L’académie en ligne ou la fausse modernité de l’Éducation nationale

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Dustpuppy - CC byUne formidable occasion manquée pour notre cher ministère de l’Éducation nationale de se rapprocher de la culture des biens communs  ? C’est l’hypothèse développée dans ce billet. Et c’est d’autant plus dommage et frustrant que tout semblait réuni pour que la rencontre ait bel et bien lieu.

Cet épisode révélateur vient clore une nouvelle année plus que fade pour le logiciel libre et son état d’esprit à l’école, puisque, à notre connaissance, pas une mesure sérieuse d’envergure a été officiellement prise en sa faveur, au cours de l’exercice 2008/2009 (on aura ainsi attendu en vain l’équivalent d’un rapport Becta de chez nous).

Logiciels, formats, et surtout, comme nous le verrons plus bas, ressources devront encore patienter pour s’engager pleinement sur le chemin de la liberté. Malgré les efforts de nombreuses personnes, la rue de Grenelle a tranché  : c’est une fois de plus le redoublement  !

Un projet ambitieux  : l’académie en ligne

Comme souvent, il y a au départ une louable intention répondant à un réel besoin avec ce projet d’académie en ligne, inauguré officiellement le 19 juin dernier par l’ex-ministre Xavier Darcos.

L’académie en ligne est un site de ressources gratuites proposés par le CNED pour aider les jeunes dans leur scolarité et permettre aux parents de mieux les accompagner sur la voie de la réussite.

L’académie en ligne doit mettre à la disposition de tous l’intégralité des contenus d’enseignement des programmes de la scolarité obligatoire. Les cours d’école primaire seront en ligne à partir du 15 septembre et ceux de collège et lycée à partir de fin octobre.

Dès à présent, il propose des cours d’été, aux élèves du C.P. à la terminale, pour réviser les notions essentielles de l’année écoulée et préparer la rentrée.

De nombreuses séquences s’appuient sur des documents audio, iconographiques ou des activités interactives. On peut y accéder par matière, par classe ou par mot-clé grâce à un moteur de recherche.

Excellente et exaltante idée que de vouloir ainsi «  mettre à la disposition de tous l’intégralité des contenus d’enseignement  ».

Voilà qui sera d’une grande utilité non seulement aux élèves mais aussi à tous ceux qui sont un peu curieux de que l’on apprend à l’école (et parmi les effets secondaires positifs, on en profitera au passage pour réduire l’influence croissante et lucrative du parascolaire privé sur le temps non scolaire).

Visite surprise du site  : le fond

Intrigué, je me suis donc rendu sur le site en question. Mon propos n’est pas ici d’en évaluer dans le détail la qualité et la pertinence pédagogique. Mais permettez-moi néanmoins au passage de donner un rapide et humble avis sur ce que je connais un peu, à savoir les mathématiques du secondaire.

Pour le collège on a visiblement découpé en rondelles PDF une sorte de cahiers d’activités (toujours sur le même moule  : «  je me souviens, je retiens, je m’exerce, je relève un défi  »). La correction des exercices est à télécharger séparément.

Pour le lycée, c’est plus solide mais c’est un peu comme si on avait saucissonné, toujours uniquement en PDF, un semblant de manuel scolaire cette fois. On a le cours et des exercices d’application corrigés. Pas très moderne, didactiquement parlant. Si l’élève[1] a eu la bonne idée de conserver son propre manuel de l’année écoulée, autant travailler sur ce dernier, ces documents en ligne n’apportant a priori pas grand chose de plus (il économisera de l’encre et du papier qui plus est).

J’ai jeté également un œil (non avisé) sur les mathématiques du primaire. Ce n’est plus du PDF mais des animations au format Flash qui sont proposées. Ça bouge, ça parle et il y a de jolies couleurs, mais c’est toujours la même et lancinante structure  : une première partie où l’on écoute passivement une petite explication et une seconde partie avec des exercices pseudo-interactifs où a la première erreur on nous dit systématiquement  : «  tu t’es trompé, recommence  !  » et à la deuxième  : «  tu t’es trompé regarde bien la solution  !  ».

Au final, tout ceci a le mérite d’exister mais c’est tout de même «  un poil  » décevant (mettez-vous à la place d’un élève qui débarque sur le site en souhaitant réviser en toute autonomie). C’est comme si le CNED avait mis en ligne des documents préexistants qu’il distribue j’imagine pendant l’année à ses élèves. Il n’y a visiblement pas eu de réflexion sur le spécificité des cours d’été, cette période particulière où l’on se trouve entre deux niveaux.

Visite surprise du site  : la forme

J’ai balayé quelques pages du reste du contenu. Il m’a semblé que l’on retrouvait peu ou prou le même modèle pour les autres disciplines.

La seule nouveauté repérée concernait la présence de ressources audios pour les langues (anglais et espagnol), qui étaient elles-aussi mises à disposition au format Flash. Du format audio (le mp3 en l’occurrence) encapsulé dans du format Flash, impossible donc de télécharger ces séquences sonores («  Hello my name is John, repeat after me  ») pour les écouter sur la plage dans son iPod.

Nous n’avons donc que deux formats, le PDF et le Flash. Le premier est un format ouvert quand l’autre ne l’est pas, mais ce que l’on peut surtout faire remarquer c’est que ce sont des formats qui ne permettent généralement pas les modifications. En effet, si vous voulez mettre à jour un fichier PDF, vous devez disposer du format natif qui a généré votre PDF (par exemple le traitement de texte Word de MS Office ou, mieux, Writer d’OpenOffice.org). Par analogie avec les logiciels, on pourrait dire que le fichier traitement de texte est le fichier source tandis que le fichier PDF est le fichier compilé (idem avec le Flash dont tout changement demande la présence des sources au format .fla). Sur l’académie en ligne ces fichiers d’origine sont absents. Les ressources mises à disposition sont pour ainsi dire «  figées dans la vitrine  ».

Dernière remarque. Les pages du site sont au format ASPX caractéristiques de la technologie Web de Microsoft. Ce ne sont pourtant pas les solutions libres qui manquent aujourd’hui pour construire des sites de qualité. Je ne pense pas que ce soit lié mais on peut aussi faire observer en passant que l’ergonomie générale du site laisse lui aussi pour le moment à désirer.

Visite surprise du site  : la législation en vigueur

Il n’est techniquement pas possible de modifier les fichiers proposés ou d’embarquer les sons sur son baladeur. Mais, ceci expliquant sûrement cela, il est surtout juridiquement impossible de le faire.

Les mentions légales (et plus particulièrement son paragraphe 3 «  Propriété intellectuelle  ») sont en effet très contraignantes, et malheureusement révélatrices du climat ambiant.

D’ailleurs je viens déjà de me mettre en infraction à cause du lien ci-dessus ne pointant pas sur la page d’accueil du site  !

Premier extrait (c’est moi qui souligne)  :

Le site autorise, sans autorisation préalable, la mise en place de liens hypertextes pointant vers la page d’accueil du site Internet.

Tout lien vers une page autre que la page d’accueil du site Internet est strictement interdit sans l’accord préalable du Cned. Même en cas d’accord du Cned, Il est strictement interdit d’imbriquer les pages du site à l’intérieur des pages d’un autre site. Les pages du site doivent être visibles par l’ouverture d’une fenêtre indépendante.

Les sites qui font le choix de pointer vers ce site engagent leur responsabilité dès lors qu’ils porteraient atteinte à l’image du site public ou de la marque Cned.

Thierry Stoehr et Benoit Sibaud apprécieront cette interdiction de liaison (pourtant ontologiquement indissociable du Web).

Mais, plus fort encore, deuxième extrait concernant les cours proprement dits  :

L’ensemble des cours figurant sur ce site sont la propriété du Cned.

Les images et textes intégrés à ces cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants-droits respectifs.

Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur.

