télévision  », … maintenant c’est le tour d’Internet d’être soumis à l’inspection.

Est-ce que Internet nous rend stupide  ?

Un coup d’œil rapide à cette information peut nous amener à croire qu’il s’agit d’un argument frappant en faveur de la thèse de Nicholas Carr qui dit que Internet (ou, comme il dit, Google) nous rend stupide. L’accès facile à un flot d’informations grâce à Internet, dit-il, affecte notre capacité à nous concentrer sur de longues périodes, comme lorsque nous lisons et absorbons de longs articles (une tendance que nous avons déjà mentionnée ici). D’une certaine façon, Wikipédia peut être vu comme la manifestation ultime de notre culture accommodante lorsqu’il s’agit de récupérer des informations.

Combien de fois par jour est-ce que vous faites une recherche rapide sur un fait quelconque et passez en coup de vent sur une page Wikipédia en récupérant uniquement les éléments mis en avant (dans mon cas en tout cas, j’admets que cela m’arrive au moins une fois par jour, si ce n’est plus).

Mais est-ce que les échecs aux examens sont réellement une indication sur la capacité de nos cerveaux à se reprogrammer pour s’adapter à cette nouvelle façon d’apprendre, comme Carr l’évoque dans son article  ? Et est-ce que cette capacité affecte réellement notre intelligence  ?

…Ou bien est-ce que les étudiants ont besoin d’apprendre à faire des recherches  ?

Peut-être que non. Ce problème met plutôt en avant le fait que les institutions pédagogiques ont besoin d’adapter leur cursus et d’inclure des cours pour apprendre aux étudiants ce qu’est réellement une recherche. Une recherche Google peut les amener ou non à une ressource en ligne valable, mais beaucoup d’étudiants ne savent vraiment pas comment faire la différence entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Être capable de chercher une information en ligne et de la remettre en question pour déterminer s’il s’agit ou non d’un fait est tout simplement une aptitude qui manque à beaucoup d’utilisateurs sur Internet. Cependant, une fois que cette technique est acquise les étudiants peuvent l’appliquer durant toute leur formation, quelque soit le média qu’ils utilisent.

Notes

[1] Parmi les ressources on trouvait également notre diaporama Les licences Creative Commons expliquées aux élèves qui nous a été d’une aide précieuse pour aborder la question de l’échange et du partage sur internet.

21 Responses

  1. Cousin Jocelyn

    Je voudrais juste citer un livre (en papier) sorti récemment : _Des bibliothèques pleines de fantômes_ où l’auteur, Jacques Bonnet, un bibliophile, décrit le mode de vie qui consiste à entasser des livres…

    « Le fait de vivre avec des milliers de livres n’est pas sans influencer le fonctionnement de la mémoire. La mienne est plus soucieuse de pouvoir retrouver rapidement le livre où se trouve le renseignement que je cherche que de s’encombrer de faits, de dates, de citations, qui se trouvent sur mes étagères. »

    Jacques Bonnet, _Des bibliothèques pleines de fantômes_, pages 65-66, Denoël, 2008

    Finalement, rien de nouveau avec wikipédia !

  2. DM

    Une autre raison plausible : les étudiants n’en ont rien à fiche de la fiabilité des informations qu’ils recopient (on parle, dans certains cas, de copier-coller tellement basiques que les étudiants copient… les publicités et autres informations non pertinentes). Ce qui leur importe est d’arriver à produire le rapport demandé avec un temps et une quantité de travail qu’ils jugent raisonnables.

  3. psychoslave

    À propos du B2I, notons que la wikiversity, pour rester dans le sujet, à des articles qui aurait besoin d’être remplis.

    Structure et objectifs des leçons ont déjà été mis en place pour brevet informatique et internet école, collège et lycée. Il n’«y a plus qu’a» compléter les pages pour répondre aux dits objectifs. 🙂

    À vos contributions!

    http://fr.wikiversity.org/wiki/Brev

  4. deadalnix

    C’est amusant de voir comme on demande aux élève d’être critiques, envers internet par exemple, mais quand ils le deviennent, ils se font taper sur les doigts.

    En bref, formons nos élèves a être critiques envers internet mais pas envers l’école.

    Cela dit, je ne sais aps comment la situation évolue dans le temps, mais il est clair qu’a bac+5, de nombreux étudiants manquent encore cruellement de sens critique. Et cela est en grande partie du au système scolaire.

  5. ninfosman

    Il me semble outrageusement faux de rabaisser les étudiants au niveau de plus basique de l’intellect, que se soit dans l’article ou dans les commentaires.

