Marketing et ergonomie, la touche finale d’Ubuntu qui fait avancer le logiciel libre

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Trancept - CC by-nc-saUbuntu. Ce simple mot peut à la fois rassembler des milliers de personnes en un week-end et dans le même temps susciter moqueries, trolls, et critiques.

Il n’empêche que cette distribution GNU/Linux, que l’on ne présente plus, a gagné en à peine six ans d’existence une remarquable popularité auprès des nouveaux utilisateurs de systèmes d’exploitation libres. Ils y découvrent une indubitable simplicité d’utilisation et une communauté d’utilisateurs dévoués, accueillants et prêts à consacrer aux nouveau venus le temps nécessaire à leur apprentissage, un temps passé à reconquérir leurs libertés perdues dans les systèmes propriétaires.

Mais tout n’est pas rose avec Ubuntu. Certains voient en effet cette distribution en couleur poil-de-chameau. Pour ses détracteurs, Ubuntu ne mérite pas toute l’attention qu’on lui accorde et fait de l’ombre aux autres projets. De plus, ce système, emballé dans du papier cadeau aux couleurs chaudes se contenterait de singer jusque dans leurs défauts les systèmes propriétaires dont les icônes, la maniabilité à la souris et les effets graphiques séduisent les utilisateurs peu soucieux de technicité. Défauts parmi lesquels, la fin du pilotage intégral du système en ligne de commande pourtant si chère aux administrateurs système, ou encore une approche marketing qui diluerait les valeurs du logiciel libre.

Six ans, c’est presque l’âge de raison, cette période où l’on n’est plus petit, mais pas encore tout à fait grand. C’est peut-être cet âge-là qu’a atteint le projet de Mark Shuttleworth[1] révélé (une fois de plus) au travers du dernier billet de son fondateur et mécène comme une distribution «  clicodrome  », accompagnée d’un marketing professionnel et soigné, et destinée à séduire le plus large public possible… Dans ce long billet, spontanément traduit en l’espace de deux heures par une dizaine de contributeurs répondant à l’appel d’Olivier Fraysse (Ubuntu-fr) sur Twitter[2], Mark Shuttelworth revient sur les motivations qui l’animent au quotidien, et que les milliers de contributeurs faisant la réussite assez inédite d’Ubuntu semblent bien partager.

Introduction rédigée collaborativement par Olive, Poupoul2, JoKot3, Goofy et Siltaar.

Réflexions sur Ubuntu, Canonical et la route vers l’adoption des logiciels libres

Reflections on Ubuntu, Canonical and the march to free software adoption

Mark Shuttleworth – 14 septembre 2010
(Traduction Framalang  : @olivierfraysse, @Gordontesos, @ldemay alias Louis Demay, @okhin, @Siltaar, @tshirtman, @winael, @pierretravers, @ricomoro et @framasoft)

Poussé en partie par les critiques concernant la contribution de Canonical au code du noyau Linux ou à l’infrastructure profonde de GNOME, j’ai cherché à savoir si j’avais la conscience tranquille  : est-ce que je fais bien mon travail  ? Ma manière de le faire convient-elle  ? Il est important pour moi de savoir que ce que je fais est utile aux autres et contribue à un monde meilleur. Et dans mon cas, il s’agit d’une redistribution en proportion de la bonne fortune que j’ai pu connaître.

Deux messages que j’ai reçus le mois dernier définissent sans doute ce que je pense apporter à la communauté. Le premier, c’est un mot de remerciement arrivé de Nouvelle-Zélande, quelqu’un constatant qu’Ubuntu 10.04 change vraiment la donne dans son foyer. Pour lui, c’est une sorte de petit miracle de générosité si cet environnement complet, intégré et fonctionnel existe et est maintenu par des milliers de personnes. Quant au deuxième, c’est un contrat d’assistance avec une entreprise pour les dizaines de milliers de poste de travail fonctionnant sous Ubuntu 10.04 qu’elle utilise. Ces deux messages illustrent les piliers jumeaux du projet Ubuntu et de Canonical  : apporter au monde entier l’extraordinaire générosité de la communauté du logiciel libre, comme un cadeau, gratuit, léger et cohérent, et le faire de manière pérenne.

Dans le premier cas, celui de Nouvelle-Zélande, quelqu’un apprend à ses enfants comment utiliser un ordinateur dès leur plus jeune âge, se rend compte de tout ce qu’apporte Ubuntu par rapport à Windows, et à quel point il est plus simple d’aborder l’informatique avec Ubuntu lorsqu’on s’adresse à des enfants. Pour cette famille, le fait qu’Ubuntu leur apporte l’univers du logiciel libre en un paquet harmonieux et soigné est extraordinaire, c’est une grande avancée, et ils en sont très reconnaissants.

C’est une histoire que j’espère voir se répéter des millions de fois. Et c’est une histoire qui donne bonne réputation et grande satisfaction, pas qu’à moi, pas qu’à ceux qui consacrent leur passion et leur énergie à Ubuntu, mais aussi à tous ceux qui contribuent au logiciel libre de manière générale. Ubuntu ne mérite pas à elle seule tous les honneurs, elle fait partie d’un écosystème large et complexe, mais sans elle, cette distribution de logiciels libres n’aurait pas la même portée ni la même force. Nous savons tous que le corps du logiciel libre a besoin de nombreux organes, de nombreuses cellules, chacun ayant ses propres priorités et intérêts. Le corps ne peut exister qu’avec chacun d’entre eux. Nous sommes une petite composante d’un vaste ensemble, et c’est un privilège pour nous d’assumer nos responsabilités en tant que distribution. Nous devons donner un point de départ à ceux qui débuteront leur voyage dans le monde du logiciel libre avec Ubuntu, et nous nous efforçons de nous assurer que toutes ces pièces s’accordent bien ensemble.

Ubuntu, et les possibilités qu’elle crée, n’aurait pu naître sans l’extraordinaire communauté Linux, qui elle-même n’existerait pas sans la communauté GNU, et n’aurait pas pris autant d’importance sans les efforts d’entreprises comme IBM et Red Hat. Et ç’aurait été une toute autre histoire sans les gens de Mozilla, ou Netscape avant eux, GNOME et KDE, et Google, ainsi que tout ceux qui contribuent de façons différentes à cet empilement, rendent le tout meilleur. Des dizaines de milliers de personnes qui ne sont pas directement associées à Ubuntu contribuent à rendre cette histoire bien réelle. Beaucoup d’entre eux y travaillent depuis plus d’une décennie… un succès soudain exige un gros travail en amont, et Ubuntu n’est sur le marché que depuis six ans. Ubuntu ne peut donc pas être crédité seul de la satisfaction qu’elle apporte à ses utilisateurs.

Néanmoins, le projet Ubuntu apporte quelque chose d’unique et d’inestimable au logiciel libre  : un dévouement total aux utilisateurs et à l’ergonomie, à l’idée que le logiciel libre devrait être «  pour tout le monde  », d’un point de vue économique et d’un point de vue facilité d’utilisation, et à la volonté de traquer les problèmes qui y nuisent. Je perçois ce dévouement comme un don à ceux qui ont contribué à l’une de ces briques. Si nous pouvons multiplier par dix l’adoption du logiciel libre, nous aurons multiplié la valeur de votre générosité par dix, décuplé l’importance de toutes les heures passées à résoudre un problème ou à créer quelque chose de formidable. Je suis très fier de consacrer autant de temps et d’énergie à Ubuntu. Oui, je pourrais faire beaucoup d’autres choses, mais rien d’après moi qui aurait un tel impact sur le monde.

Je conçois que tout le monde ne perçoive pas les choses de cette façon. Multiplier l’audience de son travail par dix sans apporter de contribution au projet pourrait passer pour du parasitage, ou seulement décupler l’afflux de rapports de bogues. On pourrait avancer que peu importe notre générosité envers les utilisateurs finaux, si les développeurs en amont ne prennent que le code en considération, alors tout apport en dehors du code ne sera pas comptabilisé. Je ne sais pas bien comment y remédier – je n’ai pas créé Ubuntu comme un moyen d’écrire beaucoup de code, car ça ne me paraissait pas être ce dont le monde avait besoin. Le logiciel libre avait besoin d’un moyen pour aller de l’avant, d’amener le code déjà existant à un haut niveau de qualité et de fiabilité. La plupart des éléments du bureau étaient déjà en place – et le code affluait – il n’était simplement pas livré d’une manière qui lui permettrait d’être adopté ailleurs que sur les serveurs, par un public plus large.