La consultation et le téléchargement des cours n’opèrent aucun transfert de droit de propriété intellectuelle sur ceux-ci. Ils ne sont permis que dans le strict respect des conditions suivantes  :

Vous ne pouvez utiliser ces contenus qu’a des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits.

Il est interdit de supprimer ou de tenter de supprimer les procédés techniques de protection des cours et des contenus intégrés (filigranes, blocages de sélections notamment).

Il est interdit d’extraire ou de tenter d’extraire une œuvre reproduite dans un cours et de l’utiliser à d’autres fins que celle d’illustration du cours auxquels elle est intégrée.

Le non respect de ces conditions vous expose à des poursuites judiciaires pour contrefaçon conformément aux articles L 335-2 et suivi du code de la propriété intellectuelle. Ces actes sont punis de 3 ans de prison et 300 000 euros d’amende.

Vous avez bien lu. Pour rappel nous sommes sur un service public d’éducation.

Si je partage je m’expose donc alors à des sanctions pour le moins disproportionnées. Cela ne vous rappelle rien  ? Hadopi bien sûr, à la différence prêt que l’école est le lieu même de la transmission et que les auteurs des ressources sont des fonctionnaires de l’état français qui ne sont généralement pas payés (plusieurs fois) sur leurs droits d’auteur mais (une fois) sur leur salaire provenant de nos impôts.

Je suis enseignant et je souhaite distribuer ces ressources à mes élèves  ? Interdiction. Je souhaite les adapter à mes besoins et (re)déposer ce travail dans le pot commun  ? Interdiction. Je suis animateur dans un Espace public numérique ou dans un réseau d’éducation populaire et souhaite en faire profiter collectivement mon public  ? Interdiction. Je suis un élève et souhaite distribuer les ressources à mes camarades qui n’ont pas accès à Internet  ? Interdiction. La liste est longue et non exhaustive…

Ces mentions légales étaient-elles forcément les plus adaptées à la situation et à l’objectif fièrement affiché  ? Rien n’est moins sûr. N’y aurait-il pas une certaine légitimité à les remettre en question, ou tout du moins à se poser quelques questions  ?

Quelques ombres planent  : 1. L’alternative Sésamath et les associations d’enseignants

Il est dès lors difficile d’évoquer ce projet sans penser en arrière-plan à l’association de professeurs Sésamath (que les lecteurs du Framablog connaissent bien désormais). Quand bien même elle ne concerne que le champ des mathématiques, la comparaison est en effet riche d’enseignements.

Sur la forme, les ressources mises à disposition par Sésamath sont elles aussi principalement proposées au format PDF et Flash, à ceci près que les sources sont également présentes. Et c’est loin d’être un détail parce que c’est la conséquence directe de la plus grande différence de départ entre cette académie en ligne et les travaux de l’association  : la licence des ressources.

Fermée pour l’académie mais ouverte pour Sésamath, qu’il s’agisse de la GNU FDL (pour les manuels et les cahiers) ou de la GPL pour les logiciels (dont le fameux Mathenpoche). Avec un tel choix de licences libres, toutes les interdictions mentionnées précédemment sont levées  !

Mais peut-être plus important encore,le fond, c’est-à-dire la qualité des documents. Ce n’est pas parce qu’une structure accole du jour au lendemain une licence libre à ses travaux que ces derniers vont, tel un coup de baguette magique, gagner en qualité. Il y a bien entendu des facteurs autrement plus importants qui entrent en ligne de compte. Il n’empêche que cela participe à la création d’un terreau fertile à l’épanouissement des ressources. La licence libre donne confiance, induit la circulation, la collaboration et donc a priori l’amélioration (je peux copier, modifier et reverser en toute liberté dans le pot commun sans que quiconque puisse un jour refermer le couvercle). Le projet peut échouer bien entendu, mais on lui aura ainsi facilité en amont ses chances de réussite. Réussite qui a bien eu lieu ici avec Sésamath, où qualité, mais aussi quantité, réalisées à plusieurs mains sont au rendez-vous.

Je souhaite cet été que mon gamin, futur lycéen, révise le théorème de Thalès vu en troisième  ? Sur l’académie en ligne vous avez droit à votre unique fiche d’activité PDF à imprimer (Internet ne sert donc à rien d’autre ici qu’à stocker la ressource). Sur Sésamath par contre c’est un autre son de cloche. Vous avez plus d’une centaine de questions interactives via Mathenpoche, accompagnées si vous le désirez par les exercices du cahier correspondant (exemple), ainsi que le chapitre complet du manuel libre du niveau considéré. Mais il y a mieux, avec leur nouveau projet Kidimath, tout (et plus encore  : rappels de quatrième, annales du Brevet, QCM…) est regroupé dans une seule et même interface spécialement conçue pour le travail de l’élève hors du temps scolaire  ! Allez-y, cliquez sur 3ème puis Thalès, et vous serez bluffé par la qualité et la quantité du contenu proposé (et optimisé pour Internet). Et il en va de ce chapitre particulier comme de tous les autres chapitres de tous les niveaux du collège  !

D’où évidemment la question suivante  : mais pourquoi diable le ministère n’a-t-il pas fait appel à Sésamath pour collaborer sur la partie mathématique de l’académie en ligne  ? Quel intérêt de laisser le CNED proposer seul dans son coin ces maigres ressources alors que l’on possède en son sein des enseignants aussi productifs ayant une solide expérience du «  travailler ensemble  »  ?

Je n’ai pas la réponse à ce qui, vu de l’extérieur, est un pur mystère, voire un beau gaspillage d’énergie (cf le syndrome Not Invented Here). Tout au plus peut-on supputer que c’est lié à une question de gouvernance  : une décision qui se prend seule en haut en désignant un unique interlocuteur bien identifié en bas pour exécuter la tâche (en l’occurrence le CNED). Peut-être aussi que l’absence de volonté de mettre en avant le logiciel libre à l’école ne favorise pas chez nos élites l’appropriation de sa culture, ses valeurs… dont la collaboration est l’un des piliers. L’Éducation nationale est une cathédrale et non un réseau social (et encore moins une communauté).

Toujours est-il qu’il y a tout de même un élément de réponse simple à la question. Tant que les mentions légales du projet d’académie en ligne resteront en l’état, il ne sera pas possible à un Sésamath de s’impliquer, pour la bonne raison que les licences sont totalement incompatibles.

Et n’allez pas croire que Sésamath est seul à bord du navire. Il en est certes à la proue mais derrière lui d’autres associations d’enseignants sont elles-aussi très actives et productives. Je pense notamment à Weblettres ou les Clionautes, qui respectivement en français et en histoire et géographie, font référence parmi les collègues. D’ailleurs ces trois association sont en partenariat autour du projet CapBrevet et on fait l’objet d’une sérieuse étude dans le n° 65 des Dossiers de l’ingénierie éducative consacré justement au travail collaboratif. Lecture chaudement recommandée, quand bien même on occulte un peu la question pourtant primordiale des licences, qui différencie, mais pour combien de temps encore, Sésamath de ses deux partenaires.

En tout cas, cela fait déjà pas mal de monde qui aurait pu participer au projet en le bonifiant de son savoir-faire. Ne nous privons pas de nos talents, conjuguons-les pour le plus grand bénéfices de nos élèves  !

Quelques ombres planent  : 2. Les éditeurs scolaires

Une autre éventuelle piste de réponse à la question précédente peut être recherchée du côté des éditeurs scolaires. J’avoue humblement être très peu au fait des relations entre ces éditeurs et le ministère, mais il y a fort à parier qu’on a voulu un tant soit peu les ménager ici.

Imaginez en effet la mise à disposition sous licence libre de ressources pédagogiques en collaboration réelle avec les enseignants et leurs associations, ouvertement accessibles sur des forges spécialement dédiées, pour toutes les disciplines et pour tous les niveaux  ! Nul doute que cela finirait par impacter fortement le marché de l’édition scolaire (en fait cela irait beaucoup plus loin en impactant directement et durablement la manière même dont les enseignants, et même les élèves, travaillent).

