Lancement réussi du premier Traducthon Framalang à l’Ubuntu Party de Paris

Classé dans : Framasoft | 22

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Traducthon - Ubuntu Party Paris - mai 2010Votre mission, si toutefois vous l’acceptez…

Le «  Traducthon  », mais qu’est-ce donc que ce néologisme barbare que l’on vient d’inventer  ?

Cela consiste à traduire collaborativement au même moment et au même endroit un document anglophone sélectionné préalablement. Le challenge étant de commencer et surtout terminer l’ensemble du travail dans le temps imparti[1].

À l’initiative du groupe de traducteurs Framalang, le premier «  Traducthon  » vient à peine de s’achever. Il a eu lieu ce samedi 29 mai de 11h à 14h lors de l’Ubuntu Party de Paris, dont nous remercions les organisateurs pour leur invitation et leur accueil.

Rencontre et convivialité sans perdre de vue l’objectif. C’est un peu comme un apéro Facebook sans Facebook dont l’apéro viendrait après le boulot ;-)

En s’insérant dans cette prestigieuse manifestation, l’idée était également d’inviter spontanément les passants curieux à participer avec nous, ou tout du moins leur expliquer ce que nous faisions là avec tant d’enthousiasme. Parce que «  l’esprit du Libre  » c’est aussi ça et ça n’est donc pas uniquement réservé aux développeurs chevronnés.

Pour coller à l’actualité, nous avons fait le choix d’un article critique sur l’iPad de Cory Doctorow nous expliquant pourquoi il n’en achètera pas (nous non plus d’ailleurs). Pari tenu puisque la traduction a été mise en ligne dans la foulée sur le Framablog  !

Voici un cliché, parmi d’autres[2], où figurent quelques uns des participants  :

Traducthon - Ubuntu Party Paris - mai 2010

Vous remarquerez la présence d’un écran coloré projetant l’espace de travail du Traducthon.

Nous avons en effet travaillé en temps réel sur un unique fichier issu de l’excellent logiciel d’édition collaborative en ligne Etherpad (dont Google, encore lui, a eu la bonne idée de libérer les sources récemment).

Traducthon - Ubuntu Party Paris - mai 2010Ceux qui y étaient en témoigneront dans les commentaires, travailler à l’aide de l’application Etherpad est pratique et ludique. À chaque couleur son participant, comme l’illustre l’image ci-contre, que l’on voit éditer en même temps qu’on édite, ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser quelques intéressants problèmes d’organisation.

Cliquez (si le serveur tient) sur la frise chronologique de notre fichier à l’instant t=0 et appuyez sur la grosse flèche en haut à droite pour faire défiler le temps… Partagez-vous ma fascination de voir apparaître au fur et à mesure les contibutions, modifications et commentaires de chacun  ?

Du coup, ceux qui comme moi n’avaient pu physiquement se rendre sur place à Paris ont eu la possibilité d’apporter néanmoins leur pierre à l’édifice en se connectant à l’instant précis de la date fixée.

Nous n’avions ici que 3 petites heures à notre disposition, ce qui limitait d’autant la taille du document choisi. Mais avec l’expérience de cette première fois plus qu’encourageante, nous vous donnons rendez-vous début juillet à Bordeaux pour la onzième édition des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre où nous serons présents durant les 6 jours de la manifestation pour œuvrer cette fois-ci à un projet bien plus ambitieux  : la traduction intégrale d’un livre.

Merci à tous les participants et à très bientôt.

Notes

[1] Le Traducthon est un fork non hostile et adapté à un travail de traduction du concept des Book Sprints issu du site FLOSS manuals.

[2] Crédit photos  : Quentin Theuret alias cheval_boiteux (Creative Commons By)

22 Responses

  1. FabriceV

    J’entame les hostilités…
    Tant d’effort pour traduire un article somme toute factuel et vindicatif…
    C’est effectivement très représentatif de la fatuité du mouvement libre…
    Ou en tout cas, d’une partie…

  2. Syl

    @FabriceV : Vraiment une désolante et gratuite intervention. Comme le libre avance et avance hors des sentiers battus, le libre dérange. Je me demande même si certains ne le jalousent pas dans sa faculté de déplacer des montagnes sans que l’argent ne soit placé au centre du dispositif.