Le second e-mail, dont je ne peux citer d’extraits, était en substance un contrat de services confié à Canonical pour aider une entreprise à migrer plus de 20 000 machines de bureau de Windows à Ubuntu. Nous avons récemment signé plusieurs accords d’échelle similaire, et le ryhtme augmente à mesure que la confiance en Ubuntu grandit. Alors que GNU/Linux est depuis longtemps reconnu comme un système de bureau intéressant pour les développeurs motivés et inspirés, il y a un écart entre cette utilisation et le besoin des grosses entreprises. À ma connaissance, aucune autre entreprise ne se consacre entièrement à la production d’un système de bureau libre, et je suis fier que Canonical joue ce rôle. Il me peinerait que tous les efforts de la communauté du logiciel libre ne puissent servir à ces utilisateurs. Il n’y a rien de propriétaire ou de secret dans les postes de travail dont Canonical assure le support dans ces grandes entreprises. Ce qui m’émerveille le plus, c’est que dans les cas de la famille de Nouvelle-Zélande et de cette entreprise, il est question du même code. Voilà à mon sens la véritable promesse du logiciel libre  : lorsque je participais moi-même à des projets open-source, j’ai toujours été ravi que mon travail subvienne à mes besoins, mais qu’il soit également utile au plus grand nombre.

Ubuntu n’est qu’une petite partie de cet immense écosystème, mais je suis fier que nous ayons intensifié nos efforts pour relever ces défis. Canonical adopte une approche différente des autres entreprises qui travaillent dans l’univers Linux, non pas comme critique implicite des autres, mais simplement parce que c’est l’ensemble des valeurs que nous défendons. C’est une force pour le logiciel libre qu’un tel nombre d’entreprises différentes poursuivent autant d’objectifs importants.

Au cours des dernières semaines, on a suggéré que l’action de Canonical est égoïste et non dédiée au bénéfice d’une communauté plus large. C’est une critique blessante car la plupart d’entre nous ressentons justement le contraire  : notre motivation, c’est tout faire pour servir la cause du logiciel libre, au bénéfice à la fois des utilisateurs finaux et de la communauté qui le produit, et nous sommes convaincus qu’élaborer Ubuntu et travailler pour Canonical sont les meilleures façons d’atteindre ce but. Ces critiques ont provoqué de nombreuses discussions et réflexions chez chacun de nous et chez Canonical. Ce billet s’inscrit dans cette réflexion  : j’y témoigne de ce que je ressens lorsque je contribue, et pourquoi je suis fier du travail que j’accomplis chaque jour. Que faisons-nous pour le logiciel libre  ? Et que fais-je moi-même  ?

Pour commencer, nous le fournissons. Nous réduisons la friction et l’inertie qui empêchent les utilisateurs d’essayer les logiciels libres et de décider eux-mêmes s’ils les aiment suffisamment pour s’y plonger. Aujourd’hui, des centaines de développeurs de logiciels libres, traducteurs, concepteurs, porte-parole, ont l’occasion de prendre part au mouvement, parce qu’il est facile pour eux de faire le premier pas. Et ce n’est pas un travail aisé. Songez aux années d’efforts que nécessite la conception d’un simple installeur pour Linux comme http://www.techdrivein.com/2010/08/…, qui est l’aboutissement d’énormes quantités de travail par plusieurs groupes, mais qui sans Canonical et Ubuntu n’aurait jamais vu le jour.

Des milliers de personnes se contentent de concevoir des logiciels libres pour elles-mêmes, et ce n’est pas un crime. Mais la volonté d’en faire quelque chose que d’autres pourront explorer, utiliser et apprécier doit également être plébiscitée. Et c’est une valeur qui est fortement mise en avant dans la communauté Ubuntu  : si vous lisez http://planet.ubuntu.com, vous verrez que l’on se réjouit grandement de compter des *utilisateurs de logiciels libres*. En tant que communauté, c’est pour nous une immense satisfaction de voir que des gens les *utilisent* pour résoudre leurs problèmes quotidiens. C’est plus satisfaisant pour nous que des récits sur l’amélioration de sa rapidité ou l’ajout d’une fonctionnalité. Certes, nous jouons sur les deux tableaux, mais notre communauté mesure davantage l’impact sur le monde que l’impact sur le code. Tous ses membres sont généreux de leur temps et de leur expertise, et il s’agit là de leur récompense. Je suis fier du fait qu’Ubuntu attire des personnes généreuses dans leurs contributions  : à leurs yeux, ces contributions prennent de la valeur si elles sont retravaillées par d’autres, et qu’elles n’y perdent pas. C’est pourquoi nous nous réjouissons de l’existence de Kubuntu, Xubuntu, PuppyLinux et Linux Mint. Ces distributions ne marchent pas sur nos plate-bandes, elles se tiennent sur nos épaules, tout comme nous nous tenons sur les épaules de géants. Et c’est une bonne chose. Notre travail a plus de sens et plus de valeur parce que leur travail atteint des utilisateurs que le nôtre seul ne peut pas atteindre.

Quoi d’autre  ?

Nous réparons ses défauts, aussi. Prenons par exemple le projet PaperCut, né parce que l’on s’est rendu compte que cette technologie formidable et les efforts que l’on consacre à réaliser un projet aussi complexe que le noyau Linux se trouvent diminués si l’utilisateur moyen n’obtient pas le résultat escompté alors que tout devrait fonctionner sans accroc. Des centaines de Papercuts ont été réparés, dans de nombreuses applications, ce qui ne bénéficie pas qu’à Ubuntu mais aussi à toutes les autres distributions qui intègrent ces applications. Ça n’a rien de simple  : songez aux milliers de suggestions à trier, à la coordination des réparations et à leur partage. Grâce aux efforts sans répit d’une équipe nombreuse, nous changeons la donne. Épargner une heure par semaine à des millions d’utilisateurs représente un trésor d’énergie économisée, que l’utilisateur peut alors consacrer à une utilisation plus efficace du logiciel libre. L’équipe Canonical Design est à l’origine du projet Papercuts, mais les plus méritants sont les personnes comme Vish et Sense, qui sont venus gonfler nos rangs. Chaque patch a son importance, sur le poste de travail http://ubuntuserver.wordpress.com/2… et sur le serveur.

À un niveau plus personnel, un élément clé auquel je consacre de l’énergie est la direction, la gouvernance et la structure de la communauté. Aux débuts d’Ubuntu, j’ai passé beaucoup de temps à observer les différentes communautés qui existaient à l’époque, et comment on y gérait les inévitables tensions et divergences qui apparaissent lorsque beaucoup de fortes personnalités collaborent. Nous avons conçu l’idée d’un code de conduite qui assurerait que nos passions pour ces technologies ou ce travail ne prennent pas le dessus sur notre objectif principal  : amener des gens de divers horizons à collaborer sur une plateforme commune. Je suis ravi que l’idée se soit étendue à d’autres projets  : nous ne voulons pas garder jalousement ces idées, designs ou concepts, ce serait l’inverse de notre objectif premier.

Nous avons mis en place une structure simple  : un forum technique et un conseil communautaire. Cette organisation est désormais courante dans beaucoup d’autres projets. Alors qu’Ubuntu se développe, la gouvernance évolue également  : des équipes s’occupent de diriger des groupes tels que Kubuntu, les forums et les canaux IRC, fournissent conseils et orientation aux équipes des LoCo[3], aux modérateurs, aux opérateurs et aux développeurs, qui à leur tour s’efforcent d’atteindre la perfection technique et l’aisance sociale au sein d’une immense communauté mondiale. C’est fantastique. Ceux qui viennent participer à Ubuntu sont en général autant motivés par le désir d’appartenir à une merveilleuse communauté que par celui de résoudre un problème spécifique ou d’alléger la charge de travail d’un groupe.

Avec le temps, certains s’aperçoivent qu’ils ont le don d’aider les autres à être plus productifs  : résoudre les conflits d’opinion, assurer l’organisation d’un groupe pour permettre de réaliser ce qu’un individu seul n’aurait pu accomplir. La structure de gouvernance d’Ubuntu leur crée l’opportunité de montrer leur valeur  : ils forment le pivot et la structure qui permettent à cette communauté de s’adapter, de rester productive et agréable.

Défendre les valeurs d’un projet comme Ubuntu nécessite une vigilance constante. Lorsqu’on débute et que l’on affiche une ligne directrice précise, on n’attire en général que ceux qui sont sur la même longueur d’ondes que nous. Lorsque le projet gagne en envergure et en visibilité, il attire TOUT LE MONDE, car les gens veulent être là où ça bouge. Ainsi, les valeurs auxquelles on tient peuvent vite finir noyées dans la masse. C’est pourquoi je m’implique autant dans le travail du Conseil Communautaire d’Ubuntu et des équipes communautaires de Canonical. Les deux font preuve d’une grande perspicacité et ne rechignent pas à la tâche, ce qui fait de cette partie de mon travail un vrai plaisir.