    Pour revenir au sujet initial, Wikipedia est une formidable source de savoir. Il me semble assez gênant que le corps enseignant (et plus haut) prend comme acquis un dénigrement servi sur un plateau. Il a été démontré à plusieurs reprises que Wikipedia ne contient pas vraiment plus d’erreurs que les grandes encyclopédies papiers.

    Maintenant, pourquoi pas mettre en place des cours de "recherche" aux scolaires, en leur proposant de vraies alternatives. Maintenant, et comme pour un produit, le rapport temps imparti / avancée de "l’étude" est un paramètre non négligeable.

  6. Ivan Gabrièle

    Je crois qu’ajouter un cours de plus n’est pas la meilleure solution. Lorsque j’étais lycéen, on nous avait inventé les TPE et les cours d’éducation civique, ça partait d’un bon sentiment mais ça s’est révélé assez inutile pour une partie des élèves. Car il aurait fallu commencer par assimiler l’ensemble des cours que nous avions déjà…

    Pour répondre directement au sujet : ce n’est pas un cours de recherche Internet qu’il faut mais bien un intégration dans les cours existants d’un volet "capacité d’analyse et d’adaptation".

    Les outils évolueront et nous aurons d’autres sources dans quelques années, l’école doit enseigner des bases évolutives et non un simple socle adapté tardivement aux modèles en cours.

  7. deadalnix

    La solution est même dans une revue de la pédagogie. On nous apprend pas a réflechir l’école mais a ressortir bêtement.

    Pour prendre un exmple, qui ne sera peut etre pas le meilleur, mais qui est flagrant dans mon parcours : les opérations mathématiques.

    J’ai durant l’école primaire fait des tas d’additions, de multiplications. On m’a appris a faire ce calcul et a le refaire encore et encore. Jamais on ne m’a appris ce qu’était, ce que signifiaient ces opérations.

    Il m’a fallut attendre l’édcole prépa pour aborder des notions comme l’homogénéité. Cette question est pourtant une conséquence de base de la nature de ces opérations.

    Il en va de même en anglais ou on ne m’a appris que des tas de règles de grammaire et de vocabulaire. Ceci n’a pas de sens. Mon niveau d’anglais a depuis beaucoups augmenté et je peux vous assurer que je ne pense pas règles de grammaire quand je parles. Ça n’a aucun sens !

    Dans notre système scolaire tout est fait dans le sens j’ingurgite et je ressort. Il est la le problème. C’est ce qu’on demande aux élève tous les jours, Il est normal qu’ils en fassent de même avec wikipedia.

  8. JosephK

    C’est marrant mais c’est toujours les même qu’on voit revendiquer le fait de s’élever contre la soi-disante "pensée unique" : Brighelli dans l’éducation, Lomborg sur le réchauffement climatique, ce blog sur Wikipédia… et puis un autre aussi qui se rétracte souvent l’air de rien parce qu’en réalité il ne cherche qu’à polémiquer pour qu’on parle de lui (d’ailleurs, n’est-ce pas ce que tous font ?).

  9. Arthur

    Les étudiants et les élèves de lycée savent que WP n’est pas fiable et de trop mauvaise qualité dans l’ensemble avec des exceptions beaucoup trop rares. A ce niveau là ils sont capables de s’en apercevoir tout seuls. Ils évitent de s’en servir et dans l’ensemble WP les fait rigoler.

    Les collégiens, les plus jeunes, et encore pas tous loin de là (ils sont prévenus par leurs professeurs) sont les seuls à croire encore que WP est une encyclopédie qui mérite d’être consultée, surtout pour les élèves pressés et peu exigeants qui évitent ainsi de rechercher par eux mêmes les documents intéressants qui sont généralement absents de WP, sur une majorité de sujets du moins.

    WP est consultée par les geeks, les gens qui cherchent des renseignements sur les jeux, le sport , la vie des people, les variétés diverses, ou encore les adolescents qui s’amusent entre eux, sur les sujets de cul de préférence. On s’amuse bien avec WP. Mais une encyclopédie ça ? On en rigole dans les chaumières. Prononcez le nom de WP dans n’importe quelle assemblée et vous provoquerez l’hilarité générale : WP raconte n’importe quoi et n’est pas une référence, sont les réactions quasi assurées, partout.

    Pour ceux qui sont sceptiques et croiraient encore qu’on parle bien de la même chose, je recommande le blog http://wikipedia.un.mythe.over-blog

    Que ce soit en histoire ou en économie, en archéologie ou pour l’histoire des civilisations, pour l’art et l’histoire de l’art, en littérature ou en politique, sur les questions religieuses, en anthropologie ou sciences de la vie et de la terre, WP est beaucoup trop mauvaise, approximative, incomplète, inexacte, et souvent orientée dans ses points de vue, pour pouvoir être considérée comme une encyclopédie.