Une telle éventualité signifierait à terme ni plus ni moins que la mort lente mais annoncée du système actuel. L’industrie du disque et leurs CD pressés ont, semble-t-il, aujourd’hui quelques «  menus problèmes  » avec l’avènement du numérique. Les éditeurs scolaires et leurs manuels scolaires imprimés auront à n’en pas douter des difficultés similaires demain. On connait l’histoire  : soit on se rétracte en défendant le plus longtemps possible des positions et habitudes hérités du siècle dernier, soit on s’adapte en créant de nouveaux modèles et en associant étroitement ici les fans de musique et là les enseignants.

Mais ne prenons aucun risque et épargnons-nous cette crise potentielle. D’abord parce que ces ressources sont donc sous licence non libre (on pourrait dire «  propriétaires  » dans le langage des logiciels) mais aussi parce que, autant appeler un chat un chat, elles sont en l’état de piètre qualité. C’est à prendre tel quel ou à laisser, nous dit la licence. Et la piètre qualité achève notre choix. Le privé conserve son avantage, l’été sera chaud mais non incandescent.

On notera cependant qu’il n’y a pas que les éditeurs privés qui soient concernés. Une structure comme le CNDP dont le budget dépend pour beaucoup des ventes de son catalogue pédagogique (où à ma connaissance rien ou presque n’a encore été mis sous licence libre) peut également se voir contrariée voire contestée dans sa manière de fonctionner. Idem pour les traditionnels partenaires culturels de l’Éducation nationale. Pour le moment feignons de croire que le copyleft n’existe pas et qu’il n’y a de ressources que les ressources fermées soumises aux droits d’auteur d’avant l’Internet. Et rassurons les partenaires en payant plusieurs fois et pour des durées limitées l’accès à ces ressources.

Quelques ombres planent  : 3. Le boum des ressources éducatives libres

Licences fermées, professeurs peu impliqués et éditeurs confortés dans leur immobilisme… tout ceci ne devrait pas tenir longtemps parce que par delà nos frontières c’est la pleine effervescence autour de ce que l’on appelle les ressources éducatives libres. Et c’est bien plus qu’une ombre qui plane, c’est une véritable mutation qui s’annonce.

De quoi s’agit-il exactement  ? En creux (académie en ligne) ou en plein (Sésamath), nous en parlons en fait implicitement depuis le début de cet article. Difficile pour l’heure d’en donner une définition précise, tant le concept est nouveau et en mouvement, mais on peut voir ces ressources éducatives libres comme une tentative de transposition des principes fondamentaux du logiciel libre. Usage, copie, modification et distribution (sans entrave et sans discrimination), ces principes garantissent un certain nombre de libertés aux utilisateurs tout en favorisant l’échange, le partage et l’amélioration collective du logiciel. Cela présuppose que le logiciel soit placé sous une licence libre qui légitime et explicite ces droits. Et c’est pourquoi nous insistons tant sur le choix ou non d’une telle licence.

À partir de là, voici la définition qu’en donne actuellement Wikipédia  : «  l’expression Ressources Éducatives Libres (REL) désigne un mouvement mondial initié par des fondations, universités, enseignants et pédagogues visant à créer et distribuer via internet des ressources éducatives (cours, manuels, logiciels éducatifs, etc.) libres et gratuites  ».

Pour aller plus loin je vous invite à lire la Déclaration de Dakar sur les Ressources Educatives Libres adoptée le 5 mars 2009 au cours du Campus numérique francophone de Dakar, évènement organisé à l’initiative du Bureau Régional pour l’Education en Afrique de UNESCO, de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), et de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). On pourra également parcourir la traduction française de ce document de l’UNESCO  : Open Educational Resources : the Way Forward.

Mais dans ce domaine ce sont clairement les anglophones qui ont une bonne longueur d’avance, l’expression ressources éducatives libres n’étant d’ailleurs à la base qu’une traduction de Open Educational Ressources (ou OER). Chez eux la réflexion est menée depuis longtemps et les initiatives se multiplient  : les pionniers de l’OpenCourseWare au MIT, OER Commons, OpenCourseWare Consortium, Teachers without Borders, The Cape Town Open Education Declaration, Open Education and Mozilla, WikiEducator (auteur de l’OER Handbook for Educators que l’on ne désespère pas de traduire un jour), les projets de manuels scolaires libres dans le secondaire comme en Californie, et Wikiversity (dont le fort intéressant cours Composing free and open online educational resources) pour ne citer que ceux-là.

Mesurons-nous en effet pleinement les conséquences de l’accessibilité complète sur Internet de telle ressources, comme par exemple ce cours de Programming Methodology dans la cadre d’un cursus informatique donné à la prestigieuse université de Standford  ? Et, attention, on parle bien ici d’accessibilité complète. Pour chaque séquence vous avez la vidéo (sous différents formats  : YouTube, iTunes, format natif mp4 distribué en torrent via le réseau… P2P  !) et sa transcription (au format PDF mais aussi html), des exercices et des annales (et leurs corrections), ainsi que des logiciels à télécharger, des notes et des références bibliographiques. C’est très impressionnant et le tout est proposé sous la licence libre Creative Commons By (cf Les licences Creative Commons expliquées aux élèves), signifiant par là-même que du moment que vous conservez et respectez la paternité du travail, vous pouvez, de n’importe quel point du globe, utiliser, télécharger, copier, modifier, distribuer et même en faire commerce  !

À comparer avec ce que propose l’académie en ligne, qui à peine née semble déjà quelque part obsolète  ! Avec ce projet, le ministère avait une occasion rêvée de s’inscrire enfin dans cette dynamique. Force est de constater qu’il ne l’a pas saisie. La France institutionnelle prend un retard qu’il lui sera difficile par la suite de combler.

Un discours qui se voulait moderne

À la lumière de ce que nous venons d’exposer, je vous laisse apprécier le discours de presse du ministre prononcé lors du lancement du projet (et dont la lecture a motivé ce billet).

Morceaux choisis.

Pourquoi cette décision  ? Parce que dans une société qui s’enorgueillit à juste raison d’avoir bâti une école gratuite, laïque et obligatoire, je ne me résous pas à ce que l’accès au savoir et la réussite scolaire puissent devenir peu à peu une affaire de moyens, de relations ou de circonstances.

Pour ma part, je ne me résous pas à ce que cet accès au savoir se fasse dans ces conditions. Et j’ai parfois l’impression que la situation du Libre à l’école est un peu «  affaire de moyens, de relations ou de circonstances  ».

Je connais des enfants qui occupent leurs vacances comme ils le peuvent, tandis que d’autres, du même âge, passent de livrets de révision en stages de soutien payants, accentuant ainsi l’écart avec les autres élèves.

Ces situations, ces besoins, nous les connaissons tous et pourtant nous laissons à d’autres le soin d’y répondre. À l’heure où les technologies de l’information et de la communication mettent le savoir à la portée de tous, tout le temps et partout, l’école a pourtant une opportunité extraordinaire de rappeler sa capacité à transmettre des connaissances à partir de ressources précises, fiables, hiérarchisées selon une logique cohérente.

L’opportunité est en effet extraordinaire de «  mettre le savoir à la portée de tous, tout le temps et partout  ». Mais pourquoi ne pas être allé au bout de la démarche  ? Est-ce que le CNED est la seule entité capable de produire «  des connaissances à partir de ressources précises, fiables, hiérarchisées selon une logique cohérente  »  ?

Pour autant cette académie en ligne est bien plus qu’un service supplémentaire offert aux élèves et à leurs familles. Car si nous parlons de 31e académie, c’est bien qu’il s’agit d’une véritable mutation dans notre ministère.

L’Éducation nationale est divisée en académies. Affirmer que l’on jette ainsi la première pierre à une 31e académie donne la mesure de l’ambition. Mais la véritable mutation aura-t-elle lieu  ?