Le Conseil Communautaire d’Ubuntu prend très au sérieux sa responsabilité en tant que dépositaire des valeurs des projets communautaires. Le CC est en grande partie composé de personnes qui ne sont pas affiliées à Canonical, mais qui croient que le projet Ubuntu est important pour le logiciel libre dans son ensemble. Jono Bacon, Daniel Holbach, et Jorge Castro, par exemple, sont des professionnels qui savent comment rendre une communauté productive et en faire un lieu de travail agréable.

Quelque chose d’aussi gros que la communauté Ubuntu ne peut être porté à mon seul crédit, ni à aucun autre, mais je suis fier du rôle que j’ai joué, et motivé pour continuer tant que ce sera nécessaire. Depuis quelques années, je me consacre davantage à mettre en avant le rôle du design dans le logiciel libre. Je suis convaincu que l’Open Source produit la meilleure qualité de logiciels qui soit, mais nous devons nous pencher sur l’expérience que nous souhaitons créer pour nos utilisateurs, que ce soit sur le bureau, les netbooks ou les serveurs. Je me suis donc beaucoup employé à encourager diverses communautés – celle d’Ubuntu et d’autres qui travaillent en amont – à réserver un bon accueil à ceux qui portent sur le logiciel libre un regard d’utilisateur final et non celui d’un codeur chevronné. C’est un changement de fond dans les valeurs de l’Open Source, et je ne pourrai l’accomplir seul, mais je suis tout de même fier d’être un défenseur de cette approche, et heureux qu’elle soit de plus en plus partagée.

Des designers travaillaient dans le logiciel libre avant que nous ne donnions cette impulsion. J’espère que l’insistance de Canonical sur l’importance du design leur facilite la tâche, que la communauté au sens large est plus sensible à leurs efforts et plus réceptive à leurs idées. En tout cas, si vous accordez *vraiment* de l’importance au design des logiciels libres, l’équipe de designers de Canonical est faite pour vous  !

Je travaille moi aussi sur le design, et j’ai surtout participé à la conception détaillée de Unity, l’interface d’Ubuntu Netbook Edition 10.10. C’est une évolution de l’ancienne interface UNR, qui a surtout pour fonction de montrer que le poste de travail Linux n’a pas à rester bloqué dans les années 90. Nous allons tenter d’élaborer de nouvelles façons efficaces d’utiliser les ordinateurs.

J’ai été ravi de constater la vitesse à laquelle des centaines de projets ont adopté les fonctionnalités de Unity. Leur but est de rendre Linux plus facile d’utilisation et plus élégant. Ce rythme d’adoption permet de mesurer combien nous réduisons la difficulté pour les nouveaux utilisateurs qui découvrent une meilleure façon d’utiliser leur PC.

Si nous nous contentions du design sans nous occuper de la mise en application, on pourrait nous accuser d’attendre que les autres fassent le travail à notre place, alors je suis également fier de diriger une équipe géniale qui se charge de l’implémentation de certains de ces composants clés. Des éléments comme dbusmenu ont prouvé leur utilité pour apporter de la consistance à l’interface des applications GNOME et KDE fonctionnant sous Unity, et j’espère vraiment qu’elles seront adoptées par d’autres projets qui ont besoin de ces mêmes fonctions.

J’aimerais féliciter l’équipe d’ingénieurs pour le soin qu’ils apportent à la qualité et la testabilité, et pour leur désir de fournir aux développeurs des API propres et des documentations complètes permettant leur utilisation optimale. Si vous utilisez le jeu complet d’indicateurs dans Ubuntu 10.10, vous savez à quel point ce travail discret et continu permet d’obtenir un tableau de bord harmonieux et efficace. Nous allons livrer la première release de Utouch, qui continuera d’évoluer afin que GNOME et KDE puissent intégrer facilement les interfaces de mouvements multi-touch.

En plus de donner de mon temps, je soutiens aussi divers projets en les finançant. Injecter de l’argent dans un logiciel libre nécessite de se poser une question cruciale  : cette somme serait-elle mieux employée ailleurs  ? Il existe beaucoup de façons d’aider les gens  : avec 100 000 $, on peut scolariser, vêtir ou nourrir beaucoup de monde. Il me faut donc être sûr que cet argent apporte des bénéfices réels et quantifiables sur la vie des gens. Les messages de remerciement que je reçois chaque semaine pour Ubuntu me confortent dans cette idée. Plus important encore, je constate moi-même l’effet de catalyseur qu’a Ubuntu sur l’ensemble de l’écosystème Open Source – les nouveaux développeurs qui le rejoignent, les nouvelles plateformes qui apparaissent, les créations de nouvelles entreprises et l’arrivée de nouveaux participants – et j’en conclus que le financement que je fournis a un impact significatif.

Quand Ubuntu a été conçu, l’écosystème Linux était dans un sens complètement formé. Nous avions un noyau, GNOME et KDE, Xorg, la Lib C, GCC et tous les autres outils bien connus. Bien sûr, il y avait des failles, des bugs et des feuilles de route pour les combler. Mais il manquait quelque chose, parfois définit comme «  marketing  », parfois défini comme «  orienté utilisateur final  ». Je me souviens avoir pensé «  c’est ce que je peux apporter  ». Donc Ubuntu et Canonical n’ont clairement PAS investi d’efforts dans ce qui fonctionnait déjà, mais dans de nouvelles idées et de nouveaux outils. J’y vois une contribution stimulante à l’écosystème Open Source en général, et je sais que beaucoup partagent cet avis. Ceux qui reprochent à Canonical de ne pas faire ci ou ça ont peut-être raison, mais ces critiques ne tiennent pas compte de tout ce que nous apportons et qui ne figurait pas sur la feuille de route avant notre arrivé. Bien sûr, il y a peu de travaux que nous accomplissons à nous seuls, et peu d’avancées que d’autres ne pourraient réaliser s’ils s’en faisaient un objectif, mais je crois que la passion de la communauté Ubuntu et l’enthousiasme de ses utilisateurs reflètent la nouveauté et l’originalité de ce projet. Ce doit être une source de satisfaction, de fierté et de motivation pour continuer dans cette voie.

Aucun projet particulier ne compte plus que le logiciel libre dans son ensemble. Il est plus important que le noyau Linux, plus important que GNU, plus important que GNOME et KDE, plus qu’Ubuntu, Fedora et Debian. Chacun de ces projets joue un rôle, mais c’est le tout qu’ils forment qui est vraiment en train de changer le monde. À cause des querelles concernant la contribution de chacun au logiciel libre, nous risquons de passer à côté de l’essentiel. Un peu comme une maladie auto-immune, quand le corps commence à s’attaquer lui-même. Par définition, quelqu’un qui se donne du mal pour diffuser le logiciel libre auprès d’un public plus large est dans le même camp que moi, contrairement aux 99 % du reste du monde, si je veux penser en termes de camps. J’admire et respecte tout ceux qui consacrent leur énergie à faire avancer la cause du logiciel libre, même si parfois nos avis divergent en ce qui concerne les détails et la manière de procéder.

Notes

[1] Crédit photo  : Trancept (Creative Commons By-Nc-Sa)

[2] Suivi d’un minutieux travail de relecture par Framalang  : Don Rico et Siltaar

[3] NdFramalang  : Local Community Communautés Locales

44 Responses

  1. jpmgir

    la ligne de commende c bien mais pas pour tous. Pour la majorité des utilisateur le graphisme et primordial . rien n’empêche les purogeek de martyrisé leur clavier! de toute façon les OS avenir seront graphique ou resteront marginaux

  2. André Cotte

    Un utilisateur non-geek ne veut qu’une chose, que son ordi marche en tout temps. Les notions de codec, et autres ne le concernent pas. Il ne veut pas savoir pourquoi cela ne marche pas, il veut simplement que ça marche.

    Dans cette optique, Ubuntu a montré la voie. De petites entorses à l’idéal du 100 % libre peuvent faire toute une différence pour convaincre un utilisateur de s’essayer à GNU/Linux.

  3. filomax

    Un grand merci à tous les traducteurs de ce long billet, que je n’aurai pas eu le plaisir de lire dans sa langue d’origine.