    Tape "iPad" dans Google News, regarde un peu comment nos grands médias parlent de sa sortie française, et tu comprendras qu’il est utile et sain d’apporter un véritable bémol "factuel", comme tu dis, au concert de louanges, incapables de la moindre prise de recul sur ce nouvel objet que l’on nous propose.

    Moi, je n’y étais pas – de toutes les façons je suis une bille en anglais – mais je trouve l’idée vraiment sympa, surtout qu’elle nous fait sortir de notre chambre pour se rencontrer sans arrières pensées, puisque justement sans relation d’argent ou de pouvoir.

    Merci à vous tous et continuez ainsi. Nous rencontrerons de plus en plus souvent des FabriceV sur notre passage, mais c’est plutôt bon signe 🙂

  3. Virtual Spirit

    J’aime beaucoup l’idée 🙂

    Par contre, est-ce qu’il existe un compte rendu un peu plus détaillé au niveau du logiciel et l’organisation ?

    J’aimerais en savoir un plus sur comment vous avez fait ? Le texte était découpé en plusieurs morceau et chacun en avait une partie d’attribué ? Pour la relecture, etc…

    Et plus généralement, si vous connaissez de bon bouquins ou site qui parle de la répartition du travail pour des projets (OpenSource par exemple). Parce que j’ai un peu de mal à trouver des solutions performante quand on travail sur des projets à plusieurs.

    En tous cas bravo pour l’idée, je serais assez intéressé pour y participer une fois, où même organiser une petite séance du genre.

  4. Jonathan

    Très impressionant!

    Peut-on savoir quel sera le livre traduit lors des RMLL?
    Et peut-on avoir des détails sur l’organisation de l’évennement? (nombre de traducteurs, nombre d’heures prévues, etc…)

    En tout cas merci à toute l’équipe Framalang pour le boulot accompli depuis toutes ses années!

  5. olivier

    Les filles se sont cachées sous la table au moment de la photo ? Ou alors ce sont elles qui prennent la photo ? Ou alors ça perturbe moins pour travailler ?

    Je joke parce que je trouve moi aussi l’idée extra. En plus je trouve ça pédagogique pour expliquer au public que le logiciel libre c’est pas que du logiciel. Faudrait en proposer plein d’autres aux prochaines install partys locales.

  6. Siltaär

    @aka: Cliquez (si le serveur tient) sur la frise chronologique –> Le serveur n’a pas tenu ^_^"

    @olivier effectivement, c’est une demoiselle (blonde et charmante) qui prenait la(les) photo(s) ! http://www.flickr.com/photos/quenti

    @Virtual Spirit d’un point de vue logistique informatique, l’organisation était assez simple, nous avons installé EtherPad sur un des serveurs de l’association et utilisé uniquement cet outils. L’astuce pour préparer la traduction est de copier/coller le texte original dans l’éditeur et de supprimer le surlignement coloré pour ce texte. Ensuite, chacun travaille avec sa couleur, et en un coup d’œil chacun voit ce qui est traduit ou non.
    Concernant la taille du texte, EtherPad est assez solide sur ça, nous travaillions là sur un texte de 4-5 pages, mais sur 10 pages ça tiendrait encore. Par contre pour le livre nous ferons un découpage par chapitre.
    Enfin concernant le nombre d’utilisateurs, dans sa version actuelle, le logiciel étouffe son serveur dès qu’on dépasse 10 utilisateurs (par document), et il se défend alors tout seul en déconnectant les personnes surnuméraires les moins actives.

    Une fois EtherPad installé quelque part, et Framasoft proposera ce service en version francisée dès qu’on aura affinés nos réglages serveurs (il y a sinon : piratepad.org du parti pirate suédois et epad.recit.org de l’association québécoise RÉCIT), on dispose du nécessaire. Il suffit de créer une nouvelle note EtherPad pour chaque document à traduire et d’en partager l’URL avec les traducteurs que l’on souhaite inviter.