    Faites la lire par des gens connaissant ces disciplines, l’affaire est vite vue.

    WP est une vaste foutaise et un beau foutage de gueule qui jette de la poudre aux yeux de ceux qui le veulent bien se laisser avoir par flemme et manque d’exigence et surtout qui n’ont pas creusé.

    L’échec scolaire n’a rien à voir avec WP mais celle-ci ne peut qu’aggraver les maux dont souffre l’école en donnant à lire des articles aussi mauvais et pleins d’erreurs sous la garantie "encyclopédie".

    Mais heureusement les étudiants ne sont pas dupes. Seuls les collégiens sont les potentielles victimes de WP s’ils ignorent qu’il existe des encyclopédies fiables sur lesquelles ils peuvent trouver ce qu’ils cherchent pour leurs études. Celles-ci se trouvent dans les bibliothèques des établissements scolaires. Il suffit que les bibliothécaires les leur indiquent et leur expliquent pourquoi WP n’est pas un instrument de travail pour les études et le problème de WP et les études sera réglé.

    Gardez WP pour vérifier un nom ou une date, pour les informations sur tous les champions et championnats sportifs, pour les vedettes du show bizz et des séries télé, les jeux et les bandes dessinées et basta. Chacun à sa place et cessez de prendre WP pour ce qu’elle n’est pas.

    Pratique pour certains sujets complètement factuels, et néant pour les sujets de culture hormis vérification des noms propres et dates, et clairement à proscrire pour les études. Diffuse la bêtise pour de trop nombreux sujets.

  10. Arthur

    De plus si les recherches sur internet ont tendance à se substituer aux livres, et si les jeunes ont trop tendance à croire ce qu’ils trouvent sur internet et le prennent pour acquis comme s’il était fiable, cela prouve à la fois que :

    1- bien sûr qu’il y a un problème car internet ne peut remplacer les livres et car bien sûr tout ce qu’on trouve sur internet ne peut ni doit être considéré comme fiable
    2- de ce point de vue Wp fait partie des principaux documents internet qui ne doivent pas être considérés comme fiables, car WP est déjà beaucoup moins fiable que les journaux même, et on ne la comparera même pas aux documents rédigés par des universitaires et des auteurs qualifiés sur diverses questions sur lesquelles, dans la plupart des cas, WP se trouve vraiment être très très loin du compte.

    3- ce sont les plus jeunes qui sont concernés par ces problèmes , s’ils ont pris l’habitude d’aller sur internet avant toute chose et avant de lire des livres ou articles d’auteurs sérieux et fiables
    et parce qu’ils ne sont pas capables de juger par eux-mêmes de la fiabilité des documents

    Cela confirme tout à fait que l’unique recours à internet représente un problème, qui concerne principalement les plus jeunes (collégiens), et que Wp fait partie de ce problème en contribuant à la fois à faire croire que la substitution d’internet aux livres est possible et sans dommage, et qu’elle serait fiable, puisqu’elle se nomme encyclopédie.

    or ces deux points sont complètement faux. En cela WP exerce certainement un effet nocif sur les plus jeunes consacrés au "tout-internet" . car ceux qui fonctionnent ainsi au "tout-internet" sont les mêmes qui croient que Wp est fiable et susceptible d’être une référence. Deux erreurs et deux dangers, donc, qui interpellent les profs afin qu’ils se soucient de ce problème et d’expliquer aux élèves ce que recherche de documents veut dire.

    Internet n’est qu’un outil. Il faut apprendre à s’en servir comme on apprend à se servir du catalogue d’une bibliothèque. Mais savoir se servir de l’outil ne remplace pas la connaissance qu’il faut avoir pour pouvoir s’y retrouver au milieu d’une masse de documents, les choisir et les analyser par leurs caractéristiques, comme il faut avoir ces connaissances pour s’y retrouver de la même manière aussi bien dans un catalogue de bibliothèque que parmi les documents internet qui sont de qualité tout à fait inégale.

    Un des repères pour la formation à la recherche sur internet consiste précisément de la part des profs et des bibliothécaires, à avertir les élèves que Wp est de mauvaise qualité et n’est pas une source fiable. N’importe quel article d’une vraie encyclopédie est meilleur car plus fiable, mieux écrit, plus pertinent, et sans trop de parti-pris partisan, même s’il est plus succint.

    C’est cela qu’il faut bien notifier aux élèves pour les aider à utiliser intelligemment internet.