  4. Dd

    Et Ubuntu One dans tout ça ? Pourquoi ne pas libérer le serveur ? Peur de la concurence ? Autant ne pas faire de logiciels libres alors…

    Mais je suis un fervent défenseur d’Ubuntu, d’ailleurs, j’adore leur site de propositions : http://brainstorm.ubuntu.com/

  5. davandg

    @jpmgir : La ligne de commande permet quand même une grande efficacité ! Par exemple, quand je vois le nombre de soft windows pour recadrer ses photos par lots, je me dit que la ligne de commande a quand même de longues années devant elle.
    Dire qu’elle n’a aucun avenir est un peu fort. Mais il est vrai que les actions "courantes" doivent être graphique, et sur ce point, les distributions Linux sont prêtes.

  6. tetue

    « Grâce aux efforts sans répit d’une équipe nombreuse, nous changeons la donne. Épargner une heure par semaine à des millions d’utilisateurs représente un trésor d’énergie économisée, que l’utilisateur peut alors consacrer à une utilisation plus efficace du logiciel libre. »

    Merci pour ce long et magnifique article qui tombe à point nommé (pour que je le cite ici : http://romy.tetue.net/logiciels-lib… ). Ce témoignage de la préoccupation de la satisfaction des utilisateurs est immensément appréciable !

  7. sinner73fr

    Mr toutlemonde n’adoptera jamais Linux tant qu’il n’y trouvera pas ses marques de facon rapide et sans trop d’effort (l’Homme est feinéant c’est bien connu). J’entends par là passer de windows a linux sans trop de complexité.

    Un autre point a prendre ne compte sont les jeux: meme pour les enfants: windows est roi et tant que l’on ne sera pas capable de faire tourner des jeux du commerce sous linux, personne n’y passera. Comment installer Ubuntu a la maison et expliquer a ses enfants qu’ils ne peuvent pas jouer a Dora ou adibou ou le super jeu du copain lambda sur l’ordi familial ? Bien difficile… Et c’est pourtant sur la jeune generation que le changement peut s’operer.

    Et ce sera encore pire quand il grandirons. Je suis miliant du libre, hacker d’un logicile libre, mais soyons réaliste Windows a encore de trés beau jour devant lui !

  8. dejese

    Si Ubuntu est si populaire c’est qu’il y a des raisons.
    L’utilisateur lambda ne supporte pas la ligne de commande.
    Le problème est qu’un jour il faudra choisir entre un systeme réservé au spécialistes ou accessibles a tous.
    Ubuntu a pratiquement réussi ce pari est cela passe par quelques entorses qui si l’on veut peuvent être vite corrigés.
    Si il n’y avait pas eut Ubuntu je ne me serai peut être jamais intéréssé a linux et pourtant aujourd’hui pas de dual boot Ubuntu est mon seul système d’exploitation et j’en ai tester d’autres.
    Oui j’aime la souris mais quoi de plus normal sur un PC on ne commande pas tous des serveurs.

  9. rainbow

    Discours très hypocrite (ou marketing comme il dit) où on mélange allègrement Ubuntu la distribution et Canonical l’entreprise installée dans un paradis fiscal. L’objectif de Canonical est simple et unique : faire un maximum argent et en redistribuer le minimum sous forme d’impôts.

    Hypocrite également parce qu’à l’heure actuelle Ubuntu ne sème que très peu mais récolte la majorité des fruits. A terme croyez-vous que les autres vont continuer à semer ? Est-ce acceptable ?

    Enfin ne pas oublier que Launchpad n’a été libéré qu’au bout de plusieurs années pour éviter qu’il ne soient réutilisés ailleurs : belle état d’esprit n’est-il pas ?

  10. J

    ubuntu promeut la simplicite des interfaces graphiques , mais la ligne de commande n’y a pas disparu, et n’importe quel pro-geek peut continuer a l’utiliser …

    mr toutlemonde n’adoptera jamais un ordi/os trop complique , qu’il soit windows ou linux ou mac ou autre… s’il n’y a pas une ergonomie pro-utilisateur : la technologie s’adapte aux desirs des usagers parce que c’est ce qu’elle est, un outil. Ensuite cet outil peut prendre plusieurs formes, nous ne sommes pas non plus des etres uniformes…

    pour la simplicite au debutant, debutant s’entend par : ne connaissant rien de l’informatique ou/et n’ayant jamais ou presque utilise d’ordinateurs; les debutants parviennent rapidement a travailler sous ubuntu que sous windows, l’interface actuel de ubuntu etant plus logique et moins brouillonne (moins tape-a-l’oeil, en general les debutants ignorent les subtilites bureau/fenetre/menu/fichiers/icones/etc) que windows.

    certaines manipulations methodiques et systematiques des "windosiens" sont esoterismes et magie pour les debutants, les concepts banalises "codecs, pilotes, panneau de configuration, base de registre, explorateur de fichiers, etc" leur sont incomprehensibles telle une langue etrangere.

    tres souvent les mini formations / initiations a windows se cantonnent a la memorisation par coeur des etapes necessaires a un objectif precis : envoyer un mail, naviguer sur le net, rediger une lettre, etc… Et si windows etait vraiment plus simple, et aussi ergonomique que le proclame microsoft ? Surement que les pro-geeks pleuvraient des maisons de retraites… 😉

  11. antistress

    "Des milliers de personnes se contentent de concevoir des logiciels libres pour elles-mêmes, et ce n’est pas un crime." (en VO : "There are thousands of people who are content to build free software for themselves, and that’s no crime")
    C’est un des nombreux passages qui m’ont gêné, je trouve à chaque fois la formulation bizarre : beaucoup d’emphase pour parler de son travail et presqu’une critique du reste.
    Ce n’est pas net mais ça ressort quand même je trouve.

    L’autre critique est celle formulée ci-dessus par rainbow : "Hypocrite également parce qu’à l’heure actuelle Ubuntu ne sème que très peu mais récolte la majorité des fruits. A terme croyez-vous que les autres vont continuer à semer ? Est-ce acceptable ?"

    Sinon, à quoi fait référence cette phrase : "J’ai été ravi de constater la vitesse à laquelle des centaines de projets ont adopté les fonctionnalités de Unity" ? Unity est tout jeune et je ne pense pas qu’il ait été repris dans des centaines de distributions ?

    Sur la forme : il faut choisir la bonne conjugaison dans : "parfois définit comme « marketing », parfois défini comme"
    Bravo pour le gros boulot de traduction en tout cas 🙂

  12. K.

    Avant de grands pouvoir, vient de grandes responsabilités

    Le problème de mark, et de la vision us, c’est la vision us : "FAUT FAIRE DES SOUS"

    L’ergonomie d’accord, le marketing pour du libre, et vendre d’accord

    mélanger libre et pas libre : pas d’accord !

    Autant prendre un window avec du logiciel libre, que faire l’inverse, bougre d’imbécile

    Il devrait être sure des valeurs du libre : et il devrait vendre sa marque des machines bidules high tech : sur la mode de mac, mais prendre en modèle l’appstore : ca ca ne devrait pas plaire au libriste

  13. Layer973

    Il y a un problème dans ces discours de "pour tous les utilisateurs".

    Je suis pour qu’on mâche le travaille aux plus fainéants ou à ceux qui ne savent pas, à ceux qui n’ont pas le temps. Tout faire, au presque, à la souris? Tant mieux! J’ai moi même des moment ou je suis fainéant, ignorant, n’ayant pas le temps.

    Mais dans tous ça, il ne faut pas oublier, l’utilisateur pas lambda, celui qui était là avant pour défendre le libre, celui qui est capable de coder pour le libre, celui qui aime la ligne de commande, qui aime pouvoir configurer son système comme il lui plait.

    Or avec l’unique point de vue de "l’utilisateur lambda" on risque de tomber dans le mépris de ceux qui ont fait et qui font le logiciel libre. C’est la raison qui m’a fait tout d’abord quitter gnome, puis ubuntu.

    Dommage je voyais en ubuntu l’union des deux mondes plutôt que "tout pour l’utilisateur final".

  14. zoltan

    Encore un article cire-pompes inutile, que ce gugusse s’étouffe avec son auto-suffisance.

    Un linux ne vaudra jamais un pur unix, et ça rien ne pourra le changer.

  15. Galuel

    Il me semble qu’il y a un aspect fondamental important qui n’est pas suffisamment mis en valeur ici.

    Pour N utilisateurs actuels f/N se sont décidés à devenir contributeurs (codeurs / graphistes etc…)…

    Et si 10 * N utilisateurs convaincus, quel sera le gain en terme de nombre de contributeurs gagnés ?

    M’étonnerait qu’il soit nul !