    Ensuite, pour continuer ce compte rendu, la traduction en temps limité ET la traduction de Cory Doctorow sont toutes deux très motivantes mais pas évidentes et aboutissent à des tournures de phrase non triviales à relire et valider. Quand en plus on s’y met à 6 ou 7 pour relire, il devient très long de trouver des consensus 🙂 Pour la prochaine édition, nous nous répartirons donc la relecture par binômes afin de conserver les synergies jusqu’au bout !

    Enfin, voici quelques morceaux choisis parmi les images que cheval_boiteux et jument_boiteuse ont prises de l’évènement :
    http://www.flickr.com/photos/quenti
    http://www.flickr.com/photos/quenti
    http://www.flickr.com/photos/quenti
    http://www.flickr.com/photos/quenti

  7. ThierryL

    Bonne idée. On a bien envie de participer à notre tour.
    J’ai une petite question. Si j’ai bien compris vous ne faites pas de "sélection à l’entrée". Mais alors que faire si vous vous apercevez qu’un traducteur est… heu, comment dire… moins bon que les autres, en faisant plus perdre de temps aux autres qu’autre chose ?
    Votre réponse sera peut-être que la notion de "perte de temps" est subjective et que dialoguer avec ce traducteurs "médiocre" et éventuellement le former n’est jamais du perdu ?
    Bravo en tout cas. En se mettant en réseau et en étant motivé, on peut réaliser de bien belles choses.

  8. Gilles

    @Jonathan
    L’ouvrage n’est pas choisi. Quelques pistes ont été évoquées. Si vous avez des idées, nous sommes preneurs.
    Le Traducthon RMLL aura lieu du 6 au 9 juillet, à Bordeaux et évidemment en ligne également. Il n’y a a priori pas d’autres limites que celles de la capacité de la salle (environ 20 personnes) ou celles de la capacité du serveur.

    @ThierryL
    N’est on pas là exactement dans la philosophie du libre (partage des connaissances…) 🙂 ? Plus concrètement, la traduction d’un article ou d’un ouvrage ne se résume pas à la simple activité de traducteur. Il faut aussi des contributeurs pour relire, reformuler, mettre en forme…

    @Aux framalinguistes qui ont participé
    Bravo ! C’est une p…n de bonne première expérience. J’espère que nous améliorerons encore la performance en juillet 🙂

  9. morandim

    Bonjour,
    Une seule FEMME (FILLE), la même, sur 2 photos et qui porte une splendide tee-shirt ?
    Vos copines sont pas encore libres ! Allez… la prochaine fois ce sera leur tour .

    Merci pour elles !
    Amicalement
    Marie-Odile

  10. morandim

    A relire ou à lire

    Jacques Ellul 1987 « Le bluff technologique »

    L’univers du gadget
    Que peut-on entendre tout d’abord par gadget ? Dans le vocabulaire courant c’est un objet, mécanique ou électrique, qui est amusant, distrayant, qu’on prend ou qu’on laisse à son gré…
    … Qu’est-ce donc qui caractérise un gadget ? Tout d’abord il s’agit maintenant d’un appareil d’une extrême complexité technique, représentant une somme considérable d’intelligence, de combinaison de techniques savantes, et aussi une somme considérable d’investissements. Car le gadget maintenant est le principal produit de l’ensemble de nos industries, et c’est une source illimitée de profit. C’est un objet qui est toujours d’une « composition très avancée », et toujours (selon le terme absurde, mais consacré par l’usage) très sophistiqué. Mais il présente un second caractère, qui fait vraiment de lui un gadget : le résultat de ces efforts et habiletés ne répond à aucun besoin effectif. le gadget, et c’est cela son caractère, présente une utilité totalement disproportionnée à l’investissement multiple qu’il implique. Il rend des services absolument sans commune mesure avec le prodigieux raffinement technique qui préside à sa conception. Autrement dit, est gadget ce qui implique une applicat

  11. Siltaär

    @morandim ou alors c’est peut-être parce qu’on est juste nous même tout simplement « libres »… :-/

  12. Gilles D.

    Une suggestion : s’associer avec des wikipédiens pour traduire selon le même dispositif des articles de qualité de la version anglaise qui seraient pauvres en français. Une association ponctuelle Framasoft Wikipédia en somme.