Cette académie en ligne est une aide non seulement pour les élèves, mais aussi pour les parents qui veulent accompagner leurs enfants, pour les professeurs désireux de trouver des ressources pédagogiques, et même pour les adultes qui souhaitent reprendre des études. Plus largement, je souhaite que cet outil contribue au rayonnement de la langue française et à la diffusion de nos contenus éducatifs dans les pays francophones, notamment dans certains pays d’Afrique, où les enseignants qui le désirent pourront trouver gratuitement des ressources de qualité pour leurs élèves.

Quand le paradoxe frise la contradiction. Au risque de nous répéter, comment voulez-vous que les professeurs s’y retrouvent si on leur interdit la moindre modification  ? Quant aux pays d’Afrique, ils apprécieront de ne pouvoir distribuer les ressources en direction des populations non connectées à Internet. Impliquons-les ! Qu’ils soient avec nous acteurs du contenu plutôt que simples spectateurs bridés, le «  rayonnement de la langue française  » ne s’en portera que mieux.

Le mot «  gratuit  » est prononcé cinq fois dans le discours. Il est tant de d’affirmer clairement (et péremptoirement) notre position  : l’académie en ligne ne doit pas être gratuite, elle doit être libre. Il se trouve qu’en étant libre elle sera effectivement disponible gratuitement, mais ça n’en sera qu’une conséquence. Et n’oublions pas d’ailleurs, comme cela a déjà été dit, que derrière ces ressources il y a ici des enseignants du CNED payés sur leur temps de travail pour les produire (aux frais du contribuable, ce qui n’est pas gratuit).

Les libertés d’utiliser, de copier, de modifier et de distribuer des ressources éducatives, sur des formats ouverts et lisibles par des logiciels libres, ne sont-elles pas ici plus fondamentales que la gratuité, a fortiori dans le domaine éducatif  ?

Et le ministre de surenchérir, dans sa lettre aux parents cette fois (qui fait également l’objet d’une vidéo)  :

Naturellement, ces ressources seront accessibles gratuitement, conformément aux principes fondamentaux de l’école républicaine.

Substituons «  librement  » à «  gratuitement  », et c’est d’un coup l’horizon des possibles qui s’élargit, tout en étant certainement plus proche de ces fameux principes républicains. Le jour où un ministre de l’Éducation Nationale dira que «  naturellement, ces ressources seront accessibles librement  » alors les lignes auront bougé.

Avec ses 55 000 écoles primaires, ses 5 000 collèges et ses 2 600 lycées, l’Éducation nationale constitue le premier réseau physique d’accès au savoir en France. Je veux faire en sorte qu’elle devienne aussi le premier réseau numérique de diffusion des connaissances.

A l’heure où de grands moteurs de recherche scannent et mettent à la disposition du public des fonds entiers de bibliothèques, il me semble que la diffusion d’une offre complète et gratuite de contenus d’enseignement est de nature à faire du service public d’éducation un acteur puissant du monde de l’Internet.

On a raison de s’inquiéter de l’emprise de Google. Mais est-ce ainsi que l’on construit «  le premier réseau numérique de diffusion des connaissances  » capable lui faire concurrence  ?

La suite du discours est du même acabit, si ce n’est qu’elle est révélatrice d’une certaine confusion vis-à-vis de la modernité.

Renforcer la présence du ministère de l’Éducation nationale sur Internet, c’est aussi repenser totalement nos modes de communication sur ce média. (…) Nous avons donc voulu à la fois rénover nos sites institutionnels et diversifier nos formats de communication, en donnant une part plus importante aux nouveaux médias présents sur Internet  : Dailymotion, Twitter, Facebook sont de nouveaux outils qui permettent de toucher des publics qui ne fréquentaient pas spontanément nos sites institutionnels, notamment des publics plus jeunes et moins spécialisés dans les questions éducatives. (…) Nous avons aussi ouvert le compte Twitter Education France, qui informe les abonnés des sujets d’actualité immédiate du ministère. Je veux que l’Éducation nationale soit partie prenante de ce qu’on appelle le «  web 2.0  », le web participatif.

Les expressions marketing sont lâchées… On met les guillemets au web 2.0 mais pas au web participatif. Comme si nous étions tous d’accord sur le sens accordé.

Je ne vois pas en quoi placer quelques vidéos sur Dailymotion (avec commentaires désactivés  !) et communiquer via ces nouveaux canaux que sont Facebook et Twitter procèdent de la participation (ce sont tous en outre des services privés reposant sur des logiciels propriétaires susceptibles de poser quelques problèmes vis-à-vis de la protection des données personnelles). De ce point de vue là, l’actuelle Consultation publique sur l’Internet du futur, avec son bon vieux formulaire à remplir, est bien plus participative à mes yeux (si, contrairement au forum de la mission E-educ, on prend réellement en compte les contributions).

Ce qui est sûr c’est qu’en plus de ses ressources «  verrouillées  », l’académie en ligne version juin 2009 n’est en rien participative. Aucun espace pour y laisser la moindre trace, pas même une page de contact  !

Ce ministère a trop souvent été raillé pour son conservatisme, je veux à présent faire en sorte qu’il soit loué pour sa modernité.

Nous attendrons encore un peu.

N’ayez pas peur

La conclusion du discours ouvre cependant une fenêtre d’espoir.

Mesdames et messieurs les journalistes (…) vous pouvez constater que c’est une stratégie globale que nous mettons en place pour faire participer le ministère de l’Éducation nationale aux évolutions de son temps.

A travers ces nouveaux outils, dont l’académie en ligne est un exemple, je veux permettre au plus grand nombre d’accéder librement et dans les délais les plus courts à la totalité de l’offre et de l’actualité éducative. Ce n’est que le début d’un chantier immense, que je veux poursuivre avec de nouveaux services que nous proposerons aux enseignants et qui seront à l’étude à partir de la rentrée prochaine.

Pour la première fois en effet on a troqué la gratuité pour la liberté. Ayant conscience de l’ampleur de la tâche, on nous dit aussi que l’on souhaite proposer de «  nouveaux services  » aux enseignants.

Il est encore temps de rectifier le tir (la présence d’un nouveau ministre étant d’ailleurs un facteur favorable). Le diagnostic est bon, le remède beaucoup moins. Oublions les Facebook, Twitter, Dailymotion et autres gadgets de communication légèrement hors-sujet par rapport aux réels enjeux. Et osons faire passer l’académie en ligne du mode «  lecture seul  » au mode «  lecture / écriture ensemble  ». Car le plus grand service que l’on puisse rendre présentement aux enseignants est d’inscrire ce projet dans le cadre des ressources éducatives libres.

Il s’agirait alors bien sûr d’une véritable petite «  révolution culturelle  » au sein du ministère, nécessitant de repenser, parfois en profondeur, les relations entre l’institution et les différents acteurs du monde éducatif. Mais pourquoi attendre (puisque c’est inéluctable)  ? Sauf à vouloir aller contre les objectifs même de ce projet, cette décision, certes courageuse mais pleine de bon sens, serait alors réellement à même de faire «  participer le ministère de l’Éducation nationale aux évolutions de son temps  ».

Dans le cas contraire, regarder passer le train des ressources éducatives libres constituerait selon nous une triple erreur  : historique, politique et par dessus tout pédagogique.

Notes

[1] Crédit photo  : Dustpuppy (Creative Commons By)

61 Responses

  1. antistress

    un commentaire sur un point tout à fait accessoire :
    Je voulais relever ce grand moment de Geekitude où aKa, pour expliquer ce qu’est un PDF, fait un parallèle avec le code compilé…
    J’aurais plutôt eu tendance à prendre une notion concrète, maitrisée et partagée par le plus grand nombre pour faire un parallèle censé expliquer ce qu’est un PDF.
    L’analogie de la vitrine me semble bien plus pertinente !