    L’ergonomie est la clé du développement d’Ubuntu, et ce qui permettra à Linux d’aller concurrencer tous les OS propriétaires dans tous les domaines, par le gain, non pas de "parts de marchés" au sens monétaire du terme, mais de "parts de marchés" au sens de nombre d’utilisateurs et donc de contributeurs.

    Ne pas sous-estimer le contributeur qui dort derrière tout nouvel utilisateur convaincu.

  16. farfouille

    Tout d’abord pour mon 1er commentaire, je voudrais remercier l’équipe de framablog et les traducteurs de ce billet.

    Je ne comprends pas pourquoi il faut opposer utilisateurs expérimentés/ligne de commande et utilisateur lambda/interface graphique alors qu’il y a complémentarité entre les deux. Développeur depuis 25 ans sur de nombreux OS (VMS, SunOS, Windows*, GNU/Linux), j’apprécie tout autant la ligne de commande (ah les charmes de pushd ou autre !! – prononcez bang bang -) que celui des interfaces graphiques (je suis malheureux quand, ayant un peu trop jardiné dans mon Xorg.conf, je n’ai plus accès à synaptic…).

    Il me parait fondamental que l’accès à des systèmes libres pour le commun des mortels passe par une prise en main aisée. Il est illusoire de demander à la secrétaire médicale, au mécanicien automobile, à l’avocat ou à l’agriculteur de se mettre à la ligne de commande et aujourd’hui ce n’est heureusement pas nécessaire.

    Je suis d’accord avec MS quand il dit l’importance de soigner cette ‘expérience utilisateur’ pour amener plus de gens vers le libre et sur le rôle joué par Ubuntu/Canonical dans ce domaine.
    Je suis aussi convaincu que la renommée d’Ubuntu ne se fait pas au détriment des autres communautés du libre.

    Par contre je reste vigilant. Par exemple, je n’apprécie que moyennement la tendance d’Ubuntu de loucher vers MacOS. Non pas au niveau de l’ergonomie ; quand une ergonomie est bonne, elle doit être réutilisée mais plutôt au niveau charte graphique : icônes, couleurs, etc. Autre sujet de vigilance ; Ubuntu One non libre et l’orientation d’Ubuntu vers le cloud computing, à mes yeux la nouvelle escroquerie de l’industrie logicielle surtout que si ma mémoire est bonne, la plate-forme CC de Canonical n’est pas libre non plus. Enfin j’avoue que le siège de Canonical à l’ile de Mans me fait tiquer comme Rainbow. Différence de culture entre français et anglo-saxon ?

    En filigrane de toute cette polémique avec Ubuntu se pose un problème qui devra se régler afin que le libre passe à la vitesse supérieure : la juste rétribution des contributeurs.
    A ce sujet j’ai trouvé une réflexion interessante dans le livre de François Elie sur l’économie du logiciel libre http://www.framablog.org/index.php/

  17. modagoose

    Le vieux troll poilu de la ligne de commande quand on parle de Linux… 🙂

    Sous Ubuntu, il est plus facile de résoudre un problème de configuration, d’ajouter un dépôt ou d’installer une application en copiant/collant une ligne de commande depuis un tutoriel vers une console qu’en cherchant dans plusieurs menus, à la souris, l’endroit où il faut cliquer.

    Faîtes l’expérience, et on en reparlera.

    Pour ce qui est du discours de MS ( comment une telle coïncidence est possible ? Ca dépasse l’imagination ), c’est juste un truc pour les convaincus, pour qu’ils soient convaincus qu’ils ont bien raison d’être convaincus. Pour les autres, ça démontre qu’ils ont bien raison d’être dubitatifs. En fait, pendant longtemps, j’ai cru que Ubuntu voulait être une version libre de Windows, mais non, c’est une version libre de Mac Os, avec toutes les qualités et les défauts de cet os. MS se dit qu’on peut tenir tête à Microsoft avec une belle inteface cliquable basée sur Unix et qu’il suffit de faire des conférence à la Jobb like et banco !
    Il n’y a qu’à voir les réactions de plus en plus fanatiques des Ubunteros dés qu’on critique leur chère distribution pour se rencontre qu’on est en plein syndrôme Appeulien.

    Tout ça va mal finir ! 🙂

  18. modagoose

    Correction :
    J’ai écris : "Il n’y a qu’à voir les réactions de plus en plus fanatiques des Ubunteros dés qu’on critique leur chère distribution pour se >>> rencontre <<< qu’on est en plein syndrôme Appeulien."

    Je voulais écrire : Il n’y a qu’à voir les réactions de plus en plus fanatiques des Ubunteros dés qu’on critique leur chère distribution pour se >>> rendre compte <<< qu’on est en plein syndrôme Appeulien.

    Sinon, ça veut rien dire 🙂

  19. tetue

    lol

    Moi qui pensais ça contraire aux valeurs d’ouverture et de solidarité du libre, et à la belle générosité dont témoigne cet article, je n’ai de cesse de m’étonner de découvrir qu’il y a de gros spécimens bien réac et sectaires dans le monde libre, comme j’en ai rarement croisé pareille concentration dans le monde propriétaire… où la commercialisation a peut-être le mérite de dépassionner le rapport à l’outil, tiens, en y repensant… C’est marrant.

  20. tetue

    @tetue

    il y a des choses pour lesquels il faut défendre : et la non corruption de l’idée du libre ( par un mélange avec le propriétaire ) est de cette idée

  21. modagoose

    Tetue, maîtrises-tu réellement la langue que tu prétends parler ?
    Parce que je ne comprends rien à tes interventions.

    Bon d’abord, tu nous traites de réac.
    Tu entends quoi par-là ? Je demande ça, parce que ce terme a plusieurs significations.

    Ensuite, c’est quoi cette idée que la commercialisation d’un logiciel dépassionnerait les rapports humains ? Ca voudrait dire que la gratuité d’un logiciel rendrait les rapports humains passionnés ?

    Dans ce cas où est ton problème avec la passion ?

    N’est-ce pas souhaitable que les gens discutent, même trés fort, plutôt que tout le monde soit dans un consensus mou ?

    Nous ne sommes pas en train de nous battre physiquement, là, nous échangeons vivement des points de vue sur un discours débilitant dans lequel un gourou millionnaire nous prend pour des courges. Pourquoi devrions-nous être solidaires avec ce type prétentieux ?

    Le mouvement du logiciel Libre, ça n’existe pas, il y a DES mouvements sous la bannière du logiciel libre. Il y a donc des divergences, comme en démocratie, et c’est ce qui fait la vitalité du logiciel libre. C’est aussi ce qui dérange ceux qui voudrait que des décisions soient prises sans discussions. Seulement nous prétendons évoluer dans un système horizontal, où chacun a la parole.
    Vouloir que tout le monde se mette derrière Mark Shuttelworth, c’est souhaiter la mort de ce mouvement. Ubuntu est une réussite à bien des égards, mais est aussi discutable à bien des égards. Et c’est notre droit que de faire connaître notre désaccord.

    Ce qui fait la différence entre un logiciel privatif et un logicie libre, ce n’est pas que l’un est commercialisé et l’autre gratuit, c’est la licence d’utilisation. Je rappelle qu’un logiciel privateur peut être gratuit alors qu’un logiciel libre peut être payant mais que dans les deux cas, seul un logiciel libre reste copiable, distribuable, modifiable et que ses sources sont publiées.

    Quand je lis ton article sur ton blog, je me demande ce que tu as compris à la notion de liberté dans le logiciel. Tu mets en avant des poncifs concernant l’amateurisme des logiciels libres qui pour moi te disqualifient quant à ton intervention ici. On ne peut parler de logiciel libre que quand on les utilise au quotidien, de même qu’on ne peut parler de Windows, de Mac Os que lorsqu’on les utilise. Il se trouve que vente liée oblige, nous sommes tous passés, pour la plupart par le logiciel privateur et souvent de longues années, avant de basculer dans le libre. Aussi, si nous pouvons donner notre opinion sur le privateur, vu que tu n’utilises pas les logiciels que tu critiques, tu ne peux donc pas donner ton avis, ou alors avec un peu plus d’humilité. Mais rassure-toi, quand Excell que tu préfères à Calc, ou Photoshop parce que Gimp c’est trop amat’, changeront leur format de fichier ou que les nouvelles versions ne seront plus compatibles avec les anciennes, les logiciel libre sera toujours là pour te permettre d’ouvrir tes fichiers proprios.