    Ou alors on peut très bien imaginer que Wikipédia fasse tout seul un "Articlethon". Ils se donnent rendez-vous avec des "experts" de l’article choisi et roule ma poule.

    Bonne idée.

  13. DonRico

    Pour info : j’ai envoyé un mail à Cory Doctorow pour lui parler de notre projet. Ça lui a plu, et il a publié mon mail tel quel sur son blog Craphound avec une belle photo de nos p’tits gars de Framalang.
    C’est pas beau, ça ? http://craphound.com/?p=2928

  14. Neewok

    Heya,
    C’est chouette ce que vous faites 🙂
    Beaucoup de geeks lisent surtout en anglais, mais tout le monde n’est pas prêt à / capable d’en faire l’effort, et c’est toujours bon de pouvoir lier vers une traduction de qualité.

    En ce qui concerne l’iPad, je trouve également essentielle la lecture de cet article de Mark Pilgrim, publié fin janvier : http://diveintomark.org/archives/20
    Ce serait également très pertinent de le traduire en ce moment 🙂

    @Gilles D : il existe déjà :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet

  15. albert

    Grâce à vous j’ai découvert ce logiciel génial qu’est EtherPad

    c’est tout bonnement révolutionnaire 😀

  16. moi

    Traducthon. Quel nom puant !

    SVP , ne peut on imaginer un autre nom à cette activité.
    Pas la peine de se réferer à la pityable ambulance…

    Mes enfants ! Bougez vos neurones jusqu’au sang et ne pensez à la COM !

  17. Siltaär

    @moi Je suis tout à fait d’accord avec toi, ce nom n’est pas très parlant. Que proposes-tu ?

  18. moi

    Aujourd’hui,
    Vu les fautes dans mon article, je suis bien mal placé pour faire l’intelligent !

    Mais, je cherche…

  19. moi

    Pour une plate-forme de traduction collaborative ?

    Bilingum !
    Trilingum si y a plein de secrétaires en juppettes !
    etc… etc…

  20. vince

    Bonjour,

    en tant que société de traduction, nous nous tenons au courant des évolutions autour de la traduction…et le crowd-translation en fait parti. Votre initiative est intéressante et l’outil utilisé tout autant (je ne connaissais pas). Je m’interroge sur la pertinence d’une telle approche dans un contexte business/professionnel et non communautaire/associatif/revendicatif/défenseur d’une cause.
    Les exemples de crowd-traduction sont assez nombreux (ex. http://bit.ly/9MC109). La question pour nous est de savoir ou tout cela va…

    La traduction d’un document/logiciel/site web dans notre métier suit ce processus classique : traduction par une première personne, relecture par une deuxième personne…et les critères de qualité sont notamment la cohérence du style et de la terminologie dans tout le document…critère qui n’est pas assuré ici je pense.
    Bref,
    Avez-vous des avis sur "le futur possible d’une approche de crowd-traduction" ?

  21. manou

    Vous avez de la chance ! Et ça tombe bien :

    Vous êtes ici dans un contexte "communautaire/associatif/revendicatif/défenseur d’une cause."
    Spécialisé dans le "savoir où tout cela va…"

    Faites un don

  22. goofy

    @vince merci de votre intérêt mais lorsque vous écrivez :
    "traduction par une première personne, relecture par une deuxième personne…et les critères de qualité sont notamment la cohérence du style et de la terminologie dans tout le document…critère qui n’est pas assuré ici je pense."
    … vous laissez entendre que nous traduisons en amateurs sans souci de qualité ni de cohérence, il se trouve que nous faisons de notre mieux (la perfection est prévue pour juin 2024 au plus tôt) et qu’en particulier nous avons également un processus de relecture(s) et validation après traduction, jusqu’à présent sur un wiki (exemple ici http://www.framalang.org/wiki/Real_…). Même avec l’etherpad utilisé récemment nous avons passé plus de temps à réviser/corriger qu’à traduire collectivement lors de notre première expérience (en gros l’article était traduit en deux heures, la révision en a demandé presque trois).

    Par ailleurs, à titre personnel, autant je suis persuadé des vertus du travail collaboratif et d’équipe, autant j’ai de fortes réticences à l’égard d’une crowd-traduction qui serait totalement ouverte à tous.