    Je suis prof de lycée et ai pu constater qu’au lycée les élèves sont prévenus contre WP. Ce sont mes collègues de collège qui me disent que les petits collégiens sont souvent des convaincus que Wp c’est bien. Mais ça va changer car la réputation de WP s’étend.
    A l’université on n’en parle même pas. WP est en dehors de leur champ de référence et ce serait passer pour un vrai abruti et attardé que de s’y référer.

  11. JosephK

    Pourquoi à l’université on ne cite pas Wikipédia ? Parce que l’université mets sur un pied d’estal la figure de l’auteur et que Wikipédia n’a pas d’auteur (puisqu’elle en a trop) tout simplement.

    Si à l’université vous recrachez le discours d’un ou plusieurs auteurs (qui ont publié, c’est important) vous êtes bien vu. Évidemment, il faut prendre bien soin de dissimulez la provenance, éviter toute paraphrase et l’intégrer complètement à votre mode d’expression mais surtout ne pas s’approprier cette réflexion qui pourrait vous porter préjudice dans un prochain devoir.

    En revanche lorsque vous analysez par vous même un texte très récent (genre Disgrâce de Coetzee) et que vous en faites un exposé oral, le prof vous répond : "Oui, j’ai lu cette analyse quelque part…" ("où ça ?") alors forcément ça ne donne pas franchement envie d’entraîner son esprit critique… surtout qu’en définitive, ce sont les étudiants qui stimulent le cerveau des enseignants chercheurs.

    Croire que les livres sont plus fiables qu’internet c’est vraiment n’importe quoi.
    Les publications des chercheurs sont le fruit d’un travail collaboratif avec les étudiants (même s’ils refusent de l’admettre parce qu’il s’agit d’un travail d’influence) et toutes ces publications sont régulièrement remises en question par les chercheurs eux-même. Ils ne sont donc pas plus fiables qu’un article de Wikipédia… Je suis près à parier que si un enseignant chercheur publie un article sur Wikipédia de manière anonyme, on critiquera l’article comme étant non fiable juste par principe, parce que c’est Wikipédia et que les seuls publications valables sont celles qui sont éditées et "signées" par un "auteur".

  12. Arthur

    Evidemment qu’il faut citer les auteurs c’est la moindre des choses pour s’y repérer et être en mesure de faire une lecture intelligente et pouvoir analyser ce que dit l’auteur. Pour prendre un exemple simple et facile à comprendre si l’auteur est libéral en économie ou critique du libéralisme pour traiter de sujets économiques, s’il est un partisan de la royauté ou républicain pour écrire l’histoire de la révolution française, vous ne lirez pas de la même manière ses textes qui ne seront pas écrits du même point de vue. Pareil pour tous les sujets, que ce soit la conception du droit, le darwinisme, l’histoire de l’Eglise etc. Toute analyse est écrite d’un certain point de vue laissant place à la critique. La signature de l’auteur et son identification aide le lecteur à comprendre ce qu’il lit et à pouvoir se faire une idée par lui-même.

    De plus apprendre à citer avec exactitude et restituer à César ce qui appartient à César, ou à un courant d’idée ce qui lui appartient, est le minimum de la formation qu’apportent les études, c’est à dire la précision et la rigueur qu’on apprend en faisant des études supérieures. Mais c’est justement ce que WP ne fait pas, arrangeant ses petits textes à sa manière, sans auteur identifiable, mêlant des idées contraires et non identifiées clairement , fabriquant des articles comme on fait une macédoine où tout et son contraire peuvent se retrouver, mais ne citant pas les auteurs et sans les situer non plus dans dez courants d’idées. Et c’est pour cela qu’elle est imprécise et mauvaise et sème la confusion car rien ne s’y distingue clairement et les idées ne sont pas attribuées à qui elles reviennent. D’ailleurs WP n’aime pas l’exposé des idées, elle préfère l’eau tiède et les articles insignifiants, les compromis à deux sous appelés "neutralité".

  13. JosephK

    Ah bon ? Il faut citer l’auteur ? L’auteur est une invention du XVIème siècle. Avant ça on avait des moines copistes et on se foutait royalement de l’auteur. Encore avant, un "Aristote" ou un "Homère" ne servaient qu’à désigner le courant de pensée, à regrouper des textes par leur points communs tout comme un "Neptune" désignait l’environnement marin…
    Encore maintenant, on a des problèmes avec des Émile Ajar… ( http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89… )
    Donc non l’auteur n’est pas indispensable pour garantir une qualité, seul le texte le peut.