    L’article de tetue sur son blog :
    http://romy.tetue.net/logiciels-lib

  22. geeklitant

    Il est difficile de savoir se positionner entre la nécessité d’une part d’apprendre l’informatique (un ordinateur n’est pas un grille pain), et la nécessité d’autre part de faciliter cette apprentissage.

    Ubuntu s’y essait. Je trouve ça bien.

  23. J

    oui c’est vrai, nombre d’ubunteros reagissent comme la plupart des appleiens (ou maceux quoique il y ait de subtiles differences, entre maceux et appeleiens) des qu’il y a critiques sur leur cher distribution (il suffit de lire les nombreux forums du libre)… mais il est vrai aussi que beaucoup de ces critiques sont des trolls (dans un sens comme dans l’autre, cad pour et contre dans un meme troll) , rares sont des critiques techniques et objectives qui sont d’ailleurs vivement deja debattues a l’interieur des groupes de dev ubuntu/debian/gnulinux en general ; ces critiques du fait de leur nature ne sont pas visibles sur les forums utilisateurs …

    ici aussi sur le framablog, a la suite de l’article traduit du discours de mr shuttlworth, beaucoup de lecteurs / redacteurs rapportent des pensees subjectives a propos d’ubuntu concernant l’ergonomie, le mix libre/pas libre, faire des sous / pas faire des sous etc…

    le truc genial avec ubuntu, c’est que vous avez une distribution orientee "point and click" mais cette orientation est basee sur la ligne de commande, contrairement a windows ou le "point and click" fait partie de l’ossature, et chez mac/apple est apporte par une surcouche applicative; avec ubuntu vous avez donc le choix de la "difficulte" et la gradation dans la liberte (les bouts de code pas libre sont laisses au choix de l’utilisateur)…

    les debutants utilisent donc ubuntu pour sa facilite ergonomique, les power users continuent d’utiliser la ligne de commande, les libristes 100% peuvent obtenir un ubuntu libre par choix (ils doivent compulser un peu de doc, et d’ailleurs ils reviennent rapidement a debian qui est la base d’ubuntu)…

    perso je trouve le discours de mr shuttleworth clair et sans ambiguite; je vous rappelle que chaque lecture s’effectue avec le filtre culturel/intellectuel/personnel de chacun… si on se tient a la structure des phrases telles que traduites, il n’y a pas volonte de sa part d’obscurcir ou de dissimuler…

  24. le hollandais volant

    @#2 : tout à fait.
    Si on veut que le libre perce un peu plus chez les utilisateurs lambda, il faut y aller en douceur, quite à encore utiliser Flash ou des codec proprio.

    Ubuntu a en effet ouvert là voit que Mandrake/Mandriva et d’autres n’avaient que dessinés. Tout comme Firefox l’a fait pour les navigateurs, Ubuntu est en train de le faire pour GNU/Linux. C’est Firefox avec Mozilla qui a montré qu’un petit projet libre pouvait devenir l’un des plus grand succès du mouvement libre de notre époque.

    Ubuntu ouvre la voie, de la même façon. C’est grâce à lui que j’ai découvert et un peu maitrisé GNU/Linux. Aujourd’hui, je suis sous Linux Mint (basé sur Ubuntu) avec comme objectif d’attendre que la version Debian de Mint soit plus mûr.

    Mais une chose est sûre : ils ont changé la face du logiciel libre.

    Pour conclure, je citerais une publicité Apple (d’une époque où leurs politique était tout autre…), qui me paraît appropriée dans un sens :

    « you can quote them, disagree with them, glorify or evilify them, but the only thing you can’t do is ignore them, because they push the human race forward. And while someones see them as the crazy ones, we see geniuses. Because people who are crazy enough to thing they can change the world, are the one who do. »

  25. antistress

    @ le hollandais volant : Firefox n’a pas eu à se compromettre pour réussir, l’analogie est mal choisie (cf la bataille des codecs pour la balise vidéo par exemple, ou pour les standards en général)

  26. 313

    Merci pour la traduction.
    Je ne comprend pas pourquoi Ubuntu est autant critiqué. Si tu n’aime pas rien ne t’empêche d’utilisé une autre distribution. Aucun appareil, logiciel est destiné exclusivement à Ubuntu.
    J’ai l’impression que le discours de mark donne à manger aux trolls.
    Enfin, peut-être que je me trompe, j’avoue être un peu perdu sur ce sujet.

  27. Fred

    @antistress

    Pas totalement d’accord. Firefox ne s’est pas compromis car il a déjà atteint une masse critique. Un peu comme Windows, où MS peut se permettre un peu n’importe quoi de par son inertie.

    D’ailleurs, ça ne joue pas qu’en faveur de FF (et de MS), non ?

    Note pour les trolls : j’ai jamais dit que je suis pour les concessions sur la liberté, je ne fais qu’une remarque que je trouve d’ailleurs regrettable concernant FF (stagnation au profit de Chrome en particulier).

  28. libre fan

    Deux reproches que je ferais à Ubuntu et à Canonical:
    Il me semble que Canonical est basée sur une île où les entreprises ne paient pas d’impôts (île de Man), bref un paradis fiscal. J’espère que je me trompe car ça ne fait pas très chic pour Ubuntu.

    Le deuxième reproche paraît trivial car il concerne l’apparence d’Ubuntu que tout un chacun peut changer. Je regrette qu’ils aient abandonné leur identité graphique originale et qu’ils aient choisi un graphisme proche d’Apple. Le logo symbolisant le partage est devenu minuscule et la police a perdu de sa rondeur.

    Pour Mono, je pense que cela va s’arranger. Déjà F-Spot disparaît.

    Il reste à convaincre Gnome de passer à Thunderbird qui convient à plus de gens qu’Evolution.

  29. modagoose

    Il est important de critiquer car il est important de rester vigilant. Ubuntu n’est pas un petit projet, c’est la distrib grand public vers laquelle on va avoir tendance à aller quand on veut passer à Gnu/Linux. Les choix de Canonical, les discours de son fondateur, les collusions entre Canonical, Google, Microsoft et autres doivent être observés, critiqués et analysés.

    Je ne critique pas parce que Ubuntu me dérange, je critique parce que je n’aime pas certaines orientations prises par Canonical, ni ce que je comprends dans le discours de son fondateur, ni certains commentaires de pseudo-geeks qui prennent n’importe quelles déclarations pour du pain béni. On se demande bien pourquoi.

    La critique est un exercice de la liberté, elle est nécessaire, provoque la discussion, donc l’infusion des idées, et évite le statuquo.

  30. thibsert

    Ubuntero (mais non "fervent"…) depuis quelques années, je trouve pleinement mon compte dans cette distrib. Un bon compromis, selon moi, entre les systèmes proprio et tous leurs défauts, et les systèmes ouverts trop ardus. Je veux dire, n’importe quel utilisateur moyen est capable d’installer, d’utiliser et de configurer Ubuntu ; et au delà de cet aspect, l’utilisateur curieux peut bidouiller à sa convenance. Et sur ces deux points, une large communauté est d’un grand bénéfice.

    Alors c’est bien beau de taper sur Ubuntu sous divers prétextes ; certains sont d’ailleurs justifiés et vont bien au delà du classique troll. Mais de mon côté, je reste convaincu qu’une distrib qui permet de passer en douceur à un monde libre et ouvert, c’est ce qui manquait au monde du libre, ou en tout cas c’est ce qui me manquait à moi, modeste utilisateur parmi tant d’autres.

  31. R3vLibre

    Que dire ?

    Tout d’abord, je trouve que le texte de Mark Shuttleworth est juste et bien écrit, je le trouve, pour ma part, touchant même.
    En effet, il nous donne un panorama du libre sans tout décrire bien entendu, il nous fait bien comprendre qu’il s’agit d’un véritable écosystème – et c’est le cas – et nous dit qu’Ubuntu y tient une place particulière. Il ne dit pas qu’Ubuntu est "mieux/meilleur" qu’autre chose, mais que c’est une brique différente d’autres briques de l’écosystème.

    Je ne connais pas ce Mr personnellement.
    Cependant, je crois qu’on peut avoir de la fierté sans pour autant avoir de la prétention.
    La fierté est à mon sens un sentiment honorable, au contraire de l’orgueil qui mène à la vanité.

    Dans l’ensemble, j’apprécie Ubuntu, ce qu’elle nous apporte et j’ai plaisir à la voir évoluer, même si je ne partage pas un enthousiasme complet pour toutes ses avancées, notamment la ressemblance avec MacOS. Non pas pour dire "beurk, Mac", je trouve qu’ils font de beaux produits même si je n’adhère pas à leur éthique. Mais bien parce que le libre a cette particularité de pouvoir être différent et que je suis sûr que nous pourrions trouver quelque chose de différent qui soit attractif plutôt que d’essayer de "ressembler à" quelque chose qui est attractif.