  2. Olivier

    Intéressant. Pour moi c’est une question de mentalités, d’ignorance et de peur du changement. Je pense aussi que c’est inéluctable et que donc il en va de la responsabilité de nos politiques de nous aider ou non à nous embarquer là-dedans. On le fera quand même mais autant que nos élus ne nous mettent pas de bâtons dans les roues !

    Le choix Microsoft du CNED est bien expliqué sur le Journal du Net : "Le CNED propose aux élèves et aux parents un site pour accompagner les devoirs de vacances. Gestion des connexions et technologies Microsoft sont au cœur de ce projet, monté en six mois."
    http://www.journaldunet.com/solutio

    Mais une fois que les licences seront libérées, ce ne sera pas la fin du voyage mais le début. Parce que l’école, les profs, l’apprentissage, etc. vont être sacrément bousculés par ces nouveaux espaces.

    Une idée : demander aux retraités bénévoles, volontaires et compétents (ceux qui ont encore une pension décente leur permettant de bien vivre) de faire du suivi individualisé sur l’académie en ligne. Belle concurrence à Acadomia non ?!

  3. Wetneb

    Effectivement, le style général de l’éducation nationale quand il s’agit de diffusion par internet n’a pas beaucoup évolué. Peut-être qu’un jour, les responsables seront un peu moins sclérosés et oseront tenter des expériences plus distantes des sacro-saintes mentions de copyright.

  4. Maurizio Paris

    Tout ceci ne m’étonne pas, la mentalité Hadopi a déteint sur tout le gouvernement. Entre cette "prison" et Wikipédia, il devrait y avoir un moyen de trouve un bon modèle collaboratif. C’est vrai que c’est assez ringard de faire appel à Facebook et Twitter pour se croire moderne et dans l’air du temps !

  5. lrbabe

    "la mentalité Hadopi a déteint sur tout le gouvernement"
    On ne peut pas uniquement blâmer le gouvernement pour cela. Les mentalités en générale évoluent trop peu rapidement par rapport aux attentes des citoyens. Si le gouvernement changeait aujourd’hui pour un autre plus favorable à "l’Open Democracy", il n’en faudrait pas moins du temps pour que la hiérarchie de l’éducation nationale change ses vues et ses habitudes sur les questions de copyright & co.

  6. zackary

    ça fait pitié oui
    bien sûr qu’il faut aller vers les licences libres et la collaboration mais aussi le réseau social, c’est pas un gros mot !
    sinon c’est de sites comme intelligo(home) qui vont s’imposer et ce sera vraiment pas un progrès in my humble opinion
    http://www.intellego.fr/
    y’en a qui utilise intellego ici ? le nombre affiché d’élèves, de profs et de parents est vraiment big !

  7. aKa

    Pour info, nos "amis" du Café Pédagogique évoque aussi le projet dans un article dédié :
    http://www.cafepedagogique.net/lexp

    Ils pointent également la faiblesse actuelle du contenu proposé.

    Ils se demandent si le ministère ne va pas prendre la place des éditeurs, tout en admettant comme ici que "ce qui est porté en ligne est beaucoup moins attractif que l’offre privée".

    Ils posent au passage une question intéressante : "Les partisans d’un Etat fort pourraient se réjouir de cette émergence d’un éditeur scolaire public. Les partisans de la liberté trouveraient certainement à redire à la mise en place d’un manuel scolaire unique et d’Etat."

    Certes mais si on se place du côté des "ressources éducatives libres" la question se pose compètement différemment. Aucun risque d’aboutir à un manuel scolaire unique puisque la licence libre garantit la pluralité. Et puis il y a "partisans de la liberté" et "partisans de la liberté".

    Leur conclusion est bien plus optimiste que la mienne : L’ouverture de ce service est néanmoins un succès qu’il faut saluer. (…) En difficulté dans l’école réelle, Xavier Darcos va peut-être réussir là où on ne l’attendait pas : dans l’école virtuelle."

    Toute la problématique de mon billet est écartée. Il faut dire que les logiciels libres et le Café Pédagogique, ça fait deux !

  8. MisterDo

    Long mais bon cet article, tout à fait d’accord avec toi.

    Mais est-ce que l’on pourrait contacter le ministre par mail, par téléphone voir un rendez-vous de la part de "la communauté du libre" ?

    Je suis sûr que les relations entre les éditeurs (logiciels, manuels, …) et l’État faussent les décisions de l’État. Imaginez que notre cher ministre dise : "À partir de maintenant, tout les manuels de mathématiques seront imprimés à l’imprimerie nationale en suivant le modèle de SusaMath". Tout de suite on aurait des emplois en moins pour les éditeurs, le peuple grogrerait donc contre l’État et la culture libre…

    Mais cette éducation libre me semble promise à un bel avenir.

  9. moi

    Je ne comprend pas. Ils pourraient mettre leurs cours sous license creative common. Mais on peut quand même aprécier l’initiative.

  10. David Forest

    J’avais lu la dépêche AFP. Attendez je cherche… ah voilà :
    http://www.google.com/hostednews/af

    C’est marrant mais c’est pas pareil qu’ici 😛

    On donne la parole aux parents d’élèves :

    "Je connais des enfants qui occupent leurs vacances comme ils le peuvent, tandis que d’autres, du même âge, passent de livrets de révision en stages de soutien payants, accentuant ainsi l’écart entre les puissants, les riches, et ceux qui ne le sont pas", a-t-il dit.

    "Pour les familles, cela remplacera les cahiers de vacances, toujours plus chers et plus nombreux, et qu’on ne peut pas, nous parents, évaluer. Nous serons sûrs de la qualité", a estimé Cathy Soulès, secrétaire générale de la Peep, deuxième fédération de parents d’élèves du public.

    "Les enfants sont de plus en plus sur internet, au moins ils iront pour un motif pédagogique", a-t-elle souligné.

    "Ce sera aussi pratique pour les enfants hospitalisés, qui doivent étudier avec des livres et s’ennuient. Avec un ordinateur, ils auront un outil interactif à leur disposition", a-t-elle ajouté.

    Vous l’imaginez en train de dire : "Nous soutenons le projet mais nous déplorons qu’ils ne s’insère pas dans les ressources éducatives libres, ce qui serait plus efficace et plus démocratique".

  11. aKa

    @MisterDo : Demander rendez-vous avec le ministère, c’est ce que l’April et l’Aful font de temps en temps me semble-t-il, et c’est pleinement leur rôle.

    Mais il y a peut-être un petit problème parce que ces deux associations ont pour objet "la promotion et la défense du logiciel libre". Donc sous quels motifs exacts, avec quel "mandat" elles interviendraient dans le cas qui nous préoccupe ici ? Parce qu’elles en comprennent les enjeux ? Pas évident.

    Cela aurait bien plus de poids si les associations d’enseignants citées dans l’article (ou, ne les oublions pas, les syndicats) se mettaient elles aussi à tenir un discours critique.

    Quant à la "communauté du libre", on peut en parler entre nous si on veut mais j’ai bien peur qu’elle n’existe pas réellement en tant que telle 😉

  12. Bastien

    Quel serait le risque, pour l’Etat, de mettre les ressources pédagogiques qu’il crée via le CNED en libre accès ?

    D’après certains, le risque existe que les éditeurs de manuels scolaires l’accusent de leur faire une concurrence déloyale. Si ce risque est réel, alors on comprend que l’Etat se limite à publier les contenus du CNED dans un cadre législatif comparable à celui des autres éditeurs. Si ce risque est pratiquement et juridiquement nul, alors l’Etat est trop timide, et il joue perdant.

    Mais je pense que c’est une question à prendre en compte avant de reprocher à l’Etat tel ou tel aspect de son projet.