    Mais bon, peut-être suis-je très mal placé pour dire ça vu que je ne suis qu’un simple administrateur réseau… ma biographie en dit tellement long sur la qualité de mes réflexions en matière de littérature, hein ?! (c’est de l’ironie… je précise au cas où)

  14. Elessar

    JosephK : Piédestal.
    Arthur : Église.
    Désolé pour cette intervention, mais ce sont des fautes un peu trop courantes, autant éviter qu’elles ne se répandent trop.

    Sur ce, Arthur, critiquer la fiabilité de Wikipédia est une bonne chose, mais par pitié, évitez de prendre les journaux comme exemple, ça casse tout l’argumentaire, ça, quand on voit comme certains journaleux maîtrisent le sujet dont ils parlent…

  15. Marc

    Hum, on peut aussi facilement trouver des livres non fiables … et une encyclopédie fiable sur Internet n’est pas quelque chose de difficile à mettre en place. Le papier n’est qu’un support … Il ne faut pas confondre support et contenu. Wikipedia est un site collaboratif, ce qui limite la fiabilité de ses articles à la fiabilité de ses contributeurs. On sait tous très bien que personne ne sait tout sur tout ni même tout sur un domaine précis.
    WP n’est donc pas fiable, tous les livres non plus. Par contre, une encyclopédie avec des contributeurs validés peut se trouver à la fois sous forme papier ou sous forme électronique sous Internet.
    Pour finir, les publications des chercheurs se trouvent aussi sur Internet … Encore une fois, il faut dissocier Internet de WP et le contenu du support.

  16. Arthur

    Si tous les livres ne sont pas fiables on choisit, on fait le tri entre les bons et les mauvais. Et c’est justement ce que doit faire une encyclopédie pour ses lecteurs et que ne fait pas WP.

    De plus, pour l’usage de WP dans le cadre de l’éducation, l’affaire est largement discutée car les professeurs n’ont pas une bonne idée de WP qui est trop aléatoire, changeante, et contient beaucoup d’erreurs et de points de vue orientés ou de sujets déformés.
    Si Wp ne détruit pas l’éducation et n’est pas responsable de l’échec scolaire, en tout cas elle
    fait partie d’une tendance lourde du capitalisme actuel qui délite et détruit la culture en confondant celle-ci, systématiquement, avec la consommation et le loisir de masse dont le grand nombre est incité à s’en contenter en guise de bagage culturel;

    Wp, comme internet , peut être la meilleure ou la pire des choses. En tout cas elle laisse la possibilité à toutes les dérives et en cela ne peut être considérée comme une source fiable pour l’éducation.

    Voir sur http://wikipedia.un.mythe.over-blog
    Echec scolaire ? wikipedia fait partie d’un système

  17. Anaïs et Mélinda

    Bonjour a tous.
    Pour notre part nous pensons que Wikipédia est une des encyclopédie du net la plus complète et intéressante.Quelle est la différence entre une information recueillit sur le net et une autre qui a été receuillit dans une encyclopédie, alors que ces informations sont similaires. Le support n’a pas d’importance tant le l’information est véridique.
    C’est mettre un problème là où il n’y en pas.
    Nous sommes sur que toutes les personnes ayant jusqu’ici commenter cet article ne sont pas étudiantes, et donc non concernées et ne sont donc pas en connaissance du problème ici posé. Ils ne connaissent certainement pas non plus l’utilisation que les étudiants ont des encyclopédies sur internet, d’où l’expression "quand on ne connait pas un sujet (en profondeur), on n’en parle pas"
    Sur ce, continuez a dénigré les jeunes et a les faire passé pour plus stupides qu’ils ne le sont.
    Au revoir.

  18. JosephK

    Ça date cet article… il me semblait bien y avoir mis un commentaire 🙂

    > Nous sommes sur que toutes les personnes ayant jusqu’ici commenter cet article ne sont pas étudiantes

    En ce qui me concerne les études c’était il n’y a pas si longtemps que ça (il n’y a même pas 3 ans), je me servais déjà de Wikipédia entre autre et surtout de ma tête donc ce que j’ai écrit ici c’était en connaissance de cause.
    Ce que je trouve assez triste c’est que les méthodes d’évaluation à l’université (en fac de lettres en tout cas, je ne sais pas ce qu’il en est ailleurs… mais de toute façon, on y est entraîné depuis le collège…) encourage le recrachage bête et méchant des idées des autres et ne laisse pas vraiment de place à la réflexion personnelle.
    (m’enfin, avant c’était pire, il fallait connaître et maîtriser tout le contexte historique, politique, culturelle d’une œuvre et la biographie de son auteur pour pouvoir enfin commencer à l’étudier…)