    Concernant la vigilance, je suis tout à fait d’accord.
    Je crois que c’est important de garder la vigilance par rapport à ce qui se passe pour que la distribution Ubuntu reflète les attentes essentielles de la communauté.
    Par contre, à force de lire certains commentaires à des endroits divers et variés, je peux comprendre que M. Shuttleworth trouve certains retours blessants.

    J’ai un peu de peine avec certaines décisions, mais rien n’est figé, ce qui importe, c’est la direction qui sera prise sur le long terme. Je ne crois pas que cela risquerait de faire du tort au monde du libre, je crois bien que dans l’ensemble, tout cela lui est favorable, que toutes les pièces se supportent les une les autres, comme le dit Mark, c’est juste que j’ai envie que la distribution continue à me plaire.

    Je suis fervent de ce qui fait pour moi le fondement de la démarche du libre, à savoir l’ouverture, le partage, l’esprit communautaire. Par contre, oui, je note un certain sectarisme. J’y ai donné un temps aussi, ça fait un peu partie de la culture, mais trouver que celui qui n’y connaît pas assez, le newbye, est un nabot, c’est pas très constructif.
    Il ne faut pas oublier que tout newbye est potentiellement un geek en devenir.
    Celui qui croit savoir peut se rendre compte plus tard que, finalement, il ne savait pas (tout).

    Libre, c’est aussi avant tout "libre de choisir". Si j’ai envie que beaucoup partagent ce qui me fait tant écho en moi dans l’esprit du libre, en voulant imposer l’utilisation de logiciels libres, quelque part, je me fourvoie… Et pourtant, pour nous libérer du propriétaire, il faudrait que de plus en plus d’entre nous s’en libèrent 😉

    Qui plus est, j’ai beau avoir selon moi toutes les compétences techniques et l’esprit de recherche pour me dépatouiller, il n’y a rien à faire, c’est une démarche qui prend du temps. Or, si donner de son temps pour contribuer à la communauté et faire avancer le libre est une chose, passer son temps à bidouiller son système quand on a juste envie que ça marche, ça nous prend une part de liberté. Oui, je suis libre de le faire à ma guise, mais oui, j’ai aussi envie de vivre.

    Donc, oui, je crois que gagner en simplicité, ergonomie et facilité d’utilisation est une démarche qui vaut la peine. D’ailleurs, le mot s’est passé depuis longtemps : "Kiss = Keep it simple, stupid", il refait surface et regagne ses lettres de noblesse en divers endroits. Cela se traduit peut-être aujourd’hui par des concessions, souhaitons qu’elles soient passagères, toutefois la voie est ouverte (par Ubuntu, entre autres, pour l’expérience utilisateur) et la voie est libre (pour tous). Car, tout comme nous le savons, la route est longue 😉

    Il y a quantité de distributions, quantité de souhaits différents. Je crois que chacun peut trouver son bonheur sans se sentir obliger de descendre en flèche ce qui ne correspond pas à ses critères (bon, allez, je fais ça aussi, hum 0:-).

    Bénéficier d’un support pour ceux qui en ont besoin n’est pas négligeable non plus. Dans l’entreprise, c’est souvent une question importante : avoir l’assurance d’un support.

    Ce qui m’amène à la notion qu’une entreprise doit faire de l’argent.
    Ce n’est pas un mal en soi. Je souhaite que Canonical connaisse le succès et continue de porter Ubuntu, et ce, en la rapprochant le plus possible des valeurs du libre. Cela, seul, l’avenir nous le dira.

    C’est vrai que le modèle économique du libre est particulier. Il y a beaucoup de contributions de la communauté, je suppose que si la communauté s’y investit, c’est qu’elle s’y retrouve d’une manière ou d’une autre.

    Toutefois, en paraphrasant un commentaire lu plus haut, je rêve moi aussi d’un monde où les contributeurs de toutes parts pourront à leur tour être rétribués.

    Et enfin, pour terminer, je vais citer les derniers mots de M. Shuttleworth parce que je les trouve tellement vrais :
    "Aucun projet particulier ne compte plus que le logiciel libre dans son ensemble. […] Chacun de ces projets joue un rôle, mais c’est le tout qu’ils forment qui est vraiment en train de changer le monde. À cause des querelles concernant la contribution de chacun au logiciel libre, nous risquons de passer à côté de l’essentiel. Un peu comme une maladie auto-immune, quand le corps commence à s’attaquer lui-même."

  32. modagoose

    R3vlibre,
    je trouve ton commentaire vraiment intéressant. ^^

    Je ne vais en commenter qu’une toute petite partie, celle en rapport avec le sujet.

    La même phrase que toi :

    "Aucun projet particulier ne compte plus que le logiciel libre dans son ensemble. […] Chacun de ces projets joue un rôle, mais c’est le tout qu’ils forment qui est vraiment en train de changer le monde. À cause des querelles concernant la contribution de chacun au logiciel libre, nous risquons de passer à côté de l’essentiel. Un peu comme une maladie auto-immune, quand le corps commence à s’attaquer lui-même."

    Si je suis complètement d’accord avec la première partie, je ne le suis plus avec la seconde, celle qui commence à "A cause des querelles…."
    Ces querelles sont un risque, mais un risque nécessaire. Comme en démocratie, il est nécessaire de se quereller, de débattre, la démocratie, c’est une sorte de joyeux bordel, le libre aussi. C’est un moyen de garder le tissus social vivant. Le consensus endort et tue l’innovation et endort les esprits. Mais cela peut conduire aussi à la mort de la démocratie. Ce risque nous devons pourtant le prendre. Comme nous devons prendre le risque de vivre tout en sachant que cette vie peut s’arrêter dans la seconde. Rien n’est acquis, tout suit une courbe montante, puis une stagnation, et enfin, une mort, puis une renaissance, etc…

    Quand je lis cette phrase, je ne peux pas m’empêcher de comprendre que Shuttelworth aime bien la diversité du libre pour ce que ça lui apporte comme eau à son moulin, mais qu’il préfèrerait qu’on soit tous derrière lui, plutôt que de critiquer sa démarche. Je ne suis pas d’accord avec sa vision des choses. Je suis désolé de lui faire de la peine, c’est vrai que le pauvre, il n’a que Ubuntu dans sa vie.^

    Je n’aime pas du tout par contre toute la partie de son discours où il estime que parce qu’il est riche, il se sent un devoir de redistribuer, non pas sa fortune ( tu penses…) mais sa bonne fortune. Je n’aime pas les gens qui veulent aider les autres sans leur demander leur avis, ca sent le despotisme.

    De toute façon, Ubuntu n’est pas la petite distrib indépendante et confidentielle montée par trois hackers. C’est une grosse machine qui passe des deals avec d’autres acteurs importants de l’internet et du software. La critiquer est sinon un devoir, du moins une question de principe. Et ce ne sont pas nos critiques qui vont lui faire du tort.

    Ubuntu est une distribution importante pour le libre, elle bien des point positifs, notamment un support trés complet et une communauté étendue et accueillante pour les néophytes comme pour les experts, et les autres distributions de premier plan comme Debian et Fedora devraient en prendre de la graine.

    Néanmoins, il est important de discuter entre nous, de se prendre le choux, et de mettre en lumière certaines décisions, certains deals avec le monde privateur, et certains choix quant à ce qui est intégré dans Ubuntu, car cela a un impact sur le reste du libre. Il serait dommage que Ubuntu devienne LE prisme par lequel toute personne qui vient du privateur voit le reste du libre.

    Ce n’est pas souhaitable.

  33. JM

    Je suis surpris qu’il mette autant en avant l’ergonomie d’Ubuntu. Une fois le système installé et configuré, il me semble que ce n’est que Gnome avec un style particulier, comme de nombreuses autres distributions finalement. Je veux bien que ce soit un peu plus facile à installer que d’autres distributions, mais de là à dire que l’ergonomie est meilleure, que c’est plus facile à utiliser, je dois bien dire que j’ai l’impression qu’on ne parle pas du même Ubuntu… Ou alors on ne parle que de la première heure d’utilisation ! Non ?

    NB: je ne parle pas d’Ubuntu Remix qui est effectivement différent.

  34. J

    pour se rendre compte de la difference ubuntu, il faudrait avoir connu et utilise
    -slackware
    -mandriva
    -redhat
    -knoppix etc

    avant…

    et apres avec ubuntu, il n’y a comme on dit pas photo; c’est vachement plus facile, pour un debutant je ne sais pas vraiment, mais pour un technicien qu’est-ce qu’on economise de temps !