  13. mydjey

    Très intéressant tout ça.
    J’espère que l’ éducation national dans son ensemble, s’imprégnera, et s’inspirera des choses dites ici.
    De formidables opportunités s’offrent à nous au niveau de l’accès à l’éducation, à l’ apprentissage, à la pédagogie.
    Il serait très dommageable d’aller à contre courant de l’histoire,surtout sur un sujet comme celui-ci.
    Les autres pays du monde ne nous attendrons pas pour prendre cette voix, et l’histoire elle même nous ne le pardonnera pas.

    Je trouve l’idée d’Olivier (commentaire plus haut), d’impliquer les retraités dans cette évolution,très intéressante. Tout le monde en retirerai un grand bénéfice.

    De plus toutes les choses abordées le long de ce billet ne demande pas de gros investissement financier, juste de la bonne volonté.

    Au passage une petite remarque sur Sésamath:
    Les licences des documents sont bien librent pas de problème, par contre pour ce qui est de la "portabilité", c’est pas encore ça.
    Il est très difficile de récupérer l’intégralité, par exemple du cours de math de 5iéme, c’est très long, et peu pratique de devoir cliquer sur chaque chapitre. Et pas évident, ensuite de "restructuré" le sommaire des chapitres.
    C’est dommage la diffusion s’ en trouve pénalisé.

  14. Domi

    Excellente analyse.
    Pour ma part en 3 minutes j’avais hélas constaté la formidable inutilité du machin.
    Je suppose que tout est parti d’une fausse bonne idée d’un gestionnaire sachant à peine se servir d’un moteur de recherche.
    Une poignée de consultants a du plancher sur la possibilité d’obtenir des financements Européens et à l’arrivée on recycle des documents du CNED.
    Une bonne campagne de pub pour faire reluire tout ça et hop ; l’affaire est dans le sac.
    Heureusement, et vous le soulignez bien, on peut trouver de VRAIES ressources intéressantes et interactives sur le web.

  15. kaerith

    Excellent article.
    Cela me rappelle l’expérience laborieuse d’une prof de svt, ayant souhaitée télécharger son manuel au format flash (un des arguments l’ayant fait choisir cette édition). Effectivement, cela s’est révélé possible après de nombreuses et laborieuses formalités… Et quelques contraintes d’utilisation, dont surtout l’interdiction d’en faire bénéficier ses élèves ! Scandaleux 🙂 Ne cherchez pas c’est chez Nathan ! Imaginez des élèves distribuant des copies pirate de connaissances…

  16. Elessar

    @zackary : réseaux sociaux, pourquoi pas, mais là, Facebook et compagnie, ce sont des bases de données sociales, dont les restrictions leur donne un aspect extérieur de réseaux, pas de vrais réseaux.

    Le courrier électronique, la messagerie instantanée, le téléphone, ça se sont des réseaux. Les bases données sociales centralisées, non.

  17. gemtice

    L’analyse est superbe; j’ai un faible pour le passage sur l’interdiction de reproduction.. C’est épuisant, alors que nombres d’enseignants créent des sites, des blogs de partage d’expériences, de réalisations, de conseils… Et là, on a un truc inutilisable; cela m’étonne que l’on ait pas une icône "panier" et "terminer votre commande" sur le côté….

  18. Mc Rack

    Une remarque à propos de la fiche du théorème de Thalès :
    http://www.academie-en-ligne.fr/Res

    J’avais jamais remarqué les rayons de lumières traverser la lentille de mon appareil photo numérique pour venir se projeter dans l’écran lcd au dos de l’appareil.
    Je sais que ce n’est pas dit explicitement mais c’est l’impression que ça donne, de quoi bien embrouiller les futures générations qui ne verront plus de transistor mais des circuits de plus en plus intégrés.

    Le seul lien avec le théorême de Thalès est la notion de proportionnalité tellement répandue dans les maths que ça n’a aucun rapport avec le cas particulier des 2 droites sécantes intersectées par 2 parallèles, c’est à dire le théorème de Thalès.

  19. Cécile

    Ce sont les mentalités qui mettent un frein au libre.

    "Pourquoi cette décision ? Parce que dans une société qui s’enorgueillit à juste raison d’avoir bâti une école gratuite, laïque et obligatoire, je ne me résous pas à ce que l’accès au savoir et la réussite scolaire puissent devenir peu à peu une affaire de moyens, de relations ou de circonstances."

    Tout est là : "La réussite scolaire", "le savoir" : On en est toujours à voir l’Éducation et l’école comme une fabrique à élèves savants : c’est à dire où le professeur déverse son savoir dans la tête des pauvres ignorants. Le professeur serait seul propriétaire du savoir. Cela ne va que dans un sens du prof vers l’élève. Les quelques pédagogues qui ont tenté de montrer qu’il fallait remettre l’élève au centre du système éducatif (et non plus le savoir) ont été balayés par les programmes scolaires de 2008. Avec une telle vision il n’est pas étonnant que les grands éditeurs se soient emparés de la diffusion des savoirs avec la collaboration des professeurs.
    Il est d’ailleurs dans leur intérêt (aux grands éditeurs) que les contenus gratuits soient de mauvaise qualité.

    Il serait temps d’envisager une école où le savoir se partage, s’expérimente ; où l’élève apprend la vie et non pas que des contenus.

  20. Seeb J.

    C’est très intéressant, et ce qui le serait encore plus c’est que ceux qui sont à l’origine du projet viennent en débattre ici. Vous croyez que c’est possible ? Ce serait pourtant pas mal "web 2.0 participatif" ça non ?!

  21. BlueTak

    Bravo pour cette analyse exhaustive du problème.
    La conception pédagogique est simplement typique des idées Darcosiennes : 1/On te donne la règle :pan dans la g…. 2/Tu utilises 3/Tu es sanctionné (positivement ou négativement)
    Quand on pense que des enseignants se sont fait suer inutilement pendant des décennies pour essayer de développer un truc dangereux et superflu appelé intelligence !

  22. Kouskhir

    Le décalage entre la fierté du ministre et la réalité de la chose est assez déprimant.
    C’est le coup du coq qui chante les pieds dans la merde.

    I got ze bouse.

  23. Deeder

    Voilà une initiative qui fait écho à un modeste billet que j’ai écrit il y a quelques semaines de cela sur mon blog à propos des nombreux avatanges que l’Education Nationale gagnerait à créer des liens étroits avec le monde du libre (qu’il s’agisse de culture libre ou de logiciel libre). ( voici le lien : http://www.libert-fr.com/blog/post/… )

    Mais au delà de la problématique du libre et de l’accès à des ressources éducatives libres (manuels, supports de cours, etc.); il y a un véritable problème vis à vis de la manière dont l’internet et les nouvelles technologies sont à la fois perçues et utilisées dans l’enseignement. Il ne faut pas percevoir ces nouveaux canaux comme des ennemis comme c’est trop souvent le cas, mais apprendre à les apprivoiser. On a ici un mauvais exemple de l’apprivoisement de ces nouveaux canaux de diffusion, malgré une initiative louable au départ. (J’ai publié ici quelques pistes de réflexion : http://www.libert-fr.com/blog/post/… )

    Il ne reste qu’à espére qu’un jour quelqu’un au sein du ministère comprenne les enjeux de la révolution numérique et leur impact sur l’enseignement… Ce qui est, pour l’instant, loin d’être le cas !

  24. Séverin

    Nouvelle constitution européenne :
    Article 1 : …
    Article 2 : …
    Article 3 : Toute œuvre bénéficiant d’un financement public est librement réutilisable.

    http://www.taurillon.org/Un-referen… ça donnerait envie de voter oui 🙂 Comment ça je trolle ?

  25. Didier Kropp

    De plus, la couleur bleue utilisée dans certains des supports de cours pour mettre en valeur les points fondamentaux s’imprime très très mal. Résurgence du même bleu des manuels papiers du CNED pour empêcher les photocopies…

    Lorsque l’on consulte des sites faits bénévolement par des enseignants tels que Labolycée, XMaths, Mathemitec, WebSciences,…, c’est vraiment le jour et la nuit avec cette bonne idée (à la base, oui) dont la réalisation part en vrille.

  26. whizz-kid

    Je suis au CNED et je confirme, ce n’est que la version PDF des cours d’été proposés (qui en plus sont payants, certes avec tutorat mais quand même 69 € pour du tutorat ^^
    Ajoutons en plus que les cours ne sont pas complet, et que certains chapitres manquent (je parle au moins pour le lycée)…

  27. Jérôme

    De l’eau au moulin :
    Je suis enseignant, par curiosité, j’ai lu le chapitre de probabilités de T°S. La solution d’un des exos est fausse 🙁 (me semble-t-il…). J’ai cherché cinq minutes un lien du genre "contacter les auteurs", … rien.
    On ne peut contacter que les services administratifs.

  28. zlebeun_GG

    Je me pose une question. J’ai effectivement constaté la présence d’animations Flash en primaire en Maths. Je suis membre de Sésamath et j’ai participé au développement de Mathenpoche ( je dis çà pour éclairer pas pour me faire mousser…), Je me demande QUI les a réalisées ces animations ? Des enseignants du CNED ? Quelqu’un a des infos là-dessus ? C’est juste de la curiosité malsaine bien entendu, histoire que mon petit doigt qui me souffle fortement qu’il y a eu sous-traitance, soit très justement puni pour ses mauvaises pensées.
    GG

  29. sallec4

    Moi aussi je suis enseignant, et je ne comprends pas ceux qui n’autorisent pas les gens à prendre et à modifier tout ce qu’ils souhaitent ? Peur qu’ils aient travaillé pour les autres ? Ca ne leur donnera pas moins de boulot de toute façon, et au moins si l’idée de cours est bonne, elle pourra être réutilisée après éventuelle modification par un collègue.
    Moi j’autorise qui le souhaite à prendre, à modifier, à utiliser tout ce qu’il désire sur mon site depuis mars 2000. C’est en m’inspirant des autres que j’ai débuté et c’est ainsi que je conçois l’échange entre collègues. Je pense que cela vaut souvent mieux que des pseudos réunions de bassin ou finalement aucun cours n’est échangé et ou on se contente d’élaborer vaguement un cours collectivement.
    Au fait, pour les profs de collège en sciences physiques voici l’adresse de mon site : http://sallec4.free.fr.

  30. Responsable de formation

    En réponse à zlebeun_GG :
    Je suis professeur de mathématiques au Cned et j’ai développé un logiciel de géométrie dynamique en flash appelé "Geocned" il y a 5 ans, (avec un autre collègue du cned).
    Il est utilisé depuis par les élèves du Cned en classe de 4ème (en 3ème, on utilise, au Cned, geogebra).
    Ce logiciel sera en téléchargeable quand les "vrais cours" de mathématiques seront en ligne sur le site "académie en ligne".
    Cordialement,

  31. zlebeun_GG

    En réponse au Responsable de formation :
    Bravo pour la création du logiciel de géodyn . Un concurrent de Tracenpoche ? 🙂
    Cela n’empêche que ma question reste sans réponse. Les animations Flash qui sont actuellement visibles en primaire en Math sont-elles l’oeuvre d’enseignants du CNED ?

  32. bourrin54

    Les créateur du site, en plus d’utiliser des technologies non libre, ne respecte même pas les normes de site internet à savoir les normes du W3C …

    42 erreurs et 3 warning sur la seul page d’accueil !

    Le DOCTYPE n’est même pas donné, autant dire qu’on ne sais pas si c’est du HTML ou XHTML.

    Le design est … décevant : pour des gens qui se permettent de payer une license ASPX, il pourraient faire appel à un designer …

  33. Grave

    Etonnant : Pour être payés du Bac les profs doivent se connecter au site imag’in qui précise : "pour vous connecter vous devez utiliser Internet Explorer" (Voir en haut à droite sur le site).
    En clair, pour votre salaire voir avec Microsoft, si vous utilisez Firefox, merci de continuer à travailler gratos…Mais en fait le site ne fonctionne ni avec IE, ni avec le Panda Roux…

    A quand un bac délivré uniquement si vous utilisez Office (pas Open), le firewall préféré de notre ministère de l’Inculture ?

  34. justt

    Je suis désolé, mais chialer qu’un site utilise ASP, c’est digne du plus con des ubuntu-fanboys …

  35. JosephK

    Oui, le problème n’est pas tant d’utiliser asp, mais que la plupart des créateurs de site en asp le font sans savoir ce qui se passe en coulisse au niveau du code, sans tenir compte de l’accessibilité et l’optimiser principalement pour Internet Explorer (avec ActiveX et Cie) (un exemple de site trop génial : http://www.sirpatech.net )
    Maintenant c’est vrai qu’un webmaster peut créer un site en php avec dreamwaver et obtenir des résultats tout aussi catastrophiques…

  36. ASPschiiiit

    @Grave : Mon épouse a du téléphoner au rectorat pour que la situation se débloque sur ce fameux Imag’in qui n’a pas grand chose en commun avec la chanson de Lennon. J’espère que les choses s’arrangent pour toi.

    @justt : Mettre en ligne un site inaccessible à certains personnels, par des choix techniques coûteux, hasardeux et en totale contradiction avec les standards du web, surtout lorsqu’il s’agit de leur permettre d’obtenir la juste rémunération d’un travail…Que tu puisses défendre ce choix (sans doute le tien) en insultant les gens et en faisant peu de cas de la plus élémentaire courtoisie., résume bien la situation.

    Et le titre de cet article prend ainsi tout son sens : L’Education Nationale ignore la modernité, ne respecte pas (plus) ses agents et préfère gaspiller des ressources financières en logiciels propriétaires plutôt que de favoriser les logiciels libres, l’échange, le partage…

    Je te conseille d’écouter "Education Nationale" : http://www.grandcorpsmalade.com/acc

    Et sans logiciels propriétaires payants, combien de salles de sports, de petits groupes dans les classes en difficultés…

  37. Serein

    Je viens d’aller voir ce qui concernait l’histoire-géographie… et oh surprise ! Il n’y a pas d’histoire-géographie au-delà du primaire.
    Donc tant pis pour les collégiens et les lycéens, de toutes façons c’est bien connu, l’histoire-géo ça ne sert à rien.
    J’ai constaté aussi qu’il n’existe visiblement pas de terminales ES ou L pour l’académie en ligne, qui réserve ses cours aux terminales S, et encore, seulement en Maths et Physique-Chimie.
    Gardons-nous d’en tirer la moindre conclusion… mais ça fait tache quand même.

    Quitte à prendre les cours du CNED,
    Quitte à ne pas faire dans le participatif (et donc dans le "work in progress"),
    Quitte à rester dans une pédagogie assez peu moderne,
    Autant donner au moins un site "terminé" et proposant un minimum de base pour chaque matière et chaque niveau, non ? Là, ça ressemble vraiment à un site monté à la va-vite pour permettre de faire des annonces "sexys".

    Et je passe évidemment sur le choix du tout verrouillé, bien dénoncé par Aka. Bref, pas génial et pas très engageant pour l’avenir…

  38. alfred

    Sujet intéressant. Internet est incontournable, libre, semi-libre ou pas libre du tout. Croire que l’éducation pour tous doit être libre et gratuite est une hérésie. On aimerait qu’elle le soit. Cette semi-liberté pour l’été aura le mérite d’aider les familles pauvres et pas libres du tout. Un petit pas …
    sego

  39. tguy

    Quand on voit où en sont les Québécois dans l’intégration pédagogique des TIC avec un site (institutionnel !) comme http://www.ccdmd.qc.ca/fr/ on se dit qu’on en est encore très loin du compte.
    Excellent article critique au fait.

  40. Moi

    Le ministre dit que les enseignants (d’afrique) vont pouvoir diffuser les ressources à leurs élèves, mais la licence du site l’interdit… comprenne qui pourra !