  35. 2BG

    J’utilise Ubuntu depuis quelques mois et je la trouve très pratique et simple d’utilisation. J’utilise mon ordinateur pour surfer sur internet, faire du traitement de texte, écouter de la musique, regarder des vidéos, lire mes mails, jouer un petit peu et twitter de temps en temps. Bref rien qui ne nécessite de rentrer des lignes de commandes. Après le statut fiscal de Canonical ne me regarde aucunement, pas plus de « l’orthodoxie libriste ».

  36. Youpi

    Si il y aurait autant de motivation à contribuer au libre qu’à critiquer négativement certaines démarches, il n y aurait plus de logiciel propriétaire ^^

    Que Canonical soit en paradis fiscal honnêtement ça le regarde je ne vois pas en quoi ça dérange certains. De plus la société semble être enregistrée aux royaumes unis. J’ai loupé un truc ou c’est de la diffamation pour dénigrer Canonical ?

    Que Canonical veulent gagner de l’argent, c’est le même souci que tout le monde … Sauf ceux qui sont nés une cuillère en argent dans la bouche et qui se suffisent.

    Ubuntu ce n’est qu’une pierre à l’édifice, utilisez un autre OS si il ne vous convient pas 😉

    Tant de haine dans ce bas monde …

    PS : @modagoose tu déformes certains propos, il ne se sent pas obligé d’aider les gens avec son argent, il se demande comment aider au mieux avec telle ou telle somme.

  37. Etenil

    Je ne comprend pas cet manie de toujours vouloir attirer les utilisateurs "lambda" a gnu/linux.

    GNU/Linux me convient, je m’y plais tel qu’il est. Les differents projets evoluent a leur maniere et je peux changer de l’un a l’autre si les changements ne me plaisent pas. Mais pourquoi toujours essayer d’attirer, d’avoir plus d’utilisateurs?

    Si les gens sont motives par l’aspect politique du libre, ils y viendront par eux meme et seront motives pour y rester. Mais s’ils ne sont que curieux, ils resteront ou pas. Je m’en moque et ca ne changera rien pour l’ecosysteme du Libre.

    Que chacun choisisse ce qu’il prefere et qu’on arrete de troller sur l’attraction de GNU/Linux.

    Quant a l’attitude de canonical, je crois que tout a ete deja dit. Ils beneficient beaucoup et ne donnent pas grand chose.

  38. Incontinentia Buttocks

    "Mais pourquoi toujours essayer d’attirer, d’avoir plus d’utilisateurs?"
    Ben à ton avis ? Pour voir apparaître un "Poste de travail" dans ta distri, pardis ! J’ai été surpris, mais c’est clair qu’avec l’attitude actuelle de tant de gens ("Essaie Ubuntu, c’est comme Windows, mais c’est gratuit !!"), c’est pas près de changer.
    A la base, si j’ai mis Ubuntu sur l’ordi familial, c’était pas du tout pour avoir du gratuit ou du libre, mais simplement pour emmerder mon frère. Appelons un chat un chat, ça l’a bien emmerdé, et au bout de deux ans, il ne sait toujours pas imprimer un PDF depuis Ubuntu. Et j’ai fait passer une connaissance à Ubuntu parce qu’elle était terrifiée des virus et autres au point de payer sa connexion à Internet pour ne pas l’utiliser. Mais sinon, j’évite de prêcher la mauvaise parole.
    Il vaut mieux avoir les meilleurs, comme moi, et laisser les Kikoolols faire mumuse avec leur Windows ou leur OSX, non ? 🙂

  39. slan

    il y a un truc quand même c’est qu’une distribution GNU/Linux tout public se doit d’avoir une interface ou l’utilisateur lambda ne vois pas la console et d’y intégrer des logiciels et drivers propriétaire. Allez leurs dire qu’ils doivent changer leur carte graphique leur ipod a 500 balle etc car c’est incompatible, (déjà que peu de gens connaissent Linux essayer d’y ajoute GNU). et alors canonical avec ubuntu ont décider de supprimé de plus en plus l’accès à la console pour un bug (mais pas le supprime) d’ajouter des services, de mettre en place la logithèque qui permettrai d’avoir à terme Itunes par exemple. cela permettra de popularisé ubuntu et GNU/Linux. Je parle au niveau des gens lambda pas des hacker geek et autres bien sûr, et si vous n’aimez pas certaines chose rien ne vous empêche de les supprimée les changer, installer une version server, prendre une autre distribution (ce n’est pas du windows ou du mac)

  40. 2BG

    Si j’utilise « Ubuntu », c’est non seulement parce que je la trouve pratique et simple d’utilisation, mais c’est aussi parce qu’elle est gratuite.

  41. Dinosaure

    Si t’as vision d’une distribution GNU/Linux ne ce limite qu’à cela, c’est que tu n’as pas réellement compris la philosophie du logiciel libre.

  42. tala

    Le sujet de discussion semble s’être apaisé, mais en s’achevant faute de combattants. Je voulais juste exprimer ma surprise à la lecture de certains commentaires :

    – quand des "ubunteros" (dont je suis) expliquent que le statut fiscal de canonical ne les concerne en rien
    – quand des adeptes de gnu/linux s’opposent à la recherche d’un accès du plus grand nombre d’utilisateurs à cette distribution.

    Si l’utilisateur de LL se sent absolument irresponsable des sociétés qui produisent ses outils, parce que "c’est gratuit", autant dire que la consommation est plus morale. Au moins les consommateurs savent que c’est "leur argent" qui va sur les comptes de leurs fournisseurs.

    Si l’on souhaite que gnu/linux reste ultra-minoritaire et réservé à un cercle d’initiés, cela sera sans doute flatteur pour les heureux élus, mais "l’aspect politique" du logiciel libre s’accompagnerait alors d’un élitisme technocratique qui, à mes yeux, lui ferait perdre une bonne part de son intérêt.

    Si au contraire on veut qu’un maximum d’utilisateurs d’informatique soient "libérés", une démocratisation de la liberté en somme, nous avons besoin, notamment, d’un distribution qui s’installe facilement et qui puissent être mise à jour et complétée sans ligne de commande.

    Cela ne signifie pas que cela soit un horizon indépassable pour toutes les distributions linux, ni que nous devions compromettre tous les principes du libre SANS DISCUSSION.

    Mais tous ceux qui adhèrent à cet objectif doivent être d’autant plus sensibles à la politique adoptée par canonical et l’aiguillonner (sans surestimer l’influence de nos discussions).

    Les critiques exprimées, argumentées et discutées pourraient aussi intéresser d’autres "mainteneurs de distributions", tentés de s’inspirer de la réussite indéniable d’Ubuntu …

  43. adame

    "Nous devons donner un point de départ à ceux qui débuteront leur voyage dans le monde du logiciel libre avec Ubuntu, et nous nous efforçons de nous assurer que toutes ces pièces s’accordent bien ensemble."
    Je retiendrais ça, un point de départ pour les LL

    J’ai connu Linux comme moniteur informatique dans une des premières salle info sous Linux à la fac, en 98. J’ai souhaité m’y intéresser, on m’a conseillé Mandrake "la plus simple et la plus graphique" de l’époque.
    Après avoir appris à bidouiller, je suis passé à gentoo.
    Puis, faute de temps pour bidouiller, je suis passé à Ubuntu. c’est la distribution que j’ai actuellement.
    Je lui reproche certaines choses (pas de compte root, les connections internet "hasardeuses" avec plusieurs utilisateurs loggés, le doute quand on commence à tripatouiller les fichiers du /etc …). Mais pour l’instant je fais avec.
    Libre à moi, quand j’aurai plus de temps, de reinstaller une autre distribution, pour mon plaisir de bidouiller.
    C’est ma liberté de choix.

    Avant ubuntu, la part de marché de linux sur le poste utilisateur était faible (on va dire 5% pour l’exemple)
    Si 5% des utilisateurs qui entrent par Ubuntu installent une autre distribution après, c’est déjà un gain.
    Ma compagne a connu Ubuntu avec moi, elle souhaiterait aujourd’hui installer une debian.

    D’ubuntu, je retiens que c’est une porte d’entrée pour l’utilisateur lambda.
    Les plus motivés iront plus loin.
    Les autres resteront là.
    Mais peut-être que tous apprendrons que l’OS est différent du matériel, et c’est toujours ça de gagner pour d’autres combats (vente liée, obligation d’utilisation des logiciels propriétaires plutôt qu’openoffice…)