  41. aKa

    L’ami Jean-François est un petit malin. Il a remarqué que cette page était fort bien référencée dans Google pour le mot clé "académie en ligne" et il vient nous "informer" de l’existence de ce complément de service que serait Devoir.fr (qui appartient à EfficaWeb et Komodo).

    Sur le lien donné, on peut lire ceci : "En participant sur Devoirs.fr vous accumulez des points que vous pouvez ensuite transformer en cadeaux : Voyage au futuroscope, Nintendo DS, iPod…"

    Et sur la page "Conditions générales d’utilisation de Devoirs.fr" (que personne le lit) :
    http://devoirs.fr/cgu.php

    – "L’Utilisateur cède expressément et gracieusement à EfficaWeb et Komodo tous droits de reproduction, de représentation et d’adaptation de ces contributions, pour la durée légale de protection des droits d’auteur."

    – "EfficaWeb et Komodo se réservent le droit de modifier les termes, conditions et mentions du présent contrat à tout moment. Il est ainsi conseillé à l’Utilisateur de consulter régulièrement la dernière version des Conditions d’Utilisation disponible sur le site http://www.devoirs.fr"

    C’est bien simple, je préfère encore l’Académie en ligne telle qu’elle se présente actuellement.

  42. Grunt

    @aKa:
    Après lecture de ton commentaire, je viens d’ouvrir les deux sites afin de comparer.

    Le comparatif est vite fait:
    – devoir.fr est mis en vente,
    – l’Académie en ligne ne fonctionne tout simplement pas: les liens "accéder aux cours par matière" et "accéder aux cours par niveau" sont morts.

    0 partout, balle au centre!

  43. jpe4

    prof de sciences physiques, j’ai beaucoup apprécié le commentaire ; je télécharge beaucoup de choses sur le net et lorsque j’en ai la possibilité je "renvoie" . (j’ai quelques trucs en acsès libe sur le site de l’académie de Nice). Je voulais juste dire que les cours de TS d’académie en ligne en physique comportent une partie thermo qui est niveau Deug, donc rien à voir avec le programme actuel

  44. Lysrak

    Vous semblez omettre que les cours du CNED sont les fruits de plusieurs années de recherche pédagogique pour enseigner à distance. De plus, ce qui est visible (pour l’instant !) , n’est qu’une partie d’un ensemble pédagogique beaucoup plus complet dont les enseignants-correcteurs sont l’atout majeur du dispositif !
    Félicitations au ministre pour avoir livré au privé des années de travail de recherche pédagogique financées par le CNED lui-même mais aussi par vos impôts. Quel avenir pour le CNED livré au pillage de ses contenus ? Allons-nous vers une privatisation de l’Education Nationale ? Vers l’inégalité des chances ?

  45. Rivarol

    @Lysrak : Si l’on vous suit bien, il ne faudrait pas mettre à disposition du contenu pédagogique sur Internet pour ne pas s’exposer au pillage du privé accentuant ainsi l’inégalité des chances !

    J’ai un peu de mal à vous suivre. Lutte-t-on contre l’inégalite des chances lorsque le CNED garde jalouseument ses ressources ?

    Mon cheval que vous travaillez ou avez travaillé pour le CNED, et à vous lire, on comprend bien pourquoi la culture du libre leur est totalement étrangère.

  46. renta

    cher monsieur,

    excusez moi d’abord pour les fautes de français, mais là n’est pas l’important !

    en effet, n’avez vous pas entendu ces derniers temps tout les argumentaires pour durcir la propriété intellectuelles avec toujours plus d’interdictions, de contrôles, et de répressions.

    dans le seul but avoué très clairement, de nous faire tous passer à la caisse, sans pouvoir faire quoi que se soit d’autres, tous livres, cds, dvds, logiciels et jeux doit pouvoir permettre de suivre le citoyen à la trace pour parait-il combattre les comportements suspects ou déviants.

    mais le vrai but reconnus par plusieurs financiers nous faire revenir au 19éme siécle au statut infamant pour l’époque de l’ouvrier sans droit.

    avec mes compliments pour le site en espérant que vous serait toujours là.

  47. squallinfini

    C’est vraiment stupide de critiquer un site qui a pour but d’aider des élèves dont les cours ne sont pas en phase avec ceux donner parles professeurs . Vous critiquez la manière pédagogique dont le site tente d’enseigner a l’élève en question , et celle ci me parait largement correcte . Il est certes facile de critiquer mais pour résoudre le problème en question il n’y a plus personne ( encore faut t’ il y ai un problème ) , quand au cours ils sont simples a comprendre , en corrélation avec le programme étudier voir en encore plus complet . Les critiques que vous opposer sont tout simplement celle d’un contestataire systématique , c’est ridicule de s’opposer en permanence a l’état , a ses mesures parfois hésitante mais qui on pour but d’aider , de voir le mal partout . A voir les propos que vous tenez , on croirait que se site serait affilier a Al-Qaida …

    Ce site est correcte , complet et simple d’usage .

  48. JosephK

    Je crois que ce qu’il a voulu dire c’est plutôt "A vous entendre, on dirait que l’Académie en ligne serait affiliée à Al-Qaïda"…
    ^^

  49. aKa

    C’est bien la première fois qu’on nous associe (dans un français hésitant) à Al-Qaïda !

    Je n’ai pas critiqué l’initiative en tant que telle mais les modalités de sa mise en oeuvre. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

  50. aKa

    Autant pour moi JosephK !
    Son français est peut-être hésitant mais ma compréhension tout autant !

  51. aKa

    Vous connaissez certainement tous ces remix d’un extrait d’un film où l’on fait dire que ce que l’on veut à Hitler et ses troupes dans le sous-titrage.

    Ici c’est la version Open Educational Ressources et j’ai trouvé ça plutôt amusant :
    http://www.youtube.com/watch?v=VREJ

  52. vince

    J’aime bien l’académie en ligne, tout est accessible et gratuit. C’est sans doute perfectible mais cela vient en aide à beaucoup de jeunes et beaucoup de parents. De plus, le cned est connu pour son sérieux et la qualité de ses cours.

  53. frisette

    je cherche les cours d’académie en ligne de français 2009, niveau 6ème
    les cours mis en ligne pour l’année 2010 sont nettement moins bien
    qui aurait eu l’idée de les télécharger? merci de m’en faire profiter

  54. Lola

    D’accord avec les critiques sur la forme, mais absolument pas avec celles sur le fond. Enseignante en maths en collège et lycée, j’ai trouvé les explications des cours de l’académie en ligne, particulièrement au niveau lycée, extrêmement claires et didactiques.
    Il s’agit là pourtant d’explications « à distance » et non commentées, mais elles surpassent de très loin toutes celles que j’ai pu trouver dans les différents manuels scolaires que j’ai pratiqués.
    Il m’arrive souvent de m’en inspirer, avec une très belle réussite au niveau de la classe.
    Je ne travaille ni pour le CNED, ni pour l’UMP, mais l’honnêteté intellectuelle m’obligeait à apporter ce commentaire, ne serait-ce que par respect pour la qualité du travail réalisé par les collègues du CNED.

  55. Lilimonade

    Etant lycéenne et n’ayant pas les moyens de me payer des cours privés en prépa ou sur le net, j’utilise l’académie en ligne afin de préparer un concours post-bac, pour une fois je remercie l’UMP. Vous qui savez mieux ce qui est bien ou non, ayez le courage de faire mieux et de proposer des cours plus complets que ceux-ci, bien sûr quelques erreurs se trouvent dans ces cours, comme les dates des révolutions russes par exemple mais, faites mieux et nous en reparlerons. Il est bien beau de critiquer, par principe, car le ministre n’était pas de gauche, mais voilà la limite de certaines personnes… L’extrémisme irréfléchi ne mène pas bien loin.
    Quoi qu’il en soit je remercie l’auteur de cet article de m’avoir apporté quelques informations, subjectives certes mais utiles.